Fundraising Radicals Podcast Shownotes & Transcripts
Shownotes
Transcripts
#1 Steve Murigi: Shifting Power In Fundraising and Development
Aujourd'hui, je m'entretiens avec Steve Murigi, PDG de Primary Care International.
Je connais Steve Murigi depuis plus de 15 ans. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois à Kibera, le quartier informel de Nairobi, au début de l'année 2008, quelques jours après les violences post-électorales.
Steve a grandi dans une région rurale du Kenya, étudié le journalisme et travaillé dans le domaine des programmes, de la communication et du lobbying. Il a également mis en place de nombreux programmes de santé de classe mondiale et des partenariats complexes au sein d'AMREF Health Africa (Fondation pour la médecine et la recherche en Afrique).
J'ai eu le privilège d'accompagner Steve à l'AMREF tout au long de son parcours dans le domaine de la santé mondiale et d'être témoin de son impact sur les communautés. Nous avons aussi partagé ensemble des aventures et des expériences mouvementées.
J'ai toujours apprécié les idées de Steve et son approche pratique des choses qui comptent aujourd'hui, qu'il s'agisse de plaider en faveur de la localisation et de la décolonisation du développement, ou de la manière d'établir des partenariats complexes et durables avec des entreprises, fondés sur des valeurs et des objectifs.
Cette conversation n'est pas courte, mais si vous la suivez jusqu'au bout, vous serez récompensés par une vision profonde de Steve et des tactiques créatives pour localiser le développement et construire des partenariats d'entreprise exceptionnels (parmi beaucoup d'autres choses).
Vous découvrirez également quelles sont les caractéristiques personnelles les plus importantes pour réussir dans la collecte de fonds et le leadership. Alors restez avec nous !
Ressources et liens cités dans cet épisode :
Primary Care International https://pci-360.com/
Retrouvez Steve sur LinkedIn https://www.linkedin.com/in/stevemurigi/?originalSubdomain=uk
J'espère que vous avez apprécié cet épisode du podcast Fundraising Radicals et que cette conversation vous a interpellé, informé et peut-être même inspiré, vous et votre pratique du leadership en matière de collecte de fonds.
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#1 Steve Murigi: Shifting Power In Fundraising and Development
Fundraising Radicals [00:00:03]:
Bonjour et bienvenue à ce nouvel épisode du podcast de Fundraising Radicals. Je suis votre hôte, Craig Pollard. Le podcast de Fundraising Radicals a pour but de révolutionner le monde de la collecte de fonds en partageant et en explorant de nouvelles perspectives globales sur la collecte de fonds et les leaderships des organisations à but non lucratif . Ces conversations sont improvisées avec des amis et collègues, anciens et nouveaux, des gens ordinaires et remarquables, qui effectuent des collectes des fonds et dirigent des projets communautaires, des causes, des associations caritatives et des entreprises sociales et solidaires en Asie, Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique Latine, et au-delà des frontières traditionnelles du secteur à but non lucratif. J'espère que la conversation d'aujourd'hui vous incitera à penser différemment concernant le monde de la collecte de fonds et votre rôle au sein de celui-ci. J'espère qu'elle vous aidera à réfléchir à vos propres pratiques et à votre leadership en matière de collecte de fonds. Il est maintenant temps d'apporter une nouvelle dose d'idées et d'inspiration en matière de collecte de fonds à l'échelle mondiale. J’ai l’honneur de connaître Steve Marigi depuis plus de 15 ans. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois à Kibera, le quartier informel de Nairobi, au début de l'année 2008, quelques jours après les violences post-électorales. Steve a grandi dans une région rurale du Kenya. Il a fait des études de journalisme. Il a travaillé dans le domaine des programmes, de la communication et de sensibilisation, mettant en place des programmes de santé de classe mondiale et des partenariats complexes, tant à Amref Health Africa qu'à Primary Care International, dont il est aujourd'hui le directeur général. J'ai eu le privilège d'accompagner Steve tout au long de son parcours dans le domaine de la santé mondiale et de constater de visu l'impact qu'il a sur les communautés. Nous avons également partagé des aventures et des expériences mouvementées. J'ai toujours apprécié les idées de Steve et son approche résolument pratique sur les choses qui comptent au moment présent, qu'il s'agisse de plaider en faveur de la localisation et développement de la décolonisation ou d'établir des partenariats complexes et durables avec des entreprises, fondés sur des valeurs et des objectifs. C’est une longue conversation, mais je vous promets que, si vous restez jusqu'au bout, vous serez récompensés par une vision extrêmement profonde de Steve et des méthodes créatives pour localiser les activités de développement et établir des partenariats exceptionnels avec les entreprises. Vous découvrirez également quelles sont les caractéristiques individuelles les plus importantes, notamment celles qui vous permettront de réussir dans la collecte de fonds et le leadership. Alors restez avec nous. Bienvenue, Steve. C'est un plaisir de parler avec vous aujourd'hui.
Steve Murigi [00:02:35]:
Merci. Merci, Craig. Asantehana, oui, c'est vraiment un plaisir d'être ici. C'est un plaisir de discuter avec vous, Craig. Oui, merci.
Craig Pollard [00:02:43]:
J'ai lu et j'ai adoré votre récent portrait avec PCI qui parle de vous et de vos motivations pour vous lancer dans la santé mondiale et de l'endroit où vous avez grandi. Je me demandais si vous aimeriez partager ces informations sur votre parcours. D'où viennent cette passion et cet engagement pour la santé mondiale ?
Steve Murigi [00:03:08]:
Oui, c'est ça. Merci, Craig. C’est un sujet intéressant. Lorsque je repense à mon enfance et à mon éducation, parfois, je m'étonne moi-même. J'ai été surpris par la contribution que j'ai pu apporter à la santé mondiale et à celle des différentes populations et des communautés. Je suis rentré chez moi récemment et je suis retourné là où j'ai passé les cinq ou six premières années de mon enfance avec ma grand-mère. Ma mère m'a donné naissance alors qu'elle était assez jeune et venait à peine de terminer ses études secondaires. À l'époque, il y avait beaucoup de préjugés concernant les grossesses, les grossesses précoces et les grossesses hors mariage, si bien qu'elle a dû partir. Elle a donc terminé ses études secondaires, de justesse. Elle a dû partir, n'est-ce pas ? Elle a dû partir. Elle a dû déménager en ville afin de se débrouiller seule, se trouver et essayer de faire bouger les choses. J'ai donc vécu avec ma grand-mère pendant les cinq ou six premières années. Ma grand-mère avait d'autres enfants et ma mère était donc l’aînée. Ils étaient dix. Ce sont donc mes oncles et mes tantes, mais j'ai grandi en les considérant comme mes frères et sœurs parce qu'ils appelaient tous ma grand-mère « maman ». Je faisais donc de même, et nous n'étions pas bien lotis sur le plan matériel. Ma grand-mère possédait un peu de terrain, mais nous n'étions pas matériellement bien lotis. Quelques points. Je pense que le fait que nous ayons été nombreux et que nous ayons grandi dans une famille très unie a permis de donner naissance à cette idée, non pas cette idée, mais cette valeur d'équité, que tout le monde avait le droit d’avoir d'une chance, que tout le monde avait le droit d'être écouté. Bien sûr, il y avait la hiérarchie des âges, comme dans toute famille, mais il y avait ce sentiment que chacun avait son histoire, chacun avait son expérience de la journée, et chacun avait son propre sens de l'humour et sa propre perception du monde. Je pense donc que c'est de là que vient l'idée que ma voix doit être entendue, tout comme celle de quelqu'un d'autre. Je pense donc que c'est le premier point. D'un point de vue purement sanitaire, c'est là que j'ai commencé à comprendre que si vous n'aviez pas de ressources ou que, si vous viviez dans une certaine partie du village ou du pays, la santé n'était pas quelque chose d'acquis et que si vous étiez malade, vous n'étiez pas assuré de recevoir des soins. Rien ne garantissait que lorsque vous vous rendiez au centre de santé, vous voyiez un médecin le jour même, simplement parce que vous étiez malade et que vous en aviez besoin. Il n'y avait aucune garantie que si vous voyiez un médecin et qu'il vous prescrivait un médicament, vous étiez assuré de l'obtenir. Il y avait beaucoup de gêne, mais peut-être aussi un certain désarroi, je suppose, en tant qu'enfant, parce qu'on attend beaucoup plus de sécurité et de certitude. Je pense que lorsque ce n'est pas le cas, on commence à se demander ce qui se passera si on est malade. Que se passera-t-il si ma grand-mère est malade ? Que se passera-t-il si mon oncle est malade ? Je me souviens d'un exemple particulier où mon oncle était très malade. Nous avons appris quelques semaines plus tard qu’il avait le paludisme. Il était vraiment mal-en-point, même très mal-en-point, et il était beaucoup plus âgé que nous, mais son comportement était différent. Et nous avions très peur. Nous étions tous terrifiés. Ils ont dû l'emmener à la clinique, mais il n'y avait plus de médecin. Ils ont dû essayer de mobiliser des fonds assez rapidement afin de prendre les transports publics et se rendre dans un centre de santé. Je pense que cela a été en quelque sorte gravé dans mon cerveau, car je crois qu'en tant qu'enfant, lorsque des choses se déroulent, elles peuvent parfois sembler très intenses à la réflexion. Je pense que c'est ainsi que ma soif, mon désir et mes questions sont nés, mais je n'ai jamais vraiment cherché à faire de la santé mondiale. Mais bien sûr, nous pourrons en parler dans un instant.
Craig Pollard [00:07:02]:
C'est vraiment intéressant. Vous arrive-t-il, en tant que directeur général de l’ONGI Primary Care International Global, de prendre du recul, de contempler le chemin parcouru et qu’est-ce que ça vous fait d'être là où vous êtes aujourd'hui, après ces débuts difficiles ?
Steve Murigi [00:07:22]:
Alors, plusieurs choses. Je pense qu'il s'agit d'un mélange de plusieurs choses. Je pense qu'à bien des égards, cela m'épate. Oui. À bien des égards, je suis très, très reconnaissant de l'opportunité qui m'a été offerte, de l'occasion qui m'a été donnée de me lancer. Oui. Je pense donc qu'à bien des égards, je regarde en arrière et je me dis, mais...
Craig Pollard [00:07:43]:
Vous l'avez aussi mérité, n'est-ce pas ?
Steve Murigi [00:07:45]:
Oui. Si je mettais l'humilité de côté, je dirais que cela fait bien 1718 ans que je travaille dans le domaine de la santé mondiale, dans différents pays, sur différents continents, avec de multiples partenaires. Voilà. Mais si j’y pense en tant que Steve la personne, je suis très éloigné de mon point de départ. Je suis profondément reconnaissant par rapport aux diverses opportunités que j’ai eu, aux différentes personnes que j'ai rencontrées, car que je pense que ce sont des éléments importants. Les relations que j'ai nouées au fil du temps, les portes qui se sont ouvertes et le fait qu'on m'ait permis d'être moi-même et d'exprimer certaines de mes idées radicales. Vous voyez ? Je pense donc qu'il y a de cela, mais il y a aussi l'autre aspect de la question : j'ai parfois l'impression qu'un grand nombre des conversations que j'ai eues au sein de la santé mondiale et du troisième secteur m'ont permis de me sentir moi-même. Comme beaucoup d'autres personnes, j'ai beaucoup à apporter du simple fait de comprendre le problème et ce qui pourrait aider à le résoudre. Il y a donc un ajustement. Donc, oui, en fait, merci beaucoup pour cette opportunité parce que je pense que j'ai des choses à dire. Mais d'un autre côté, je suis vraiment heureux d'être ici, heureux du soutien que j'ai reçu de ma grand-mère, du soutien que j'ai reçu de ma mère, des gens que j'ai rencontrés, des quelques choix qui étaient intentionnels, mais aussi des choix qui étaient purement circonstanciels et accidentels. Vous le savez bien, Craig. Nous avons participé à un programme ensemble. Il s'agissait d'un programme complexe. Mais vous vous souvenez que la transition entre le bureau de l'Amref au Kenya et celui de l'Amref en Ouganda s'est faite sans que l'intention soit d'y rester longtemps, du moins pour le temps que j'y ai passé à la fin de cette période. Mais je regarde en arrière et je pense que certaines de ces décisions et opportunités m'ont conduit là où je suis. Mais je suppose que, comme on dit en Afrique, il faut tout un village, n'est-ce pas ? C’est clair qu'il faut tout un village. Et j'ai la chance que le village ait été extrêmement gentil avec moi. Oui. Je dois donc trouver un moyen de redonner.
Craig Pollard [00:10:00]:
Vous êtes très modeste parce que je vous ai vu à l'œuvre, Steve. Vous représentez une vraie force. Vous représentez une vraie force. Vous avez travaillé avec des partenaires internationaux, en quelque sorte avec des entreprises internationales comme Accenture, GSK, Barclays Bank, ces grandes organisations. Je vous ai, en quelque sorte, vu à l'œuvre dans ces domaines et je me suis engagé dans le cadre de ces programmes. Je pense donc que c'est tout à fait mérité. Mais vous avez mentionné votre transition du Kenya à l'Ouganda et avec, je suppose, le projet bien connu à l'époque, le Katine Project qui était en avance sur son temps à certains égards. Il s'agissait d'un projet impliquant le Guardian Media Group, un grand journal britannique, la banque Barclays et le programme Amref en Ouganda, qui visait réellement à partager, pour la première fois probablement, la vision du développement international avec tous ses défauts. Le niveau et l’ampleur de la couverture médiatique. Quelles sont vos réflexions à ce sujet ? Parce que c'était vraiment en avance sur son temps, il y a plus de 15 ans.
Steve Murigi [00:11:13]:
Oui, vous avez tout à fait raison. C'était très en avance sur son temps. Et je pense qu'il faut féliciter Amref d'avoir accepté de se mettre en avant. Je pense qu'à l'époque, beaucoup d'organisations, la culture était que vous obtenez un financement, vous dirigez un programme, vous dites au donateur que tout va bien, et le peu qui ne va pas bien, et bien, j'ai un plan pour le résoudre . Oui. Je suppose que la culture était comme ça quand j’ai commencé dans le développement. Du moins c'est ce que j'ai trouvé. Et je pense, comme vous le dites, que c'était progressif parce que c'était la première occasion et l'une des premières organisations à dire, « vous savez quoi ? Nous allons vous montrer ce que c’est que le développement. » Ce n'est pas une ligne droite, et nous traitons avec des gens, nous traitons avec des communautés, et nous répondrons à leurs besoins. Et bien sûr, l'idée était d'essayer de couvrir les multiples composantes dont une société a besoin : d'eau potable, d'éducation, de santé, d'une composante d'autonomisation, donc d'une composante de sensibilisation et de moyens de subsistance, c'est comment vous assurer que vous pouvez vous appuyer sur ce dont les communautés dépendent pour la nourriture, la subsistance et le commerce, ce qui est absolument phénoménal. Oui. Je pense, avec du recul, que nous étions encore en train d’apprendre à être complètement transparents. Oui. Même si nous étions progressistes, je pense qu'il y avait un élément de peur. Je pense que ce n'est pas de la peur mais plutôt de l'incompréhension. Vous voyez ? Donc, je pense qu'en termes de communication, The Guardian est venu et il y avait toujours un sentiment que c'était un partenariat. Nous aurons donc des discussions. Mais bien sûr, à l'époque, The Guardian voulait toujours conserver son intégrité en tant que tel. Nous sommes ici pour montrer à tout le monde comment fonctionne le développement et il nous a fallu du temps pour aligner ces deux mondes, ce n'est tout simplement pas un partenariat comme nous l'avions compris auparavant. Mais c'était aussi de plusieurs façons un programme de développement, mais aussi une expérience. C'était un moyen d'aider tout le monde en dehors du développement à comprendre comment les choses fonctionnent. Je pense que si je réfléchissais à ce que nous pourrions faire différemment maintenant et je pense que beaucoup de choses ont changé depuis, ce serait juste beaucoup plus de vulnérabilité, non ? Et nous entendons souvent dire qu'il y a beaucoup de vulnérabilité demandée aux dirigeants. Je pense que cela s'applique aux vulnérabilités de l'organisation. Rien ne doit être parfait. Vous n'êtes pas obligé d'être tout le temps d'accord avec vos partenaires. Vous n'êtes pas obligé d'avoir toutes les réponses tout le temps. Vous apprenez autant que certains d'entre eux apprennent. Quand vous entrez dans une communauté, vous avez des idées. Il y a beaucoup d'idées, de concepts, de principes et de choses techniques empruntés que vous pouvez intégrer à un programme. Mais c'est quand même une nouvelle communauté si c'est la première fois que vous y êtes. Des cultures différentes, des différentes façons de faire les choses et ça prend du temps. Mais j'y repense avec plaisir. Il y a tellement d'apprentissage. Il y a tellement d'apprentissage. Je pense que pour moi, en tant que personne entrant dans le développement, je pense à la façon dont il faut gérer les relations, comment construire des relations, comment instaurer la confiance, aussi comment faire le développement d'une manière très différente. Je pense que ce que nous avons vu avec les communautés, il y avait beaucoup de moyens d’agir parce qu'ils savaient que le programme était constamment évalué et qu'il y avait des gens qui y prêtaient attention. J’y repense et je pense que la communauté avait beaucoup plus de moyens d’agir par rapport à certains des autres programmes que j'avais vus jusqu'à ce moment-là. Ils ont pu venir au bureau, au centre de ressources et dire non, voila ce que nous voulons que vous fassiez. Avec l'argent, on peut joindre directement The Guardian. On peut écrire telle ou telle chose et ne pas forcer mais avoir une conversation très rapidement. J’y repense avec plaisir. Et vous ? Comment vous en souvenez-vous ?
Craig Pollard [00:15:18]:
J’y pense avec plaisir. Je me souviens d’avoir reçu l'appel téléphonique lorsque The Guardian nous a appelés et c'était tout simplement bouleversant parce que nous, Amref, nous étions relativement petits au Royaume-Uni et nous étions confrontés aux Oxfams et aux grands joueurs et recevoir ça et avoir cette opportunité était incroyablement passionnant mais aussi incroyablement intimidant. Et je ne pense pas que nous avions vraiment compris les implications d'inviter un groupe de journalistes qui sont constamment à la recherche d'histoires, qui recherchent le conflit et la différence. Et puis on rajoute Barclays, la banque géante, puis on rajoute un projet de développement international et tous les défis, la politique et la logistique qui viennent avec sa réalisation, puis on ajoute tant de cultures différentes, et pas seulement la culture britannique et la culture ougandaise, mais aussi la culture d'entreprise et la culture médiatique et la culture du monde à but non lucratif. C'était là toute la complexité de la situation. Nous étions tout juste à la pointe de ce type de nexus où tout le monde s'est retrouvé. Alors, était-ce une sorte d'expérience formatrice pour vous ? Et ça ne vous a pas fait penser qu’il n'y a aucune chance que je recommence ? Cela a en quelque sorte semblé vous avoir poussé vers des choses beaucoup plus importantes.
Steve Murigi [00:16:49]:
Non, je pense qu'en fait c'était formatif dans un sens parce que j’avais fait une formation en journalisme. Avant cela, j'avais fait de la communication sociale, j'étais en quelque sorte entré dans le développement avec une attitude de défense de la communication, et je me posais mes propres questions sur ce à quoi ressemble le développement et ce à quoi il pourrait ressembler. Je pense donc que c'était une énorme opportunité pour moi de participer à cette conversation. Je pense qu’une autre chose que j'ai compris assez rapidement, c'est à quel point les personnalités étaient différentes. Donc il n'y a jamais eu grand chose alors qu'on y repense maintenant et qu'on se dit qu'on était en partenariat avec The Guardian. Ce que l’on ressentait lorsque nous étions là était très important. Nous sommes en partenariat avec tel et tel entité parce qu'ils avaient tous une vision très différente du développement quand ils sont arrivés et certains d'entre eux avaient un peu plus de compréhension de la nuance, donc c'était très facile d'avoir des conversations mais peut-être pas tellement avec d’autres. Et c'était une occasion pour nous d'informer, d'éduquer, et cetera. Je pense donc que ça a été formateur à bien des égards. L'autre élément, bien sûr, consistait simplement de la négociation au sein de l'organisation. Vu mon parcours, juste pour dire bon, en fait, il ne suffit pas de dire X, Y et Z à un journaliste. Ça ne suffit pas de parler de renforcement des capacités. Ça ne signifie absolument rien. Ça signifie beaucoup pour nous. Mais il faut vraiment être clair sur ce qui a du sens pour la personne qui finira par lire ce qui est publié. Je pense qu'il y avait cela, mais pour moi, c'était aussi une culture différente, n'est-ce pas ? J'avais déménagé de Nairobi à l'époque, j'avais déménagé en Ouganda, puis directement à Soroti pendant plusieurs mois. Il y avait aussi un élément de, oh, je suis aussi dans un monde différent et j'établis des relations là-bas et j'essaie de cultiver la confiance de mes collègues qui pensaient, ce type est venu de loin, du Kenya, et cetera. Notre bureau était juste à côté du gouvernement du sous-comté. Donc, on établissait également des relations avec le gouvernement en même temps. Donc, c’est un équilibre de beaucoup de perspectives. Et nous effectuons toujours le travail, ce qui est vraiment au centre de ce qu’Amriff fait. Donc, on essaie de ne pas gêner tout en essayant de gérer tout, vous savez, d'équilibrer tous ces autres besoins. Donc, oui, je pense qu’il fallait apprendre vite. Il fallait apprendre vite. Je veux dire, vous vous en souviendrez, je pense aussi au niveau interne, qu’il n'y avait pas de compréhension commune de ce qu’il fallait se produire en permanence. Vous voyez ? Le bureau britannique avait peut-être des besoins différents de ceux du bureau ougandais à l'époque, bien sûr.
Craig Pollard [00:19:43]:
Et ça c'était politiquement à l'époque à Amref, c'était pendant un vrai basculement. Des décisions avaient été prises pour vraiment déplacer la prise de décision, le pouvoir, la gouvernance, les finances, etc., des bureaux du nord au Royaume-Uni et en Italie, au Canada, aux États-Unis et aux Pays-Bas, vers Nairobi. Et toute cette transition se produisait à l'époque et commençait ces discussions. Il y avait donc également des couches de complexité interne, qui sont toujours difficiles à naviguer. Vous avez en quelque sorte évoqué votre expérience en communication de sensibilisation. Je sais que beaucoup de gens qui écoutent ont un profond intérêt pour la sensibilisation. Beaucoup considèrent la sensibilisation comme l'avenir du secteur en termes de pouvoir mobiliser de nouvelles ressources et apporter des changements systémiques importants et significatifs. Pouvez-vous un peu nous parler de votre type de sensibilisation en termes de communication et de certaines des choses clés que vous avez apprises au fil des ans en le faisant ?
Steve Murigi [00:20:50]:
Juste aussi sur le point que vous venez de faire autour du changement qui se produisait avec l’AMF, je pense, encore une fois, que je rends vraiment hommage à l'organisation, à The Guardian et à Barclays et vraiment au partenariat plus large. Je ne dis pas ça à la légère. C’est facile à dire après coup. Oui. Mais vous pouvez commencer à voir que c'est là qu'il y a eu un changement en termes de changement de pouvoir. Nous n'arrêtons pas de parler de changement de pouvoir, de changement de pouvoir maintenant, mais c'était une façon très pratique de démontrer comment on pouvait le faire. Et il s'agit de savoir où vont les ressources. Et j'ai de plus en plus de conversations maintenant avec des partenaires et des donateurs qui ne cessent de poser la question, ça ressemble à quoi ? À quoi ressemble la décolonisation ? À quoi ressemble le changement de pouvoir ? Et je ne veux pas suggérer que c'était parfait du tout, parce que ce n'était pas le cas. Mais je pense que cette idée selon laquelle nous pouvons fournir des ressources directement aux personnes les plus proches du problème est un très bon point de départ. Et vous pouvez juste commencer à voir comment ça crée du libre arbitre pour ces parties prenantes et ces participants, et leur voix devient plus forte et ils se positionnent différemment lorsqu'ils sont assis autour de la table. Et c'est à cela que commence à ressembler le changement de pouvoir pour votre question sur la sensibilisation. Je suis entièrement d’accord. Je pense que si l’on regarde en arrière ces dernières années, les différents mouvements, qu'il s'agisse de mouvements de base, qu'ils soient déclenchés à une question politique particulière ou un incident particulier, il y a des organisations qui sont littéralement construites à partir d'un événement et dans six mois à un an. C'est une énorme organisation. Je pense vraiment qu'il y a quelque chose à tirer de la façon dont des personnes ayant des opinions et des valeurs similaires peuvent se rassembler et se rallier derrière un problème et vraiment apporter des changements, des changements politiques et mobiliser suffisamment de ressources pour faire du très bon travail. Et qu’il s’agisse de BLM ou de n'importe quel mouvement auquel vous pouvez penser, je pense que ça montre simplement qu’il n’y a pas besoin d’avoir une structure significative au nom d'une organisation, et cetera, et cetera, pour créer de l’élan autour d'un problème. Je pense que c’est ma plus grande leçon et je pense que les outils tels qu’ils sont maintenant, cette idée que les gens ont accès à ceci, ce que vous et moi faisons pour partager leurs points de vue et les projeter dans le monde et atteindre des personnes qui peuvent avoir des points de vue similaires, prendre un téléphone et développer un groupe et une plate-forme et simplement soutenir une question. Je pense que c’est super puissant. J’allais dire que nous n’avions pas cela. J’allais passer pour une personne très âgée en disant que nous n’avions pas ça. Mais oui, il y a 15 ans, nous n’avions pas ça. Et à bien des égards, si j’y réfléchis, je pense que j’aurais pu adopter un point de vue différent. Lorsque j’ai réfléchi à certaines des causes que je voulais soutenir, en particulier la santé, il y a 15 ans avec certains de mes collègues qui venaient également du même milieu, c’est-à-dire la communication et la sensibilisation, nous avons peut-être décidé que, non, nous n’avons pas besoin d’adhérer à une organisation et d’être liés par certaines règles. Nous allons simplement le faire nous-mêmes.
Craig Pollard [00:24:11]:
Oui, mais c’est intéressant. Mais c’est vraiment intéressant, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que cela signifie pour les structures à but non lucratif ? Parce qu’à bien des égards, je vois les organisations et leurs façons de travailler entraver le changement. Certaines organisations sont incroyablement agiles et excellentes ; elles facilitent et perdent le contrôle. Qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir du secteur et des organisations ?
Steve Murigi [00:24:39]:
Oui, je pense que personnellement, comme vous le dites, tout à fait d’accord. Je pense que les structures devront être revus, n’est-ce pas ? Je pense que deux ou trois choses sont bonnes. Je pense donc que parfois la sensibilisation se fait au sein de ces structures très massives. Je pense que c’est ce que nous avons vu au cours des deux dernières années, il y a beaucoup de changements au sein de ces organisations et ces organisations ont du mal à arrêter cela contrairement à avant. Je pense donc qu’il est intéressant que le changement soit parfois poussé à l’interne. Je pense donc que c’est assez positif. Mais je pense que de façon plus générale, comme vous le dites, les organisations qui auront la capacité d’être flexibles et réceptives à toutes ces choses s’en sortiront très bien. Vous voyez ? Donc, si je pense à l’organisation que je dirige, Primary Care International, nous sommes très petits. Une des choses que j’ai trouvées extrêmement attrayantes à propos de nous n’est pas très petite, mais nous sommes assez petites. L’une des choses que j’ai trouvées attrayantes, c’est la malléabilité, c’est l’idée qu’en fait, nous allons nous concentrer davantage sur la valeur que nous ajoutons, plus que sur la structure d’avoir une organisation massive et des bureaux de prestation, et cetera, et cetera. Nous nous demandions comment faire le même travail sans avoir à mettre en place des structures vraiment massives qui nous gênent. Et ce que nous avons appris, c’est qu’en tant que petite organisation, nous sommes en mesure de travailler pour mettre en place des programmes au cours des dix dernières années dans 60 pays ce qui n’aurait jamais été possibles si nous avions décidé de mettre en place ce que vous et moi pouvons appeler un bureau national, un bureau de prestation, en tant que bureau affilié. Nous avons rapidement appris qu’en fait, là où nous pouvions ajouter le plus de valeur, c’était en travaillant avec des partenaires techniques qui disposent déjà de cette infrastructure. Et je pense que c’est emprunter à ce monde de se concentrer sur la question, de trouver des gens qui partagent les mêmes valeurs que vous, qui ont la même mission que vous, puis de travailler sur la meilleure façon de collaborer, d’avoir le plus d’impact. C’est donc un aspect. Mais comme vous le dites, je pense que vous pouvez imaginer un avenir où beaucoup d’organisations auront des difficultés, en particulier les grandes organisations. J’ai de nouveau une conversation avec des collègues et certains d’entre eux me poseront cette question, mais pourquoi PCI? Surtout dans le contexte de tout ce que vous dites sur la décolonisation ? Et j’ai dit, oui, c’est là que je pense qu’en termes de taille et de malléabilité de l’organisation, nous pouvons avoir des changements parce que j’ai reconnu qu’il est difficile, même avec les meilleures intentions, pour les grandes organisations de changer. Oui. Il y a tellement plus en jeu, tellement plus de gens à aligner et tellement plus de peur.
Craig Pollard [00:27:28]:
C’est ça. Et les gens à qui je parle passent tellement de temps à naviguer dans les structures internes. Une nouvelle politique est donc arrivée. Comment pouvons-nous naviguer dans cela en tant qu’officiers de tous les pays du Sud, quelles en sont les implications ? J’ai donc l’impression qu’il y a de moins en moins de patience pour la lenteur, pour la bureaucratie, pour devoir être forcé de naviguer dans ces structures, alors qu’une organisation comme PCI, qui est beaucoup plus agile, il y a un sentiment que c’est plus facile et plus adapté à l’avenir.
Steve Murigi [00:28:13]:
Je pense. Et comme vous le dites, c’est cette agilité. C’est aussi l’agilité dans la pratique. C’est l’agilité de répondre à la problématique qui est la plus pertinente en ce moment. Vous voyez ? Encore une fois, les organisations massives font un travail incroyable, mais ont parfois du mal à répondre aux problèmes qui émergent lorsqu’elles travaillent. Votre mission est de fournir un accès à l’eau potable, et cetera. Bien. Vous le faites depuis très longtemps. Vous allez dans une communauté et peut-être que quelque chose d’autre émerge. Parfois, c’est difficile parce que vos partisans et donateurs vous connaissent pour faire telle ou telle chose. Votre agilité est donc réduite de telle sorte que vous avez parfois du mal à faire évoluer vos interventions. Et c’est une conversation distincte. Et je suis sûr que les collègues du secteur peuvent penser différemment, mais je pense que pour moi, c’est cette idée autour de l’agilité de répondre aux problèmes à mesure qu’ils émergent, puisque le monde change rapidement. Donc, étant une organisation dirigée par une mission, vous voulez être réactive. C’est la raison pour laquelle vous existez. Vous voulez être réactif à ces changements. Et deuxièmement, il s’agit d’apprendre là où les choses ne fonctionnent pas et d’être capable d’évoluer et d’être malléable. Et je pense que c’est un défi important pour beaucoup d’organisations en ce moment, la plupart d’entre elles avec des intentions incroyables. Je dis constamment aux gens, ne laissez pas cette poursuite de stratégies parfaites vous empêcher de commencer à résoudre le problème, à agir. Mais alors, bien sûr, vous reconnaissez que ce n’est pas si simple. Et vous avez des conversation où les gens mentionnent, qu’en est-il de la réglementation ?
Craig Pollard [00:29:51]:
Qu’en est-il des donateurs ?
Steve Murigi [00:29:52]:
Exactement. Vous pouvez avoir une bonne conversation sur un donateur qui n’est pas opposé à la localisation, par exemple. Mais ils devront peut-être respecter certains règlements et certaines lois qui ne permettent pas que cela se produise. Mais vous n’entendez pas ces choses très clairement lorsque vous avez une conversation. Tout le monde est d’accord sur le principe général, mais je pense que nous devons également avoir une conversation sur ce qui est réaliste pour certaines organisations. Mais bien sûr, je pense que cela signifie être exposé. Cela signifie que nous devons dire que nous avons du mal à répondre à cette situation en ce moment à cause de notre taille, notre structure ou nos donateurs ou simplement nous ne sommes pas dans le meilleur endroit pour le faire. Et je veux dire, j’ai des conversations où les gens disent, oh, nous allons le faire, mais, vous savez, dans quelques années, j’ai du mal avec ça, bien sûr, parce que quand vous voulez du changement, vous voulez du changement, vous savez, et les gens qui attendent le changement attendent depuis longtemps.
Craig Pollard [00:30:43]:
C’est vrai. Et cela nécessite toute une série de conversations difficiles et stimulantes. Et je pense simplement à l'angle de la collecte de fonds, c'est-à-dire d'amener les donateurs à participer à cette aventure de la localisation. Lorsque vous avez les grands donateurs institutionnels et qu’ils ont tellement de poids dans le secteur et que les grandes organisations avancent peut-être plus lentement que d’autres, elles disposent de fonds d’innovation, de possibilités. Mais comment pouvons-nous impliquer les donateurs dans ce programme de localisation ? Parce qu’à bien des égards, ils se sentent tout aussi dépassés et tout aussi incertains de l’avenir que les organisations à but non lucratif qu’ils financent.
Steve Murigi [00:31:23]:
Oui, c'est ça. Je vous comprends tout à fait et je reconnais que c’est un problème. Je veux dire, le premier argument que je ferais valoir concernerait simplement l’efficacité du travail que vous soutenez. Vous pouvez regarder les preuves anecdotiques, vous pouvez regarder les preuves qui sont générées par l’organisation. C’est beaucoup plus efficace de soutenir l’organisation, les individus, la base qui sont les plus proches du problème. Donc, si vous voulez être efficace, si vous voulez que vos interventions soient durables, c’est un chemin à parcourir. Traversez le continent, voyez tous les forages que les gens viennent de quitter parce que quelqu’un est venu, a creusé un trou de forage, y a mis une grande marque, a pris des photos, s’est serré la main, les gens l’ont utilisé, il est tombé en panne. Ils ont pensé, eh bien, c’est le trou de forage d’un tel ou d’un tel, nous passons à la prochaine chose. Et une partie se trouve dans les communautés qui ont abandonné certaines de ces structures. Il s’agissait de chercher à savoir si ces communautés restaient constamment au même endroit. Avez-vous compris la culture ? Parce que si vous ne l’avez pas fait, alors si vous l’aviez fait, vous auriez peut-être compris qu’ils étaient susceptibles de passer à autre chose de toute façon. Regardez certains d’entre eux des programmes de lutte contre le paludisme où beaucoup de moustiquaires ont été distribuées aux familles. Encore une fois, vous et moi pouvons être d’accord, tout le monde peut convenir que les moustiquaires sont une intervention efficace lorsque vous parlez du paludisme. Mais comment la moustiquaire est-elle utilisé ? Avez-vous pris le temps de comprendre à nouveau la culture, la dynamique de la famille ? Alors, où vous finissez par avoir des familles qui l’utilisent comme filets de pêche ou peut-être l’homme qui l’utilise et les enfants non ?
Craig Pollard [00:32:55]:
Parce que cela ne fait que renforcer les problèmes existants.
Steve Murigi [00:32:59]:
Oui, c’est juste la dynamique de cette idée. Je me souviens d’avoir eu une conversation avec l’une de mes tantes et de lui avoir dit : « Je n’utilise pas de moustiquaires, je trouve ça chaud. » Et je n’arrivais pas à ce que cela signifiait, mais c’était la réalité pour cette personne. C’est comme, oh non, je ne l’utilise pas parce qu’il fait chaud. Et c’est une conversation récente et je me suis dit, si vous ne comprenez pas qu’au moment où vous ne faites que fournir cette moustiquaire et en présumant que votre argent et votre soutien ont fait ce qu’ils doivent faire, alors vous perdez. Donc, pour moi, c’est une question efficace. Je pense aussi que l’autre argument que nous avançons est que ce que vous faites est vraiment important et que la façon dont vous le faites compte. Et il y a une responsabilité qui vient parfois avec le fait de fournir un soutien et l’intention ne va pas assez loin, non ? Je pense donc qu’il est de votre responsabilité de s’assurer que vous ne causez aucun tort, même lorsque vous essayez de faire le bien. Vous voyez ? C’est donc un autre élément. Bien que vous soyez inquiet, il est gêné de trouver différentes façons de travailler et de trouver différents partenaires et vous préférez compter sur des systèmes et des partenaires que vous connaissez déjà. Il faut définir si notre soutien créé un nouveau problème ou perpétue un problème existant, puis en assumer la responsabilité. Mais ce n’est pas évident. Et je pense qu’il n’y a pas de mal à cela.
Craig Pollard [00:34:32]:
C’est très inconfortable, n’est-ce pas ?
Steve Murigi [00:34:34]:
Absolument.
Craig Pollard [00:34:36]:
C’est à l’opposé de la situation que l’on a connue jusqu’ici, qui est si confortable justement. Quand on pense aux informations qui transitent de la communauté vers le bureau national, éventuellement vers le siège au Royaume-Uni, puis qui arrivent au donateur, ce flot permanent d’énergie positive, que tout se déroule à merveille. Se repositionner vers ce que vous venez d’évoquer implique un changement radical pour composer avec le malaise que l’on peut ressentir lorsque l’on est confronté à la réalité, à la vérité, aux évènements qui tournent mal, ou simplement aux difficultés de tous les jours. C’est un sacré revirement pour certains donateurs.
Steve Murigi [00:35:15]:
Tout à fait. Il s’agit d’un changement important. Lorsque l’on parle de donateurs, nous devons aussi garder à l’esprit que ce sont des personnes et des institutions de grande ampleur, et qu’en leur sein, il y a différents niveaux d’influence. Et que peut-être que le problème sera compris à certains niveaux, qui seront ainsi plus enclins à opérer ce revirement que d’autres. C’est la raison pour laquelle, par souci d’équité, nous devons faire preuve d’une certaine forme de patience. Cela étant dit, je pense que tout le monde est conscient que ce changement est nécessaire. Pour ma part, je ne peux pas croire que beaucoup ignorent encore les failles du système qui est le nôtre depuis longtemps. et que si l’on poursuit dans cette direction, il est probable qu’il s’écroule pour de bon. C’est aussi, à mon avis, une question de confiance. La confiance est ébranlée, que ce soit entre les donateurs et le troisième secteur ou simplement entre le grand public et la manière dont sont distribuées, ou non, les ressources. Je pense qu’il y a là un problème et que tout le monde le reconnaît. Mais c’est comme quand on se dit qu’il faudrait faire du sport. ou manger plus équilibré : c’est bon pour nous, mais c’est soûlant parce que c’est tellement plus simple de faire comme on a toujours fait, de seulement profiter et de ne pas avoir à y penser. n’est-ce pas ? Et c’est particulièrement vrai quand on a le sentiment de faire ce qu’il faut. Quand on se demande : « mais que vont devenir tous ces gens si on ne les soutient plus ? » Je répondrais que le droit de vivre et d’être en bonne santé ne devrait jamais occulter le droit à la dignité, au respect et à ce qui fait de nous des êtres humains. Il faut donc réunir tous ces aspects. La question qui revient quand je discute avec des partenaires, et j’en aurai encore l’occasion la semaine prochaine, c’est : « que fait-on ? Vous nous donnez beaucoup d’informations. mais concrètement, que doit-on faire ? » Ce n’est pas abstrait. La première chose à faire c’est simplement d’écouter. Écouter ce dont les gens ont besoin. Mettre temporairement de côté ce que l’on a déjà ou ce que l’on a toujours fait. pour uniquement écouter ce dont les gens ont besoin. Même si l’on peut se sentir mal à l’aise, ce n’est pas grave. Il faut engager un vrai dialogue, puis commencer à poser les bonnes questions, surtout quand on est donateur. Les donateurs seront le principal moteur de ce changement, plus que le secteur tertiaire, car ils disposent des ressources nécessaires et de nombreuses organisations au sein du secteur tertiaire peuvent souhaiter ce changement. Mais si ces dernières ne sont pas suivies par leurs donateurs, alors le processus sera d’autant plus lent qu’il s’agit d’une question de viabilité. Il faut poser la bonne question. et simplifier les mécanismes. On m’a dit une fois : « mais on ne reçoit jamais de propositions de la part d’organisations et de communautés locales », ce à quoi j’ai répondu : « avez-vous mis toutes les chances de votre côté ? Quel est votre mécanisme de financement ? Est-il simple ? » Parce qu’une grande organisation possède des ressources importantes. Elle dispose d’une grande équipe. Quand elle fait une demande de financement, si elle n’est pas retenue c’est décourageant. mais elle peut faire face à la perte de temps et au coût que cela engendre. En revanche, pour une petite organisation c’est tout simplement impossible. Si elle consacre un mois entier à la demande de financement, en laissant tout de côté, et qu’elle échoue, les répercussions peuvent être considérables pour elle. Et qui plus est, comprend-elle vraiment ce qui est attendu d’elle ? Il faut donc considérer tous les obstacles avant de s’étonner de ne pas recevoir ce type de demande. Et si le donateur cherche à comprendre les obstacles. il lui suffit d’appliquer mon premier conseil. écouter, poser la question à ces organisations. leur demander ce qui leur faciliterait les choses. Puis se demander quelles justifications nous donneraient l’assurance nécessaire pour accorder ce financement ; et tenter de réunir ces conditions.
Craig Pollard [00:39:01]:
Mais est-ce à la société civile de sensibiliser les donateurs, ou sont-ils en partie responsables de leur propre éducation ?
Steve Murigi [00:39:10]:
Je pense que oui. Et je vais vous dire pourquoi. Certains seront probablement en désaccord avec moi. mais je pense que nous sommes responsables vis à vis des donateurs car nous avons largement contribué au problème. Pendant de nombreuses années, nous avons grandement participé à l’incompréhension et à la désinformation. car nous nous sommes laissé porter. et pour ceux d’entre nous qui ont réussi et qui ont ainsi favorisé ce processus, quel qu’il soit, nous l’avons alimenté. En fait, c’était logique parce que c’était la preuve que l’on restait compétitifs. Donc je pense qu’il faut le reconnaître. C’est la raison pour laquelle nous sommes, à mon sens, en partie responsables. Et c’est aussi notre mission. Notre mission est de faire le travail, de soutenir les communautés, de les faire évoluer, etc. Nous devons aussi considérer les donateurs comme une communauté à part entière. Il se trouve qu’il s’agit de celle qui détient les ressources. Le développement des apprentissages et des savoir-faire que nous avons prôné pendant si longtemps, qui est principalement tourné vers les pays du Sud, bien que l’on puisse se demander s’il s’agit vraiment du Sud géographique. Ce même développement doit maintenant se retourner pour apporter apprentissages et savoir-faire dans l’autre sens. Pour être honnête, les donateurs aussi, en particulier dans le secteur privé, peuvent en apprendre beaucoup au troisième secteur. Correct. Les multinationales peuvent par exemple nous donner des pistes pour rationnaliser les procédés et assurer ainsi une communication optimale avec nos confrères partout dans le monde.
Craig Pollard [00:40:54]:
Et c’est facile à mettre en œuvre. C’est facile pour une grande société si c’est sa spécialité, et l’impact peut être considérable pour une organisation à but non lucratif. Mais s’agit-il d’une question de valeur ? Ce que le secteur à but non lucratif a valorisé pendant si longtemps c’est l’argent, c’est d’obtenir des budgets aussi peu limités que possible. On parle de ces petites organisations qui, faute de temps, ne peuvent pas monter de dossier pour les demandes de financement les plus importantes. Mais si seulement on commençait à évoluer sur nos priorités et nos besoins, si seulement on comprenait réellement les enjeux de ressources autres que l’argent : le temps, l’expertise, la technologie... Je crois qu’on a déjà eu l’occasion d’en discuter. Il s’agit de mesurer l’impact que pourrait avoir un partenariat avec une entreprise, un partenariat bien pensé qui possède une conception large et globale de ce qu’est la valeur, c’est-à-dire de ce qui peut être mobilisé pour l’organisation à but non lucratif, plutôt que de s’intéresser avidement aux seuls moyens financiers, comme aveuglés par l’argent. Tu en as d’ailleurs souvent été témoin.
Steve Murigi [00:42:05]:
Oui, et je pense qu’à bien des égards il s’agit d’une question culturelle. Surtout en ce qui concerne le troisième secteur, si j’ai bien compris la question. N’est-ce pas ? Je devrais peut-être revenir un peu en arrière. Je pense que nous venons d’un milieu, en tout cas pour ce qui est du troisième secteur, où il y a une certaine volonté de sauver le monde, de faire le bien autour de nous. Il ne s’agit donc pas seulement d’argent, d’efficience et de compréhension des freins qui y sont liés. On vient d’un milieu où la transmission du savoir n’est envisagée qu’à sens unique. D’un milieu où l’on considère que le savoir ne peut qu’être répété. Et que ce qui est répété ne peut avoir qu’une seule origine. Je pense que c’est en grande partie à cause de cela que l’on a très peu d’attente vis à vis de ce que nos partenaires peuvent nous apporter. C’est probablement moins le cas de la part des entreprises privées. car je pense qu’elles voient très clairement d’où vient la valeur ajoutée, au-delà même de leur propre structure, et qu’elles sont moins réticentes à cette idée. N’est-ce pas ? Je n’ai jamais travaillé pour une entreprise privée, mais de ce que j’ai pu relever, il y a cette considération que l’on peut être un professionnel et un expert quelle que soit la partie pour laquelle on travaille. Correct. Il y a une certaine normalisation de ce que représente un professionnel au sein d’une grande institution. Je pense que c’est moins vrai pour le troisième secteur. Car il y a toujours un a priori sur celui qui détient l’information, sur celui qui possède le véritable potentiel de changer les choses, si j’ai bien compris ta question.
Craig Pollard [00:43:57]:
Oui, désolé, elle n’était pas très claire.
Steve Murigi [00:44:01]:
Non, ne t’inquiète pas, on est complètement absorbés par notre sujet. Cette conversation est très agréable.
Fundraising Radicals [00:44:06]:
Si vous appréciez cette conversation et souhaitez entendre d'autres points de vue sur la collecte de fonds et le leadership dans le secteur à but non lucratif, n'hésitez pas à vous abonner en utilisant les liens figurant dans les notes d'émission. Si vous voulez en savoir davantage sur nos activités, veuillez visiter notre site web fundraisingradicals.com.
Craig Pollard [00:44:26]:
Revenons à notre discussion. Je suis continuellement témoin de cela. De cette confrontation entre la culture d’entreprise et le secteur à but non lucratif. On le voit par exemple quand une organisation caritative engage une personne polyvalente, mais ne présente aucune solution qui permette de transposer ses compétences dans le secteur à but non lucratif. L’employé se retrouve plongé dans un milieu où il faut savoir travailler avec des moyens limités, où les gens sont profondément passionnés, entièrement dévoués à leur travail. On le voit aussi quand il s’agit d’un partenariat. Et que l’entreprise se dit : « ce que l’on cherche vraiment à obtenir de cette organisation caritative c’est que le partenariat soit très bénéfique pour la marque. Donc en lui donnant 50 000 $ on devrait en tirer environ l’équivalent de 10 millions $ en valeur de marque. » De ton côté, tu as déjà eu l’occasion de travailler sur d’énormes partenariats avec des entreprises, n’est-ce pas ? Ce ne devait pas être une mince affaire. Comment peut-on s’y retrouver au milieu d’une telle différence culturelle, et quelle est la marche à suivre quand il s’agit d’élaborer des partenariats avec les entreprises ?
Steve Murigi [00:45:35]:
N’est-ce pas ? Je pense que l’élément clé ce sont les valeurs communes. Comme tu l’as évoqué, il faut aligner ces valeurs. Il faut comprendre ce que l’on va tirer de ce partenariat, et pas seulement en tant qu’organisation, mais ce que la communauté avec laquelle on travaille va obtenir grâce à ce partenariat. Il faut également être au clair sur ce que l’entreprise qui nous finance va pouvoir en retirer. D’après moi, cela vous permet, non pas d'avoir un niveau plus ou moins moyen, mais d'avoir un point de départ solide pour la conversation. Encore que, lorsque je parle de valeur partagée, plusieurs personnes aimeraient en savoir plus. Résumé. Cela signifie que vous pouvez poser la question si vous êtes une multinationale et nous sommes une organisation qui travaille avec la communauté X en travaillant avec nous, oui, cela est fantastique. Vous nous assistez dans l’accomplissement de notre mission en effectuant le travail et cela vous permet également d’accéder à un marché particulier. Soyons claire, ceci n’est pas la raison pour laquelle nous nous engageons avec vous. Reconnaissons-nous cependant que cela est le terme technique approprié ? Cela n’est pas la raison pour laquelle nous voudrions signer un partenariat avec vous mais nous reconnaissons qu’il y a un intérêt. Ainsi, il doit y avoir des règles à l’engagement. Oui. Ainsi, qu’est-ce que vous attendrez de nous ? Et aussi, comment accorderiez-vous de la valeur à cela ? De plus, même si cela ne se traduit pas par une augmentation des revenus, ce n'est pas forcément le cas, mais cela peut vous donner l'idée que je sais que vous êtes là pour le long terme. Oui. Et vous ne pouvez qu’apprécier cela. Le mieux est que vous ne nous faites pas simplement un don de revenus ou de ressources pour des raisons purement altruistes. La réalité est que s’il existe un sens de l’intérêt, cela vous serait destiné indirectement car je ne pense pas qu’il existe des organisations qui s’associeraient avec l’un juste pour permettre à l’autre de se faire su profit. J’espère que non. Cependant, si le bénéfice existe en réalité, je pense qu’il devrait être basé sur une relation de respect plus mutuelle. Au cours des onze dernières années, mon expérience m’a permis de comprendre que ces types de relations sont plus bénéfiques. Maintenant, nous l’avons dit depuis le début, nous n’allons pas compromettre notre intégrité, notre réputation ou risquer notre mission. Nous reconnaissons cependant qu’il y a des intérêts qui découlent du fait que vous soyez un partenaire. D’un façon ou d’un autre, n’est-ce pas la même chose que pense la communauté ? Evidemment, les communautés pensent la même chose. Si vous discutez avec des collègues du continent, vous aurez le même avis. Il disent que la seule chose qui compte vraiment pour eux est l’aide. Nous désirons faire partie du business, nous aimerions être impliqués. Ainsi, découvrons à présent quels sont nos intérêts communs. Tout en reconnaissant que le financement peut prendre la forme d'une subvention, trouvons ces intérêts mutuels. En effet, que nous le disions ou non, plusieurs d'organisations et institutions obtiendront qu'il y ait un avantage, bien sûr, à faire partie de ces missions. Et si c'est comme vous et moi en avons discuté par le passé. Les parties prenantes leur demandent davantage, qu'elles essaient de corriger les coûts ou d'en savoir plus sur un marché particulier. Il y a une certaine valeur. Je pense que certains des partenariats les plus solides auxquels j'ai participé ont été en mesure de mentionner ces questions et d'avoir des conversations ouvertes afin de tracer les limites de ce qu'un partenaire peut faire et de ce que l'autre partenaire ne peut pas faire.
Craig Pollard [00:49:23]:
Conversations ouvertes. Oui. Cette communication est très importantes. Si vous avez ces valeurs, cette base, si vous avez et construisez cette confiance et si vous êtes capable de communiquer honnêtement et efficacement, cela peut devenir très agréable. C'est l'une des valeurs dont je discute souvent avec les personnes qui établissent des partenariats avec des entreprises : notamment l'énergie. Lorsque vous entrerez dans cette salle pour votre prochaine réunion, quelle est l'énergie qui s'en dégagera ? Profitez-vous de ceci ? Tous le monde en profite t-il ? Je pense qu’il s’agit d’une mesure importante. Mais aussi un inconfort. Ce partenariat vous permet-il de quitter votre zone de confort ? Vous permet-il d’accomplir quelque chose que vous ne pouviez Pas étant seul ? Je pense que c'est à ce moment-là qu'ils deviennent vraiment intéressants, profondément innovants et qu'ils commencent vraiment à remettre en question et à créer des changements.
Steve Murigi [00:50:16]:
Exactement. Comme vous l'avez dit, c'est en soi la valeur ajoutée que vous pouvez apporter en tant qu'ami, mais aussi en tant qu'ami critique, et mettre en lumière un point faible que le partenaire pourrait avoir. Oui. En réalité, lorsque je m'adresse à des jeunes qui posent la question, vous avez participé à ces partenariats, quelles sont les choses auxquelles vous devez penser ? Pour l'essentiel, mon message est généralement très simple : lorsque vous regardez une marque, oui, il y a cette valeur de marque qui l'entoure, mais pensez aussi à cela. C'est la population qui en est le moteur. Il faut donc s'efforcer d'établir des relations solides, confiantes et respectueuses avec ces personnes et vous irez loin. Peu importe où j'ai eu l'occasion d'être invité, qu'il s'agisse de Barclays, d'un jardin ou de GSK, j'ai pu établir des relations plus solides. Ce sont les partenariats dont j'ai le sentiment d'avoir le plus appris, auxquels j'ai eu l'occasion d'apporter le plus d'informations et d'enseignements, et qui ont noué des relations vraiment solides. D'autres partenariats sont très transactionnels et je pense que cela reste le cas lorsque vous ne regardez que la marque et que vous ne prenez pas le temps de vous dire, oh, en fait, mon projet semble correspondre à ce qu'ils ont, vous faites la demande et ensuite vous n'avez presque plus d'interaction entre cela et le cycle suivant. Vous pouvez appeler cela un partenariat et l'afficher sur votre site web disant que nous avons un partenaire et qu'il pourrait faire de même lorsqu'il est utile. Mais ce n'est pas vraiment un partenariat, c'est une question de relations.
Craig Pollard [00:52:00]:
Cela représente une opportunité manquée, n’est-ce pas ?
Steve Murigi [00:52:02]:
Cela représente un opportunité en or cependant manqué.
Craig Pollard [00:52:04]:
Je pense aussi que de nombreuses organisations sont en quelque sorte submergées par l'idée des entreprises et de l'établissement de partenariats avec les entreprises. Il est souvent plus facile de les considérer comme une sorte d'organisation monolithique, alors qu'elles sont bien plus complexes que cela. L'une des choses dont je parle dans l'émission et dans le cours est de considérer les entreprises plutôt comme des communautés de personnes qui se chevauchent. Vous avez toute la complexité et une entreprise n'est qu'un bout de papier, n'est-ce pas ? Il s'agit d'un document signé par les administrateurs, qui acceptent la responsabilité fiscale et juridique. C’est également un espace bureau. Mais il y a aussi les communautés de personnes et la façon dont vous, avec votre expérience en communication, vous aidez énormément à comprendre comment vous motivez, engagez et inspirez ces différentes communautés individuelles au sein des entreprises à s'engager avec vous. Avez vous eu la même expérience ?
Steve Murigi [00:53:06]:
Tout à fait. Cela renvoie encore une fois à mon point de vue initial sur le fait de considérer les donateurs comme des communautés différentes de la même manière, et donc sur la raison pour laquelle nous devons être ouverts à l'apprentissage. Je suis cependant totalement d’accord. Je pense qu'il s'agit là d'un grand progrès. Une fois que vous avez établi ces relations, lorsque vous en avez l'occasion, cela vous permet également de comprendre les différentes dynamiques qui ne sont pas différentes de la manière dont vous interagissez avec une communauté où vous mettez en œuvre le programme, comme vous l'avez dit, vous aurez des complexités, de différentes parties prenantes, de différents points de vue, de différentes motivations au sein d'une même communauté. Il y a une réplique de cela lorsque l'on considère une entreprise partenaire, n'est-ce pas ? Vous discuterez avec eux et ils vous donneront la composition de notre équipe, les donateurs, tous les donateurs qui forment notre équipe. Nous soutenons votre cause. Les motivations de ce groupe particulier sont différentes, mais voici comment nous pouvons y remédier. Vous apprendrez beaucoup de choses et cela vous permettra de faire avancer la conversation. Donc vous êtes totalement concernés. Bien entendu, une première interaction doit être basée sur les valeurs de la marque elle-même. S'agit-il d'une personne avec laquelle je peux établir un partenariat, ou est-ce qu'elle ne correspond pas à la cause que je soutiens ? Accordé, mais une fois que l'on a dépassé ce stade, on est bien dans la communauté. C'est à vous, en tant que personne chargée des relations, de la collecte de fonds, de la communication et de la direction, qu'il incombe de comprendre quelle est la communauté avec laquelle j'interagis. Quelle est la meilleure façon de communiquer avec eux ? Quelle est la meilleure façon pour moi d'être compris, quelle est la meilleure façon pour moi de tirer le meilleur parti de cette relation ? Vous voyez ? Voilà en quoi consiste le travail. Oui. Je pense que vous devez suspendre votre objectif d'obtenir rapidement de l’argent, ce qui, encore une fois, semble vraiment contre-intuitif, mais oui, suspendez, vous avez marché dans la suspension. J'ai besoin qu'ils me donnent un million d'indications sur la manière dont je peux faire comprendre à cette communauté pourquoi je suis ici. Comment faire pour qu'ils comprennent au moins ma mission ? Et comment susciter l'enthousiasme autour de ce que nous pourrions faire ensemble pour réaliser et poursuivre cette mission. Cela vous mènera t-il ensuite à l'argent ? Mais je pense qu'en général, ce qui se passe c'est que les gens commencent par les signes de dollars et peut-être que c'était votre question précédente, ils commencent par, oh, la société X. Mon collègue qui travaille pour une autre organisation m'a dit qu'ils ont reçu 500 000 dollars de leur part l'année dernière. Je pense que nous pouvons obtenir 500 000. C'est cependant un mauvais point de départ. Et pour être juste, comme vous l'avez dit, l'énergie se traduit. Des personnes le reconnaîtront très vite s'ils ont l'impression que vous n'avez qu'une conversation rapide avec moi pour que je puisse vous demander un concept à la fin de la conversation, et que cela ne se produit pas. Les réactions sont bien meilleures lorsque les gens sentent que vous êtes passionné par ce que vous faites. Vous êtes crédible dans votre démarche. Pouvons-nous faire avancer ces discussions ? Non, ce n'est pas différent des relations avec des personnes de toute façon, n'est-ce pas ? Ce n'est pas différent d'un rendez-vous ou d'une conversation rapide. Quelles que soient vos intentions lors de votre premier rendez-vous. Peut-être que vous pouvez, vous ne pouvez pas juste vous présenter et dire, salut, je veux me marier avec toi. On peut penser que c'est ce que la personne veut entendre ou ce qu'elle recherche. Ce n'est tout simplement pas ce que vous faites. Vous êtes là pour vous faire comprendre et bien plus. Vous êtes là pour comprendre la personne, puis pour voir s'il y a quelque chose, et vous devez laisser les choses évoluer et apprendre. Et c'est le fait d'apprendre à se connaître et de savoir pourquoi on est là qui détermine si c'est une chose ou non, n'est-ce pas ? Plutôt que d'arriver avec toutes ces sortes d'intentions et de demandes massives et de penser que le fait d'être délibéré vous permettra d'atteindre vos objectifs plus rapidement.
Craig Pollard [00:57:14]:
Oui. Il s'agit donc de laisser l'espace, de créer l'espace, de faire preuve de patience et d'ouverture à l'apprentissage, plutôt que d'avoir déjà en tête le but à atteindre. Car comme je le dis souvent, si vous vous concentrez sur le financement, vous vous privez de tant d'autres possibilités et d’opportunités.
Steve Murigi [00:57:39]:
Je ne sais pas s'ils sont tout à fait exacts. Je veux dire que lorsque j'en ai l'occasion, que j'ai eu une bonne conversation avec des gens et qu'ils se demandent ce que l'on peut faire, je me dis qu'il faut faire quelque chose. Typiquement , ma réponse sera très proche de ça. ils disent, oh, pratiquement, qu’est-ce qu’on peut faire pour aider? Ça pourrait être des ressources, ça pourrait être des connexions, ça pourrait être votre compétence technique, ça pourrait être juste un conseil. Vous voyez ? et dans la plupart des cas , si l’organisation est plutôt une organisation de ressourcement , ils peuvent constater que dans ce genre d’organisations ils peuvent apporter de la valeur ajoutée. mais aussi j’étais engagé dans un partenariat dans lequel un partenaire nous a présenté et a négocié une relation avec un autre partenaire et j’ai pensé que c’est absolument incroyable, car , comme vous l’avez dit , c’est une opportunité perdue. Si vous travaillez avec une grande multinationale, pensez juste à toutes les relations qu’elle entretiennent ailleurs, n’est-ce pas ? Leurs fournisseurs, leurs concurrents. C’est tout un monde qui pourrait s’ouvrir à vous. mais si vous vous focalisez sur un appel particulier seulement ,et vous ne prenez pas le temps nécessaire pour créer cet espace pour explorer d’autres domaines, alors vous manquer quelque chose et c’est à court terme. Donc avec le partenariat que j’ai soutenu dans mes fonctions précédentes dans Armor, quand je gérais la relation avec GSK, n’a cessé d’évoluer. et c’est en grande partie, grâce à cette ouverture d’esprit que nous avons pu explorer. quoi d’autre? Pas juste les besoins sur terrain , bien qu’il s’agisse d’un aspect important, mais aussi de ce qui peut consolider le mariage. qu’est-ce qu’on peut faire pour ajouter de la valeur au travail qu’on a déjà fait, ou au travail qu’on peut faire au future?
Craig Pollard [00:59:31]:
et on arrive au point où l’on se connecte en quelque sorte à ce moment-là.
Steve Murigi [00:59:36]:
Et de cela découle une sorte de floraison.n’est-ce pas?
Craig Pollard [00:59:37]:
Et ensuite vous allez progresser ensemble. Et je pense que c’est toujours excitant de voir les partenariats avec les entreprises atteignent ce niveau de confiance, de maturité, et d’impact, et cela se développe au fur et à mesure que vous progressez ensemble. Steve, je veux parler avec toi à peu près 3 heures davantage.
Steve Murigi [00:59:59]:
Non, absolument la même chose ici. Je veux dire, je dirai ça pour ne pas donner l’impression que ça sera toujours la fête et si vous faites ce que Craig et Steve disent , tout ira bien. Je veux dire, je pense il y aura des situations frustrantes dans le future. Je pense qu’il y aura des partenaires qui ne seront pas compréhensives, et ce n’est pas grave. Je pense que suis en train d’en expérimenter une en ce moment, où il y aura des organisations qui seront plus fermées. Elles optent pour une manière plus traditionnelle. Donc, tu es contact avec quelques gens et ils ne sont pas ouverts à l’exploration. Mais ne sois pas démoralisé. Je pense que si rien d’autre n’est possible, reconnais que ce genre de personne existe , que l’autre genre ouvert aux conversations existe aussi. Appuie-toi sur eux, car je pense que ça en vaut la peine. Ça vaut la peine sans doute, oui, je pensais.
Craig Pollard [01:00:50]:
De la patience, car quand les gens changent aussi, on ne sait pas ce qui va se passer dans trois ou quatre ans pour les plus traditionnels. Des fois c’est le cas d’acceptation , mais c’est vraiment de la réflexion, en adoptant ce type d’approche de portefeuille et valoriser votre temps et penser très clairement à l’utilisation parfaite de cette ressource précieuse, en ce qui concerne les partenariats, car les partenariats et chasser des partenariats peut engloutir toutes vos ressources. Mais c’est intéressant. Mais je pense ce que vous avez dit tout à l’heure, c’est qu’il faut commencer par les valeurs. Et si vous explorez cela et vous avez ces conversations ouvertes sur les valeurs dès le début, vous auriez une idée sur vos partenaires d’entreprises plus rapidement , que ce soit s’ils préfèrent ces conversations ou s’ils sont fermés, s’ils sont plus traditionnels ou s’ils sont progressistes, ou s’ils s’intéressent à autre chose. Mais cela nécessite une bonne compréhension de ce que vous en tant qu’organisation, votre besoin , et votre objectif. Donc je pense que cela revient toujours à la clarté de la mission et à la concentration absolue, mais aussi à la compréhension des domaines dans lesquels on peut collaborer et innover absolument.
Steve Murigi [01:02:13]:
Et la confiance et tout ce que vous avez dit. Donc je ne le répéterai pas, car c’est parfaitement clair et la confiance, la confiance de pouvoir rompre avec vos relations, ne vous mènera pas rapidement à la mission. Au contraire, cela pourrait vous déranger. Oui. Et cela se réfère à mon argument par rapport à être une organisation malléable et flexible. Il y a moins de restrictions à ce que vous vous redressiez et diriez non, car ce n’est pas pour nous parce qu’il y a peut-être moins de frais généraux de base, donc il y a beaucoup moins de choses qui vous obligent à entretenir des relations et des partenariats qui ne servent pas la mission et qui ne servent pas ce que vous êtes vraiment. Oui. Je pense ainsi que c’est essentiel pour une organisation d’avoir cette confiance. Je pense que dans mon poste précédent, c’était l’un des arguments que j’ai souvent présenté. Il ne faut pas penser constamment que votre pipeline doit refléter un nouveau partenaire que vous cherchez chaque trimestre, chaque semestre, il faut parfois compter sur des personnes aves lesquelles vont avez déjà entretenus des relations chaleureuses, ces partenaires que vous connaissez déjà bien. Passer plus de temps pour investir eux est plus bénéfique. Mais parfois nous échouons en raison du manque de confiance. Je dirais car nous sommes inquiets. Si cela tombe dans l’eau, que ce passe-t-il ? Vous commencez à perdre votre poste. Donc vous passez beaucoup de temps pour chercher un nouveau partenaire, alors qu’il aurait été préférable que de vous concentrez sur ceux avec lesquels vous avez déjà aligné et être en mesure de dire non. c’est vrai. Être en position de dire no. Je pense étant un troisième secteur , nous nous sommes pas là pou être viable , même si cela est essentiel. Oui. Vous ne pouvez pas mettre l’organisation avant la mission. Vous devez vous rappeler, comme vous avez dit, être fidèle à votre existence et à la raison pour laquelle vous êtes ici. Et je suis toujours prudent quand je dis cela en tant que PDG, parce que je ne veux pas que quiconque panique en pensant que la passion seule ne paiera pas la facture. Vous devez gérer l’entreprise. Vous ne faites rien de stupide. Il ne s’agit pas de mettre le doigt en l’air. Mais il s’agit d’avoir ces principes fondamentaux en prenant ces décisions importantes concernant comment passer votre temps.
Craig Pollard [01:04:33]:
C’est une chose importante mais difficile pour plusieurs organisations. La confiance, car je la vois tout le temps. En ce qui concerne la confiance, les organisations sont celles qui adoptent une approche profondément organique de la collecte de fonds, qu’il s’agisse de particuliers fortunés, d’institutions ou d’entreprises, et de l’investissement de ce temps. La conviction de consacrer mon temps à faire ça et le faire développer. Car cela demande une grande confiance que plusieurs organisations, qui dépasse plusieurs organisations. Mais c’est un objectif incroyable à atteindre. Et je pense que cela dissipe en quelque sorte le mythe selon lequel il y a tous ces donateurs et qu’ils sont meilleurs. Ils vous fourniront le financement car il s’agit, encore une fois, de se concentrer sur le financement. Mais si vous regardez à l’intérieur et vers ceux qui vous sont très proches et vous vous demandez :’ « comment inspirer, engager et motiver les gens et les organisations qui sont déjà en contact avec nous ? » Pour la plupart des organisations, c’est probablement ce qui leur apportera le plus de fonds, le plus de stabilité, et le plus d’innovation passionnante, de possibilité créatives pour l’avenir.
Steve Murigi [01:05:49]:
Oui. Et encore une fois, cela reflète le travail que vous feriez avec les communautés, qui est mon mantra. C’est toujours mon cas. Les mondes n’existent pas aussi séparément que nous le pensons. Bien sûr, vous travaillez de la même façon avec les communautés. L’idée n’est pas d’être dans les communautés , de faire des allers-retours, d’essayer de comprendre que ce n’est pas ainsi que cela se fait. Vous voulez se focaliser sur l’intensité des relations et vous travaillez avec les communautés. C’est exactement ce que vous faites. De l’autre côté, c’est une manière plus impactante de travailler. Oui. Et cela vous permet, vous savez, de faire des plan d’une façon meilleure. J’étais dans des situations où vous entrez et où le pipeline était la plus langue liste de prospects, n’est-ce pas ? Et vous dites:’’ quelle est la probabilité que cela se produise ? Vous ne travaillez qu’avec une liste d’environ 40 personnes et il n’y en a que cinq ou six pour lesquelles il y a quelque chose de concret. Donc vous devez dire, d’bord, la liste devient trompeuse car ça donne l’impression d’une mal orientation. Vous pensez que vous avez toutes ces opportunités, mais ce n’est pas vrai. En fait, vous compromettez les six premières qui vous sont vraiment bien en poursuivant les autres, alors qu’en maximisant vos efforts, vous finirez probablement dans une bonne position. Et cela vous permet de bien planifier, car vous pouvez dire, eh bien , en fait , en ce qui concerne les revenus que je prévoies, c’est probablement autour des six plutôt que des 20. Ainsi vous n’investissez pas dans d’autres domaines que vous ne pourriez pas couvrir , simplement parce que cela n’a jamais été réaliste au départ. Oui. Et vous vous rendez compte, c’est vrai , que plusieurs organisations établissent leur budget selon ce qu’elles ont dans leur pipeline et pas sur la base des revenus. C’est certain. Oui. Et puis, vous arrivez à une situation où vous essayez de trouver ces lacunes afin de rester dynamique. Vous êtes en train de courir après les autres constamment. Vous êtes en train de courir après les autres constamment. Oui, il y a beaucoup de choses qu'ils peuvent faire. Mais je pense que s’il y a quelqu’un là bas qui écoute et qu’il a des difficultés, eh, je pense que nous sommes tous confrontés à des difficultés, en premier lieu. Oui. Donc, ne vous sentez pas seul. C’est pourtant là que ça se passe ,même avec cette information et cette expérience. L’établissement des relations prend du temps, c’est intimidant. Mais il y a ces choses essentielles dont nous avons parlé et je pense qu’elles vous seront utiles. Oui. Et sois juste ouvert, ouvert à l’apprentissage et il faut savoir que c’est ça le métier et c’est ça la mission. Ça ne devrait pas être si difficile. C’est là que nous en sommes, nous espérons, et c’est pourquoi vous faites ça je suppose, Craig, et je te félicite pour ça. Il s’agit d’essayer et de briser cette barrière, cela ne devrait pas être si difficile pour les organisations qui réalisent un bon travail et qui ont un impact réel sur terrain afin de mobiliser des ressources ou passer par un processus de mobilisation de ressources, et cela ne devrait pas être compliqué. Bien que les ressources soient rares dans le monde, je pense qu’il y a ceux qui veulent vraiment soutenir les organisations et les missions et nous devons juste désencombrer nos processus et notre état d’esprit et nous devons collaborer davantage. Je pense qu’uniquement au sein du secteur, on doit collaborer davantage, trouver les meilleures pratiques et les essayer, les reproduire et éduquer les donateurs. Cela nous servira à l’avenir. Mais j’ai pensé qu’il fallait que je le dise, au cas où quelqu’un penserait, oh, il est chanceux, on dirait qu’il a tout compris et qu’il n’a aucun souci à se faire. Non, c’est démotivant.
Craig Pollard [01:09:31]:
C’est un effort quotidien, n’est ce pas? Nous mettons chaque jour nos épaules sur ce rocher, et c'est, je pense, ce qui est au cœur de la collecte de fonds et du partenariat. Quand tu mets tes épaules sur ce rocher tous les jours, que tu te te dépasses et que tu es présent. Tu es présent tous les jours et tu te dépasses un peu plus, encore un peu plus, et parfois ça se met à marcher pendant un certain temps, et parfois ça ne marche plus et revient à toi. Mais je pense que l’essentiel est d’être présent, d’être là, d’être consistant, avoir une détermination, une audace et une résilience sans failles. Steve, c’est quelque chose que j’ai toujours admiré chez toi. Quel rôle cela joue et d’où cela vient? Comment te revivifies-tu toi-même et conserves ton énergie?
Steve Murigi [01:10:19]:
J’ai réalisé très récemment que j’ai des tendances obsessionnelles en fait. Je ne sais pas d’où ça vient, mais je pense que cela remonte à ma jeunesse. J’avais cet ami un jour, ça résonne toujours à mon oreille quand j’y repense. Je me souviens de ce qu’il m’avait dit, on essayait de démarrer la voiture, mais pour une raison inconnue, on n’y arrivait pas. Et j’étais assis là, pendant littéralement une heure, à répéter la même manipulation encore et encore, jusqu’à ce que ça marche, tu vois? Je n’ai rien fait de différent de ce que faisaient les autres. Et je me souviens, il s’appelait Martin. J’ai grandi à Nairobi, et on a grandi dans le même quartier tous les deux. Et il disait, si tu as du mal avec quelque chose, et que tu veux cette chose, que quelqu’un d’autre le fasse. Donne-le simplement, donne-le à Steve, car il persévérera, et je pense que c’est en partie juste de faire la même chose.
Craig Pollard [01:11:13]:
Encore et encore.
Steve Murigi [01:11:14]:
Oui, et je pense que c’est de là que vient en partie ce caractère obsessionnel. J’ai récemment, nous avons parlé récemment de la course à pied n’est-ce pas? Je m’y met et je m’y passionne et j’en fais une obsession. Je pense que ma personnalité y a joué, mais bien sûr, rien ne vient sans inconvénients, n’est ce pas? Car parfois, quand tu es obsédé par n’importe quelle chose à un moment donné, cela peut te détourner d’autres choses que tu devrais faire. Donc c’est quelque chose que je dois prendre en compte, mais je pense que c’est l’une des choses que j’apprends doucement, je peux même également commencer à l’identifier à mon moi de 9 ans. Et c’est comme si elle s’accrochait à quelque chose. C’est juste, vas-y,vas-y. Et je me dis, c’est probablement bon pour toi si tu choisis la bonne chose et si c’est quelque chose dont tu es passionné. Je pense que c’est un trait de personnalité. On verra lorsque j’aurai 80 ans, si j’arrive à 80 ans, et que je regarderai en arrière si c’était une bonne chose ou une mauvaise chose, on verra bien. Je pense que l’autre chose que j’ai apprise, par contre, c’est juste de chercher toi-même à en apprendre des autres, Craig. Dans les gens que j’admire, il y a cette idée que la différence avec les gens qui réussissent vraiment dans quoi que ce soit, que ce soit un partenariat, une collecte de fonds, que ce soit juste leur métier, ou n’importe quelle autre chose, c’est juste qu’ils n’abandonnent pas. C’est exactement ce que tu viens juste de dire, c’est être présent et pousser un rocher. C’est comme courir. C’est exactement cette idée. Si tu regardes de manière critique tous ces gens qui ont réussi, ils sont tous de la même industrie. Ça aide d’être compétent. Ça aide d’avoir du talent. Mais la plus importante, je pense, variable, la variable la plus significative à mes yeux du moins, et encore une fois je peux me rendre compte que je me suis trompé en vieillissant, mais c’est cette idée de ne pas abandonner et de juste être présent. Sois présent et fais-le. Parce en étant présent, tu montres de l’audace. Tu te bats contre n’importe quel obstacle qui se présente à toi. Mais un fois que tu apprends, tu choisis quelque chose de différent le jour suivant, et tu te dis, oh, si j’ajustais ça, ça rendrait mieux. Et puis tu recommences, et puis tu t’améliores et puis tu deviens meilleur, encore et encore meilleur. Donc je pense que je tire probablement beaucoup de ma satisfaction de ça. Je peux le remarquer dans pratiquement tout ce que j’ai fait. Quand je faisais de la photographie, je m’asseyais à la table à manger avec mon ordinateur, à éditer des images pendant des heures, et maintenant, je regarde en arrière et je me rends compte que je ne peux plus le faire.
Craig Pollard [01:13:42]:
Mais je me souviens de tes photographies. Tu es très modeste, tes photographies sont belles.
Steve Murigi [01:13:48]:
Mais tu vois Craig, le problème c’est que je ne peux plus le faire, parce que maintenant, je suis sorti cette obsession et je passé à la suivante. Il y a presque un sentiment de, oh, est-ce que je peux toujours le faire? Mais je pense que c’est de là que je puise mon énergie, je ne sais pas. Je pense qu’avoir un foyer solide à la maison, je pense que ça aide vraiment. Je pense qu’on se le fait rappeler, surtout en tant que père qui surveille ses enfants, ils te ralentiront. Je pense qu’ils te ralentiront, et qu’il te feront remettre beaucoup de choses en question. Je pense que c’est utile. Je pense qu’ils te rappellent ce qui est important. Mais aussi, pour être très honnête avec toi, Craig, je pense qu’il y a presque toujours un sentiment non pas de culpabilité, mais il y a toujours un sentiment de, du fait de toutes mes expériences et peut être d’où je viens en tant qu’humain, il y a toujours cette idée de, oh, tu as eu une opportunité, et tu dois t’assurer qu tu l’utilises au mieux de tes capacités pour t’apporter quelque chose de nouveau par rapport à ton ancien toi. Ces gens qui sont peut être dans les mêmes situations que toi, ils n’ont pas eu les mêmes opportunités que toi. Oui, c'est ça. Ils n’ont juste pas géré les choses de la même, de la même manière. Il y a toujours une part de culpabilité dans ça, pour être totalement honnête. Il y a toujours ce sentiment de, oh, le plan pour toi c’est de garder cette porte ouverte et d’ouvrir d’autres portes, et n’oublie pas d’où tu viens et de la chance phénoménale que tu as, hein? Je veux dire, on est en 2023, tu peux commander de la nourriture depuis ton canapé. Et je ne dis pas que ce n’est pas exclusif à d’autres régions du monde, parce que tu peux le faire à Nairobi. Mais il y a ceux d’entre nous, qui en profiteront maintenant. Et pourtant, il y aura toujours une femme enceinte quelque part, qui n’aura pas accès aux soins. Il y aura toujours cet enfant asthmatique. Et les parents ne savent juste pas quoi faire, car il n’y a tout simplement pas de soutien. Et je pense que lorsque je pense à ces personnes, je suis très inquiet. Je deviens très inquiet. Et je pense que c’est pourquoi, de temps en temps, je suis gagné par un, oh, je suis là, et il y a un sentiment de responsabilisation qui vient avec ça, oh, oui tu es là, donc fais le job, fais-le, rappelle-toi pourquoi tu le fais. Donc oui, c’est probablement ça.
Craig Pollard [01:16:17]:
Je dirais qu’il s’agit là d’une série incroyable de motivations. Steve, ce fut un plaisir absolu, comme toujours. C’est toujours merveilleux d’entendre ton point de vue, tes perspectives et tes idées. Alors merci.
Steve Murigi [01:16:33]:
Je t’en prie. Je t’en prie. Merci pour, oui, merci de m’avoir donné l’occasion de discuter avec toi aujourd’hui. Mais je veux dire, Craig, tu es très modeste, hein, et je te suspecte de devoir l’être, je le suppose, en ta qualité d’hôte de ce podcast, mais tu as été d’un très grand soutien pour moi. Je ne partagerai pas tes histoires, je ne partagerai pas celle du cyclisme, toutes ces choses en Ouganda. Quelle est l’expression manqué de justesse, quoi qu’elle soit, tu as failli te faire écraser par des camions, on s’est précipité à l’hôpital, on a bu beaucoup de Red Bulls et discuté pendant qu’on roulait et qu’on s’inquiétait du projet Cattina et d’où on allait. Tu as été d’un très grand soutien depuis longtemps maintenant. En soi, c'est ce que je veux dire par l'opportunité et le soutien des gens et le fait de nouer des relations chaleureuses et sincères qui peuvent vous accompagner tout au long de votre vie. Donc je suis extrêmement reconnaissant pour ça et pour ton travail remarquable. Et même en tant qu’administrateur d’Amref au Royaume-Uni quelques années après, et ce que tu fais maintenant, j’ai dit à mon équipe l’autre jour, je vais avoir une discussion avec ce collège, mais aussi, je respecte le travail que Craig fait en essayant de soutenir les collecteurs et collectrices de fonds du monde entier. Donc c’est simplement l’idée que, si tu es au Kenya, si tu es en Ouganda, si tu es au Libéria, comment peut-on te soutenir afin de générer ces fonds directement? Parce qu’encore une fois, collecter les ressources directement est le moyen le plus efficace de faire le travail. Donc tu supportes la cause de manières différentes et nombreuses. Donc je suis très, très reconnaissant d’avoir eu cette opportunité de discuter avec toi aujourd’hui, très reconnaissant pour toutes les autres conversations qu’on a au fil des années, et je te souhaite le meilleur. N’hésite pas à me contacter si tu veux que ces idées folles soient diffusées. En-dehors de ça, n’hésite pas à me contacter dans tous les cas, pour parler de tout le reste.
Craig Pollard [01:18:33]:
Bien sûr que je souhaiterai te recontacter demain car c’est toujours si inspirant. Ton point de vue, ton honnêteté, ton intégrité, ton expérience sont tellement utiles, et j'aime ton engagement et j'aime cette idée au cœur de ce dont tu as parlé, de prendre ce que nous apprenons et savons sur la façon de construire des partenariats exceptionnels et d'écouter les donateurs, et de le refléter dans la façon dont nous travaillons avec les communautés. Je pense que c'est une leçon phénoménale que tout le monde peut tirer de cette histoire. Merci beaucoup, Steve.
Steve Murigi [01:19:10]:
Tout à fait. En tant que Santa santa Santosana, je te remercie pour le temps que tu m'as accordé.
Craig Pollard [01:19:14]:
Prends soin de toi.
Fundraising Radicals [01:19:15]:
J'espère que vous avez apprécié cet épisode du podcast Fundraising Radicals et que cette conversation vous a interpellé, informé et peut-être même inspiré, vous et vos pratiques de leadership en matière de collecte de fonds. N'hésitez pas à consulter les notes de l'émission, à vous abonner au podcast sur la plateforme de votre choix et à visiter fundraisingradicals.com pour découvrir toutes les façons dont nous travaillons pour renforcer, équiper et impliquer les collecteurs de fonds dans le monde entier.
#2 Emilita Monville-Oro - Renforcer la confiance et le financement local pour le lobbying en faveur de la nutrition
L'invitée du jour est Emilita Monville-Oro. Emily est directrice nationale pour les Philippines et directrice pour l'Asie de l'IIRR, l'Institut international de reconstruction rurale. Emily a obtenu son diplôme et travaillé comme infirmière pédiatrique pendant près de dix ans avant de s'orienter vers la santé publique et le développement international, sans même savoir ce qu'était une ONG. Elle savait qu'elle voulait accroître son impact et s'attaquer à des problèmes systémiques. C'est ainsi qu'elle s'est tournée vers le lobbying, qu'elle pratique maintenant depuis 25 ans.
Emily est une conteuse née. Elle adore parler. Ce sont ses mots. Et elle adore le karaoké. Elle a toujours le cœur sur la main. Sa vulnérabilité, sa gentillesse, sa proximité avec la cause, sa passion et sa profonde attention pour son personnel et sa communauté constituent un merveilleux exemple qui transparaît dans chaque conversation que j'ai eue avec elle. Et c'est aussi à cela que répondent les donateurs.
Emily est diplômée de la toute première cohorte de notre programme de leadership en matière de collecte de fonds. Six mois après le début du programme, elle a collecté un don sans restriction de 320 000 dollars auprès d'un riche particulier à Manille et a établi un tout nouveau partenariat avec une entreprise.
Aujourd'hui, elle nous expliquera comment elle s'y est prise pour obtenir ce don important et non affecté, et comment le financement de ses coûts de base a permis à son équipe d'investir dans l'innovation.
Je sais que notre conversation sera utile à toute organisation qui cherche à obtenir un financement pour le développement auprès d’institutions internationales, qu’il s’agisse d’harmoniser les programmes avec ceux des donateurs ou de l’importance de la visibilité et du positionnement pour recevoir un financement. J'ai beaucoup plus appris d'Emily sur le leadership qu'elle n'a appris de moi sur la collecte de fonds. Je ne doute donc pas qu'il y aura ici beaucoup d'idées brillantes et de conseils pratiques et réfléchis que vous pourrez mettre en pratique.
Et n'oubliez pas d'écouter jusqu'à la fin si vous voulez apprendre d'Emily comment survivre au travail incessant qu'est la collecte de fonds.
Dans cet épisode, nous avons parlé :
de l'importance de la confiance dans la collecte de fonds
de l'idée de créer une organisation philanthropique apte à recevoir des fonds
de la manière dont un leadership basé sur la confiance peut construire une culture organisationnelle positive qui s'étend aux donateurs et les accueille
de la manière dont toutes les parties de votre organisation sont essentielles à la collecte de fonds
de la manière de trouver un équilibre entre le travail sans fin et acharné que peut représenter la collecte de fonds
du stress lié à la gestion d'une grande équipe avec des objectifs tout en maintenant le bien-être de cette équipe et notre propre santé spirituelle, mentale et physique
Ressources et liens cités dans cet épisode :
IIRR Institut international de reconstruction rurale. https://iirr.org/emilita-monville-oro/
Retrouvez Emily sur LinkedIn https://www.linkedin.com/in/emily-monville-oro-b784b6a4/?originalSubdomain=ph
J'espère que vous avez apprécié cet épisode du podcast Fundraising Radicals et que cette conversation vous a interpellé, informé et peut-être même inspiré, vous et votre pratique du leadership en matière de collecte de fonds.
N'hésitez pas à vous abonner au podcast sur la plateforme de votre choix.
De nouveaux épisodes sont diffusés le 1er et le 15 de chaque mois, alors n'oubliez pas de les écouter pour découvrir des perspectives plus globales sur la collecte de fonds et le leadership dans le secteur à but non lucratif.
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#2 Emilita Monville-Oro - Renforcer la confiance et le financement local pour le lobbying en faveur de la nutrition
Fundraising Radicals [00:00:03]:
Bonjour et bienvenue à ce nouvel épisode du podcast de Fundraising Radicals. Je suis votre hôte, Craig Pollard. Le podcast de Fundraising Radicals parle de changer le monde des collectes de fonds en partageant et en explorant de nouvelles perspectives non lucrative des collectes de fonds et de leaderships. Ces conversations non scriptées avec des amies et des collègues, nouveaux et vieux, ordinaires et inspirants qui amasse effectuent des collecte de fonds et dirigent des projets communautaires, des causes de charité et des entreprises sociales en Asie, Afrique, le moyen orient et en Amérique Latine, et au-delà des limites traditionnels du secteur des organismes à but non lucratif. J’espère que la conservation d’aujourd’hui va vous mettre au défi et vous inspirer à penser différemment par rapport au monde des collectes de fonds et votre place face à celles-ci. J'espère qu'elle vous aidera à réfléchir à vos propres pratiques et à votre leadership en matière de collecte de fonds. Mais il est maintenant temps d'apporter une nouvelle dose d'idées et d'inspiration en matière de collecte de fonds à l'échelle mondiale. L’invité du podcast d’aujourd’hui est Emilyta Monville. Emily est directrice nationale pour les Philippines et directrice pour l'Asie de l'IIR, l'Institut international de reconstruction rurale. Emily a obtenu son diplôme et a travaillé comme infirmière pédiatrique pendant près de dix ans avant de s'orienter vers le domaine de la santé publique et le développement international, sans même savoir ce qu'était une ONG car elle savait qu’elle souhaitait agrandir son impact dans le monde et adresser des problèmes systématiques. Passée à la défense des droits, qu'elle pratique maintenant depuis 25 ans, Emily est une conteuse naturelle. Elle aime parler. Ce sont ses mots.
Fundraising Radicals [00:01:41]:
Et elle adore le karaoké. Elle a toujours le cœur sur la main. Sa vulnérabilité, sa gentillesse, sa proximité avec la cause, sa passion et sa profonde attention pour son personnel et sa communauté constituent un merveilleux exemple qui transparaît dans chaque conversation que j'ai eue avec elle. Et c'est aussi à cela que répondent les donateurs. Emily est diplômée de la toute première cohorte de notre programme de leadership en matière de collecte de fonds. Six mois après le début du programme, elle a collecté un don sans restriction de 320 000 dollars auprès d'un riche particulier à Manille et a établi un tout nouveau partenariat avec une entreprise. Aujourd'hui, elle nous expliquera comment elle s'y est prise pour obtenir ce don important et non affecté, et comment le financement de ses coûts de base a permis à son équipe d'investir dans l'innovation. Je sais que notre conversation sera utile à toute organisation qui cherche à obtenir un financement pour le développement auprès d’institutions internationales, qu’il s’agisse d’harmoniser les programmes avec ceux des donateurs ou de l’importance de la visibilité et du positionnement pour recevoir un financement. J'ai beaucoup plus appris d'Emily sur le leadership qu'elle n'a appris de moi sur la collecte de fonds. Je ne doute donc pas qu'il y aura ici beaucoup d'idées brillantes et de conseils pratiques et réfléchis que vous pourrez mettre en pratique. Et n'oubliez pas d'écouter jusqu'à la fin si vous voulez apprendre d'Emily comment survivre au travail incessant qu'est la collecte de fonds. Je sais que vous apprécierez rencontrer Emily aujourd’hui.
Craig Pollard [00:03:05]:
Merci de vous être joint à moi. C’est un pleisir de vous voir.
Emilita Monville-Oro[00:03:09]:
Merci. Merci pour cette opportunité, Craig.
Craig Pollard [00:03:12]:
Où êtes-vous ? Commençons par là.
Emilita Monville-Oro[00:03:14]:
Je suis chez moi. Alors, après COVID, nous avons eu ce type de travail hybride. Je pense que c'est une chose que nous avons apprise du COVID. Nous nous rendons donc au bureau lorsque l'on a le plus besoin de nous. C’est une sorte d’hybride. Et je pense que les gens sont productifs, ils sont responsables, ils connaissent leurs objectifs. Et du moment qu'un système de contrôle est en place, je pense que cela a bien fonctionné jusqu'à présent.
Craig Pollard [00:03:45]:
Il faut de la confiance.
Emilita Monville-Oro[00:03:48]:
Sans aucun doute. Eh bien, je pense qu'à l'heure actuelle, nous travaillons surtout au développement. Je crois qu'il faut des valeurs et une personnalité particulières pour faire ce genre de travail. Et je suis sûre que mon équipe les ont, c’est pour cela que j’ai confiance en eux car sinon nous vivons dans un état de suspicion constant. Et ce ne serait pas sain pour moi, ni pour mon équipe si j’étais constamment derrière eux. Mais nous disposons de bons systèmes de planification et nous veillons à ce qu'ils soient en place. Je viens d'ailleurs de faire le tour de nos sites sur le terrain, où nous avons donc planifié nos activités avec nos partenaires et notre équipe technique. Je les ai amenés dans nos sites d'apprentissage. De sorte qu'une fois qu'ils ont acquis ces connaissances, ils puissent continuer à mettre en œuvre tous les programmes que nous avons.
Craig Pollard [00:04:50]:
Oui, c'est ça. Et où êtes-vous basé aux Philippines ? Votre domicile se trouve-t-il à Manille ?
Emilita Monville-Oro[00:04:57]:
Notre campus, l’Institut International de Reconstruction Rurale, se situe à Silang Kavita et j’habite à Tagaitai, qui se situe à 30 minutes du campus. Nous avons un bel endroit ici. Il fait justement beau aujourd’hui. Il y fait plus frais qu'à Manille. Les week-ends, les gens viennent donc ici pour profiter du petit volcan qui se trouve à l'intérieur du lac. Et d’une température un peu plus fraîche qu'à Manille, n'est-ce pas ?
Craig Pollard [00:05:31]:
Ouais, il fait chaud. Parlez-moi un peu de vous, de ce que vous faites, car vous êtes évidemment Directeur Pays pour les Philippines, et vous êtes Directeur Régional par intérim de l'IIR pour l'Asie, et vous travaillez ardemment sur le plaidoyer en faveur de la nutrition. Mais je me demandais d'où cela venait. Comment vous êtes-vous lancé dans le plaidoyer pour la nutrition ? Parce que ce n'est pas une chose facile à faire et à financer. Je me demandais donc ce qui vous avait conduit, ce qui vous avait mis sur cette voie.
Emilita Monville-Oro[00:06:01]:
Oui, je pense que c'est aussi lié à mon parcours. J'ai obtenu une licence en sciences infirmières et j'exerce donc la profession d'infirmière. J’ai d’ailleurs travaillé dans un hôpital privé pendant 8 ans. Je pense qu'il s'agit d'un hôpital pédiatrique et d'une combinaison de cas médicaux et chirurgicaux. C'est ce qui m'a vraiment permis de faire ce travail. Ce n'est pas une profession, mais c'est comme un service, je pense, quand on s'occupe de personnes malades et tout ça. Mais bien sûr, à l’hôpital, les gens sont de mauvaise humeur, ils ne se sentent pas bien. Il est aussi triste que quelqu'un meure et que vous ne puissiez pas l'aider à se remettre de sa maladie. Et je pense que lorsque j'ai changé de vitesse et que j'ai rejoint le développement, j'avais aussi ma formation en santé publique. Je suis également passée d'une approche plus thérapeutique à une approche plus axée sur la promotion de la santé. Parce qu'en matière de santé publique, pourquoi doit-on aller à l'hôpital ? Pouvez-vous ne pas être en bonne santé ? Ne pouvez-vous pas vous nourrir correctement pour ne pas avoir à dépenser autant en médicaments ? Surtout actuellement, être malade coûte très cher. Et les plus touchés sont les pauvres, car ils n'ont même pas d'assurance médicale, ils n'ont même pas d'argent supplémentaire. Ils n’ont même pas d’argent de côté. Et je pense que cette expérience et cette prise de conscience que, oui, nous pouvons vraiment faire quelque chose. Mais pourquoi les gens sont-ils encore malades ? Pourquoi ne mangent-ils pas toujours correctement ? Peut-être ne connaissent-ils pas les implications des aliments qu'ils consomment. Peut-être qu'ils n'ont pas seulement accès à des aliments nutritifs parce que le marketing est présent. Et nous avons été influencé par ce que nous voyons à la télé et toutes les promotions de la nourriture transformée. Je pense donc que c'est très probablement de là que vient cette voie vers le plaidoyer. Et je suis reconnaissante qu'il existe au moins des programmes mondiaux qui font pression en faveur d'une alimentation durable et plus saine.
Craig Pollard [00:08:31]:
Je me souviens de Starkly aux Philippines, voyageant avec mon jeune fils, rendant visite à ma sœur qui vivait à Manille depuis un certain temps. Il suffit de voir le nombre de snacks sucrés et la difficulté de trouver des aliments sains et nutritifs à Manille, dans le centre de la ville. Cela nous a vraiment choqués.
Emilita Monville-Oro[00:08:54]:
Oui, c'est ça. Les maladies non transmissibles sont en tête des causes de décès et de maladies, de morbidité et de mortalité, le diabète sucré, l'hypertension artérielle, les maladies cardio-vasculaires. Malheureusement, je pense qu'en Asie du Sud-Est, parmi nos voisins, nous sommes ceux qui mangent le moins de légumes et de fruits, et nous avons observé que ceux qui sont bien nantis sont en fait ceux qui sont conscients de l'importance d'un régime alimentaire plus sain. Mais lorsque vous faites référence aux fruits et légumes, ils coûtent cher. Nous avons également mené de nombreuses études sur les fruits et légumes. Nous travaillons sur un nouveau projet avec Biodiversity Alliance, qui porte sur les fruits et légumes pour une alimentation durable et saine. Et l'objectif est de comprendre les motivations, les préférences et de voir comment nous pouvons augmenter la production de fruits et légumes pour qu'ils soient accessibles.
Craig Pollard [00:10:10]:
Et ce projet est-il financé par Biodiversity Alliance ?
Emilita Monville-Oro[00:10:13]:
Aujourd'hui, nous avons le programme One CG, et certaines organisations de CG ont développé des programmes à plus long terme, comme le Fresh Project. Nous sommes chanceux d'être un partenaire de Alliance Biodiversity et de voir ce qu'ils font, ainsi que de codiriger ce programme avec World Vegetable.
Craig Pollard [00:10:46]:
D'où provient votre financement ?
Emilita Monville-Oro[00:10:49]:
Je vous l'ai toujours dit, avant même d'avoir suivi ma formation sur fundraising radicals. C’est un véritable défi. La collecte de fonds est tellement compétitive de nos jours. Il est certain qu'il y a beaucoup d'organisations, grandes ou petites, ici aux Philippines, dans la région, et les donateurs ont leur propre agenda et vous devez vous y adapter. Et je pense que cela se produit lorsque la plupart des financements dont nous disposons sont basés sur des programmes ou des projets. Et je peux dire que plus de 50 %, voire 60 % de notre financement provient toujours de cette catégorie. Nous élaborons donc des propositions de donateurs internationaux.
Craig Pollard [00:11:42]:
Pour le financement de programmes et de projets spécifiques.
Emilita Monville-Oro[00:11:45]:
Oui, des donateurs internationaux. Certains donateurs se concentrent sur des projets de type recherche et, comme nous travaillons sur la base d'éléments concrets, nous menons une recherche-action. Grâce à ce type de donateurs, nous avons davantage de projets basés sur la recherche. C'est là qu'intervient le partenariat avec le CGR dont je vous ai parlé et avec le CRDI Canada, par exemple, parce qu'ils se concentrent vraiment sur la recherche et il y a des donateurs qui cherchent à financer des programmes ou des projets de mise en œuvre, qui sont fondés sur des sujets différents. Il y a par exemple ceux qui financent la réduction des risques de catastrophes et les organisations humanitaires. Malheureusement, aux Philippines, nous sommes très exposés aux catastrophes et au changement climatique. Nous devons donc absolument intégrer ce fait dans les programmes que nous mettons en œuvre. Il s'agit donc d'ajuster le programme particulier de manière à ce qu'il s'aligne également sur l'agenda prioritaire du donateur, afin qu'il y ait concordance. Nous les aidons donc à réaliser leur programme tout en mettant en œuvre notre propre vision, nos objectifs de mission. Et j'aime beaucoup la nouvelle approche de l'organisation philanthropique. Vous avez parlé de la confiance et les dons basés sur la confiance sont vraiment quelque chose que j'aimerais approfondir parce que, d'une part, ils envisagent des subventions sans restriction, bien que l'on vous demande ce que vous voulez faire, ce que vous voulez fournir, mais vous contrôlez les fonds sur la façon dont vous les utilisez, où vous les utilisez et quand vous les utilisez. J'ai eu l'impression que c'est là que l'organisation mature est respectée en termes de capacité à prendre des décisions. Et L'AVPN, le réseau philanthropique Ishaventure, en est un bon exemple, et Craig, j’ai bénéficié d’une deuxième subvention de leur part.
Craig Pollard [00:14:14]:
Formidable.
Emilita Monville-Oro[00:14:15]:
Oui, c'est ça.
Craig Pollard [00:14:15]:
Parce que vous étiez sur le podium pour parler de la philanthropie basée sur la confiance, n'est-ce pas ?
Emilita Monville-Oro[00:14:21]:
Oui, il s'agit d'une relation de donateur et j'apprécie vraiment qu'ils nous donnent l'occasion de partager notre travail parce que j’imagine qu'il y a beaucoup d'excellentes recherches qui ne sont ni partagées ni entendues. Mais il y a des donateurs comme ça. En fait, la plupart d'entre eux m'ont invité à participer à leur atelier d'apprentissage, à éduquer leurs donateurs, et j'ai saisi toutes les occasions de le faire, car les antécédents sont très importants. Mais la visibilité est bien plus importante. Même si vous avez fait du bon travail, si vous n'êtes pas en mesure de le partager par d'autres moyens, que ce soit sur votre site web, dans les médias sociaux, dans les conférences et dans tous les documents que nous produisons, les politiques, les dossiers, les publications, je pense que cela vous a permis d'atteindre le plus grand nombre de personnes, le plus grand nombre de donateurs possible qui pourraient soutenir le travail que vous faites.
Craig Pollard [00:15:31]:
C'est un défi de taille. Il est évident qu'il existe une sorte de renforcement mutuel énorme entre la communication et la collecte de fonds. Mais de nombreuses petites organisations, en particulier, doivent faire ce choix. Devons-nous mettre l’accent sur la visibilité de nos programmes ou sur l'établissement de partenariats avec des donateurs potentiels ? Comment prenez-vous ces décisions ? Comment les petites organisations, par exemple, pourraient-elles décider d'investir dans la communication ou la collecte de fonds ou encore faut-il une combinaison des deux ?
Emilita Monville-Oro [00:16:01]:
Oui, en fait, je m'investis vraiment dans la personne qui s'occupe de la devcom. Il s'agit d'une personne chargée de la communication pour le développement. Mais je pense que pour les petites organisations, ce n'est pas vraiment un choix, Craig C'est une obligation. Il n'est pas non plus nécessaire de faire appel à un spécialiste. Il s’agit plutôt de la façon dont vous intégrez les communications grand public dans votre travail de collecte de fonds. C'est le marketing qui est la collecte de fonds. Partager votre travail, c'est collecter des fonds. La documentation de vos résultats et leur partage avec d'autres personnes, en particulier les donateurs, sont essentiels à votre réussite en matière de collecte de fonds. J'encourage donc toutes les organisations à examiner comment elles peuvent renforcer leurs stratégies de communication ou de marketing. Il s'agit simplement, en termes simples, de partager le bon travail que vous faites, que vous vous adressiez à un donateur individuel ou que vous fassiez une présentation lors d'une conférence ou d'un atelier, ou encore que vous écriviez ou tweetiez, quelque chose comme ça. Et il y a déjà tellement de plates-formes que c'est comme si vous les aviez à portée de main.
Craig Pollard [00:17:29]:
C'est tellement vrai.
Emilita Monville-Oro [00:17:31]:
Il suffit d'être créatif. Parfois, vous n'avez même pas besoin de ressources.
Craig Pollard [00:17:35]:
Je me souviens d'avoir eu une conversation avec vous il y a environ un an et nous parlions du fait que lorsque vous présentez votre travail, tout ce que vous faites fait partie de votre dossier de demande de financement. Tout ce que vous présentez au monde est potentiellement une occasion pour un donateur de prendre connaissance de votre travail, pour quelqu'un qui a de l'influence et des réseaux d'entrer en contact avec vous. Et cela a aussi ses inconvénients, car il y a des risques. Je pense donc qu'il est très important, d'après ce que vous dites, d'avoir une communication claire, mais aussi de veiller à ce que la collecte de fonds soit présente dans tout ce que nous faisons, en quelque sorte au cœur même de l'organisation Car ce que vous dites en matière de collecte de fonds, c'est essentiellement de communiquer votre travail. C'est juste pour un résultat légèrement différent. C'est juste pour obtenir plus de ressources, n'est-ce pas ?
Emilita Monville-Oro [00:18:24]:
Oui, c'est exact. Bien sûr, il faut être convaincant au départ. Je sais que les gens ont aussi besoin de compétences particulières. Je pense. Moi, j'aime parler, j'aime raconter des histoires, ce que je fais, je suis un peu animée et tout, mais je pense que lorsque vous avez cette passion, lorsque vous avez cette inspiration et cette détermination, je pense que cela se voit dans les gens à qui vous parlez, dans les histoires que vous partagez. Et si vous partagez avec votre cœur et vos expériences, vous n'avez pas besoin de penser aux mots que vous devez dire. Les mots coulent naturellement parce que c'est quelque chose que vous avez expérimenté et que vous désirez ardemment,quelque chose que vous voulez atteindre, que vous voulez communiquer et que vous voulez demander l'aide et le soutien des autres. Mais peut-être que tout le monde ne peut pas être comme ça. Mais au sein de l'organisation, vous choisissez seulement les personnes susceptibles d'apporter leur aide. Parce qu'il y a des gens qui le peuvent peut-être.
Craig Pollard [00:19:48]:
Ce que vous avez dit est vraiment important. Il y a une sorte de passion et de détermination qui transparaît. Et j'ai le sentiment que de nombreuses personnes qui réussissent à faire financer leurs projets et à les concrétiser ont cette passion, ce cran et cette détermination. D'où cela vient-il pour vous ?
Emilita Monville-Oro [00:20:14]:
Cela fera bientôt 25 ans, en juillet, que je travaille à l'Institut sur ce type de travail de développement. Et je pense que cette mission devient votre vie. Et cette passion, c'est parce que vous vivez votre vie et votre mission et que vous vous sentez très heureux et que l'équipe est très heureuse chaque fois que vous obtenez de nouveaux financements ou de nouvelles subventions. Et pour nous, de nouvelles ressources, des ressources supplémentaires nous permettraient de travailler davantage. Plus de travail signifierait aider plus de personnes. Pour nous, il s'agit d'améliorer les conditions de vie des populations rurales pauvres, en particulier des petits exploitants agricoles et des pêcheurs. En général, ce sont eux qui sont marginalisés, n'est-ce pas ? Ce sont eux qui sont toujours touchés et peu de gens sont là pour les aider. J'ai été sur le terrain et je pense avoir vu les conditions de vie des gens. Et pour nous, lorsque nous avons plus de ressources, nous avons plus de programmes. Ainsi, nous sommes plus en mesure d'aider ceux qui ont le plus besoin d'aide. Les enfants marginalisés sont si impuissants. Correct. Ils sont dépendants de nous, les adultes. Et si nous ne défendons pas leur droit, leur droit à l'alimentation et leur droit à une nutrition adéquate, qui le fera ? Oui, je crois que j'ai déjà vécu cela. Ce n'est pas quelque chose que je prévois. J'étais à l'hôpital, je travaillais 8 heures, je faisais du Juty la nuit, du jute le matin et tout d'un coup, je ne sais pas, je voulais juste changer de travail et je ne savais même pas ce qu'était une ONG. Mais c'est là que j'ai été conduite. Je pense donc qu'il s'agit d'une tâche pour laquelle je suis appelée. Oui, c'est ça. Désolée, Craig. Je suis toujours émotive.
Craig Pollard [00:22:31]:
Non, bien sûr. Mais lorsque vous le vivez, et je pense que lorsque vous y êtes plongé et que cela devient si personnel, que cela vient de votre cœur et que c'est une question de passion, c'est votre vie. Puis-je vous demander comment vous faites pour dire que ce n'est pas votre travail, mais votre vie. Comment gérez-vous et vous protégez-vous de ce défi immense?
Emilita Monville-Oro [00:23:03]:
Oui, c'est aussi un grand défi pour nous, comme celui d'être directeur. Je pense qu'il y a beaucoup de responsabilité, d'obligation de rendre des comptes et de collecte de fonds. On ne s'arrête pas parce que les projets s'arrêteraient. Et avant que le projet ne se termine, il faut s'assurer que de nouveaux projets arrivent et que l'équilibre est très important. J'essaie en fait de m'assurer que j'ai des périodes de repos. Partir en vacances, même pour trois jours, aller à la plage en famille, se ressourcer. Je pense que c'est là le plus important. Je veillerai à ce que mes week-ends soient, dans la mesure du possible, sans travail. Nous pouvons passer du temps avec des amis, sortir en famille ou simplement dîner au restaurant. J'espère pouvoir chanter davantage. Aux Philippines, nous avons des soins vidéo, n'est-ce pas ? Pour que nous puissions chanter à tue-tête. Et j'ai découvert que chaque fois que je chante, cela fait baisser ma tension artérielle, ce qui me détend et tout le reste. Et ce travail est stressant. Et il est vraiment regrettable que votre santé soit parfois affectée lorsque vous travaillez tard le soir, que vous ne puissiez pas bien dormir parce que vous avez une date limite pour vos propositions de projet et tout le reste. Nous devons donc nous rappeler qu'il faut trouver un équilibre. Il devrait y avoir un temps pour la détente et tout le reste. Je vais également à l'église et je pense que cela fait partie de notre humanité que de prendre soin de notre santé spirituelle et mentale. Oui, je le dis, mais c'est toujours un défi pour moi. J'ai encore besoin de travailler plus sur comment équilibrer les choses. La décentralisation est importante, car elle ne concerne pas que vous. La collecte de fonds est également un travail d'équipe. Il y a des choses que je délègue vraiment à d'autres. Si nous devons faire appel à des consultants qui peuvent nous aider, nous pourrons également tirer parti de la force de notre équipe technique.
Craig Pollard [00:25:45]:
Oui, ce n'est pas facile. Je me souviens avoir eu cette conversation avec vous sur le fait que la collecte de fonds, en particulier, est une sorte de bête qui n'est jamais satisfaite. Peu importe combien d’efforts et de temps vous y mettez, elle vous en demande toujours plus.
Emilita Monville-Oro [00:26:08]:
J'aime bien votre terme « bête ».
Craig Pollard [00:26:12]:
Elle n'est jamais satisfaite. Et je pense que nous devons nous en souvenir. Et c'est incroyablement difficile à faire lorsque nous sommes profondément passionnés et liés à nos causes. Mais nous devons nous rappeler que souvent, si nous basculons, il n'y a personne d'autre pour s'en charger, pour apporter les ressources dont nos organisations, qui sont des causes et des œuvres de bienfaisance, ont besoin pour accomplir le travail qui nous passionne tant. C'est donc non seulement important d'un point de vue spirituel, pour la santé mentale, spirituelle et physique, d'avoir une vie au-delà du projet. Aussi, en termes de gestion et de leadership, il est tout à fait logique de s'assurer que tous les membres de l'équipe s’y sentent bien car vous avez une grande responsabilité vis-à-vis de nombreuses personnes. Comment diffuser cela au sein de votre culture, de votre culture de confiance, pour vous assurer que, particulièrement à une époque où il est difficile de se déconnecter, où tout le monde est toujours disponible et où nous pouvons simplement échanger par-delà les frontières, comment construire cette culture et diriger de telle sorte que les personnes au sein de la collecte de fonds et dans d'autres domaines prennent leurs responsabilités et se prennent personnellement en charge ?
Emilita Monville-Oro [00:27:25]:
Oui, je pense que je suis aussi une personne qui investirait dans le renforcement de l'esprit d'équipe, en réunissant l'équipe dans un endroit où elle peut se détendre, où elle peut établir des relations, surtout en ce moment. Je vous disais que le modèle hybride, à une époque où vous aviez aussi des consultants, vous ne les avez pas vus. Ils ont fait du travail pour vous, mais c'est vraiment différent lorsque vous passez un peu de temps en face à face, d'accord ? Une fois par an, nous organisons donc un événement de renforcement de l'esprit d'équipe. Par exemple, nous réunissons tout le personnel et organisons des sports, des activités, des jeux, afin qu'ils puissent se détendre et établir une camaraderie. Parfois, je constate que lorsque vous communiquez, par exemple, par courrier électronique, il arrive que les messages soient mal interprétés, mais lorsque vous parlez face à face et que vous saisissez la personnalité de cette personne, vous finissez par la comprendre. Même s'il s'agit de quelque chose de blessant lorsque vous l'entendez pour la première fois. Mais parce que vous comprenez que cette personne est toujours comme ça. Elle finira par changer d'avis. Au bout du compte, tout cela est résolu, tous les conflits sont résolus. D'une part, nous avons des activités et des plates-formes qui permettent au personnel de se détendre. D'autre part, chaque fois qu'ils demandent un congé, qu'il s'agisse d'un congé de maladie ou de vacances, c'est quelque chose que nous autorisons pleinement et ils sont conscients que cela ne doit pas interférer avec le calendrier de leurs activités. Lors des entretiens individuels et de l'évaluation des performances, je leur dis toujours que c'est eux qui mènent leurs activités, que c'est eux qui les planifient. Je leur conseille de prévoir du temps pour profiter de leurs vacances ou du temps en famille, surtout pour nous, Philippins, qui avons des événements importants tels que les événements familiaux, les réunions, les anniversaires et tout le reste. Je n’en fais pas un gros problème s'ils ont besoin de prendre ces congés parce que c'est important pour eux. Et cela serait également déterminant pour leur performance, car ils savent que le superviseur ou l'organisation ne valorise pas seulement le travail qu'ils font, mais aussi leur personne et leur santé, ainsi que leur épanouissement. C'est donc également important pour moi.
Fundraising Radicals [00:30:30]:
Si vous appréciez cette conversation et souhaitez entendre d'autres points de vue sur la collecte de fonds et le leadership dans le secteur à but non lucratif, n'hésitez pas à vous abonner en utilisant les liens figurant dans les notes d'émission. Si vous voulez en savoir davantage sur nos activités, veuillez visiter notre site web fundraisingradicals.com. Revenons à notre discussion.
Craig Pollard [00:30:54]:
Est-ce que ce genre de culture de confiance et de soutien que vous construisez ? Est la raison pour laquelle cela fonctionne si bien lorsque vous amenez des donneurs ? Est-ce qu'ils y réagissent personnellement et se sentent partie prenante de cette culture ? Est-ce que vous leur offrez en quelque sorte la possibilité de s'impliquer ?
Emilita Monville-Oro [00:31:11]:
Oui, je le crois. Et c'est vraiment vrai pour les gestionnaires de programme, parce que je peux dire maintenant que j'ai établi des leaders de niveau intermédiaire, voyez-vous, ce ne sont pas des directeurs, mais ils gèrent leurs programmes. Ils sont avec nous depuis environ 5 ans. Et dans le passé, je me suis toujours assurée d’être présente lorsqu’il y des donneurs, petits ou grands. Mais maintenant, je peux déjà prendre une décision là où je ne serai pas présente. Je pense que vous êtes en mesure de vous en occuper. Et il existe déjà des cas de ce genre. Par exemple, il existe une fondation avec laquelle j'ai déjà établi des relations et mon directeur a mis en œuvre le projet avec eux. Ils étaient déjà au courant. Et je sais que mon directeur en sait plus que moi sur les aspects techniques. Et j'ai vu comment ils présentaient des exposés de qualité. Nous faisons des commentaires sur ces exposés afin qu'ils puissent s'améliorer par la suite, qu'il s'agisse de la façon dont ils s'expriment, de ce qu'ils devraient mettre en avant, et autres. Oui, j'ai eu quelques échanges. Je vous ai parlé de ce que j'ai appris dans le cadre des « fundraising radicals », à eux, il s’agissait des outils dont nous disposions. Ils doivent donc commencer quelque part. J'ai commencé quelque part. J'ai peut-être appris à mes dépens lorsque je n'avais aucune formation. Correct. Il s'agit simplement de tester les choses et de lire toute la documentation disponible. Mais je pense que c'est vraiment l'expérience, la possibilité de tester qui vous permettra d'apprendre. Peu importe les formations, les livres, en fin de compte, c'est la façon dont vous exécutez ces tâches qui importe. Et ce n'est qu'en l'ayant vécu que l'on peut s'évaluer soi-même. C'est pourquoi nous offrons cette opportunité à nos cadres supérieurs. Je les appelle les gestionnaires ou les niveaux intermédiaires, et je suis heureux parce que ce sont eux qui seront là car je ne serai pas à l’institut pour le reste de ma vie. Il faut donc qu'il y ait des seconds rôles, des leaders qui puissent continuer. La durabilité de l'organisation est donc assurée.
Craig Pollard [00:33:39]:
Il est également intéressant de noter que la formation est importante, je pense, en tant que référence pour savoir si vous disposez des outils nécessaires à la collecte de fonds de grande valeur. Mais je pense que la collecte de fonds de grande valeur est le genre de chose que l'on ne peut faire et que l'on ne peut apprendre qu'en le pratiquant. On peut apprendre la théorie. Il est important d'avoir une sorte d'ancrage, mais il n'est pas nécessaire d'en avoir beaucoup. Vous devez comprendre les principes de base pour y parvenir. Mais ensuite, en mettant cela en pratique et en ayant des conversations réelles avec des donateurs, je ne pense pas qu'il y ait quoi que ce soit qui puisse vous préparer à cela, parce que chaque conversation est tellement différente. Chaque partenariat a un parcours différent, et chaque personne qui participe à la collecte de fonds est unique. L'expérience est aussi complètement différente. C’est très différent pour vous et moi. Nous pouvons rencontrer le même donateur et avoir des expériences très différentes en raison de ce que nous sommes et de cette interaction.
Emilita Monville-Oro[00:34:36]:
Oui, c'est exact. Craig, mais cela dit, j'apprécie vraiment chaque situation, j'apprécie vraiment les histoires de réussite, et je pense que cela vous permet de tirer des leçons de ces expériences et d'élaborer des stratégies. Mais il s'agit de mon propre contexte. Qu'est-ce que je ferais s'ils agissaient de cette manière, compte tenu de leur propre contexte ? Il y a donc vraiment beaucoup de place pour la créativité, je pense, pour l'innovation, pour développer de nouvelles façons de procéder. Mais il est certain qu'il y a beaucoup à apprendre de l'expérience de ceux qui ont réussi. Pourquoi réinventer la roue, dit-on, n’est-ce pas ? Mais je dirais qu'il s'agit d'une combinaison.
Craig Pollard [00:35:22]:
Quelqu'un qui a recueilli une grande partie des revenus illimités auprès d'une personne fortunée peut nous faire part de son expérience, car je pense qu'il est extrêmement utile pour les gens d'apprendre comment recueillir des fonds dans leur pays auprès de riches particuliers. Pouvez-vous m'en dire un peu plus sur certains des donateurs non institutionnels, non internationaux. Les personnes fortunées, les entreprises, etc., qui ont financé votre travail aux Philippines, qui sont basées aux Philippines ?
Emilita Monville-Oro[00:35:58]:
En fait, nous n'avons pas beaucoup de donateurs individuels. Ils contribuent au travail que nous effectuons aux Philippines. Peu de Philippins, mais il y a aussi des internationaux, c'est-à-dire des gens qui connaissent l'organisation et qui croient en elle et en ce qu'elle accomplit. Je suis également émerveillée par leur soutien permanent. Je pense depuis dix ans ou plus. Je pense que cela fait dix ans ou plus et chaque année, je me demandais s'ils allaient encore financer cette année. Mais c'est comme si, chaque année, nous devions réfléchir à ce que nous accomplissons et à ce que nous voulons faire de plus, et à la manière dont cela les enthousiasmera en tant que contributeurs à notre travail ou en tant que donateurs. Je pense qu'il est très important que ce que nous faisons aboutisse à quelque chose de très tangible. Les résultats visant à toucher les enfants, arriver à éduquer leurs parents, les femmes, les jardins que nous avons établis dans les écoles pour fournir des repas et dans quelle mesure on peut réellement renforcer ce plaidoyer sur la nutrition, le droit à la nourriture, et le droit à la bonne alimentation. Je pense que lorsqu’on les enthousiasme, ils se voient comme des contributeurs à notre réussite. Et je pense qu’il est important que la plupart de ces gens soient des philanthropes. Ils voudraient aussi faire de bonnes actions, étant donné la chance qu’ils ont eue. Et si vous fournissez les moyens par lesquels ils peuvent le faire, je pense qu’ils l’apprécient aussi et qu’ils contribuent donc à un travail précieux.
Craig Pollard [00:38:14]:
C’est super important. C’est super important. n’est-ce pas ? Je pense que l’on croit souvent à tort que dans la collecte de fonds, la valeur vient des donateurs à l’organisation. Mais je pense qu’il faut reconnaître que les donateurs, quand ils font des contributions, tirent une grande valeur de cette expérience, cette liaison, cet impact.
Emilita Monville-Oro[00:38:37]:
Oui, c'est ça. J’ai constaté aussi qu’ils nous remercient de fournir des autres ressources en plus de leur contribution. Ils savent donc qu’ils ne sont pas que des donateurs et ils savent que nous amortissons leurs fonds pour attirer de plus grands fonds. Sans doute des donateurs individuels ne sont-ils parfois pas si grands, mais une combinaison serait préférable. Mais ce que j’en ai aimé, c’est que la collecte de fonds est illimitée en soi. On arriverait à rémunérer le personnel qu’on devrait soutenir et à faire le travail auquel on se serait engagé. Et ce délai permet de parler à plus de donateurs, aux autres organisations, on amène ainsi davantage de ressources, on réalise ainsi plus. Et l’ensemble, c’est le produit de leur contribution, même si leur contribution ne constitue qu’une partie de l’ensemble. L’ensemble de la chose.
Craig Pollard [00:39:45]:
Mais peut-être sous-estime-t-on l’impact du financement illimité qui est la liberté d’affecter les fonds aux plus importants domaines, à mesure que les ressources et la mentalité libre permettent d’attirer plus de fonds sans devoir lier cet effort à un projet ou un programme spécifique. Vous dîtes qu’il est difficile de faire permettre des donations illimitées. Et moi je voudrais comprendre un peu plus de ce parcours, plus ou moins dès le commencement. D’où venaient ces donneurs originellement? Combien de temps leur a t-il fallut avant qu’ils n’aient contribué et comment cette conversation a-t-elle évolué au fil des ans ?
Emilita Monville-Oro[00:40:33]:
Eh bien, je pense que l'un de nos donateurs individuels est également membre de notre conseil d'administration. Cependant il a reconnu qu’il a vraiment l’intention d’aider les Philippines car il en est originaire et a vu le travail accompli dans le passé. Je pense qu’il connaissait déjà l’organisation et ce depuis longtemps. Bien sûr, il croit au travail que nous faisons. Mais certains ne feront qu’une contribution, non ? Une ou deux fois. Pourtant, le fait qu’il fasse continuellement des contributions depuis dix ans indique qu’il existe un partenariat entre nous, ce rapport que nous avons déjà développé avec lui. Et chaque fois que nous avons suggéré des projets, il s’enthousiasme parce que nous employons les fonds pour développer de nouvelles idées. C’est ainsi comme un fond d’innovation pour nous, parce qu’il y a déjà de la flexibilité. Je pense qu’il y a une véritable confiance en l’organisation et aux projets de l’organisation. L’autre donateur que nous avons réagit de la même manière. Lorsque nous nous rapportons ce que nous avons fait, ils sont plein d’admiration et s’engagent encore à fournir plus de soutien.
Craig Pollard [00:42:15]:
Vous parlez de la collecte de fonds illimitée. Je ne crois vraiment pas au financement illimité. Je crois que chaque morceau de fonds est limité d’une certaine manière et qu’il faut continuellement gérer à la fois les souhaits du donateur et les desseins de l’organisation. Évidemment, moins il y a de limites, plus cela est apprécié parce que cela promeut les bénéfices de la liberté et de la confiance. Selon votre expérience, comment arrivez-vous à faire qu’une personne qui finance un programme ou un projet vienne financer les vôtres également et, je suppose, limiter ainsi leurs contributions à un programme ou à un projet au profit des objectifs de l’organisation ? Parce que cela constitue la collecte de fonds illimitée.
Emilita Monville-Oro[00:43:07]:
Et en fait, le plus grand financement que j’ai reçu basé sur la confiance a permis d’expérimenter ce qu’ils font et je puis affirmer que le financement n’est pas totalement sans restrictions parce que, comme j’ai mentionné, il faut quand même leur expliquer quels programmes et quels résultats on livrera en fin de programme. Donc je pense que c’est ce qui se produit lorsqu’il vous est donnée une plus grande marge de manœuvre afin de décider où allouer les fonds. Les situations changent entre le moment où vous faîtes votre proposition et le moment où vous vous implantez et cette flexibilité permet de faire des ajustements concernant l'allocation budgétaire. En plus, ce que j’aime sur les fonds illimités, c’est qu’ils permettent d’aborder les coûts essentiels, c’est-à-dire les frais généraux, qui sont en fait très coûteux et essentiels au fonctionnement de l’organisation. Mais même au cas où les fonds sont limités, j’imagine qu’on leur demande de tenir compte de la raison d’être de l’organisation. Puisque je pense que lors du développement de nos propositions, nous avons aussi examiné nos propres buts et objectifs. Quels impacts voulons-nous voir à la fin de nos programmes ? Pas de projets, donc c’est plus à long terme. Nous savons déjà que notre souhait c’est que les femmes soient économiquement indépendantes et nous y arriverons aux moyens de plusieurs stratégies telles que l’accumulation du capital, leur fournir des moyens d’existence, le développement des compétences, et cetera. Je dirais donc que lors de tous ces programmes, les propositions de projets que nous élaborons traduisent réellement la raison d’être de l’organisation, l’atteinte de ses objectifs. Atteindre le but de l'organisation.
Craig Pollard [00:45:30]:
Je veux dire que la collecte de fonds dans le cadre du plaidoyer, le plaidoyer pour la nutrition constitue un grand défi. Et vous avez dit qu’à l’international, l’on voit le travail aux Philippines comme à haut risque au regard du système de gouvernance. Comment gérez-vous le rapport avec le gouvernement? Comment parvenez-vous à trouver l’équilibre entre travailler avec le gouvernement comme partenaire et le tenir également pour responsable de votre travail de plaidoyer sur la nutrition?
Emilita Monville-Oro [00:45:57]:
Alors, très intéressant. Et je peux dire que ça me plaît de faire une véritable partie du mouvement du Scaling Up Nutrition, du réseau de la Société Civile et de notre alliance aux Philippines. Nous venons de faire notre plan stratégique pour 2023 à 2025. Nous sommes donc mobilisés et nous voulons faire réaliser ce plan. Et j’aime tellement qu’il y ait un grand mouvement pour le droit à la nourriture et à l’alimentation. Nous venons de faire notre sanja. L’évaluation collective du Scaling Up Nutrition aux Philippines. Ceci a été organisé par le National Nutrition Council, ce qui est mené par le coordinateur du gouvernement du SUN aux Philippines avec Dr Apeta Yang Hirang. Elle est aussi une incroyable avocate de l’alimentation, menant le National Nutrition Council et même profondément engagée au niveau mondial. Voilà pourquoi je l’aime, parce que je suis également pareil. Cet enjeu ne concerne pas que les Philippines. Il y a les intérêts régionaux et les intérêts globaux parce que j’ai pensé que tous les deux sont interconnectés; ça veut dire que ce qui se passe globalement influence parfois ce qui se passe sur le plan régional. On voit aussi que c’est le cas dans notre travail au sein de la communauté. Il ne faut pas se confiner dans la communauté. Il faut leur permettre de regarder à l’extérieur et voir ce que font les gens. Et je crois qu’il n’y a pas de différence entre ce pays et les Philippines. Ça fait partie de notre campagne d’assurer que les philippins regardent à l’extérieur des Philippines et voient ce que font les autres dirigeants, pourquoi les autres sont en avance par rapport à nous sur le plan alimentaire et je pense que ceci est ce qu’on emmène avec notre campagne. Et ensuite cela permet de provoquer cette réflexion. Pourquoi l’ont-ils bien fait? Qu’est ce que nous ne faisons pas de bien et que pouvons-nous faire de plus? Ça ne fait qu’une seconde pour avoir de bons rapports au travail. Dans le fond, ceci explique pourquoi Sun cherche a développer une plateforme qui comprenant plusieurs parties prenantes. Cela ne veut pas dire que le UCSO essaie simplement de faire pression pour que les autres parties prenantes investissent dans l'attrition et rendent des comptes. Mais c'est l'idée de travailler ensemble, de faire comprendre son point de vue et de faire des compromis sur ce qui peut être fait et de s'assurer qu'au bout du compte, on obtient le même résultat et c'est ce que l'on veut contribuer à accomplir. Je pense que ce que j’ai aussi réalisé, c’est que le gouvernement valorise les contributions. Mais en même temps, nous devrions maintenir notre rôle. Notre rôle est de veiller à ce que les choses avancent bien, car il arrive que l'engagement existe, mais que, au bout d'un an, il ne se concrétise pas. Quelqu'un doit dire que cela n'a pas eu lieu. Que s’est-il donc passé ? Et je pense que les réseaux différents aux Philippines, j'apprécie qu'il y ait déjà le réseau de l’entreprise SUN aux Philippines, ainsi que les partenaires de développement.
Craig Pollard [00:49:39]:
Cela est lié au secteur privé.
Emilita Monville-Oro [00:49:42]:
Oui, le secteur privé est intéressé, qui.
Craig Pollard [00:49:44]:
S'intéressent également au plaidoyer sur la nutrition.
Emilita Monville-Oro [00:49:46]:
Oui, et ils ont des ressources et sont également prêts à soutenir le travail que la société civile fait. Ce sont pas les grandes entreprises, ce sont plutôt des fondations. La responsabilité sociale des entreprises aux Philippines est très forte aujourd’hui et dans le même esprit qu’on a fait notre Sanja, nous avons établi des priorités pour l'année prochaine. Et j'ai pensé que cela me plaisait parce que ça vient d'approches participatives de la consultation. Nous avons passé deux jours ensemble pour pouvoir évaluer notre travail et notre plan et nous mettre d’accord sur les priorités. Mais en tant que société civile, j'ai demandé ce que nous allions faire de cette priorité ? Chaque priorité doit avoir un plan. Mettons en place un groupe de travail technique afin qu’au bout d’un an nous ayons vraiment été capables de réaliser quelque chose, car parfois il arrive que l’on perde le fil. Donc je pense que veiller à ce que l’on ne perde pas le fil fait partie de notre plaidoyer, et qu’il nous faut continuer à poursuivre les efforts, et que chacun doit contribuer soit en matière de ressources, de son expertise ou de son autorité, car le gouvernement aurait ce niveau d’autorité pour rassembler les autres parties prenantes.
Craig Pollard [00:51:21]:
C’est également très intéressant, car vous avez mentionné le réseau du secteur privé. Voyez-vous de plus en plus de possibilités pour financer les partenariats avec les entreprises aux Philippines?
Emilita Monville-Oro [00:51:35]:
Eh bien, j’ai vu la composition du Sun Business Network. La plupart d'entre elles sont des fondations et je ne sais pas si c'est le cas pour la plupart d'entre elles, mais je peux voir qu'elles ont également des objectifs de développement, de responsabilité sociale des entreprises et de fondation. Et ce ne sont pas toutes des entreprises alimentaires, car il y a des conflits lorsque l'on parle d'aliments et de boissons. Mais je peux voir qu’il disent qu’ils ont des ressources mais en réalité ils n’ont pas de capacité d’en profiter. Par exemple, ils ne savent pas quel travail en matière de programmes et de projet. Et c'est là que la société civile peut intervenir. Il y a donc également une correspondance entre leur lieu de travail et le nôtre. Donc, nous faisons des repérages et tout ça, et je crois que le gouvernement le souhaitait également, et nous sommes aussi en train de développer des réseaux infranationaux de SUN. Je veux dire qu’au sein des régions que nous avons ici aux Philippines, nous avons commencé à le faire pour que nous puissions engager davantage d'organisations locales qui font eux-mêmes le travail sur le terrain. Alors, j’aime bien les avancées dans ce sens et nous envisageons de développer une série d'interventions en tant que société civile. C'est donc ce que nous recommandons, étant donné que nous l'avons testé et que nous savons que cela a fonctionné. Les bénéfices pour la sécurité alimentaire et la nutrition sont avérés. Il faut ensuite en faire part au Sun Business Network pour qu'il envisage de soutenir certains de ces projets. Il faut en faire profiter les collectivités locales du gouvernement, car elles disposent également de leur propre financement et ce sont elles qui mettent en œuvre les projets sur le terrain. Il s'agit donc de rassembler toutes ces connaissances et ces ressources et d'examiner comment elles peuvent être mises en œuvre dans tous les niveaux. D’une façon que je pense pouvoir marcher.
Craig Pollard [00:53:52]:
Mais c’est extrêmement difficile. C'est un véritable défi, car il faut constamment trouver une ligne de démarcation entre le financement et les autres, car les cibles de votre plaidoyer et vos publics sont tous des publics potentiels pour le financement.
Emilita Monville-Oro [00:54:11]:
Oui, c'est vrai et c'est vraiment des niveaux différents, mais notre défi est d'intégrer les organisations différentes à notre réseau. Pour l'instant, le réseau de la société civile dont nous disposons est un peu limité aux organisations nationales et internationales des Philippines dont le programme porte sur la nutrition. Mais c'est la raison pour laquelle je suis une fervente avocate de la programmation sensible à la nutrition. Car lorsqu'on parle de programmes sensibles à la nutrition, on s’adresse à tous en leur disant qu'ils peuvent intégrer la nutrition dans leurs programmes, quoi qu'ils fassent. C'est pourquoi s'il y a une chose que je souhaiterais faire même seul, ce serait la programmation sensible à la nutrition, parce qu'elle apporte des investissements, grands ou petits, dans le domaine de la nutrition. Et de toute façon, le plus important pour les gens, c'est vraiment ce que vous mangez, le fait que vous soyez en vie et que cela vous apporte tout ce dont vous avez besoin. Sinon, vous ne pourrez pas profiter de ce monde magnifique.
Craig Pollard [00:55:26]:
Dans la hiérarchie des besoins. Il s'agit d'un élément essentiel.
Emilita Monville-Oro [00:55:30]:
C'est exact.
Craig Pollard [00:55:31]:
Merci beaucoup pour le temps que vous nous avez accordé aujourd'hui, Emily. Je sais que j'ai vraiment apprécié, comme toujours, de parler avec vous et vous avez partagé des expériences si intéressantes et si pertinentes que je pense que beaucoup d'autres personnes apprécieront de les écouter. J'apprécie donc énormément le temps que vous m'avez accordé aujourd'hui. Merci beaucoup.
Emilita Monville-Oro [00:55:55]:
Merci. Merci, Craig. J'espère que vous avez trouvé quelque chose utile dans ce que j'ai partagé, mais oui, c'est très bien et je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'exprimer.
Craig Pollard [00:56:12]:
J'ai l'impression que c’est un peu comme si la confiance est incorporée dans chaque morceau, chaque partie de votre travail et vos interactions, vos conversations, que ce soit avec le personnel, avec les donateurs, avec le gouvernement, c'est un élément tellement fondamental de votre travail. Et je pense, pour être honnête, que votre capacité à s’instaurer la confiance à travers des témoignages ou n’importe quoi, est l'un des éléments fondamentaux qui expliquent comment vous avez eu tant du succès avec votre collecte de fonds.
Emilita Monville-Oro [00:56:40]:
Oui, c'est ça. Et je pense que l'établissement de relations joue un rôle important à cet égard et cela ne peut se faire à court terme. Donc, à mon avis, si vous voulez faire de la collecte de fonds et que vous voulez le faire pour moi, vous devez vraiment investir votre temps. Il faut vraiment investir du temps, car cela prend du temps pour que quelqu'un vous fasse confiance et pour que vous fassiez confiance à quelqu'un. C'est donc le point le plus important.
Craig Pollard [00:57:06]:
Oui, c'est ça. Et surtout, en participant, en participant constamment, et en étant là et en ressemblant cette sorte de personne qui est dédiée, passionnée et déterminée.
Emilita Monville-Oro [00:57:17]:
Je suis très contente de ce que je fais comme travail, Craig, jusqu'à présent, même après 25 ans, en fait, je me disais, oh, est-ce que je vais prendre ma retraite de IRR? Parce que ça fait déjà 25 ans que je fais le même travail et maintenant, nous avons un nouveau projet avec CRDI. Le Canada, sur la base de notre note conceptuelle, a été accepté, et il s'agit plus ou moins d'une carte de 2 millions, car il s'agit d'un consortium basé sur une période d’environ 42 mois, je crois. Mais là encore, ils nous connaissent. Ils croient que nous pouvons donner des résultats. Et nous avons rassemblé beaucoup de partenaires. Ce n'est donc pas seulement nous qu'ils financent. Ils financent également les universités que nous avons introduites. Et je pense qu’ils l’ont aimé. Et grâce à la combinaison des contributions, la note conceptuelle a été même considérée comme haut niveau par le panel. Et c’est une invitation. Ce n'est pas très compétitif.
Craig Pollard [00:58:33]:
Très compétitif, cette position est fantastique.
Emilita Monville-Oro [00:58:36]:
C'est exact.
Craig Pollard [00:58:39]:
Vous songez à prendre votre retraite, puis, tout à coup, vous voyez apparaître de nouveaux programmes et projets incroyablement passionnants qui suffisent à vous retenir.
Emilita Monville-Oro [00:58:46]:
C'est pourquoi je me suis demandé, en ce moment, comment je pourrais prendre ma retraite? Ceci est un autre projet de trois à quatre ans et j'y suis désormais consacrée. Mais de toute façon, Dieu seul connaît tout ce qui m'est confié. Merci beaucoup, Craig.
Fundraising Radicals [00:59:04]:
Je vous ai dit que vous en profiteriez de la rencontre avec Emily aujourd’hui. Nous avons parlé de l'importance de la confiance dans la collecte de fonds. De l’importance de faire activement la confiance en nos collègues de faire le travail pour lequel ils ont été embauché, à l’importance des fonds qui sont basé sur la confiance afin que les fonds soient moins restreints et de moins en moins sous le contrôle de l’organisation non lucrative toutes les choses que nous pouvons désormais faire. Nous avons parlé de l’idée de créer une organisation philanthropique qui est prête à recevoir des fonds et comment la direction basée sur la confiance peut construire une culture organisationnelle positive qui s’approche les donateurs et les invite là dedans, et comment toutes les parties de votre organisation sont essentielles pour la collecte de fonds. Et Emily nous a offert des conseils sur quelque chose que chaque collecteur de fonds a besoin de savoir. La façon de trouver l’équilibre entre le travail sans fin et sans relâche qui ressemble la collecte de fonds, et la stresse de diriger un grand équipe avec des cibles en même temps que sécuriser le bien-être de cet équipe et aussi la santé spirituelle, mentale et physique de nos mêmes. Notre propre bien-être est souvent une fondation négligé du succès de la collecte de fonds. J'espère que vous avez apprécié cet épisode du podcast Fundraising Radicals et que cette conversation vous a interpellé, informé et peut-être même inspiré, vous et vos pratiques de leadership en matière de collecte de fonds. S’il vous plaît, rappelez vous de mettre un œil sur les notes du show, de s’abonner au podcast sur le platform de votre choix, et de visitez Fundraisingradicals.com pour savoir toutes les façons dont nous travaillons pour donner des pouvoirs, pour équiper et pour s’engager les collecteurs de fonds partout dans le monde.
#3 Dr Lilian Mabonga - Réussir du premier coup sa collecte de fonds en Afrique
La conversation d'aujourd'hui est avec Lillian Mabonga, MBA, qui est la spécialiste régionale des subventions en Afrique et qui ne mâche pas ses mots. Elle travaille pour Living Water International, une organisation religieuse américaine à but non lucratif qui travaille dans le domaine de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène (WASH). C'est ainsi que l'on appelle les programmes de développement international qui travaillent avec les communautés dans les domaines de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène.
J'ai rencontré Lillian pour la première fois lorsque nous avons coprésenté une session lors d'une conférence virtuelle sur la collecte de fonds transfrontalière, au cours de laquelle elle a parlé de son amour pour les études et la collecte de diplômes.
Lillian était à l'origine ingénieure civile. Elle a commencé sa carrière dans la gestion de projets, travaillant sur un projet de plusieurs milliards de dollars visant à moderniser l'infrastructure du principal port du Kenya. Aujourd'hui, elle ajoute à son MBA et à ses nombreuses autres qualifications un doctorat en études du développement. Ses recherches portent sur l'utilisation du vaccin COVID-19 chez les femmes enceintes au Kenya.
Aujourd'hui, Lillian possède une grande expérience de la collecte de fonds et de l'obtention de subventions, à laquelle s'ajoute un esprit stratégique et de gestion de projet. Elle comprend parfaitement le rôle de la visibilité et d'un positionnement soigné qui augmente les chances de financement d'organisations telles que Living Water, au Kenya et dans toute l'Afrique.
Lillian offre toujours un aperçu pratique de la manière de construire et de mettre en œuvre des programmes de haute qualité, solidement financés, et elle ne perd jamais de vue les tactiques, pratiques et réelles, que les organisations peuvent utiliser pour être visibles et réussir à construire ces partenariats avec les institutions mondiales.
La conversation d'aujourd'hui a lieu pendant le couvre-feu récemment imposé à la suite des émeutes politiques au Kenya, et Lilian parle des défis que pose la gestion des visites des donateurs au Burkina Faso, par exemple, après deux coups d'État militaires récents.
Cela montre que la violence politique est un autre défi contextuel que les organisations de collecte de fonds basées dans de nombreux pays du Sud et les donateurs qui les soutiennent doivent relever ensemble, et les défis supplémentaires que cela ajoute aux visites des donateurs et à l'exécution quotidienne des programmes.
Dans cet épisode, nous avons parlé :
- Les conseils clairs de Lilian : "les propositions aléatoires sont rarement financées "et, "en tant que collecteur de fonds, tenez votre parole" et, lorsqu'il s'agit de la gestion des donateurs, "faites-le bien du premier coup".
- Les défis de la collecte de fonds et l'apprentissage à partir de nos erreurs.
- Le travail avec des donateurs qui s'alignent sur leur
- L'importance de comprendre et de prendre en compte l'ensemble des coûts des programme
- Comment travailler mieux et plus intelligemment avec les types de donateurs avec lesquels vous travaillez déjà, plutôt que de chercher à vous diversifier vers de nouveaux types de donateurs.
- Faire en sorte que les donateurs puissent vous financer le plus facilement possible et qu'ils puissent continuer à le faire.
Ressources et liens cités dans cet épisode :
- Living Water International https://www.linkedin.com/company/living-water-international/
- Retrouvez Lilian sur LinkedIn https://www.linkedin.com/in/lilian-mabonga-pmp%C2%AE-pmd-pro-mba-ma-b9579119/?originalSubdomain=ke
J'espère que vous avez apprécié cet épisode du podcast Fundraising Radicals et que cette conversation vous a interpellé, informé et peut-être même inspiré, vous et votre pratique du leadership en matière de collecte de fonds.
N'hésitez pas à vous abonner au podcast sur la plateforme de votre choix.
De nouveaux épisodes sont diffusés le 1er et le 15 de chaque mois, alors n'oubliez pas de les écouter pour découvrir des perspectives plus globales sur la collecte de fonds et le leadership dans le secteur à but non lucratif.
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#3 Dr Lilian Mabonga - Réussir du premier coup sa collecte de fonds en Afrique
Fundraising Radicals [00:00:03]:
Bonjour et bienvenue à ce nouvel épisode du podcast de Fundraising Radicals. Je suis votre hôte, Craig Pollard. Le podcast de Fundraising Radicals parle de changer le monde des collectes de fonds en partageant et en explorant de nouvelles perspectives non lucrative des collectes de fonds et de leaderships. Ces conversations non scriptées avec des amies et des collègues, nouveaux et vieux, ordinaires et inspirants qui amasse effectuent des collecte de fonds et dirigent des projets communautaires, des causes de charité et des entreprises sociales en Asie, Afrique, le moyen orient et en Amérique Latine, et au-delà des limites traditionnels du secteur des organismes a but non lucratif. J’espère que la conservation d’aujourd’hui va vous mettre au défi et vous inspirer à penser différemment par rapport au monde des collectes de fonds et votre place face à celles-ci. J'espère qu'elle vous aidera à réfléchir à vos propres pratiques et à votre leadership en matière de collecte de fonds. Mais il est maintenant temps d'apporter une nouvelle dose d'idées et d'inspiration en matière de collecte de fonds à l'échelle mondiale.
Fundraising Radicals [00:01:25]:
Bienvenue dans cette dernière édition du podcast Fundraising Radicals. Je suis votre hôte, Craig Pollard. La conversation d’aujourd’hui et la dose de collecte de fonds globale viennent de Lillian Mabonga, MBA, qui est la spécialiste régionale des subventions franches en Afrique. Elle travaille pour Living Water International, une organisation confessionnelle américaine à but non lucratif qui travaille dans le domaine du wash, c'est-à-dire le développement international parle pour des programmes qui travaillent avec les communautés dans les domaines de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène. J'ai rencontré Lillian pour la première fois lorsque nous avons co-présenté une session lors d'une conférence virtuelle sur la collecte de fonds transfrontalière, au cours de laquelle elle a parlé de son amour pour les études et la collecte de diplômes. Lillian était à l'origine ingénieure civile. Elle a commencé sa carrière dans la gestion de projets, travaillant sur un projet de plusieurs milliards de dollars visant à moderniser l'infrastructure du principal port du Kenya. Aujourd'hui, elle ajoute à son MBA et à ses nombreuses autres qualifications un doctorat en études du développement. Ses recherches portent principalement sur l'utilisation du vaccin COVID-19 chez les femmes enceintes au Kenya. Aujourd'hui, Lillian possède une grande expérience de la collecte de fonds et de l'obtention de subventions, à laquelle s'ajoute un esprit stratégique et de gestion de projet. Elle comprend parfaitement le rôle de la visibilité et d'un positionnement soigné qui augmente les chances de financement d'organisations telles que Living Water, au Kenya et dans toute l'Afrique. Lillian offre toujours un aperçu pratique de la manière de construire et de mettre en œuvre des programmes de haute qualité, solidement financés, et elle ne perd jamais de vue les tactiques, pratiques et réelles, que les organisations peuvent utiliser pour être visibles et réussir à construire ces partenariats avec les institutions mondiales. La conversation d'aujourd'hui a lieu pendant le couvre-feu récemment imposé à la suite des émeutes politiques au Kenya et Lilian parle des défis que pose la gestion des visites des donateurs au Burkina Faso. Par exemple, après deux coups d'État militaires récents. Cela montre que la violence politique est un autre défi contextuel que les organisations de collecte de fonds basées dans de nombreux pays du Sud et les donateurs qui les soutiennent doivent relever ensemble, et les défis supplémentaires que cela ajoute aux visites des donateurs et à l'exécution quotidienne des programmes. Je sais que tu vous allez vraiment aimer rencontrer Lillian aujourd’hui.
Craig Pollard [00:03:41]:
Bienvenue, Lillian.
Dr Lilian Mabonga [00:03:43]:
Merci, Craig.
Craig Pollard [00:03:44]:
Quel est le sujet de votre doctorat?
Dr Lilian Mabonga [00:03:47]:
Je me spécialise en études du développement très intéressé par mon parcours, je suis une spécialiste du développement. Donc, je pense que ca fait plus de sens de juste se spécialiser dans le même domaine.
Craig Pollard [00:03:59]:
Quelles zone spécifique d’études développementales sont.
Dr Lilian Mabonga [00:04:02]:
Es tu correct maintenant? Les études de développement sont vastes, mais je m'intéresse, bien sûr, wash. Je pense que je vais me concentrer sur le wash, bien sûr, l'hygiène et l'assainissement. Les choses que je fais au quotidien. Oui, c'est ça. En fait, mon sujet est très intéressant. Dit moi, parce que wash n’a même pas rapport.
Craig Pollard [00:04:23]:
C’est quoi?
Dr Lilian Mabonga [00:04:25]:
Je regarde la hausse du vaccin COVID-19 chez les femmes enceintes du comté de Nairobi. Et c'est en fait très intéressant pour moi car j'étais enceinte pendant le COVID donc j'ai dû prendre cette décision. Est-ce que je prends? Est-ce que je ne prends pas? Oui, c'est ça.
Craig Pollard [00:04:40]:
Wow. C'est donc un sujet vraiment personnel pour vous, alors.
Dr Lilian Mabonga [00:04:44]:
C'est très personnel, très intéressant. Je pense que lorsque j'aurai l'autorisation éthique et que je commencerai à collecter les données, les résultats seront très intéressants car les femmes ont des opinions très variées. En ce moment, nous ne sommes pas comme au pic du COVID mais les gens volent leur culture, leur religion change et affecte la façon dont les gens pensent, ressentent et réagissent aux choses.
Craig Pollard [00:05:08]:
Oui, c'est ça. Surtout quelque chose comme la vaccination. Le genre de souvenirs culturels pour ces choses et de suspicion autour de ces choses est énorme, ce qui est intéressant. Très grande suspicion de vaccins au Japon, où j'étais pendant le COVID-19. Longs souvenirs de campagnes de vaccination qui avaient mal tourné. Et j'imagine que c'est une situation assez similaire au Kenya aussi.
Dr Lilian Mabonga [00:05:33]:
Et, vous savez, nous sommes africains, donc la culture, ça dépend de qui vous écoutez. Par exemple, si vous allez à l'église, quoi que dise le pasteur, c'est tout. Mais alors même les médecins, ils ne le savaient pas car le COVID est un sujet très intéressant. Vous ne pouvez pas vraiment dire, ne pensez pas qu'il n'y avait pas assez de données ou de statistiques pour soutenir. Donc, tu ne peux pas le dire à personne. Même mon propre médecin a dit, je ne peux vraiment pas vous conseiller parce que nous n'avons pas assez de données scientifiques pour vous conseiller par oui ou par non. J'attends donc avec impatience les résultats juste pour voir ce qui arrivera et comment mon rapport sera en termes de recommandation.
Craig Pollard [00:06:15]:
Et quand êtes vous due pour terminer?
Dr Lilian Mabonga [00:06:17]:
Espérons la fin de l'année prochaine. C'est difficile de concilier travail, école, famille, mais je pense que oui.
Craig Pollard [00:06:28]:
Bien sûr, c'est tellement au-dessus de tout.
Fundraising Radicals [00:06:33]:
Quoi tu ne pensais pas en avoir assez.
Craig Pollard [00:06:35]:
Tu avais juste besoin de jeter un doctorat là-dedans, aussi ?
Dr Lilian Mabonga [00:06:39]:
En général, j'aime étudier, comme quelqu'un aimerait skier ou c'est comme ça que je me détends. Ironiquement, la façon dont vous dites, oh, laissez-moi sauter à l'élastique. Je dirai, laissez-moi faire un autre cours qui me détendra.
Craig Pollard [00:06:54]:
À Cornell ou au Kenya Institute of Management ou au Project Management Institute. Oui, c'est ça. Je pense que la première fois que je vous ai rencontré, j'ai été massivement intimidé par le simple volume de qualifications que vous avez et la qualité de ces choses. C’est incroyable. Donc, vous parlez d'une sorte de votre éducation comme si c'était une sorte de passe-temps? Est-ce juste une passion profonde ? D'où cela vient-il.
Dr Lilian Mabonga [00:07:22]:
En fait, laissez moi vous raconter une blague. Mon ami a dit qu'il y a cet ami à moi, il m'a connu, genre, toute sa vie, donc il était comme, Quelqu'un m'a ensorcelé. C'est littéralement de la sorcellerie, car quand vas-tu arrêter ? Quand j'ai fait ma première maîtrise, j'ai dit, c'est tout. Puis je l'ai appelé pour la deuxième graduation et maintenant le doctorat. Donc c'est comme, je sais que même après votre doctorat, vous ferez autre chose et autre chose et autre chose. Mais pour moi, j'ai travaillé avec des japonais quand je travaillais à la Port Kenya Ports Authority 2007 à 2012. Cette fois-là, nous occupions d'ingénierie, de mise en place, comme la naissance quand vous entrez au Kenya, le bus, il faisait moins huit, ce qui signifie que nous n'avions que de petits bateaux, qui viendraient dans notre pays. Donc, la conception avec laquelle nous travaillons, ce japonais, devait atteindre au moins douze. Cela signifie que nous devons faire du dragage. Travaux hydrographiques pour que les grands navires post-Panama puissent entrer dans notre pays. Donc, on a fait ca. Et puis nous avons fait le corridor de laboratoire, qui est un corridor de transport du port de Lamu au Soudan du Sud, qui est allé au Kenya, au Soudan du Sud et en Éthiopie. Et je pense que le gouvernement met actuellement en œuvre les conceptions que nous avons faites à ce moment-là. Donc pour moi, j'ai un problème à travailler dans un environnement parce que je suis en gestion de projet et stratégique, n'est-ce pas ? Je ne peux donc pas être ici et ne pas comprendre les bases de Wash. Je pense donc qu'ils doivent être très à l'aise dans mon environnement. C'est pour ça que je garde parce qu'en gestion de projet, j'ai fait de l'agriculture, j'ai fait de l'ingénierie. Maintenant je suis à Wash et c'est très intéressant. Bien sûr, je ne peux pas suivre tous les cours, mais au moins avez-vous la compréhension fondamentale de base de quoi parlent-ils ? J'ai donc fini par suivre le cours d'expédition à ce moment-là, en comprenant comment fonctionne toute la logistique. C’est très intéressant.
Craig Pollard [00:09:14]:
C’est un départ intéressant. Je suis donc intrigué par la façon dont vous êtes passé du transport maritime au développement international ?
Dr Lilian Mabonga [00:09:25]:
à cette époque, la navigation était je vivais à la côte. Donc je pense que grandir était comme, oh, c'est le truc à la mode. Vous devez soit travailler pour la Kenya Revenue Authority ou la Kenya Ports Authority. C'était la quintessence du succès. Comme votre point de repère sur le succès basé sur cela. Mais à cette époque, c'était en fait mon premier vrai travail en 2007 avec Japan Port Consultants. Mais ensuite, les Japonais, vraiment, ils sont dans le développement du personnel, alors ils m'ont formé pour que je puisse dire que je suis un pseudo ingénieur parce que je comprends, comme, les concepts d'ingénierie. Je ne pense pas que j'irai en école d'ingénieur, mais je comprends parce que j'ai travaillé avec des ingénieurs, avec des architectes, et mon travail était toujours le même management de programme, coordination, s'assurer que les plans qu'on établissait et tu te souviens, c'était un projet de plusieurs milliards de dollars dans trois pays différents, fortement financé par le gouvernement. Et cela a apporté un grand changement pour nous en tant qu'économie, car imaginez si maintenant nous avions des navires post-panaméens. Ce qui veut dire qu’on peut en faire plus à la fois. Je me souviens de ce que je faisais à l'époque pour mon premier cycle, c'était comment avoir 24 heures, le port fonctionnant 24 heures au lieu de 8 heures. Donc, j’ai fait des recommandations. Au moins deux des trois ont été adoptées au port. C’était très intéressant. Alors ils ont commencé à l'utiliser parce qu'avant c'était juste vous avez des papiers manuels. Vous allez dans 18 bureaux pour les timbres. Donc, c’est un changement radical. Oui, c'est ça. Donc, quand nous avons fini, c'était comme un projet de cinq ans. J'ai déménagé à Nairobi parce que nous avions, comme, la phase deux. Donc, je suis basé à Nairobi en ce moment, et je me suis tourné vers l'agriculture. C’était le prochain gros projet. Et je travaillais avec la Dr Lenny. Je ne sais pas si tu la connais. C'est elle qui a lancé l’ Ethiopian Commodity Exchange.
Craig Pollard [00:11:15]:
Oui, c'est ça.
Dr Lilian Mabonga [00:11:17]:
Donc, j’ai travaillé avec elle pendant un certain temps. Ensuite, l'organisation suivante pour laquelle j'ai travaillé était également dans l'agriculture. J'ai donc passé encore quatre ou cinq ans à faire de l'agriculture et wash. Et après ça, c'est quand je suis arrivé à Living Water. Et ils sont juste purement au wash. Oui, c'est ça.
Craig Pollard [00:11:34]:
Compétences transférables. Correct.
Dr Lilian Mabonga [00:11:37]:
La compétence de base est juste la gestion de projet et la gestion stratégique. Parce que si vous avez les compétences de base, vous n'avez pas besoin d'être un expert dans ce domaine, car ce que j'offre, ce sont des compétences en gestion de projet. Donc, quel que soit le type de projet que je connais, je peux m'en occuper car les bases sont les mêmes.
Craig Pollard [00:11:54]:
Oui, c’est ca. J’étais une comptable il y a très, très, très longtemps. Et ces compétences en gestion de projet et ce genre de connaissances financières ont été très utiles tout au long de ma carrière. Je veux dire, il y a évidemment un lien naturel entre la finance et la collecte de fonds, mais c'est vraiment intéressant de vous entendre parler du transférable, de la gestion de projet et de la gestion stratégique comme étant essentiels pour ce que vous faites. Mais ce que je vois souvent, ce sont des gens venant d'autres secteurs, aux prises avec l'adéquation culturelle, du secteur des entreprises au développement international, des organismes de bienfaisance, du secteur à but non lucratif. Comment transférez-vous ces compétences et naviguez-vous dans de nouvelles cultures d'organisations ? Parce que c'est un grand changement. Correct. Travailler pour un cabinet de conseil japonais pour, par exemple, dans l'association à but non lucratif.
Dr Lilian Mabonga [00:12:45]:
Oui, c'est ça. Alors comme les compétences restent les mêmes, comme vous l'avez bien dit, ce que je propose, ce sont des compétences en management de projet et en management stratégique. Correct. Et ce que j'ai aimé travailler avec les Japonais, c'est que nous étions une équipe d'environ 70. Il y avait donc des gens d'Australie, du Kenya, des États-Unis, du Japon. Il y a comme 20 ou 30 personnes du Japon. Juste un environnement multiculturel. Et j’étais très content parce que c’était mon premier vrai emploi. Et le fait de travailler dans un environnement autant multiculturel offre une base pour apprendre à s’intégrer et à travailler avec des cultures différentes. J’apprécie que mon premier employeur ait été japonais, car ceux et celles qui ont déjà vécu au Japon savent qu’on y est très discipliné. Et les Japonais travaillent fort, très fort. Ils ne veulent pas d’excuses. Si on n’est pas en mesure d’effectuer notre travail, il est impératif de le signaler à l’avance. Je crois donc que le fait de travailler avec des Japonais m’a préparée à la réussite, car ils m’ont permis d’acquérir une bonne base sur ce que signifie être discipliné, savoir ce que l’on désire et faire preuve d’une grande reconnaissance. Le temps des autres. On ne peut pas se pointer en retard. Il n’y a pas d’excuse. Ton rapport est en retard.
Craig Pollard [00:13:59]:
C’est irrespectueux. Ouais, bien sûr.
Dr Lilian Mabonga [00:14:02]:
Parce qu’on m’a dit qu’il existe dans leur culture une pratique appelée le hara-kiri. Ils peuvent carrément nous éventrer si on arrive en retard. Je ne pense pas que c’est encore exercé de nos jours, mais c’était à la base de tout, à savoir la discipline, le travail acharné. Si on a besoin de quelque chose,il faut travailler pour l’obtenir. Si on ne peut pas faire le travail à temps, il faut le dire suffisamment de temps à l’avance. Et il faut donner plus que son meilleur dans ce qu’on fait. On ne peut se contenter d’offrir un rendement passable. Il faut offrir plus que ce qui est attendu, aller au-delà des attentes.
Craig Pollard [00:14:37]:
Oui, tout ça me semble familier. Donc tu es à Nairobi en ce moment?
Dr Lilian Mabonga [00:14:44]:
Je suis à Nairobi.
Craig Pollard [00:14:44]:
Tu ne t’attendais pas à être à Nairobi, pourrais-tu nous en dire plus à ce sujet?
Dr Lilian Mabonga [00:14:49]:
Ça été difficile pour moi en raison de l’état dans lequel le pays se trouve à l’heure actuelle. La situation politique actuelle est très instable. Au cours des deux dernières semaines, nous avons carrément évité de sortir de chez nous les lundis et les mardis en raison des émeutes et des manifestations menées par ceux et celles qui contestent encore l’élection. Ils veulent que les services soient ouverts. Le coût de la vie a augmenté, donc tout est rendu cher. L’électricité, l’eau... La vie est très chère. Alors, je comprends. En tant que personne issue de la classe moyenne, je peux simplement m’asseoir et regarder la télé, mais je compatis avec la cause de ces gens qui lancent des roches en demandant au gouvernement d’entendre leurs revendications, car mes factures d’eau et d’électricité ont augmenté. Je ne peux pas sortir. Mes enfants ne pouvaient même pas aller à l’école, car même si celle-ci se trouve à dix minutes d’ici, on ne sait pas si la voiture se fera défoncée. La situation était très délicate, mais heureusement, ils ont cessé les hostilités et annoncé qu’ils allaient tenter d’ouvrir le dialogue avec l’opposition. J’espère que ça portera ses fruits, car l’économie est à la base de tout le travail que nous réalisons. Même les donateurs avec lesquels nous étions supposés aller sur le terrain avaient peur de venir, car ils se demandaient s’ils allaient être en sécurité. Je ne crois pas qu’il faut se priver de diffuser les événements que nous voyons à la télé. C’est une préoccupation pour moi, étant donné que je suis en charge de la collecte de fonds en Afrique. Si l’économie va mal, les donateurs ne voudront pas verser de dons pour mon pays. Qu’arrivera-t-il alors à notre objectif de collecte de fonds?
Craig Pollard [00:16:22]:
D’où viennent ces donateurs? De l’étranger ou du Kenya?
Dr Lilian Mabonga [00:16:26]:
Des États-Unis.
Craig Pollard [00:16:27]:
Des États-Unis. Oui, c'est ça. d’accord.
Dr Lilian Mabonga [00:16:28]:
Au moins, ils viennent. Ils seront là demain, donc nous pourrons y aller en toute sécurité.
Craig Pollard [00:16:34]:
De quelles sources viennent la majorité du financement que vous avez obtenu au cours des dernières années? Vient-il principalement d’institutions à l’étranger?
Dr Lilian Mabonga [00:16:46]:
Oui, c'est ça. Donc. Living Water est une ONGI chrétienne. Notre siège social est situé à Houston au Texas. Mais nous œuvrons en Afrique. Notre siège social est aux États-Unis. Nous sommes aussi établis en Amérique latine et dans les Caraïbes, où nous travaillons dans près de six pays. Nous sommes aussi dans neuf pays africains. En Inde également. Au total, ça fait 18 pays. Cependant, la plupart de nos donateurs sont américains. Si l’économie américaine se porte mal, comme on peut le voir en ce moment avec Apple qui a mis à pied des employés... L’économie américaine ne va vraiment pas bien.
Craig Pollard [00:17:26]:
Vraiment pas.
Dr Lilian Mabonga [00:17:27]:
Et la plupart de nos donateurs sont également issus du secteur pétrolier et gazier au Texas.
Craig Pollard [00:17:32]:
D’accord.
Dr Lilian Mabonga [00:17:33]:
Regarde ce qui arrive au pétrole et au gaz actuellement. L’économie ne va pas bien. Le secteur immobilier ne va pas bien. Ça signifie que les conséquences sont directes. Si on regarde en arrière, au moment où l’Amérique latine et l’Afrique étaient touchées par la COVID, nous réalisions beaucoup de travail concret en lien avec le programme. En Amérique latine, nous faisions ce qu’on appelle des « voyages ». Il s’agit de donateurs qui viennent visiter depuis les États-Unis. Ils visitent des communautés au Honduras, en Haïti ou au Mexique, l’un des pays d’Amérique latine dans lesquels nous sommes situés. Ainsi, ils viennent forer et installer un puits. Au moment où ils partent, ils ont terminé la construction. Toutefois, quatre de nos donateurs ne sont pas en mesure de voyager à cause de la COVID. S’ils ne peuvent pas voyager, notre cause est réellement perdue, quantitativement parlant. Je me souviens avoir dit récemment que nous perdions chaque année environ 4 millions de dollars que nous avions l'habitude d'obtenir en Amérique latine uniquement grâce aux voyages, de l’argent qu’on obtenait facilement. Ils viennent, travaillent au sein de la communauté, forent avec l’aide de nos ingénieurs. En trois, quatre jours, ils ont terminé. On fait tel montant par personne. Il y a une façon de calculer les coûts. Nous perdons au total près de 4 millions de dollars rien qu’à cause de cela. Cette année, à partir de mai je crois, nous allons rétablir les voyages pour cette raison. L’Amérique latine et l’Afrique sont relativement plus sûres pour voyager, relativement à l’apogée de la pandémie de COVID, évidemment.
Craig Pollard [00:19:11]:
Quelles ont été les conséquences de la COVID sur l’hygiène en Afrique?
Dr Lilian Mabonga [00:19:16]:
Honnêtement, ce n’était pas si mal en Afrique. Je crois que nous avons gagné beaucoup d’argent parce qu’à l’époque, on demandait à tout le monde de se laver les mains pour les désinfecter. C’est ce que nous disons aux communautés à chaque jour. Nous nous sommes alors associés à l’UNICEF, surtout en Afrique de l’ouest – en Sierra Leone, et l’UNICEF fait partie de nos donateurs engagés. Comment à chaque année, il a renouvelé leurs contrats avec nous. Il les renouvelle annuellement, car le truc avec les contrats avec les donateurs multilatéraux comme l’UNICEF, c’est que si la première fois se déroule bien, le contrat avec le donateur sera renouvelé. C’est plus simple. Et ce que je répète sans cesse à l’équipe nationale, c’est qu’il est plus facile de garder un donateur que d’essayer d’en trouver un nouveau. Je préfère entretenir les relations avec nos donateurs actuels et veiller à ce que le contrat soit renouvelé ou obtenir du financement pluriannuel que d’établir de nouveaux partenariats. De cette façon, on a au moins une base assurée pour garder le donateur pendant qu’il essaie de comprendre la nuance.
Craig Pollard [00:20:21]:
En effet, je pense que c’est une réflexion très intéressante. Je crois qu’il y a cette idée fausse très répandue que nous cherchons à obtenir plus d’argent, à former de nouveaux partenariats. En termes de retour sur investissement et de pression sur l’organisme, je trouve qu’il est plus sage d’investir son temps, ses efforts et ses ressources dans les partenariats actuels plutôt que d’en chercher des nouveaux. Parce que ces partenariats à long terme ont tendance à croître au-delà du profit. Correct. Ils deviennent en quelque sorte de vrais partenariats, où les parties sont beaucoup plus intégrées les unes aux autres en termes de confiance, de relations partenariales et individuelles, etc.
Dr Lilian Mabonga [00:21:05]:
C’est vrai, car nous voulons que les donateurs s’intéressent au changement et à l’incidence de leur contribution, et ne se contentent pas de verser de l’argent. Nous voulons des donateurs qui seront présents; voilà l’argent que nous avons verser, voici ce que nous sommes capables de faire. Voici le changement qui s’opère au sein de la communauté. Et lorsqu’on travaille de cette façon, il y a même un sentiment d’accomplissement au niveau organisationnel et personnel. On est motivé à travailler parce qu’on sait où va l’argent qui a été recueillie. Voilà le travail que nous faisons et les résultats ressentis sur le terrain. Ça nous aide même à choisir les personnes avec qui nous travaillons. Aillant longtemps travaillé dans ce secteur, je sais que la collecte de fonds est délicate, car on réalise que certains donateurs ne donnent rien d’autre que de l’argent. Il y a un projet là où j’ai déjà travaillé, et les responsables de celui-ci ont dit qu’on voulait qu’ils dépensent en trois mois les fonds qu’ils ont utilisé en un an. Je me souviens d’avoir entendu le PDG dire « non, nous ne pouvons pas, car vous nous faites porter le fardeau ». On ne peut pas parvenir à une fourchette de taux adéquate de cette manière. On ne peux pas accomplir tout ce que nous sommes supposés faire en un an dans l’espace de trois mois. D’un autre côté, il y a le risque de ne pas pouvoir renouveler le contrat si l’argent n’est pas utilisée. Donc il faut choisir ses partenaires avec précaution, car le fait de ne pas pouvoir honorer ses engagements auprès d’un donateur pourrais avoir des conséquences sur notre réputation.
Craig Pollard [00:22:27]:
Et la gestion des attentes en est un élément essentiel, n’est-ce pas ?
Dr Lilian Mabonga [00:22:31]:
Oui, c'est ça.
Craig Pollard [00:22:32]:
Il n'est pas possible de dépenser en trois mois des fonds d'une durée d'un an et de s'attendre à des résultats de même qualité.
Dr Lilian Mabonga [00:22:43]:
C’est ça, et je sais qu’il est tentant de dire qu’on a besoin des fonds qu’une certaine personne est prête à verser, mais pour être réaliste, on ne ferait pas un an de travail en trois mois. Ça signifie qu’il faut faire des compromis quant au temps, à la qualité, et s’faire en sorte que les résultats ne soient pas difficiles à atteindre. Je me demande même s’il y a quelqu’un qui accepterait une telle offre.
Craig Pollard [00:23:03]:
J’imagine qu’il y a deux types de conversation dans ce cas, n’est-ce pas? Il peut être difficile de dire « non » à un donateur. Il y a une conversation interne puis une conversation externe avec le donateur. Alors, comment obtenir un alignement interne sur le fait de dire non et de refuser l’offre d’un donateur?
Dr Lilian Mabonga [00:23:23]:
C’est une très bonne question, car nous avons récemment mis en place une nouvelle stratégie appelée « Overflow 25 ». Si je pourrais résumer la partie sur la collecte de fonds, nous avons comme unique mandat de travailler avec des donateurs qui s’alignent sur une seule mission. De plus, ils doivent nous permettre d’effectuer un travail holistique. Pour nous c’est holistique, car comme nous travaillons dans le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, nous voulons être en mesure de nous occuper de l’aspect lié à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène, et à la mobilisation de l’église et de la communauté. Comme tu le sais, la plupart des donateurs ne financeraient pas la mobilisation de la communauté ecclésiale. Par exemple, l’UNICEF et l’USID – en tant que donateurs multilatéraux – ne procureraient pas de financement parce qu'ils ont pour principe directeur de ne pas pratiquer de discrimination fondée sur le sexe, la religion, l'âge et la race. C’est dans leur clause de non-responsabilité. En tant qu'organisme, nous essayons donc de trouver des donateurs. Ce sont des donateurs qui financent simplement l’organisme et l’aspect de la mobilisation de l’église et de la communauté. Donc ça, c’est couvert. Une bonne partie de la stratégie consiste toutefois à expliquer à nos donateurs qui nous sommes et qu’est-ce que nous faisons. Pour nous, l’église est au centre de tout, car en entrant dans la communauté, nous subsistons grâce à la gestion de projet. Alors lorsque nous travaillons dans le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, disons que notre plan est de demeurer dans une communauté pendant cinq à sept ans, puis après, nous allons dans la prochaine communauté. On ne peut pas susciter le changement en trois mois. On ne fait pas n’importe quel projet pour adultes. Si nous restons dans une communauté pendant cette période, nous pouvons être impacter par elle. Mais la plupart des donateurs, à l'heure actuelle, nous expliquent que lorsque vous entrez dans le système, il est possible de vivre après cinq ou sept ans. L'eau vive sort d’une communauté. Le gouvernement sera toujours à l’écoute. L’église aussi. Vous constatez ainsi que les gens écoutent les imams, que ce soit dans une mosquée ou ailleurs. Si vous allez dans une église, les gens écoutent leur religieux qu'ils considèrent comme leur autorité religieuse. En Afrique, par exemple, je pense que le Kenya compte environ 80 % de chrétiens. Alors, si vous écoutez les pasteurs ou les prédicateurs, sans tenir compter de votre autorité spirituelle, vous vous rendrez compte qu’ils ont une influence sur vos décisions et vos actions. Dans notre cas, cela nous permet de les former séparément et de les aider à former et à mobiliser les communautés, en leur expliquant pourquoi elles doivent se laver les mains et pourquoi elles doivent arrêter de déféquer à l'air libre, par exemple. Et ils nous écoutent. Et ils nous écoutent. Et l'église nous a vraiment aidés à faire le travail que nous faisons. Nous aimons travailler avec l'église parce que nous savons que, pour des raisons de longévité, elle fonctionnera, que nous soyons présents ou non. Le gouvernement sera toujours à l’écoute. L’église aussi. Cela nous a beaucoup aidés dans notre modèle.
Craig Pollard [00:26:16]:
Il s’agit en quelque sorte d'une approche classique pour identifier vos publics cibles et savoir qui impliquer au sein de la communauté afin d'obtenir l'impact que vous recherchez. Je pense donc qu’il s’agit probablement de la même approche qu’on utilise pour la collecte de fonds. Correct. Il s'agit de se concentrer et de comprendre qui sont les organisations et qui sont les personnes avec lesquelles vous devez créer des partenariats pour obtenir un financement, car j'ai l'impression qu'il y a tellement de distractions potentielles autour de nous. Correct. L’une des choses les plus difficiles à faire est de rester concentrer sur les priorités de la collecte de fonds. Comment rester concentrer sur votre priorité de la collecte de fonds ? Trouvez-vous cela difficile ? Y a-t-il une pression qui vous empêche de vous concentrer ? Que faire pour ne pas perdre votre priorité de vue ?
Dr Lilian Mabonga [00:26:59]:
En réalité, nous avons commis beaucoup d’erreurs par le passé. Ces erreurs nous ont permis d’adopter cette nouvelle stratégie. Depuis la création de l'organisation, entre la 32ème et la 33ème année de son existence, nous avons fait beaucoup de collecte de fonds ADOC pour financer les projets relatifs à l'assainissement de l'eau des personnes qui travaillent dans ce domaine. Auparavant, notre attention était centré sur l’eau uniquement, puis nous avons évolué vers l'assainissement de l'eau et l'hygiène parce que c'est plus intégré. Dans le but de maintenir le cap, nous sommes convenus de mettre en œuvre une stratégie triennale en lieu et place d’une stratégie quinquennale comme à l’accoutumée. Ce changement de perspective est due à la COVID qui a changé la donne. Nous avons organisés des assisses pour réfléchir sur les raisons de notre léthargie. Nous allons économiser parce que le niveau d’effort nécessaire pour faire une proposition de 1 000 dollars vaut celui requis pour une proposition de 10 000 dollars parce qu'il faut toujours commencer par là. Le niveau d’effort nécessaire est le même qu'il s'agisse d'une petite ou d'une grande subvention. Nous avons donc commencé par examiner les trois dernières années. Nous avons statué que tous les pays que nous avons, les 18 pays qui nous ont financés, nous les avons littéralement énumérés au cours des trois dernières années. Nous avons réduit cette période à trois ans et vérifié qui nous avait trouvés au cours des trois dernières années. A la fin de nos assises, nous avons concluent qu’il s'agit en fait d'une fondation multilatérale et bilatérale. N’est-ce pas ? Nous avons donc décidé de nous concentré sur l’avenir. Nous accorderons une plus grande priorité aux trois catégories s'il s'agit d'une fondation multilatérale et bilatérale. Mais nous ne prétendons pas que nous ne pouvons pas travailler avec d’autres personnes. Toutefois, nous concentrerons davantage nos énergies sur les personnes dont nous savons qu'elles ont le plus de chances de nous rapporter quelque chose, car cela demande beaucoup d'efforts. Nous avons également élaboré une proposition fictive. Cela a guidé tous les secteurs, qu'il s'agisse de l'ingénierie, de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène, de la collecte de fonds, des RH, de l'administration, de la définition de ce que nous sommes et de ce que nous faisons. Ainsi, que vous lisiez notre proposition depuis le Liberia, c'est la même chose que pour quelqu'un qui écrit depuis Haïti. Nous avons donc normaliser notre langue et notre approche. Nous avons des normes de qualité qui nous orientent aussi. Cela nous a donc beaucoup aidés à nous pencher sur l'examen interne et à nous dire que nous n'allions pas perdre notre temps à postuler auprès de n'importe qui et n'importe comment. Il est tout à fait légitime de dire non. Nous n’y voyons aucun inconvénient et nous l’apprécions. En tant qu’organisation, nous sommes conscients que nos fonds peuvent être insuffisants en raison des décisions que nous adoptons, il est toutefois inutile de s’évertuer à rédiger une proposition pour enfin ne recevoir que des refus, refus, refus. Et si vous vérifiez également le coût des opérations, par exemple, si nous sommes dans cette zone que vous exploitez, notre stratégie nous permet de maintenir 80 % du travail dans ce que nous appelons le WPA, qui est une zone de programme de lavage. Nous restons donc sur place pendant ces cinq à sept ans. Nous avons toutefois externalisé 20 % du travail. Supposons toutefois que vous possédez une plateforme de forage et que vous devez déplacer tout cet équipement, disons 500, dans une autre zone juste pour accomplir la tâche, disons, 5000, alors vous devez calculer le prix du carburant et du transport. Il faut calculer le temps de travail, le logement puisqu’il n’y a pas de bureaux sur place. Nous devons les trouver un logement. Des calculs s’imposent. Les gens me demandent donc de venir forer dans leur enceinte. Venez forer dans mon village. Non, nous ne pouvons pas, car cela n'a pas de sens. Il faut donc parfois s'asseoir et apprendre à dire non à ce qui a du sens pour soi et à ce qui n'en a pas.
Craig Pollard [00:30:39]:
J'ai l'impression que le coût total du financement est souvent lié à des choses que l'on peut quantifier en termes financiers, mais qu'il ne tient pas compte des ressources et du sang, de la sueur et des larmes nécessaires à la collecte de fonds. Correct. Ce n'est pas souvent quantifié, mais c'est aussi un coût en soi. Je pense qu'il est très facile de se concentrer sur le niveau le plus élevé lorsqu'il s'agit de collecter des fonds, en d’autres termes sur le montant des dons. Il est toutefois fondamental, et vous l'avez parfaitement dit vous-même, se concentrer sur l'ensemble des coûts de mise en œuvre. Il s’agit du carburant, du temps du personnel et du coût d'opportunité de se concentrer sur ce problème alors que l'on aurait pu se concentrer sur autre chose.
Dr Lilian Mabonga [00:31:27]:
Oui, c'est ça. Quel serait donc la véritable utilité d’une évaluation et d’une stratégie de travail ? Mais cela signifie, vous voyez, que pour nous, nous avons dépensé pour analyser 18 pays qui nous financent, à qui pouvons-nous dire non ? Nous n’acceptons pas certaines personnes en raison du modèle. Nous disons que nous ne nous lavons pas. Ainsi, si vous venez nous voir et que vous nous demandez de vous donner de l'eau, par exemple, si vous vous trouvez dans notre zone opérationnelle, nous dirons oui parce que le modèle nous permet de dire oui parce que l'organisation finance l'assainissement et l'hygiène, l'église et la mobilisation de la communauté. N’oubliez pas que notre principe directeur renvoie à un travail holistique qui doit nous permettre d’apporter des solutions durables. Mais si vous nous dites : "Venez et nous vous donnerons du travail à 1000 km de chez vous pour de l'eau seulement", nous dirons non. L'argent peut être intéressant, mais nous dirons non parce qu'il ne nous permettra pas de faire un travail holistique. Nous avons modifié notre stratégie et nous nous concentrons désormais sur l'approche holistique.
Craig Pollard [00:32:35]:
Il s'agit donc d’une question de raison d’être et de maintien de l’attention sur elle. En fait, nos valeurs sont un moyen très efficace pour gérer une organisation, en particulier lorsqu'il s'agit de collecter des fonds et de déployer des ressources.
Dr Lilian Mabonga [00:32:50]:
Oui, parce que sinon on se rend compte qu'on peut avoir 100 petites subventions. Mais je préfère analyser, savoir qu'il s'agit du type de donateur qui peut me financer, puis consacrer toute mon énergie à obtenir une proposition de 100 000 dollars plutôt que d'obtenir le coût de fonctionnement de plus de 1 000 d'entre eux. Cela ne veut absolument rien dire sur le plan financier. La concentration sur notre objectif nous a donc vraiment aidés à savoir ce que nous voulions et comment nous voulions le faire.
Fundraising Radicals [00:33:23]:
Si vous appréciez cette conversation et souhaitez entendre d'autres points de vue sur la collecte de fonds et le leadership dans le secteur à but non lucratif, n'hésitez pas à vous abonner en utilisant les liens figurant dans les notes d'émission. Si vous voulez en savoir davantage sur nos activités, veuillez visiter notre site web fundraisingradicals.com. Revenons à notre discussion.
M. Craig Pollard [00:33:46]:
Il existe évidemment des risques à placer une grande partie de ses œufs organisationnels dans le panier du financement institutionnel à l'étranger. Exploitez-vous les possibilités de financement local et régional en plus des marchés traditionnels de financement institutionnel à l'étranger ?
Dr Lilian Mabonga [00:34:05]:
Si cela ne vous pose pas de problème, je dois peut-être vous expliquer comment nous travaillons. Nous avons donc l'équipe chargée des subventions globales au siège, puis je m'occupe du programme de subventions régionales et enfin du programme de subventions nationales. Nous l’avons fait car nous avions l’habitude de l’appeler Recettes générées au niveau local, c’est-à-dire dans le pays. Nous avons ensuite modifié notre stratégie pour l'appeler "recettes générées par les programmes", ce qui signifie que nous voulons nous concentrer davantage sur la collecte de fonds ou le travail relatif aux programmes. Cela ne signifie donc pas que nous disposons d'un grand nombre de petits financements. Par exemple, en travaillant avec les ministères, comme au Rwanda, nous nous sommes associés au gouvernement pour réaliser un projet qui, je pense, a déjà été renouvelé deux fois. Nous travaillons donc beaucoup avec le gouvernement, et le gouvernement est une bonne source, car tous les FDB ont beaucoup de mal à obtenir un financement direct de la part du FDB. Le FDB financera les agences gouvernementales. Il faut ensuite s'adresser au ministère compétent pour obtenir le financement. Il est très difficile pour lui de vous financer directement, sauf dans des circonstances très exceptionnelles. Quoi qu'il en soit, nous continuons à travailler avec cette source de financement à court terme. Comme je l'ai dit, par exemple, l'économie américaine est très malmenée, et nous n'allons donc pas fermer tous nos bureaux nationaux. Nous levons donc des fonds dans les régions et nous nous diversifions également, car je me rends compte que l'Europe est une bonne source de financement et je me concentre également sur ces multinationales qui se trouvent en Europe. J’observe le marché européen et britannique. Il y a des financements que nous explorons parce que, comme le ministre de l'agriculture, au Rwanda, ou le ministère de l'eau au Kenya, en Ouganda, nous avons de petites fondations locales, des fondations anonymes, des ministères Guamba, des particuliers et des individus qui nous financent. Il faut donc diversifier sa base de financement, car si l'on prend l'exemple de Cindy, c'est un médecin qui vient dire qu'il peut financer un ou deux projets dans une école. Oui, pourquoi pas ? Ils sont alors en mesure de travailler avec nous et de panoramiquer. Mais nous avons un principe directeur sur la personne qui nous permet de faire un travail holistique. Nous avons donc défini avec le donateur ce qui est holistique pour nous et, si vous le souhaitez, nous sommes partenaires dans ce sens. Mais vous ne pouvez pas vous contenter d'une seule source de financement. Si quelque chose nous a donné une leçon, c'est bel et bien la COVID. La COVID, vous ne pouvez pas vous s’accrocher à la dépendance du donneur. Ainsi, même en Afrique, nous ne pouvons pas compter sur notre bureau américain pour nous trouver tous les financements. Nous devons trouver des financements en Afrique en tant que région et au niveau national. Nous avons donc des programmes de subventions au niveau national et pour la coordination au niveau régional également.
M. Craig Pollard [00:37:03]:
Voyez-vous cette tendance s'accentuer ? Le type de financement provenant de l'Afrique pour votre travail est-il directement intégré dans les programmes ?
Dr Lilian Mabonga [00:37:11]:
Je dirais que nous essayons, mais ce n'est pas aussi important parce que si vous vérifiez les fourchettes, elles sont si petites que vous n'obtiendriez pas un financement énorme. Même le ministère de l'agriculture, par exemple, au Rwanda, octroie des financements pour de nombreux projets. Ils nous donnent de l'argent. Mais si vous vérifiez, leur bailleur de fonds est le DFID, mais avec des petits financements, de 5 000 à 10 000 dollars, ils essaient, ils se développent. Cela dépend donc du type d'organisation. Pour certaines organisations, un financement de 10 000 dollars serait énorme, pour d'autres, il leur permettrait de réaliser un ou deux projets. Mais ce que je dirais, dans l'ensemble, c'est qu'il est bon de diversifier votre base de financement, cependant soyez prudent car le même niveau d'effort qu'il faut pour faire une proposition de 1 000 dollars est le même niveau d'effort qu'il faudra pour faire une proposition d'un million de dollars. Sachez donc quel type de travail vous faites, qui est susceptible de vous financer, puis la prochaine chose à faire est de savoir où vous pouvez les financer et comment vous aligner ? Il y a une chose que nous disons à nos équipes concernant l'intelligence des donateurs. Parfois. Je me rends compte que dans cette collecte de fonds, c'est très drôle, au moment où vous voyez un appel d’offre sur un site web, dans un journal ou ailleurs, ils savent déjà qui ils vont donner parce qu'ils ont des partenaires stratégiques. Lorsqu'ils organisent des forums, comme c'est le cas pour nous, il y a des forums sur le lavage, il faut s'y rendre, se porter volontaire. Lorsqu'ils convoquent des appels, vous êtes là. Vous participez parce que les gens ont besoin de savoir qui vous êtes. Sinon, comment sauront-ils qui vous êtes et ce que vous êtes capable de faire ? Ainsi, au moment où un appel est prévu, ils doivent vous dire que, dans les six mois à venir, nous organiserons une appel. Par exemple, si vous regardez un organisme multilatéral comme l'UNICEF, si vous consultez la photo de l'ONU, vous verrez qu'il y a trois types de financement possibles. Ils peuvent vous proposer une sélection directe. Vous pouvez faire une sélection spontanée, vous pouvez simplement utiliser le modèle qu'ils ont sur leur site web, ou ils lancent un appel à candidature. Tous nos pays sont enregistrés sur le portail de l'ONU, qui couvre le PAM, le PNUD et, bien sûr, l'UNICEF. Ainsi, si vous souhaitez travailler avec les agences des Nations unies, par exemple, vous devez vous inscrire sur leurs portails, mais vous avez le choix de travailler avec les trois catégories. Et si j'étais à l'UNICEF, pourquoi perdrais-je mon temps à passer des appels si je peux choisir directement un partenaire avec lequel j'ai déjà travaillé ? Ils ont été préqualifiés, ils ont déjà fait le travail.
Craig Pollard [00:39:49]:
Mais c'est l'inverse. C'est l'inverse de ce que vous avez dit tout à l'heure, n'est-ce pas ? Il s'agit pour eux d'un partenariat. Du point de vue du donateur, c'est exactement ce que vous dites, à savoir qu'il est beaucoup plus efficace d'investir dans des partenariats existants que d'en trouver de nouveaux, en particulier pour les donateurs, parce que le risque est très élevé et que la confiance et tous les avantages cumulés au fil des ans sont déjà là. C'est donc une sorte de miroir, car du point de vue des ONG, c'est exactement ce que vous dites.
Dr Lilian Mabonga [00:40:22]:
De mon point de vue, comme je l'ai dit, du point de vue de l'organisation, je préfère conserver mes donateurs. Le même raisonnement s'applique au donateur. Il nous est arrivé que l'UNICEF nous dise : « Lorsque vous aurez terminé cet appel, nous en lancerons un autre le mois suivant, alors assurez-vous de terminer votre travail à temps ». Même s'ils passent des annonces, nous savons qu'il y a de fortes chances qu'ils finissent par procéder à une sélection directe. Donc, si on y réfléchit bien, c'est dans les deux sens. Une fois que vous avez un donateur, nous vous avons dit de travailler sur votre intelligence du donateur. Bien sûr, investissez dans la visibilité. Les gens doivent savoir qui vous êtes. Votre site web doit être à jour, ce que vous faites, l'impact de votre travail doit être quantifiable. Quelqu'un peut dire, si vous parlez de Living Water, ils diront, ce sont les gens qui lavent. Ils se lavent, ils font ce que nous pouvons voir, ils démontrent l'effet. Mais dans la plupart des organisations, on est parfois tenté de dire qu'il faut faire les choses correctement dès la première fois. Si quelqu'un vous donne de l'argent, vous avez un contrat, assurez-vous que votre taux d'occupation est bon, que vos programmes et vos finances sont bien équilibrés. Si vous faites bien les choses la première fois que vous recevez de l'argent du donateur, il sera alors très facile de maintenir cette relation. Et ils voudront vous avoir comme client régulier parce que c'est beaucoup de travail. Pré-qualifier les gens, vérifier leurs compétences techniques, évaluer leur capacité organisationnelle, s'assurer qu'ils sont bons, et qu'ils peuvent faire ce qu’on attend d’eux. C'est un risque très élevé. Même si j'étais un donateur, j'investirais dans quelqu'un. Je suis déjà passé par tout ce processus.
Craig Pollard [00:41:53]:
Bien sûr, c'est une sorte de nature humaine, n'est-ce pas ? C'est la nature humaine, c’est vrai. Ce que vous dites sur l'importance de la visibilité est également intéressant, car je pense que dans le domaine de la collecte de fonds et de la mobilisation des ressources, il est essentiel de donner la priorité à la communication, en particulier lorsqu'il s'agit de financement institutionnel. En effet, pour de nombreuses organisations, le processus consiste en quelque sorte à recevoir des candidatures spontanées et à les envoyer par la poste. Mais c'est un tel gaspillage de ressources, car si vous comprenez comment tout fonctionne en arrière-plan, les décisions sont prises par ces groupes de discussion, ces réunions, ces conseils d'administration. Certaines de ces organisations disposent en fait de conseillers connectés à ces organismes de prise de décision. n’est-ce pas ? Je pense qu'il s'agit d'un avantage concurrentiel, de la manière dont on peut aller au-delà de la proposition pour vraiment penser à se hisser plus haut dans la pile de candidatures qui se trouve sur le bureau de quelqu'un. Il y a les renseignements sur les donateurs, comme vous l'avez suggéré, puis il y a les partenariats et la livraison, mais il s'agit aussi d'être connecté à tout cela et d'avoir de la visibilité. Y a-t-il d'autres choses que les organisations peuvent faire, au-delà de la proposition, pour se faire remarquer et augmenter leurs chances de succès en termes de propositions ?
Dr Lilian Mabonga [00:43:12]:
Oui, comme ces deux personnes l'ont mentionné, vous devez bien sûr travailler sur votre visibilité, vous devez travailler sur votre intelligence des donateurs, vous devez faire plus de bénévolat. Vous devez participer aux forums du secteur dans lequel vous travaillez. Lorsque les gens prennent des décisions, lorsqu'ils élaborent une stratégie de lavage pour votre pays. Par exemple, dans mon secteur, si vous participez à une stratégie agricole, vous devez être présent pour apporter vos propres contributions afin que les gens, de cette manière, apportent également leurs compétences techniques au domaine sur lequel vous vous concentrez. Et puis, comme je l'ai dit, vous devez aussi le faire juste avant. En effet, si vous faites preuve d'esprit critique, il y a de fortes chances que les propositions que vous lancez au hasard soient rarement financées. Il suffit que vous ayez vu quelque chose pour qu'elles soient financées. Vous ne dites pas que personne ne vous financera, mais il s'agit plutôt d'un investissement. Je dirais que la collecte de fonds est davantage une question de relations. Construisez vos relations, construisez votre réseau. En outre, lorsque vous passez des contrats, vous devez être très prudent, car vous devez également lire les petits caractères. En effet, certains donateurs nous ont dit, par exemple, que si nous obtenions un puits sec, ils ne nous financeraient pas. Si vous n'avez pas lu les petits caractères, vous risquez de gaspiller de l'argent. Ensuite, il faut faire des études hydrogéologiques pour répéter la même chose à ses propres frais. Oui, mais il faut vraiment investir dans la visibilité. Avez-vous une stratégie de communication ? Votre page LinkedIn est-elle active ? Les gens voient-ils que, sur LinkedIn, vous êtes en mesure d'indiquer quand vous effectuez le travail que vous faites ? Des exemples de réussite. Normalement, une bonne pratique consiste à documenter, à la fin de chaque année, les leçons apprises, les réussites, les histoires et les vidéos. Et si c'est encore mieux de la part de la communauté, laissez les membres de la communauté parler du changement qu'ils ont ressenti grâce à votre travail. Taguez-le, mettez-le sur LinkedIn, taguez quelqu'un, tweetez, tweetez à ce sujet. Je me souviens que, dans le cadre de mon travail précédent, nous avons obtenu un financement de l'UE et, à chaque fois que nous organisions un événement, ils m'envoyaient un message : « Il y a dix minutes, vous n'avez pas tweeté ». Il faut tweeter et taguer, tweeter et taguer. Car même dans ce cas, ils reçoivent des fonds de quelqu'un d'autre. Ils ont donc besoin de ces histoires qu'ils ont financées, que vous avez vues avec leur donateur pour qu'il continue à vous financer. C'est donc un cycle complet. La communication est au cœur du travail de collecte de fonds. Correct.
Craig Pollard [00:45:45]:
C'est exact. Ce que vous dites est également très important. Il s'agit de ne pas oublier les humains dans le processus et de se rappeler qu'ils ont des objectifs, qu'ils ont des gens au-dessus d'eux qu'ils doivent satisfaire. Donc, si vous leur fournissez ce dont ils ont besoin, si vous comprenez ce dont ils ont besoin en termes d'histoires, de réussites, mais aussi de réalité, je pense qu'il s'agit de trouver ce très bon équilibre entre la réussite de la diffusion et la réalité des défis à relever. En leur transmettant ces connaissances et ces récits et en leur facilitant la tâche, vous augmentez les chances de renouvellement de la subvention ou de réussite d'un autre appel d'offres.
Dr Lilian Mabonga [00:46:23]:
Je me suis souvenu d'une chose que j'ai apprise sur les donateurs. Il y a ce qu'on appelle la récompense et le retour. Disons, par exemple, que si l'USID me finance, elle ne viendra pas me dire « Salut, Living Water ». L'USID n'ira pas sur l'autoroute et ne mettra pas une grande banderole pour dire que l'USID finance l'agriculture, l'infrastructure et le lavage. Mais ils attendent de vous, qui avez été financé par eux, que vous disiez, financé par l'USID, que vous mettiez leur logo. Lorsque vous organisez des événements, bien sûr, si vous avez une tasse, quelle que soit la marque, la marque, c'est leur façon de récompenser et de rendre ce qu'ils attendent de vous. Donc, cette petite chose, si vous l'obtenez, travaillez à l'obtenir, une fois que vous l'avez obtenue, travaillez à l'entretenir et travaillez sur la récompense et le retour. Ce que j'ai appris de la communication avec les donateurs, c'est qu'il faut rester en contact avec eux, leur dire merci, et puis si les gens disent, nous avons terminé ce contrat, mais aussi maintenir cette relation, parce qu'on ne sait jamais, parfois ils peuvent avoir un autre appel. Ils peuvent vous appeler et vous dire qu'il faut maintenir la communication. La communication et le maintien de la relation sont vraiment essentiels pour vous permettre d'aller de l'avant.
Craig Pollard [00:47:34]:
Vous avez également parlé d'image de marque. Je me souviens de quelqu'un, je ne me souviens plus de quelqu'un de très connu, qui a dit que l'image de marque, c'est ce que les autres disent de votre organisation quand vous n'êtes pas dans la salle. n’est-ce pas ? Et c'est le même genre de situation que les organisations à but non lucratif, les ONGI, qui parlent de l'USAID ou de l'UNICEF, et cetera, ce qui soutient leur marque. Correct. Mais de la même manière, nous pouvons travailler avec les communautés et, lorsqu'il s'agit de donateurs et de renforcer notre image de marque et la réputation de nos organisations, c'est lorsque les donateurs l'entendent de la bouche des communautés. C'est pourquoi ce groupe, sa voix et le fait de lui permettre de communiquer sur l'impact sont si importants du point de vue de l'image de marque de l'organisation.
Dr Lilian Mabonga [00:48:22]:
Donc, si vous parlez de ce genre de chose, je viens de m'en souvenir. Living Water organise depuis longtemps un gala annuel. Une fois par an, nous organisons un gala pour collecter des fonds afin de soutenir le travail que nous faisons. Mais ce ne sont pas les Américains qui disent aux donateurs de soutenir notre travail en Afrique, en Inde ou en Amérique latine. Non, nous invitons les membres de la communauté à se rendre à Houston et à parler de leur travail. Je me souviens qu'en 2014, Living Water a fait ce qui s'appelait : Je vais marcher avec Lucy. Lucy était en sixième année. Je crois qu'elle était en sixième année à l'époque. On l'a emmenée à Houston pour qu'elle raconte sa propre histoire. Il n'y a rien de mieux que quelqu'un d'autre qui passe par là pour compatir, mais si c'est la personne qui raconte l'histoire, cela fait toute la différence. Lucy y est allée, elle a raconté comment elle devait se lever à cinq heures du matin, marcher, aller chercher de l'eau n'importe où. Imaginez le risque. Avec ces hommes, elle pourrait être violée, il y a de l'insécurité, des vols. C'est une enfant de 6e classe, peut-être de 12 13 ans, qui est obligée de porter de l'eau sur sa tête, puis de rentrer chez elle à temps pour aller à l'école. Pensez-vous que cette enfant apprendra quoi que ce soit lorsqu'elle arrive à l'école? Ils sont fatigués, ils sont épuisés. Parfois, quelqu'un dira : "Hé, j'ai une moto, je vais aller la chercher pour toi ". Mais ils sont obligés de coucher avec vous, avec les petits enfants. Et c'est souvent le cas pour le risque. Si Lucy vient et dit aux donateurs ce que Living Water a fait pour moi, je peux aller à l'école à l'heure. Il y a de l'eau directement dans mon école. Il y a de l'eau près de chez moi. Je n'ai donc pas besoin de tous ces risques que nous avons réduits. Ensuite, les parents peuvent même investir dans d'autres activités économiques. Par exemple, la mère n'a pas besoin d'aller là-bas. Elle peut faire de l'agriculture, elle peut faire autre chose pour produire des revenus pour sa famille. Il n'est donc pas nécessaire de la convaincre d'expliquer cela au donateur. N'importe qui peut voir que ces personnes changent la vie des communautés parce qu'elles viennent de la source, d'une source directe. C'est aussi une très bonne stratégie pour raconter une histoire. Ne le racontez pas pour eux. Laissez-les venir et le dire eux-mêmes.
Craig Pollard [00:50:36]:
Et quelle est la meilleure façon de décrire l'impact de l'accès à l'eau sur le genre que Lucy? Quelqu'un comme Lucy, c'est vrai. Comment? Parce que la narration, et je sais qu'il y a un, vous savez, il y a un grand mouvement autour de la localisation et de l'autonomisation des communautés et il est profondément important de savoir à qui appartiennent les histoires et comment les histoires sont racontées. J'aimerais connaître votre point de vue à ce sujet. Comment raconter l'histoire d'une communauté de manière éthique et authentique?
Dr Lilian Mabonga [00:51:08]:
D'accord, bien sûr, il y a différentes catégories lorsque vous faites des histoires, il y a celles où les membres de la communauté ont une chance de raconter leurs histoires. Vous documentez, vous mettez en valeur, n'est-ce pas? Mais il y a un moment où il faut raconter l'histoire pour eux, n'est-ce pas? Ils ne pourront peut-être pas venir à une réunion. Vous devez encore résumer et dire: quel était le problème? Seulement trois choses. Quel a été l'impact, quel problème avez-vous résolu, quelle solution avez-vous proposée? Et quel a été l'impact ? C'est comme ça que nous avons appris à faire nos présentations. C'était un problème dans la communauté. La communauté manquait d'eau propre et salubre. La solution consistait à creuser des trous de forage ou à installer des systèmes de canalisation. Nous enseignons également aux communautés l'assainissement et l'hygiène, car cela va de pair. Même si vous leur donnez de l'eau, ils doivent encore partir, ils n'ont pas de toilettes. Cela signifie que tout ce désordre retourne dans la même eau que celle que vous avez forée pour eux. Il faut donc que ce soit l'eau, l'assainissement et l'hygiène. L'impact est une réduction considérable des maladies. Nous économisons de l'argent et du temps. Tout l'argent qu'ils auraient utilisé, par exemple, pour aller à l'hôpital, tout le temps qu'ils perdent à aller chercher de l'eau. Maintenant, ils peuvent se concentrer sur les activités économiques. Ils peuvent également se concentrer sur le fait qu'ils n'ont pas à s'inquiéter du vol ou de l'insécurité. Ces trois éléments, lorsque vous racontez des histoires à notre niveau, nous les résumons. Tel était le problème, telle est la solution que nous avons proposée et tel est l'impact que nous avons reçu.
Craig Pollard [00:52:42]:
C'est formidable de vous entendre dire tout cela. J'ai l'impression que tout ce que vous dites est tellement utile. Et je sais que les personnes qui nous écoutent trouveront cela très utile. Quel est le moment dont vous êtes le plus fier en matière de collecte de fonds? Y a-t-il un partenariat qui se distingue des autres ou dont vous êtes le plus fier?
Dr Lilian Mabonga [00:53:03]:
Oh mon Dieu, il y en a tellement, parce que d'accord, laissez-moi vous dire ce que je représente, et vous pourrez alors vous en faire une idée. J'ai donc certains principes que je défends. Même si vous dites, hé, venez travailler pour moi, je vérifierais d'abord si je suis capable de travailler avec vous. S'il y a changement, il y aura un impact et, troisièmement, s'il y a durabilité. Je suis à un moment de ma vie où l'argent n'est pas une grande source de motivation, je sais, mais pour moi ce n'est pas vraiment le cas, mais je préfère être payé pour faire un travail qui comporte ces trois éléments. Et comme je l'ai dit, par exemple, l'histoire de Lucy. Chaque fois que des communautés viennent nous voir et nous disent qu'elles ont travaillé avec Living Water et que leur santé s'est radicalement améliorée, nous sommes en mesure de nous concentrer sur notre école. Nos filles ne sont plus violées, nos hommes peuvent concentrer leur argent, l'argent est transféré vers d'autres secteurs économiques. Quand les communautés parlent de l'impact du travail que nous faisons, cela me motive vraiment, en tant que collectrice de fonds, pour continuer à collecter plus d'argent. Parce que vous pensez au changement, que le travail que vous faites, l'impact qu'il crée et que vous trouvez des solutions viables. Ainsi, pour moi et pour un autre, outre le fait que les communautés parlent du changement et de l'impact, je pense aussi à des donateurs comme l'UNICEF, que nous nous efforçons de retenir. Laissez-moi vous raconter une histoire. Le Burkina Faso est donc l'un des pays d'Afrique et, comme vous le savez, ce pays est francophone et la plupart des donateurs ne sont pas vraiment intéressés par des investissements dans des pays francophones. n’est-ce pas ? C'est donc un défi.
Craig Pollard [00:54:42]:
C'est parce que la plupart des donateurs sont anglais.
Dr Lilian Mabonga [00:54:44]:
Parler, culture, langue, c'est parce qu'ils sont.
Craig Pollard [00:54:46]:
Venant des États-Unis ?
Dr Lilian Mabonga [00:54:47]:
Oui. d’accord. Vous savez peut-être que le Burkina Faso a connu deux coups d'État en neuf mois. Alors les gens se demandaient : "Sommes-nous en sécurité ? Les gens seront-ils en sécurité ? Est-il prudent d'installer un bureau là-bas ? Mais en novembre, en 2022, notre vice-président régional, moi-même et quatre autres personnes de la région, nous avons dit, de toute façon, allons-y. Il n'est plus beaucoup lu. Ils avaient un président de transition, je pense que quelqu'un du gouvernement, j'ai oublié son nom, a pris le relais et cette personne, je pense qu'ils se sont mis d'accord pour neuf mois ou quelque chose comme ça. Bien sûr, la réservation d'une personne est un sujet brûlant. Il fait 45 degrés, il fait très chaud, le climat est dur et sec, donc même la motivation pour y aller est très faible. Mais les gens là-bas, leur niveau d'enthousiasme et l'ironie est que c'est l'un des seuls pays où le travail que nous faisons, l'islam et le christianisme, se sont intégrés. Sérieusement, ils s'en fichent, car ce qu'ils veulent, c'est de l'eau. Ils se fichent que vous soyez chrétien, ils s'en fichent. Ils sont musulmans. Ils travaillent ensemble. L'une des histoires était celle d'un imam qui disait : « Merci, nous savons que vous êtes chrétiens, mais merci parce que vous avez apporté un changement dans notre communauté ». Il a permis la construction d'un puits dans son enceinte. Et les imams, si vous savez à quel point ils sont radicaux et stricts. C'était une grande affaire. Et cela a changé toute la zone. Tous les chrétiens se sont donc intégrés. Tout le monde s'en fiche. Mais pour nous, en tant qu'organisation, nous ne nous intéressons pas à votre religion, car ce que nous voulons, c'est vous fournir de l'eau propre et salubre. Alors, bien sûr, nous prêcherons l'Évangile. Cela ne signifie pas que vous devez vous convertir, mais cela fait partie de notre mandat: vous faire connaître Jésus-Christ. Mais ce Bukina Faso est ce que je disais, par exemple, en Sierra Leone, nous travaillons en Afrique de l'Ouest, comme au Bukina Faso. Nous avons donc dit au représentant de l'UNICEF que nous travaillions avec l'organisation en Sierra Leone. Et il était comme, vraiment? Il s'est donc déjà dit que si l'UNICEF pouvait vous faire confiance, cela signifiait que nous pouvions vous faire confiance, et c'est sur cette base que nous avons commencé nos conversations. Il y a tellement de donateurs.
Craig Pollard [00:57:11]:
Oui, mais c'est un autre exemple des avantages de ces partenariats à long terme, n'est-ce pas ?
Dr Lilian Mabonga [00:57:17]:
Oui, c'est ça.
Craig Pollard [00:57:17]:
Les relations, c'est juste qu'elles construisent la confiance bien au-delà de ce partenariat. Il s'agit d'une véritable marque de qualité et de confiance, qui réduit les risques pour les autres organisations. Correct. Lorsqu'il s'agit de vous financer ou de travailler avec vous en tant que partenaire.
Dr Lilian Mabonga [00:57:31]:
Je suis très heureux lorsque nous renouvelons un contrat. C'est un moment marquant pour moi, comme, oh mon dieu, et si nous obtenons une subvention pluriannuelle, alors, comme je l'ai dit précédemment, investir dans le maintien des relations, parce que si j'ai une subvention pluriannuelle, cela signifie que vous avez garanti tous les engagements que vous avez pris envers les communautés. Vous êtes en mesure de respecter tous les engagements que vous avez pris envers les communautés. Je peux donc dire que c'est l'un des autres moments qui me permet de me dire que nous faisons quelque chose de bien. Nous faisons quelque chose de bien, et Adona veut retravailler avec nous, mais.
Craig Pollard [00:58:09]:
Il faut également un certain temps pour arriver à ce point. Le mode de financement est tel que les ONGI font des promesses aux communautés, et le mode de financement à court terme et les politiques changeantes qui en résultent rendent les choses très difficiles. Parce que l'on parle de confiance à l'égard des donateurs, mais la confiance à l'égard des communautés est si facilement rompue. C'est tellement fondamental pour que vous puissiez faire ce travail. Et je suppose que cela revient à vos principes de financement holistique durable.
Dr Lilian Mabonga [00:58:42]:
Oui, c'est ça. Pour nous, vous voyez, lorsque vous signez le contrat avec le donateur, vous vous engagez à certaines choses. Il faut donc être très clair. Cela signifie que vous vous engagez à fournir une certaine production à un certain moment avec une certaine quantité d'argent. Mais parfois, vous savez, lorsque vous faites des propositions, il s'agit littéralement de proposer quelque chose. Mais au moment de la mise en œuvre, on se rend compte qu'on a sous-budgétisé telle ligne, qu'on l'a sur-budgétisée telle autre. Voilà ce que j'ai appris. Les donateurs n'aiment pas les besoins justifiables. Mais il faut vraiment demander l'autorisation de déplacer des fonds à l'intérieur des lignes, car il s'agit de toute façon de leur argent. Bien sûr, ils vous ont fait signer pour cela, mais c'est leur argent. Il est donc nécessaire de rédiger un rapport de réunion et de dire ce que nous proposons, ce que nous avons signé. Mais nous sommes littéralement incapables de faire ce travail. Cet argent, nous devons le déplacer sur cette ligne parce que, un, deux, trois, il faut obtenir une approbation. C'est le seul moyen de créer un climat de confiance. Pas seulement en disant, mais c'est un besoin justifiable. Laissez-moi le déplacer. Ils ne comprennent pas. Ils ne comprennent pas. Il faut donc vraiment travailler sur la communication avec le donateur au cas où il y aurait des changements dans le cadre de ce qui a été signé, et aussi vérifier comment vous mettez en œuvre vos programmes en regard des finances. Les donateurs vérifient le taux d'imposition pour se demander si ces personnes sont efficaces. Sont-ils efficaces ? Car vous ne voulez pas non plus travailler avec quelqu'un qui a un taux d'imposition très bas. Cela signifie qu'ils demandent plus que ce dont ils ont réellement besoin. Alors pourquoi voudrais-je vous financer la prochaine fois? Il faut donc, comme je l'ai dit, faire les choses correctement dès la première fois. Lorsque vous recevrez l'argent, assurez-vous de faire ce pour quoi vous avez signé. Ne prenez pas l'argent pour commencer à payer des salaires à des personnes dans le cadre d'un autre projet pour un autre donateur. Soyez simplement très éthique dans la manière dont vous menez vos opérations et demandez l'approbation du donateur.
Craig Pollard [01:00:39]:
Si vous pouviez changer, opérer un changement magique dans le monde de la collecte de fonds ou du financement, quel serait-il ?
Dr Lilian Mabonga [01:00:47]:
Ce monde est fou. C'est stressant. C'est un stress considérable. Qu'est-ce que je changerais ? Je dirais tout d'abord qu'il faut tenir sa parole. Si vous êtes un collecteur de fonds, vous devez vraiment tenir votre parole. Car je pense que les gens font parfois des promesses aux donateurs, mais qu'ils n'ont pas les compétences, la capacité, l'aptitude ou l'expérience nécessaires pour faire le travail. Et bien sûr, nous savons qu'il arrive que les gens fassent appel à la sous-traitance. Il y a de nombreuses façons de contourner le problème. Mais ne promettez pas ce que vous ne pouvez tenir. Ce n'est qu'une façon de se retrouver sur la liste noire. Et les donateurs se connaissent entre eux. Ainsi, une fois qu'un donateur connaît votre réputation, protégez-la. Le risque. Je dirais peut-être qu'il faut garder tout ce que l'on a, car il se peut que ce soit dans un seul pays. Vous pouvez dire, oh d'accord, après cela. Ce donateur se trouve au Mexique. Ils veulent savoir ce que nous faisons au Liberia. Mais la réputation n'est pas remise en cause. Ces donateurs se parlent entre eux. Ils ont leurs propres forums, leurs propres groupes. C'est comme pour le visa. Par exemple, si je me rends aujourd'hui aux États-Unis. Si je fais quelque chose de bizarre, si je me rends ensuite dans une ambassade canadienne, il y a de fortes chances qu'elle ne me délivre pas de visa. Si je vais essayer d'aller chercher un visa Schengen et. Vous êtes comme ? Leurs systèmes sont-ils intégrés ? Peut-être pas, mais ils ont la même logique. Il est donc essentiel de soigner sa réputation.
Craig Pollard [01:02:20]:
Qu'en est-il des responsabilités des donateurs ? En effet, les ONGI sont tenues de respecter leur parole, de tenir leurs engagements, etc. Mais qu'en est-il des donateurs ? Des améliorations ne sont-elles pas nécessaires pour que les donateurs tiennent leur parole et fassent davantage confiance aux organisations, qu'ils accordent davantage de financements non affectés et que les exigences en matière de rapports soient moins strictes ? Est-ce que c'est quelque chose que vous aimeriez voir ?
Dr Lilian Mabonga [01:02:49]:
Oui, il y a beaucoup de choses qu'ils peuvent faire. Je ne sais pas pourquoi ils donnent des modèles aussi complexes. Ils le font, mais je suppose que cela fait partie de la sauvegarde. Lorsqu'il y a trop de personnes qui postulent à un appel d'offres, par exemple, ils disent 400 mots, vous êtes quatre et oh, vous êtes éliminé. Cela va donc dans les deux sens. Mais ils peuvent faciliter l'accès au financement et même les donateurs peuvent aussi, lorsqu'ils débloquent des fonds, si vous avez un calendrier, par exemple tous les trimestres, les laisser envoyer l'argent à la date et à l'heure convenues, car cela affecte aussi toutes ces choses. Ils se plaignent du taux de cotisation. S'ils envoient l'argent en retard, cela signifie que je ne suis pas en mesure d'effectuer le travail jusqu'à ce que cet argent arrive. Et si nous vous envoyons des rapports, merci de nous faire part de vos commentaires.
Craig Pollard [01:03:33]:
Mais les flux de trésorerie, les contrats du personnel et tout le reste, l'effet d'entraînement d'un retard de paiement dans le cadre d'un contrat avec un donateur peut être dévastateur pour un programme en termes d'élan également.
Dr Lilian Mabonga [01:03:44]:
Donc, s'ils donnent l'argent, nous livrons le travail. Mais il y a deux possibilités si je suis en retard dans la livraison de mon produit, car vous n'envoyez jamais votre argent à temps. Et si vous envoyiez votre argent à temps ? Et si je vous envoie des rapports, je vous invite à les examiner et à les commenter. N'attendez pas la fin de l'année pour dire que vous n'avez pas aimé quelque chose au premier trimestre. Vous auriez dû procéder à un retour d'information progressif, aux organisations chargées de la mise en œuvre. De cette manière, ils peuvent s'améliorer progressivement et ne pas attendre que tout soit détruit pour les détruire encore plus.
Craig Pollard [01:04:18]:
Et la communication, c'est aussi l'affaire des donateurs, pour maintenir cette communication et ne pas attendre la fin du projet pour faire ce retour d'information, mais pour l'avoir en direct. Parce que je pense que, du point de vue de l'ONGI, il est facile d'avoir un petit problème et de se dire qu'on va s'en occuper et que le donateur n'a pas besoin de le savoir, mais ensuite ce problème prend de l'ampleur et, lorsqu'il s'agit d'en informer le donateur, c'est un problème énorme. En revanche, du point de vue de l'ONGI, il s'agit de communiquer rapidement si vous avez le moindre problème, car c'est une sorte de police d'assurance, je suppose, en termes de partenariat. Mais d'un autre côté, il s'agit d'assurer une communication efficace et de respecter les mêmes normes que celles que les donateurs attendent des ONG I.
Dr Lilian Mabonga [01:05:10]:
Oui, je suis d'accord à 100 % avec la communication que vous avez faite, car quoi qu'il arrive, il suffit de faire savoir au donneur que mieux vaut maintenant que plus tard. Et la base de tout cela est tout simplement la confiance, car ce que vous investissez avec un donateur, c'est une relation. Et si quelque chose ne va pas ou que vous n'êtes pas en mesure de livrer, ou que vous dites que vous utilisez telle qualité d'équipement, mais que vous avez ceci à la place, vous connaissez le monde de la communication, c'est la confiance. Je vous confie mon argent pour que vous soyez en mesure de livrer ce que nous avons convenu. En cas de changement, vous devez donc communiquer constamment et fréquemment. C'est pourquoi nous disons dans le rapport que vous devez être d'accord avec le donateur. Ils vont faire un rapport mensuel, trimestriel, semestriel, etc. Reporting. Il doit être détaillé et faire l'objet d'un suivi. C'est pourquoi il est très utile d'investir dans les systèmes de gestion, car cela permet de savoir si l'on est sur la bonne voie, si l'on est en avance. Le suivi vous aide donc à maintenir vos donateurs, car vous savez qu'il reste trois mois avant la fin de l'année fiscale. Nous n'avons pas terminé. Ensuite, vous pourrez peut-être déployer des éléments, d'autres éléments qui viendront vous aider à faire le travail. Si vous êtes en sous-effectif. Mais si vous n'en tenez pas compte, comment pourrez-vous rendre des comptes ?
Craig Pollard [01:06:27]:
Vous avez dit que la collecte de fonds était stressante. Comment gérez-vous le stress ? Comment rester en bonne santé face à ce type de pression et de partenariat ?
Dr Lilian Mabonga [01:06:39]:
En tant que personne ou en tant qu'organisation ?
Craig Pollard [01:06:42]:
En tant que personne. En tant que personne.
Dr Lilian Mabonga [01:06:45]:
Je fais du sport. Au fait, je vais à la salle de sport cette semaine. Je n'y suis pas allée parce que nous suivons une formation sur le changement climatique. J'ai donc manqué toute la semaine. Je sais donc que la semaine prochaine, lorsque j'irai, mon corps sera en état de choc. J'ai pris l'habitude de faire de l'exercice, et c'est bon pour la santé et la forme physique. Et mon ami me convainc de m'inscrire à un cours de méditation.
Craig Pollard [01:07:08]:
d’accord.
Dr Lilian Mabonga [01:07:10]:
J'y pense. Mais je passe aussi beaucoup de temps avec mes enfants, qui sont jeunes et donc très demandeurs Cela me libère complètement du stress du travail parce que je me concentre à 100 % sur eux et sur leurs besoins.
Craig Pollard [01:07:26]:
Cela vous permet de garder les pieds sur terre, n'est-ce pas ? Quel âge ont vos enfants ? Quel âge ont vos enfants ?
Dr Lilian Mabonga [01:07:31]:
Lillian est aussi le point tournant.
Craig Pollard [01:07:33]:
d’accord. Wow. d’accord. Oui, ce sont des âges demandeurs.
Dr Lilian Mabonga [01:07:37]:
Tellement jeunes. Oui, cela aide beaucoup.
Craig Pollard [01:07:41]:
J'aimerais pouvoir dire que mes enfants de sept et huit ans sont moins exigeants que lorsqu'ils avaient trois et quatre ans, mais je n'en suis pas si sûr.
Dr Lilian Mabonga [01:07:48]:
Je pense que c'est certainement mieux parce qu'il s'agit de nourrissons et d'enfants en bas âge. On a l'impression d'avoir deux enfants en bas âge à la maison. C'est exigeant et ils peuvent être tellement, comme, quand je suis à la maison, je ne pense absolument pas à la collecte de fonds, à l’objectif et à tout le reste, et je passe juste du temps en famille. Cela m'aide vraiment, cela me permet de garder les pieds sur terre.
Craig Pollard [01:08:10]:
C'est un plaisir de vous voir et d'échanger avec vous. J'apprécie vraiment le temps que vous m'avez accordé et le partage de votre sagesse et de votre expérience. Je suis sûr que les personnes qui nous écoutent auront beaucoup appris de cette conversation. Merci beaucoup, Lillian, et bonne chance pour votre doctorat.
Dr Lilian Mabonga [01:08:28]:
Oh, merci, Craig. Lorsque j'attendrai vraiment l'analyse des données et le rapport, je vous enverrai un courriel. Je pense que ce sera très intéressant, même pour vous.
Craig Pollard [01:08:39]:
Oui, j'en suis certain. Et bonne chance pour votre collecte de fonds. Non pas que vous en ayez besoin, car vous êtes une sorte de superstar lorsqu'il s'agit de relations et de partenariats importants. C'est donc fantastique.
Dr Lilian Mabonga [01:08:52]:
Oh, non, nous essayons. Je pense que nous essayons tous. Je ne peux pas dire que je suis la meilleure, mais en passant du temps à collecter des fonds au fil des ans, vous apprenez une chose ou deux lorsque vous vous retrouvez une fois dans une situation de blocage. Je suis sûre que vous ne voulez pas refaire la même chose. Nous sommes en pleine croissance et je pense qu'à l'heure actuelle, nous sommes très concentrés sur notre stratégie. Nous savons qui nous voulons associer et nous pouvons dire non, ce qui est très important pour moi. Je n'ai jamais pensé que vous pourriez dire non à un donateur. Je pense donc que nous nous développons même dans ce film de collecte de fonds. Oui, c'est ça. Et merci de m'avoir accueillie.
Craig Pollard [01:09:25]:
C'est un vrai plaisir. Prenez soin de vous.
Fundraising Radicals [01:09:28]:
Les propositions aléatoires sont rarement financées et, en tant que collecteur de fonds, vous devez tenir votre parole. Ce ne sont là que deux des nombreuses déclarations utiles et directes de Lillian qui peuvent guider notre collecte de fonds. J'aime la façon dont elle relève les défis et parle ouvertement des erreurs qu'elle a commises dans le passé et des leçons qu'elle a tirées de ces eaux vives. Les principes directeurs ont clairement contribué à créer un cadre mondial solide qui favorise la collecte de fonds. Ils s'engagent à ne travailler qu'avec des donateurs qui sont en phase avec leur mission et qui financent un travail holistique. Travail holistique qui inclut l'église et l'engagement de la communauté dans le travail du programme. Ils s'engagent également à comprendre et à recouvrer le coût total de la mise en œuvre de leurs programmes, un défi qui doit aller au-delà de la trésorerie et prendre en compte l'ensemble des coûts des programmes. Et puis il y a la clarté avec laquelle Lillian se concentre sur les possibilités de financement et les analyse. Par exemple, au lieu de chercher à se diversifier vers de nouveaux types de donateurs, elle s'inspire de ce qu'elle sait déjà fonctionner en travaillant mieux et plus intelligemment avec les types de donateurs avec lesquels elle travaille déjà, ceux dont elle sait qu'ils correspondent bien au mode de fonctionnement de l'eau potable en Afrique et ceux qui ont déjà mis en œuvre des programmes de grande qualité en partenariat et où ils sont bien placés pour s'assurer des revenus supplémentaires. Cependant, elle explique également comment elle priorise de manière réfléchie les nouvelles opportunités au fur et à mesure qu'elles se présentent et comment ils essaient et explorent les opportunités de financement en Afrique, qui sont actuellement peu nombreuses mais en croissance, et qui sont donc sur le radar de sa collecte d'informations sur les donateurs. Je suis tout à fait d'accord avec le mantra de Lillian selon lequel il faut faire les choses correctement du premier coup et avec le rôle des relations personnelles qui sous-tendent la collecte de subventions institutionnelles, tout autant que la collecte de dons auprès d'entreprises locales et de particuliers fortunés. Le défi consiste toujours à résister à la tentation de rechercher de nouveaux partenariats alors qu'il est beaucoup plus facile et efficace de conserver un donateur que d'en trouver un nouveau. Si la fidélisation des donneurs est la poule, l'œuf est l'engagement des donateurs. Il est difficile de dire ce qui vient en premier. Ils grandissent ensemble. La fidélisation découle de l'engagement, et l'engagement renforce la fidélisation. Ils se renforcent mutuellement. Mais ce cycle fonctionne également bien du point de vue des donateurs. Travailler avec des partenaires de confiance, cohérents et fiables, est une stratégie pratique et concrète qui réduit les risques pour les donateurs. Il s'agit de faire en sorte que les donateurs puissent vous financer aussi facilement que possible et qu'ils puissent continuer à vous financer, et de veiller à ce que vous ayez des choses qui vous permettent de garder les pieds sur terre et du temps pour vous détacher de la collecte de fonds. J'espère que vous avez apprécié la rencontre avec Lillian aujourd'hui et que son objectif et ses tactiques pratiques vous aideront à informer et à inspirer votre propre pratique en matière de collecte de fonds. J'espère que vous avez apprécié cet épisode du podcast Fundraising Radicals et que cette conversation vous a interpellé, informé et peut-être même inspiré, vous et vos pratiques de leadership en matière de collecte de fonds. N'hésitez pas à consulter les notes de l'émission, à vous abonner au podcast sur la plateforme de votre choix et à visiter fundraisingradicals.com pour découvrir toutes les façons dont nous travaillons pour renforcer, équiper et impliquer les collecteurs de fonds dans le monde entier.
#4 Martha Awojobi - De la suprématie blanche dans la philanthropie aux économies solidaires
La conversation d'aujourd'hui et les idées de collecte de fonds, l'inspiration, l'optimisme et la joie proviennent de Martha Awojobi. Martha est consultante pour les organisations à but non lucratif et elle se spécialise dans les événements, le recrutement et la génération de revenus, en adoptant une perspective antiraciste. Elle organise BAME Online, qui est une conférence et une série d'événements en ligne qui mettent l'accent sur les collecteurs de fonds de couleur, mettent en valeur de nouveaux talents et créent un espace pour les conversations difficiles que nous devons avoir si nous voulons démanteler le racisme structurel dans la collecte de fonds et dans le secteur caritatif dans son ensemble.
Sa mission est de soutenir les organisations dirigées par des personnes noires et brunes qui sont gravement sous-financées et sous-équipées pour accomplir un travail remarquable dans leurs communautés et pour garantir que les collecteurs de fonds de couleur puissent s'épanouir au sein de leurs organisations. Je suis vraiment ravi de parler avec Martha aujourd'hui et d'avoir une conversation qui compte vraiment. Oui, nous allons parler de la suprématie blanche, du privilège et du racisme dans la collecte de fonds, des systèmes et des structures d'oppression auxquels nous sommes tous enrôlés mais contre lesquels nous luttons. Mais nous allons aussi parler de ce qui se trouve de l'autre côté de ces conversations difficiles. Cela importe non seulement pour la collecte de fonds et le secteur caritatif au Royaume-Uni, mais à l'échelle mondiale.
Au fond, il s'agit d'équité, de décolonisation et de démantèlement de siècles d'oppression mondiale et de la manière dont nous, en tant que collecteurs de fonds, pouvons trouver notre place, notre but et même de la joie en nous mettant au défi, ainsi que les autres et nos organisations, de collaborer et de changer.
Il y a tellement d'idées brillantes et de défis dans cette conversation, mais j'apprécie la façon dont Martha les présente comme notre défi collectif commun et son optimisme et sa joie pour ce qui se trouve de l'autre côté de ces conversations transformatrices et nécessairement difficiles, celles que nous devons avoir avec nous-mêmes et les uns avec les autres, ainsi qu'au sein du secteur caritatif.
Je suis également très reconnaissant à Martha pour cette conversation, pour son énergie, sa gentillesse, sa passion et sa tolérance. J'ai eu l'impression d'entreprendre un voyage d'apprentissage personnel, et je comprends tout à fait pourquoi les organisations font appel à Martha pour les guider, non seulement pour obtenir des financements, mais aussi pour utiliser ce processus pour naviguer dans les profonds parcours personnels qui nous engagent avec la suprématie blanche et le racisme dans la collecte de fonds et le secteur caritatif, et comment nous pouvons démanteler ces structures et ces systèmes qui nous enrôlent.
Imaginez si nous nous éloignions de l'urgenceimaginaire créée par la dynamique de collecte de fonds, du secteur à but non lucratif et des donateurs. Si nous pouvions avancer avec collaboration et humilité, reconnaissant que nous ne pouvons pas résoudre cela nous-mêmes et que nous devons mettre les communautés au centre, car ce sont elles qui détiennent de nouvelles idées et modèles.
Si nous sommes prêts à cesser de courir dans la mauvaise direction, à regarder autour de nous et à écouter, nous pourrions découvrir davantage d'économies solidaires. J'espère que cette conversation aidera davantage d'hommes et de femmes blancs travaillant dans le secteur sans but lucratif à réfléchir à leurs privilèges, à se remettre en question et à définir les rôles qu'ils peuvent jouer dans la déconstruction de ces systèmes.
Certaines premières étapes pourraient consister à lire les livres suggérés par Martha, qui sont liés ci-dessous. Et bien sûr, inscrivez-vous à la prochaine conférence en ligne de BAME. On se retrouve là-bas.
Ressources et liens mentionnés dans cet épisode :
- Inscrivez-vous à la prochaine conférence en ligne de BAME :
https://www.jmb-consulting.co.uk/bameonline
- Retrouvez Martha sur LinkedIn à l'adresse :
https://www.linkedin.com/in/marthaawojobi/
Lectures recommandées :
- Giving Back: How to Do Good, Better de Derek A. Bardowell
https://www.amazon.co.uk/Outsiders-Within-Derek-Bardowell/dp/0349701970
- Site web sur la culture de la suprématie blanche :
https://www.whitesupremacyculture.info/
- Cultura de Supremacía Blanca - Livre PDF gratuit
https://drive.google.com/file/d/1XR_7M_9qa64zZ00_JyFVTAjmjVU-uSz8/view
- The Revolution Will Not Be Funded: Beyond the Non-Profit Industrial Complex
https://www.amazon.com/Revolution-Will-Not-Funded-Non-Profit/dp/0822369001
- White Saviorism in International Development: Theories, Practices and Lived Experiences
https://www.amazon.com.au/White-Saviorism-International-Development-Experiences/dp/1990263186
J'espère que vous avez apprécié cet épisode du podcast Fundraising Radicals et que cette conversation vous a challengé, informé et peut-être même inspiré dans votre pratique de leadership en collecte de fonds.
N'hésitez pas à vous abonner au podcast sur la plateforme de votre choix.
De nouveaux épisodes sortent le 1er et le 15 de chaque mois, alors assurez-vous d'écouter pour obtenir d'autres perspectives mondiales sur la collecte de fonds et le leadership dans le secteur sans but lucratif.
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#4 Martha Awojobi - De la suprématie blanche dans la philanthropie aux économies solidaires
Craig Pollard [00:00:04]:
Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast de Fundraising Radicals. Je suis votre hôte, Craig Pollard. Le podcast de Fundraising Radicals parle de changer le monde de la collecte de fonds en partageant et en explorant de nouvelles perspectives sur la collecte de fonds à but non lucratif et le leadership dans le cadre du bénévolat. Ces conversations non scriptées avec des personnes ordinaires et inspirantes, amis et collègues, anciens ou nouveaux, qui collectent des fonds et dirigent des projets communautaires, des causes, des associations caritatives et des ESS en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine, et au-delà des limites traditionnelles du secteur à but non lucratif. J'espère que la conversation d'aujourd'hui vous incitera à penser différemment concernant le monde de la collecte de fonds et votre rôle au sein de celui-ci. J'espère qu'elle vous aidera à réfléchir à vos propres pratiques et à votre leadership en matière de collecte de fonds. Il est maintenant temps d'apporter une nouvelle dose d'idées et d'inspiration en matière de collecte de fonds à l'échelle mondiale. Bienvenue dans cette nouvelle édition du podcast Fundraising Radicals. Je suis votre hôte, Craig Pollard. Aujourd’hui, c’est Martha qui sera notre interlocutrice et dose d’inspiration, d’optimisme, de bonne humeur et d’idées de collectes de fonds. Martha est consultante pour des associations à but non lucratif, spécialisée dans les événements, le recrutement et la production de revenus dans une optique antiraciste. Elle organise BAME Online, une conférence et série d’événements en ligne qui se concentrent sur les collecteurs de fonds de couleur, mettent en avant de nouveaux talents et créent un espace pour ces conversations difficiles mais nécessaires si nous voulons comprendre comment mettre fin au racisme structurel dans le secteur de la collecte de fonds et plus largement du bénévolat. Sa mission est de soutenir les organisations dirigées par des personnes noires qui souffrent d’un grave manque de fonds et de ressources pour accomplir du bon travail dans leurs communautés et pour s’assurer que les collecteurs de fonds noirs puissent prospérer au sein de leurs organisations. Je me réjouis de discuter aujourd’hui avec Martha de sujets qui ont une vraie importance. Oui, nous allons parler de la suprématie blanche, des privilèges et du racisme dans le domaine de la collecte de fonds, des systèmes et des structures d’oppression que nous sommes tous tenus de combattre. Mais nous allons aussi parler de ce qu’il y a au-delà de ces conversations difficiles. C’est important non seulement pour le secteur de la collecte de fonds à but non lucratif et du bénévolat au Royaume-Uni, mais aussi mondialement. Au cœur de ce sujet, il est question d’équité, de décolonisation et du démantèlement de siècles d’oppression au niveau mondial, ainsi que de la manière dont nous, en tant que collecteurs de fonds, pouvons trouver notre place, notre raison d’être et même de la joie en nous mettant nous-mêmes, les autres et nos organisations au défi de collaborer et de changer. Bienvenue. Merci de vous être joint à moi. J’apprécie vraiment votre présence. Je me réjouis de parler avec vous de ces questions. Je me réjouis. J’espère que vous tirerez le meilleur de moi. Très bien. Très bien, Martha. Parlez-moi un peu de vous, la manière dont vous avez commencé la collecte de fonds, ce que vous faites.
Martha Awojobi [00:03:03]:
Oui, bien sûr. J’ai commencé la collecte de fonds à but non lucratif par hasard, comme la plupart des collecteurs de fonds. J’ai l’impression que tout le monde dit ça. Je viens de Londres. Du district de Tottenham, à la base. Je vis à Manchester. L’été où j’ai eu 18 ans, je traînais dans Wood Green High Street. Personne ne va savoir de quelle rue je parle, mais ce n’est pas grave. Non, moi je connais, je connais Wood Green High Street. C’est là que nous allions, mon amie Georgia et moi. Et un collecteur de fonds m’a arrêtée dans la rue. Il s’appelait Sam Copperman. Je me souviens de son nom. J’étais trop jeune pour m’inscrire. En plus, je n’avais ni argent ni travail. Il m’a dit, OK, vous ne pouvez pas vous inscrire, mais en fait je touche une commission si vous allez passer un entretien à l’organisation que je représente. Donc j’ai dit ouais, je veux de l’argent. J’y suis allée, j’ai fait de la collecte de fonds dans la rue, je pense que c’est le type de collecte le plus difficile. J’ai fait ça pendant 2 ans. C’était très, très difficile. À un moment, j’étais collectrice de fonds itinérante, vous savez, ceux qui font le tour du pays. Vous travaillez 6 jours par semaine et voyagez le septième. Je ne sais pas si c’est moral, mais je l’ai fait.
Craig Pollard [00:04:23]:
Et j’imagine qu’à cet âge, on est assez résilient, on est partant, c’est comme une aventure et c’est excitant. C’est un travail difficile, mais on fait ces trucs de dingue, pas vrai ?
Martha Awojobi [00:04:25]:
Je pleurais beaucoup. Oh, vraiment ? Je pleurais vraiment beaucoup. C’était tellement difficile. Vous savez, je pense que c’est un formidable type de collecte de fonds, mais je pense aussi que ce que ça vous demande, toujours être en position, toujours être présent dans les rues, vous savez, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige ou qu’il fasse tellement chaud que vous vous dites, je ne peux pas porter ce maudit t-shirt une minute de plus. Émotionnellement, c’était vraiment, vraiment épuisant. Mais je ne crois pas que j’aie acquis des compétences aussi importantes dans aucun des autres types de job que j’ai fait. C’était surtout comment retenir l’attention de quelqu’un en 5 secondes, aider les gens à sortir de leurs coquilles, savoir écouter et faire ressortir le meilleur des gens de plusieurs manières parce que, vous savez, on était entraîné à penser que les gens ne signaient pas vraiment avec les organisations, mais avec vous. Et je pense que c’est sous plusieurs aspects un concept discutable, on pourra en parler après. Mais ce qui est sûr, c’est que j’ai appris comment manœuvrer, comment charmer, comment être rapide, lente, comment me cacher, j’avais l’habitude de me cacher derrière les boîtes aux lettres avant de bondir et m’exclamer « ah ! », comment m’amuser quoi. Comment m’amuser et amener d’autres personnes à partager cet amusement. Je sais que j’ai dit que je pleurais beaucoup, mais je riais beaucoup aussi. Oui. C’était un peu les montagnes russes émotionnelles. C’est comme ça que j’ai commencé la collecte de fonds. Et avec le temps, j’ai eu différents rôles. Par exemple, j’ai fait beaucoup d’analyse de données pour des collecteurs de fonds. C’était vraiment cool. Je me suis familiarisée avec les feuilles de calcul, j’ai appris tous ces trucs, comme lire des données, c’était très utile. Et après j’ai commencé à organiser des partenariats avec des entreprises, c’était vraiment cool. La plupart du temps, je m’occupais de ces partenariats et aussi de la collecte de fonds. Je dirais que j’ai fait ça pendant 5, 6 ans, d’abord pour une petite association pour les sans-abris avec des partenariats locaux. C’était une association basée dans une zone très aisée de Marlborough à Londres. Et c’était juste ahurissant, vous sortez d’un centre pour sans-abris où vous voyez des gens qui souffrent vraiment du capitalisme et l’immeuble juste à côté vaut 2 millions de livres et il n’y a personne à l’intérieur. Et je pense que c’est à ce moment-là que j’ai commencé à réaliser qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas dans le type de collecte de fonds que je faisais, dans la structure du bénévolat. Là, je vais vous raconter toute ma carrière. Ça vous va ? Je vous en prie, j’apprécie vraiment.
Craig Pollard [00:07:24]:
Je réfléchis de mon côté tandis que vous parlez et c’est très intéressant. Je vous en prie, continuez.
Martha Awojobi [00:07:36]:
OK, cool. Il y a des moments où je me dis, purée, il y a vraiment un truc qui ne va pas. Je me souviens être allée à ces dîners d’entreprise où on sert du homard et après être retournée au centre pour sans-abris et me dire, il y a vraiment un truc qui ne va pas. Et après j’ai travaillé pour une association contre les violences domestiques, une des plus importantes du Royaume-Uni, une fois encore à nouer des partenariats tout en faisant partie d’une équipe plus grande. Je pense que c’est là que j’ai commencé à utiliser mes talents d’une manière très institutionnelle. Avant, c’était un peu bâclé, mais là j’étais correctement entraînée à nouer des partenariats, m’occuper des contrats, maximiser la valeur de l’accord, tous ces termes à la mode qui ne sont juste pas moi. Mais c’est vraiment intéressant en soi, non ? Oui, c'est ça.
Craig Pollard [00:08:22]:
C’est avoir à changer qui on est pour satisfaire les attentes du secteur du bénévolat et jouer le jeu pour réussir.
Martha Awojobi [00:08:35]:
C’est 100% ça. Et je ne suis pas, vraiment pas ce genre de personne. En fait, en étant dans cette organisation, j’ai beaucoup appris. Vous savez, mon responsable cherchait des opportunités pour moi, me poussait à grandir, il a vraiment contribué à m’aider à trouver le courage de faire une partie du travail que j’ai accompli après avoir quitté l’organisation. Il se passait, presque avec tout, des trucs bizarres et suspects, mais aussi des choses vraiment importantes et inspirantes. Je pense que j’ai appris durant ces dernières années à être capable d’envisager ces deux côtés en même temps, de ne pas me dire, il y a ce qui pose problème et ce qui est génial, en fait je peux voir la présence et la complexité de ces deux aspects dans mes expériences. Et maintenant nous en sommes à 2020. J’avais obtenu un travail à la Roundhouse de Camden. J’avais l’impression que c’était super cool. Je me disais, oh mon Dieu, c’est super cool. Je venais d’aller voir Janelle Monáe se produire là-bas et je me disais, ouais, je vais traîner avec Janelle, je vais traîner avec tous ces gens. Et puis la Covid est arrivée et je n’y ai pas travaillé un seul jour. Et j’étais sur le point de déménager, littéralement juste deux semaines avant la pandémie. Mais c’est la meilleure chose qui pouvait m’arriver parce que je n’avais pas de travail. J’étais libre de faire ce que je voulais. Je n’aimais pas l’idée, particulièrement parce que, depuis qu’on travaillait à domicile je faisais beaucoup d’activisme et du travail d’organisation avec une association militante appelée Charity So White. On a mis en place des événements de dingue, comme l’événement Funding So White, où on a rassemblé un groupe de fondateurs blancs et on leur a demandé de nous parler de la suprématie blanche et c’était vraiment très très cool. Les gens ne parlaient pas des choses de cette façon à l’époque, pas au Royaume-Uni et définitivement pas avant la réapparition du mouvement Black Lives Matter au Royaume-Uni. Donc je me suis dit, attends, je pourrais faire plus de trucs de ce genre. Genre, j’ai Zoom, j’ai un public, des gens sont intéressés par ce que j’ai à dire. Je faisais campagne avec des associations caritatives et pour ça j’ai gagné une récompense en tant qu’une des plus jeunes et influentes collectrices de fonds au Royaume-Uni. Les gens commençaient à savoir qui je suis. Alors je me suis dit, OK, je vais essayer, je vais faire ma propre société de conseil pour la collecte de fonds. Ça n’a pas marché comme prévu. Mais…
Craig Pollard [00:11:03]:
Comme toujours, non ? Mais c’est intéressant, parce que ça vous a donné l’opportunité de changer de direction et de faire ce qui compte vraiment pour vous.
Martha Awojobi [00:11:10]:
C’est 100% ça. Et je cherche toujours ce qui compte pour moi. Je pense que j’essaye de trouver ma place dans un mouvement qui…
Craig Pollard [00:11:22]:
Comme nous tous, pas vrai ?
Martha Awojobi [00:11:24]:
Exactement, exactement. Cette souplesse de se dire : je n’en suis pas encore là, il n’y a pas encore de « là ». Genre, j’ai toujours envie de bouger. Et oui, je pense vraiment être faite pour être conseillère. Pendant ma première année, j’avais tellement de projets différents. La première chose que j’ai faite a été la conférence sur la collecte de fonds BAMEOnline. J’ai commencé à donner des conseils en collecte de fonds à l’une de mes organisations préférées, Glitch, dont je parlerai un peu plus tard. On m’appelait aussi pour donner une formation à l’antiracisme pour recruter des leaders de couleur dans des organisations comme Comic Relief ou Stonewall. Et c’était juste, eh bien, l’une des manières dont j’essayais de m’attaquer à certains des problèmes que je remarquais dans le domaine caritatif. Réussite ou échec, c’est une autre histoire, mais j’y mettais du mien.
Craig Pollard [00:12:16]:
Mais on dirait que tu décèles les opportunités et n’es pas forcée de proposer des conseils traditionnels en collecte de fonds et de t’occuper de projets spécifiques, tu peux choisir les personnes avec qui tu bosses et travailler au cas par cas, ce qui est plutôt cool et passionnant, non ? Et si tu es profondément passionnée par ce que tu fais, ça fait une différence, pas seulement pour l’organisation et les gens, mais, tu sais, pour moi mes clients de service de conseil ne se valent pas tous, tu vois ? Disons-le franchement. Mais il y en a certains pour lesquels je me sens vraiment passionné et ça change tout le travail.
Martha Awojobi [00:12:56]:
Mm-hmm. C’est 100% ça. C’est 100% ça. J’essaye de développer une liste de clients où je suis passionnée de bout en bout. En fait, une des grandes choses que j’ai apprises et de savoir dire non, de ne pas devoir m’expliquer si quelque chose ne me botte pas et juste dire non. Et je crois qu’en débutant, j’avais l’impression de devoir dire oui à tout. Je ne savais pas si j’allais réussir, mais en fait j’ai fini par accepter plus de travail que je ne pouvais gérer. Et maintenant je fais des choix vraiment portés par des valeurs, en me posant la question de la concordance des valeurs : Puis-je m’expliquer ce choix à partir de notre cadre de valeurs ? Et souvent, en réalité, la réponse est non. Donc notre situation aujourd’hui est vraiment qu’on ne travaille qu’avec les organisations qui nous font répondre « Oh que oui ! » Et quels sont les critères pris en compte ? Quelles sont les valeurs ? Quels sont les types d’organisations avec lesquelles tu veux vraiment travailler et avec lesquelles tu travailles réellement ? Donc ce que je veux dire, c’est que bien que je dirige une entreprise, j’ai toujours des valeurs, car je suis toute nouvelle dans le domaine caritatif et je ne peux pas échapper à ces valeurs, j’adore les ondes positives. Donc nos valeurs sont l’antiracisme, la bravoure, la curiosité, la créativité et la joie. Et pour mes premières conversations avec des clients, je vérifie s’ils sont vraiment décidés à pratiquer l’antiracisme, que ce soit dans leur collecte de fonds, leur communication ou où que ce soit, tu vois ? Qualifieront-ils le suprémacisme blanc d’élément central de notre type de société ? Ou par exemple, sont-ils prêts à vraiment faire le nécessaire pour démanteler les structures du pouvoir ? Donc il y a une question de bravoure, par exemple, vont-ils vraiment utiliser l’expression suprémacisme blanc ? Vont-ils parler ouvertement de leur parcours ? Vont-ils remettre leurs bailleurs de fonds en question ? Peut-être qu’ils n’y sont pas encore tout à fait, mais est-ce que je vois ce potentiel en eux ? La créativité, c’est « Sont-ils prêts à abandonner les structures qui leur sont familières ? », tu vois ? Les outils du maître ne détruiront jamais la maison du maître ? Ont-ils assez d’imagination, de créativité pour repenser de fond en comble ce que c’est que d’être une organisation, une équipe de collecte de fonds, ou autre ? Et pour la curiosité, c’est comme, ont-ils vraiment envie d’apprendre ? Ont-ils soif de savoir ? Parce que, en ce qui me concerne, je suis comme une limace. Je suis du genre à rester coller à mon livre. Comme si j’avais un besoin impérieux d’apprendre. En gros, je trace ma voie et je me débrouille pour me faufiler dans tout sentier qui pourrait m’apporter du savoir, tu vois ? Et je veux des organisations qui ont la même attitude. Et pour la joie, c’est « Est-ce qu’on va passer de bons moments ? » « Est-ce que ça va être amusant ? » Parce que je ne veux pas bosser avec une organisation où je dois me battre avec les gens pour qu’ils admettent au moins qu’il y a un problème ou que le racisme existe au sein de leur organisation. Donc voilà, c’est un peu ça les critères.
Craig Pollard [00:15:37]:
En parlant de soif de savoir et de curiosité, j’aimerais prendre un moment et ouvrir une parenthèse dans cette conversation importante pour examiner ce que nous entendons par suprémacisme blanc. Je vais vous partager les paroles de Toma Okun, tirées de son livre White Supremacy Culture. Selon le Oxford Dictionary, le suprémacisme blanc est un projet de colonisation, d’appropriation d’un lieu ou d’un domaine pour son usage propre. Le suprémacisme blanc colonise nos pensées, nos corps, nos psychés, nos esprits, nos émotions, ainsi que la terre et l’eau et le ciel et l’air que nous respirons. Le suprémacisme blanc nous dicte qui a de la valeur, qui n’en a pas, ce qui a de la valeur et ce qui n’en a pas, de manière à renforcer une hiérarchie raciale du pouvoir et du contrôle qui infecte et détruit tout ce qu’elle touche. Quand je dis ici et ailleurs que notre objectif est la libération, je veux dire que nous sommes engagés dans le projet collectif visant à nous affranchir de ce projet de colonisation. Nous décolonisons nos personnes, nos pensées, nos corps, nos psychés, nos esprits, nos émotions, notre travail, nos foyers et la terre, l’eau, le ciel et l’air. Vous pouvez aller sur whitesupremacyculture.info pour télécharger gratuitement la version PDF du livre de Tema Okun, en anglais. Le lien est disponible en description. Et ces sentiments de gêne et de futilité qui empêchent les blancs de parler de racisme et de suprémacisme blanc, c’est la fragilité blanche. Pour davantage d’informations sur la fragilité blanche et son rôle dans la préservation de la culture de la suprématie blanche et du racisme, vous pouvez consulter les travaux de Robin D’Angelo et son livre Fragilité Blanche. Le lien est également disponible dans en description. Maintenant, retournons à ma discussion avec Martha.
Martha Awojobi [00:17:19]:
Et en ce qui concerne les types d’organisations avec lesquels nous aimons travailler, en général, ce sont plus ou moins celles touchées par l’oppression. Donc j’adore travailler avec les organisations de femmes. J’aime travailler avec les organisations queers. Les organisations qui s’occupent de santé mentale, mais avec une perspective structurelle ou qui ont presque le nécessaire pour les aborder avec une perspective structurelle, historique, incluant le capitalisme et l’eugénisme. Donc j’évalue les organisations de bien des manières et ça repose en grande partie sur l’ambiance. C’est un peu quelque chose que je ne peux pas coucher sur papier, c’est comme me dire « vous avez dit ça et ça a provoqué en moi ce sentiment-là. Et ce sentiment-là, je ne veux pas l’avoir quand je travaille avec vous. » Je n’arrive pas vraiment à exprimer ça et souvent je ne l’exprime pas, mais c’est un peu comme si je me l’expliquais à moi-même, tu vois ? Donc plutôt que d’avoir un processus strict de diligence raisonnable, je me demande : quelle est l’ambiance générale ? peut-on accorder nos ondes ?
Craig Pollard [00:18:12]:
Oui, c'est ça. Et cette affinité est cruciale. Je veux dire, as-tu l’impression... parce que c’est super courageux, de ne travailler qu’avec... en, en tant que conseiller débutant... je regardais mon passé et j’ai retrouvé une facture de ma première année, de quand je me suis établi en tant que conseiller en collecte de fonds. C’était il y a quoi, 11, 12 ans ? Et ça m’a juste fait rire, juste le montant. J’aurais pu faire n’importe quoi juste parce que j’avais besoin d’argent. Et il m’a fallu un moment pour en arriver au point où j’ai eu l’assurance et le courage de me dire, voilà, ce sont les organisations... et j’ai encore du mal à le faire... ce sont les organisations avec lesquelles je travaillerai. Ce sont les organisations avec lesquelles je ne travaillerai pas. Mais de plus en plus, as-tu l’impression... Quand on commence en tant que conseiller, c’est vraiment difficile de bien déterminer son marché, en termes de besoins et d’envies. As-tu aujourd’hui l’impression que... Parce que... les organisations qui s’occupent de suprémacisme blanc ou qui le reconnaissent et s’emploient à le démanteler, les organisations qui s’engagent pour soutenir les communautés vulnérables, c’est vraiment une niche. As-tu l’impression d’avoir suffisamment de travail, d’intérêt dans ce que tu proposes pour gagner ta vie en quelque sorte ?
Martha Awojobi [00:19:28]:
Oui et en fait c’est intéressant. Je me disais, les gens vont-ils vraiment vouloir de cela ? Mais je suppose que, tu sais, je suis collectrice de fonds donc je sais trouver plusieurs sources de revenus. Donc nous proposons plusieurs services différents, tu vois ? Oui, on a les conseils en collecte de fonds et la BAMEOnline, ces gros projets. Ce n’est qu’un côté de la pièce, qui s’appuie beaucoup sur mon expérience et mes centres d’intérêt. Mais nous proposons aussi des conseils en antiracisme, ce qui permet en fait de financer beaucoup des autres choses que nous faisons à des prix plus bas. Je pense que j’ai été, je ne sais pas, que j’ai eu pas mal de chance. Enfin, je travaille très dur. Comme quand je me suis lancée... Je n’ai que 3 ans d’expérience, pas vrai ? Donc je me dis que le meilleur reste à venir, non ? Mais quand je me suis lancée, j’ai veillé à ce que tout le secteur caritatif sache qui je suis et en quoi je me démarquais. Pas dans le style « Je suis meilleur que toi », mais plutôt, « Je suis prête à faire preuve de courage et à faire des choses que personne n’a tentées parce que nos méthodes actuelles ne marchent pas ». Donc les gens ont vraiment apprécié cela. Je pense que c’est lié à l’authenticité et la vulnérabilité, en quelque sorte, que mon équipe et moi apportons. Je crois que oui, les gens adorent travailler avec nous et je leur en suis reconnaissante. Je ne le tiens pas pour acquis, mais ouais, mon équipe déchire. On est un groupe de gens sympas. Donc ça ne me surprend pas que les gens veuillent bosser avec nous parce que je veux bosser avec les personnes avec qui je travaille. Avec chacun d’entre eux, j’étais en mode, « vous voulez bien travailler avec moi ? Je vous trouve trop incroyable. » Donc, voilà.
Craig Pollard [00:21:18]:
As-tu l’impression de tirer parti d’une grande gêne dans tout le secteur, qui se dit que ça ne marche pas, d’aider un peu les autres qui ont ce sentiment, ont cette gêne et ne comprennent pas forcément pourquoi ça ne marche pas, est-ce que tu les aides à surmonter tout ça, pour toi ?
Martha Awojobi [00:21:37]:
Oui et je pense que c’est bien plus qu’une gêne. J’aide en fait les gens à affronter leurs peurs, parce que j’adore parler de peur, surtout quand elle est liée au suprémacisme blanc, tu vois ? Parce que le suprémacisme blanc est un projet de peur, pas vrai ? Il fait que les uns ont peur des autres. Donc on agit tous un peu comme la police, non ?
Craig Pollard [00:21:57]:
Donc il y a quelque chose de lié à... Il y a une peur intérieure aussi, non ? En tant qu’homme blanc, il y a aussi la peur de ne pas être paré à l’avenir que je vois arriver. Et la peur de regarder en arrière, d’avoir causé du tort et blessé les autres par mon privilège.
Martha Awojobi [00:22:21]:
Et il y a cette peur de- Et c’est un parcours compliqué, n’est-ce pas ? C’est 100% ça. Il y a la peur de perdre son contrôle, perdre son pouvoir, perdre son statut, un peu tout ça, c’est comme la peur que les enfants ressentent, pas vrai ? Ça fait appel à l’enfant enfoui profondément en chacun et je laisse de la place à cette émotion en adoptant une approche joyeuse. Et je suis, et je pense que c’est comme, je suis juste comme, entrons simplement dans cet endroit effrayant et réfléchissons à la raison pour laquelle nous pourrions ressentir ces choses, n’est-ce pas? Et en fait, faites de la place pour cela. Et je pense que faire de la place pour l’émotionnel, pas seulement idéologique, ce qui, je pense, est vraiment important aussi quand nous pensons, vous savez, à la façon dont la suprématie blanche, le patriarcat, le capitalisme nous conditionnent tous, mais en fait comme nous sommes tous juste des petits bébés essayant de donner un sens aux choses, vous savez, vivre dans la peur totale tout le temps et en fait pouvons-nous simplement faire face à cela et pouvons-nous laisser le bébé en nous. nous guider de manière joyeuse à la place? Et je pense que c’est juste un type de proposition différent, je suppose. Et je pense que ce que beaucoup de gens qui viennent dans mon espace ressentent vraiment peur, ils en ressortent soulagés parce qu’ils veulent parler de ce genre de choses. Comme s’ils ne voulaient pas vivre dans la peur perpétuelle. Comme si le numéro 1 voulait rester assis là à transpirer, anxieux, à être comme, oh mon Dieu, comme si j’étais mal équipé. Je ne suis pas assez bonne. Et surtout comme si tout le monde pensait juste que je ne suis pas assez bon. Donc, c’est ce genre de genre, et je ne suis même pas dans la psychologie comme ça, mais c’est en quelque sorte correspondre à ce genre de psychologique, émotionnel, pratique, vous savez, idéaliste ensemble dans comme 1 expérience époustouflante de travailler avec J & B Consulting, en gros.
Craig Pollard [00:24:06]:
J’ai totalement l’impression que rien que de vous parler maintenant. Je comprends tout à fait. Parce que de l’autre côté de cela, j’aime cette joie. J’adore ça. Je parle beaucoup de mes employés qui travaillent dans des partenariats d’entreprise qui sont un peu usés, n’est-ce pas? Et je leur ai demandé, vous savez, êtes-vous excités d’entrer dans cette salle avec cette prochaine réunion avec cette entreprise partenaire? Et vous savez, en pensant, vous savez, c’est un des mesures du succès et de la durabilité de vos partenariats, mais aussi de l’autre côté de toute cette reconnaissance et navigation de la suprématie blanche et des privilégiés, du capitalisme et de l’impérialisme, tout cela, il y a quelque chose, il y a quelque chose de profondément joyeux de l’autre côté de tout cela.
Martha Awojobi [00:24:51]:
C’est 100% ça. Je veux dire, le contraire du racisme est la libération. C’est de l’amour, non? C’est de la joie, comme penser à la façon dont l’oppression comme vous écrase et comme une sorte de rétrécissement que vous aimez le contraire va juste vous libérer et vous permettre d’être comme expansif à la fois physiquement et comment nous aimons nous tenir et comment nous aimons tendre la main les uns aux autres, mais aussi comme comment nous pensons et comment nous nous sentons et comment nous aimons et vous connaissez les possibilités je pense que vous savez que c’est sans fin, vous savez, et je pense que je parlais aujourd’hui d’un peu de désespoir et de sentiment de découragement et je ne me suis jamais senti comme ça auparavant parce que je suis complètement trompé. Je me fais complètement d’illusions en pensant que nous pouvons le faire.
Craig Pollard [00:25:40]:
Je me fais complètement d’illusions en pensant que nous pouvons le faire. Parce que je ressens ça aussi. Je ressens un profond optimisme. Parfois, je me sens un peu désespéré de regarder les précipitations ici à Auckland, à quel point c’est quelque chose comme 500% de la pire année de tous les temps cette année. C’est le climat, la justice sociale et l’équité. Cela peut sembler accablant, mais je pense que l’optimisme de travailler dans le type de personnes qui sont attirées par ce secteur, je pense que l’optimisme est quelque chose que nous espérons tous, en quelque sorte, parce que c’est pourquoi nous sommes dans ce travail. C’est ce qui nous permet de continuer. Lorsque nous faisons des collectes de fonds dans la rue ou que nous rencontrons des gens que nous demandons des contributions à des gens que nous n’aimons pas particulièrement ou que nous voulons être dans la même pièce que la droite, c’est ce qui nous permet de continuer en tant que collecteurs de fonds?
Martha Awojobi [00:26:33]:
Je pense. Je veux dire, je l’espère. J’espère que les gens y iront pour des raisons optimistes. Je veux dire, j’ai rencontré des collectrices de fonds que je pense, pourquoi êtes-vous ici? Pourquoi faites-vous ce travail? Comme, qu’est-ce que cela vous sert? Donc, les partenariats d’entreprise, n’est-ce pas? Les gens impitoyables sont attirés par les partenariats d’entreprise. Et j’ai vu des pratiques de collecte de fonds. J’ai vu, vous savez, des organisations faire des choses où je pense que c’est l’antithèse de votre mission. Comme ça, il s’agit du capitalisme. C’est une question d’accumulation, de statut, de croissance de votre organisation parce que je suppose que c’est copier les logiques du capitalisme d’accumulation, n’est-ce pas ? Il ne s’agit pas vraiment de réussir. Mais c’est le point où les 2 secteurs se rencontrent, n’est-ce pas?
Craig Pollard [00:27:21]:
C’est correct. Il y a deux idéalismes qui se rencontrent et il y a tellement de conflits dans les partenariats d’entreprise des deux côtés. C’est vrai. Mais c’est fascinant. C’est fascinant.
Martha Awojobi [00:27:29]:
C’est et je pense que l’une des personnes avec qui je travaille, Khadijah, parle de la façon dont nous sommes tous enrôlés. Et j’adore ça, non? Plutôt que de dire complice, vous savez, elle dit que nous sommes enrôlées dans l’empire. Nous sommes enrôlés pour faire des choses que si nous comprenions l’impact réel de ce que nous faisions, nous ne les ferions jamais, n’est-ce pas? Mais nous n’avons pas le choix à bien des égards, ou nous sommes ignorants parce que, vous savez, nous ne voyons pas réellement les systèmes pour ce qu’ils sont. Et je pense qu’étant dans des partenariats d’entreprise qui sortent de là, je me dis, putain, j’ai été tellement enrôlé, comme vraiment, vraiment, vraiment enrôlé. Et j’ai pensé que c’était une bonne idée de prendre de l’argent de, vous savez, des promoteurs immobiliers pour les organisations de sans-abri. J’étais comme, oh, eh bien, ils font leur part. Mais en réalité, je ne faisais que du blanchiment d’argent.
Craig Pollard [00:28:13]:
Blanchiment de réputation. Oui, c'est ça.
Martha Awojobi [00:28:15]:
Cela a donc toujours été très compliqué pour moi et c’est pourquoi je ne fais plus vraiment de partenariats d’entreprise. Mais nous le sommes aussi, aussi, parce que j’aime les partenariats d’entreprise.
Craig Pollard [00:28:25]:
Donc, je les aime parce que je vois une occasion de vraiment équilibrer la valeur parce que je pense que la plupart des partenariats d’entreprise sont profondément sous-évalués du côté des organismes de bienfaisance et que les entreprises partenaires en tirent une valeur énorme et massive. Et mon point de vue est que si nous pouvons changer cet équilibre de manière significative, je travaille sur un couple maintenant et je construis vraiment profondément ce genre de partenariats dans un but qui sont fondés sur des valeurs et la joie et ce genre de choses et je pense que nous pouvons vraiment commencer à changer les organismes de bienfaisance. Mais vous pensez à la conscription, est-il vrai que c’est aussi ce qui a été enrôlé dans le secteur caritatif, en quelque sorte boire le Kool-Aid et devenir en quelque sorte ... Je veux dire que le secteur caritatif est la suprématie blanche.
Martha Awojobi [00:29:09]:
Dites-moi plus. Le secteur caritatif est, vous savez, une partie de l’impérialisme, l’impérialisme philanthropique est une chose. Alors oui, nous sommes enrôlées. Je pense que le secteur caritatif est un endroit très intéressant où il a beaucoup de potentiel révolutionnaire, n’est-ce pas? Eh bien, peut-être pas le potentiel révolutionnaire. Je pense que révolutionnaire est un mot trop fort, mais il y a beaucoup de potentiel pour que le secteur caritatif soit vraiment la clé du démantèlement des systèmes d’oppression s’il peut décider ce qu’il est et qui il représente.
Craig Pollard [00:29:43]:
Oui, mais c’est aussi une chose, car c’est un groupe tellement complexe et diversifié. Et j’ai l’impression que de plus en plus, je pense juste aux gens dans les organisations avec lesquelles je veux travailler ne sont pas en quelque sorte dans le secteur caritatif, ils sont en quelque sorte dans ce genre de sous-secteur qui est engagé pour une sorte d’humanité, de justice et d’équité, ce groupe d’organisations et de personnes et de mouvements qui ne sont peut-être même pas des organisations elles-mêmes. C’est l’espace qui ressemble à une révolution. Je ne travaillerai plus avec les universités, je ne suis tout simplement pas intéressé parce que les connaissances et les compétences en matière de conseil en collecte de fonds et de collecte de fonds ont un tel pouvoir qui leur est associé. Et je pense qu’avec ce pouvoir vient une énorme quantité de responsabilité quant à qui je sens qui je suis capable et avec qui je devrais partager ces connaissances et compétences parce que je vois cela comme une collecte de fonds comme une amplification ainsi qu’une cause et un message, cela donne de la visibilité aux choses et j’ai vu que je suis maintenant Je le fais en quelque sorte depuis un moment, je sens que je fais vraiment attention à qui je forme et avec qui je travaille.
Martha Awojobi [00:30:50]:
Et peut-être que vous avez raison, je pense que quand je dis le secteur caritatif, je veux dire comme l’industrie caritative, vous savez, comme les grosses perruques. D’accord, le complexe industriel à but non lucratif, n’est-ce pas? Oui, le complexe industriel à but non lucratif, mais évidemment, il y a bien sûr ces organisations qui s’y retrouvent, comme essayer de s’y attaquer. Je veux dire, nous sommes mis en place en tant qu’entreprise parce que je me disais, en fait, je ne veux pas être dans le secteur caritatif, mais je veux le frapper de l’extérieur, non? Et je pense que vous avez raison. Et je pense que j’ai lu, je ne sais pas si vous avez lu, je ne me souviens pas, ça s’appelle Now Give Back, le livre de Derek Bardowell qui sort, oh, c’est très bon, qui vient du Royaume-Uni. Et bien sûr, la révolution ne sera pas financée au-delà du complexe industriel à but non lucratif et ils parlent en quelque sorte de la façon dont le secteur caritatif est une sorte de 2 choses. Il a ce genre d’élément de justice sociale, il a aussi le genre de bras impérialiste, il a une résistance en son sein.
Craig Pollard [00:31:48]:
Mais en le faisant, mais cela supprime également la résistance, n'est-ce pas ? Parce que cela normalise en quelque sorte ces comportements et attire en quelque sorte la résistance grâce au financement et au plaidoyer. Cela ramène la frange dans le courant dominant, n'est-ce pas?
Martha Awojobi [00:32:10]:
C’est 100% ça. Donc, d'une certaine manière, c'est en quelque sorte, cela empêche la révolution, mais la révolution peut-elle être financée ? Eh bien, c'est la grande question sanglante, Craig. C'est tout le thème de ma conférence cette année : la révolution peut-elle être financée ? Je ne sais pas. Je suis un optimiste. Je suis comme, ça dépend de qui le finance. Cela dépend de la façon dont il est financé. Cela dépend de ce que signifie le financement, vous savez. Si nous parlons de la philanthropie en tant qu'amour de l'humanité, ce que c'est, vous savez, la racine grecque du mot, alors genre, ouais, ça peut l'être. Mais si on parle de philanthrocapitalisme, alors absolument pas.
Craig Pollard [00:32:41]:
C'est ce qu'est la philanthropie aujourd'hui.
Martha Awojobi [00:32:45]:
Je veut dire, oui.
Craig Pollard [00:32:47]:
J'aimerais dire, j'aimerais dire que, vous savez, la philanthropie est maintenant connue comme l'amour de l'humanité, mais ce n'est pas le cas. Ce sont en fait des blancs riches.
Martha Awojobi [00:32:54]:
Exactement. Mais comment renouer avec l'amour de l'humanité ? La question est de savoir comment restaurer, je pense, la philanthropie pour qu'elle n'aime pas une forme de gloire, mais qu'elle aime réellement son noyau de, vous savez, être en communauté avec des personnes d'entraide et. Mais la gloire, vous utilisez cette gloire, n'est-ce pas ?
Craig Pollard [00:33:16]:
Ce mot gloire, c'est ce qu'est la philanthropie maintenant.
Martha Awojobi [00:33:19]:
C'est la gloire historique et la gloire actuelle et la gloire individuelle, n'est-ce pas ? Ou la gloire organisationnelle. Il s'agit de se prélasser dans cette lueur, non ? Et nous devons en quelque sorte éliminer tout cet ego pour revenir à ses racines. A cent pour cent. Et j'ai fait beaucoup de travail, donc je travaille actuellement avec une fondation qui finance les jeunes et c'est une fondation vraiment cool. J’aime toutes les fondations, pas toutes au Royaume-Uni, mais je pense qu’elles sont assez décentes oui Et nous avons beaucoup travaillé sur la culture de la suprématie blanche. Je ne sais pas si vous avez déjà lu le travail de Tema Okun qui parle en quelque sorte des caractéristiques de la culture de la suprématie blanche. C’est brillant, n’est ce pas? Et nous regardions toutes les caractéristiques comme la peur, l’urgence, le perfectionnisme, le paternalisme, il y avait 1 bonne façon de faire les choses, le culte de l’écrit et nous décrivions essentiellement l’organisation. C’était un peu comme si vous saviez, non seulement nous décrivions l’organisation, mais nous décrivions aussi les gens de l’organisation et ce qui était valorisé dans l’organisation. Nous décrivions les structures de l'organisation, nous décrivions absolument tout ce qui concerne les mécanismes et les émotions qui y sont liés et je trouve cela fascinant, car ces organisations se positionnent en quelque sorte comme étant capables d'atténuer les maux du capitalisme et de la suprématie de la race blanche. Ils n'emploient pas ce langage. C'est en gros ce qu'ils disent. Nous faisons du bon travail, nous œuvrons pour la justice sociale, nous créons des sociétés plus justes et plus égales, mais ils ne citeront jamais le racisme comme faisant partie de tout cela, n'est-ce pas ? Oui, ils reprennent complètement les mêmes logiques que la East India Trading Company, pour l'essentiel. La plupart du temps, cela nous laisse perplexes, mais cela montre à quel point le travail doit être approfondi et comment il doit déraciner tout ce que nous connaissons, aimons et apprécions, et je pense que c'est absolument terrifiant.
Craig Pollard [00:35:24]:
Mais l'inconfort est très important car c'est la seule façon de changer les choses. J'ai l'impression qu'il y a un tel confort et une telle aisance dans le secteur caritatif - vous savez, il y a des gens bien payés et des gens qui travaillent dans des institutions, et tout cela est très confortable. Il existe des relations confortables avec des donateurs qui sont, vous savez, parfois des gens peu recommandables. Mais il y a aussi le confort de ne pas déranger et de ne pas remettre en cause le statu quo. Mais j'ai l'impression que plus les organisations et les individus se sentent mal à l'aise, plus il y a de progrès. C'est sans doute la seule indication que nous avançons dans la bonne direction, plus nous nous sentons mal à l'aise. C’est 100% ça. Je veux dire que j'aime mettre les organisations mal à l'aise et qu'elles aiment ça également.
Martha Awojobi [00:36:06]:
Comme s'ils aimaient vraiment cela. C'est incroyable de voir la vulnérabilité de ces organisations, de les voir s'engager dans une démarche où, parfois, les gens pleurent pendant les sessions parce que tout ce que je pensais être important, c'est la suprématie de la race blanche. Vous savez, tout ce qu'on m'a dit, c'est que le succès est une oppression, et c'est vraiment difficile à accepter, mais je pense que ce qui est génial dans notre travail, c'est qu'il ne s'arrête pas là. C'est comme si, d'accord, quelle est la suite? Donc que faisons-nous vraiment? Et c'est, oui, j'ai vraiment, vraiment, vraiment, vraiment apprécié, vraiment apprécié.
Craig Pollard [00:36:46]:
Si vous appréciez cet épisode et souhaitez approfondir votre compréhension et vous ouvrir à de nouvelles perspectives pour les organisations et les collecteurs de fonds dirigés par des Noirs et des Bruns, rejoignez Martha sur BAME Online. Les billets BAME Online sont soumis à un paiement en fonction de ce que l'on peut payer, et sont donc accessibles à tout le monde. Pour en savoir plus et vous inscrire, visitez les sites web de JMB Consulting ou de Fundraising Every Way. Les liens sont disponibles en description. Quelles sont donc les prochaines étapes ? Alors, quelles sont les prochaines étapes au-delà de la reconnaissance de la suprématie blanche ? Parce qu'elle touche à tout, n'est-ce pas ? Lorsqu'elle envahit chaque partie de notre vie et de notre existence, quelles sont les prochaines étapes, les étapes pratiques qui, une fois que les personnes et les organisations reconnaissent ce fait, constituent la prochaine étape de la marche vers la joie ? Grande question.
Martha Awojobi [00:37:42]:
En fait, je ne trouve pas toujours de réponses à ces questions. Cela dépend de l'organisation. Cela dépend de nombreux facteurs. Mais je pense que ce qui a été vraiment intéressant pour moi, c'est que beaucoup des changements qui semblent se produire sont des changements tout à fait symboliques. Il se peut donc que nous changions notre façon de nous exprimer. Nous modifions la langue de notre site web. Nous commençons à parler d'organisation antiraciste alors que nous n'avons rien fait pour modifier les structures. Et j'imagine qu'il s'agit essentiellement pour moi de déplacer des ressources, n'est-ce pas ? Et si vous êtes une organisation qui a énormément d'argent, pourquoi ne le donnez-vous pas à des organisations de base qui savent réellement ce que signifie construire une société plus juste et plus libre, une société libérée pour nous tous. J'ai beaucoup réfléchi à la question des personnes de race blanche qui collectent des fonds, en particulier au Royaume-Uni : que peuvent-elles faire en tant qu'individus ou en tant qu'organisations ? Vous savez, ils ne peuvent pas soudainement empêcher la philanthropie de se développer. Mais elles peuvent travailler en collaboration avec des organisations qui n'auraient jamais accès à cet argent. Ce que je crains, c'est que si je dis aux organisations dirigées par des Blancs, de faire une demande de financement auprès de cette organisation qui est un CIC ou un groupe d'intérêt communautaire qui n'a pas le statut d'organisme de bienfaisance. comment établir un partenariat avec cette organisation sans qu'il s'agisse d'un partenariat extractif, ni d'un partenariat paternaliste ? Il faut donc un changement fondamental dans la compréhension du rôle d'une organisation caritative en matière de justice sociale et de libération. Il s'agit de prendre du recul, d'être une ressource, de se voir soi-même et je pense que les organisations caritatives sont également d'origine britannique. Les Britanniques pensent qu'ils doivent être les pionniers dans absolument tous les domaines. Ils se disent : nous avons navigué sur les mers, abaissé notre voile, nous avons fait ce qu'il fallait faire. Et c'est comme si, en fait, vous n'étiez pas les pionniers, votre attitude de pionnier est ce qui nous a mis dans ce pétrin ou ce qui empêche le changement de se produire. Oui, mais c'est la véritable cause de cette situation, c'est vraiment cette attitude qui nous a mis dans ce pétrin. Cela fait donc 100%, 500 ans que cela dure, n'est-ce pas ? Je pense qu'il en va de même pour une organisation caritative : si vous travaillez avec un philanthrope, ce dernier ne possède pas l'expertise, mais il a l'argent ; c'est la même chose qu'une organisation caritative qui travaille avec une organisation de base. Il est probable que l'organisation de base, les bâtisseurs de mouvements, les personnes qui organisent les communautés, possèdent l'expertise nécessaire pour répondre aux besoins des personnes les plus opprimées de la société et que l'organisation caritative dispose des ressources nécessaires. L'organisation caritative doit donc se considérer comme une banque de ressources qui peut aider à fournir des fonds, à déplacer Intel, à déplacer l'espace physique, à offrir son espace à une organisation pour qu'elle puisse y travailler. Vous savez, il y a tant de choses, mais il s'agit de se repositionner. Et je pense qu'en raison de l'individualisme, dont Tema parle souvent dans la culture de la suprématie blanche, même pour mettre fin au racisme, c'est mon organisation qui va le faire. Ça ne va pas ? C'est donc ce que je constate : comment démanteler le secteur caritatif et comment en faire quelque chose d'adapté à son objectif ? Je le considère comme un pôle de ressources. Vous voyez ? Et pour que la collaboration l'emporte sur la concurrence, n'est-ce pas ? Oui, à 100%.
Craig Pollard [00:41:09]:
Il est tout simplement incroyable qu'une organisation pense pouvoir mettre fin au racisme.
Martha Awojobi [00:41:15]:
C'est très intéressant. Et c'est comme si les organisations pensaient qu'elles devaient s'exprimer sur absolument tout ou, et c'est comme si, c'est ce qui nous empêche de collaborer les uns avec les autres parce que nous sommes constamment en agitation. Nous pensons qu'il est important d'atteindre ces KPI ridicules qui, en fait, ne résolvent pas le problème que nous essayons de résoudre, comme le problème structurel systémique profondément enraciné. Créer un sentiment d'urgence, nous rendre si occupés que nous ne pouvons pas voir de l'autre côté de l'horizon qui fait le même travail et comment nous pourrions vraiment travailler ensemble, n'est-ce pas ? Et je pense que l'urgence, le sentiment d'urgence est l'une des choses les plus importantes qui retiennent les gens dans le secteur caritatif, et cette urgence est créée à la fois par les bailleurs de fonds qui ont toutes sortes de choses concurrentes qu'ils veulent que vous fassiez. Vous pourriez avoir à rédiger 5 ou 6 rapports différents pour différents bailleurs de fonds, dans des styles différents. Il y a donc l'urgence créée par les bailleurs de fonds, mais il y a également l'urgence créée par les organisations caritatives, qui pensent que nous sommes les seuls à pouvoir résoudre ce problème. C'est pourquoi nous devons nous suicider littéralement.
Craig Pollard [00:42:29]:
Et tout cela est faux. Mais tout le monde se parle aussi les uns aux autres. C'est un peu comme s'il y avait une journée internationale pour cela, alors nous devons nous faire entendre, nous devons en parler. Nous devons nous occuper de nos publications sur les médias sociaux. Nous devons être en compétition pour les donateurs et ce sens de la compétition est si profond. Et moi, oui, cette idée, cette fausse urgence, que la collecte de fonds a massivement contribué à construire et à renforcer. C’est 100% ça.
Martha Awojobi [00:42:58]:
Ce que je regrette beaucoup dans ma carrière de collecteur de fonds, c'est d'avoir cherché à obtenir de l'argent, ce qui a obligé les équipes de service à modifier leur travail, à faire des choses qui n'étaient pas nécessaires, et de ne pas avoir collaboré correctement avec elles pour savoir que je pouvais le faire, pour dire non en fait, et pour comprendre ce que je faisais. Je dirais que cela m'a beaucoup appris lorsque je travaillais dans l'association pour les sans-abri. En fait, j'étais tellement concentrée sur ce que voulait le bailleur de fonds et au détriment de beaucoup de gens qui occupaient des postes de première ligne. Je me disais : Oh mon Dieu, les bailleurs de fonds arrivent. Alors maintenant, nous devons avoir l'air occupés, et leur offrir du spectacle. Et ils se disent : En fait, j'ai besoin de faire ce travail très important, ce XYZ sur la santé mentale. Et je me disais, non, non, non, non, non. Il faut rencontrer le bailleur de fonds. Et encore une fois, cela m'a appris énormément, énormément, énormément de choses sur la collecte de fonds. Je ne pense pas que la collecte de fonds s'accorde bien avec les autres équipes dans les organisations caritatives, dans les grandes organisations caritatives. Je comprends pourquoi les gens détestent les collecteurs de fonds. Je ne les déteste pas, je pense que c'est un mot très fort, mais je suis souvent en désaccord avec l'équipe de communication, avec l'équipe de prestation de services, avec celle de défense des intérêts, et avec celle de la politique.
Craig Pollard [00:44:26]:
Mais j'ai l'impression que c'est fondamentalement parce que l'accent systémique est mis sur les revenus et la croissance et que nous le justifions en pointant du doigt la cause et en disant : regardez, il y a tellement plus à faire, il faut faire, et cette obsession des revenus et de la croissance et encore une fois de la compétition et ce faux sentiment de compétition qui n'a pas vraiment besoin d'être là. C’est 100% ça. Car nous pourrions faire beaucoup mieux si nous collaborions et travaillions en véritable partenariat. Mais j'ai de l'espoir, car je vois des organisations où la collecte de fonds ne relève pas de la responsabilité individuelle. Dans les organisations, la collecte de fonds ne figure même pas dans le titre des personnes qui en sont chargées. Ils sont souvent à l'étranger, mais lorsque la collecte de fonds et la mobilisation des ressources sont partagées, la responsabilité entre les équipes de programmes, le directeur général et les administrateurs est engagée et ils réalisent qu'il ne s'agit pas d'une quête individuelle, mais d'un projet d'équipe visant à obtenir les ressources nécessaires à la réalisation de notre travail. Et j'ai l'impression que c'est à ce moment-là que cette sorte de tension commence à s'estomper. Dites-moi pourquoi, parlez-moi de votre motif.
Martha Awojobi [00:45:39]:
J'allais me contenter de dire que c'est grâce aux bailleurs de fonds.
Craig Pollard [00:45:44]:
Mais c'est le revers de la médaille, n'est-ce pas ? C’est le facteur externe. Oui, tout à fait.
Martha Awojobi [00:45:49]:
Mais j'aime ce que vous avez dit sur le fait que tout le monde s’y mêle et j'ai trouvé quelque chose de vraiment génial. J'ai travaillé avec une organisation appelée Glitch, qui a été mon premier client en matière de collecte de fonds lorsque j'ai commencé mon activité de conseil, et ils n'ont pas eu de collecteur de fonds pendant très longtemps, mais le travail que nous avons fait a été très efficace-
Craig Pollard [00:46:04]:
Connaissiez-vous des gens là-bas ? Comment s'est fait ce premier contact ? Parce que je pense que c'est très intéressant.
Martha Awojobi [00:46:17]:
Oh, vous savez quoi ? Cette histoire est encore plus belle que celle que je m'apprêtais à raconter. Tout s'est donc très bien passé. J'ai donc été présenté à un philanthrope ou à un bailleur de fonds. J’ai l’impression, je ne sais pas pourquoi j’ai dit philanthrope. Un bailleur de fonds.
Craig Pollard [00:46:28]:
Nous sommes tous coincés dans cela , n’est-ce pas ?
Martha Awojobi [00:46:31]:
Vous savez , oui , disons un bailleur de fonds. ils sont basés aux Etats-Unis et ils me payent chaque année pour donner des jours de conseil aux plus petites organisations de bases ou autres types d’organisations qui ne sont pas des organisations caritatives et qui travaillent sur la justice raciale ou sur les problèmes d’asile ou des refugiés ,n’est-ce pas ? C’est parfait. D’accord, il parait que c’est la meilleure et la plus belle affaire que j’ai fait, car ces organisations ne paient rien. Elles pourraient bénéficier de 343 à 6 jours de mon temps. Pendant ce temps, nous établirons une stratégie et je vous présenterai tous les moyens que vous pouvez utiliser pour collecter des fonds. C’est le piège de toutes ces choses. Et j’encourage toujours les gens à mettre en place des mains commerciales puissantes. C’est ma partie préférée de la collecte de fonds. Je me demande, en fait ,comment vous faites pour garder votre intégrité ? Vous offrez un service , vous offrez un produit , n’est-ce pas ? Vous amenez des gens dans votre monde et vous leur dites que c’est comme ça qu’il faut faire. Et j’aime ça. Et j’adore ça , absolument. Cela fait maintenant 3 ans que je travaille avec eux, et j’ai travaillé avec quelques-unes des petites organisations les plus inspirantes , dont les visions pour l’avenir sont terriblement coûteuses. Comme si je ne pouvais pas , je ne pouvais même pas en rêvé pendant mon sommeil. Comme si je ne pouvais pas, littéralement , n’est-ce pas ? Et c’était quelque chose de spéciale pour moi car je travaille beaucoup avec des organisations plus importantes sur des pratiques antiracistes. Et cela me permet de garder les pieds sur terre en me demandant quels sont les problèmes matériaux auxquels sont confrontées les personnes qui sont en quelque sorte les plus durement touchées par les politiques de l’État , qui n’ont pas de citoyenneté, qui sont des migrants , qui sont confrontés à une horrible rhétorique diabolisante, qui craignent souvent pour leur vie , n’est-ce pas? Craignent pour leur statut instable au Royaume-Uni , ou qui pensent à construire d’autres mondes? Comment créer des avenirs antiracistes? Comment protéger les militants noirs? et travailler avec eux , c’est juste , un rêve. c’est vraiment , vraiment , vraiment parce que ça tourne autour de ça , d’accord, j’ai fait ces fautes dans ma carrière de collecte de fonds. j’ai l’impression d’expier mes péchés à bien des égards. Faire ce travail et en fait , comme vous le savez , vous avez parlé du pouvoir et de l’expertise qu’un collecteur de fonds bien formé a su partager et aussi être contesté là-dessus, ce sont les parties les plus chaotiques de l’affaire. Et en fait, c’est comme ça qu’une organisation de base s’approprierait de ce concept et le mettrait en pratique. Vous voyez ? C’est comme si on m’avait ouvert les yeux sur comment le faire et il s’agit d’une des organisations avec lesquelles j’ai travaillé et qui s’appelle Migrants and Culture. Ils ont , dans le cadre de leur stratégie de collecte de fonds que nous avons élaborée ensemble, je ne sais pas si j’ai le droit de partager ça , mais peut-être , ils n’en sauront jamais rien, une section, une sorte de flux de revenus appelé économie solidaire. et je suis époustouflée vous savez, ils me demandent ce que cela signifie, et comme vous l’avez dit tout à l’heure, vous savez, tout le monde contribue en pensant à autre chose qu’à l’argent. Comment collaborer ensemble pour obtenir de l’argent? Comment partager l’espace ? Comment partager les choses ? Comment créer une économie solidaire? Et c’est comme le centre, le premier, vous savez, le centre de leur stratégie de collecte de fonds. Et je me dis grâce à la formation que j’ai reçue, je n’aurais jamais pu penser à cela. Et maintenant , je ne peux pas penser à rien d’autre ,et c’est tellement excitant .
Craig Pollard [00:49:56]:
Très excité. Très excité. Et ainsi hier, j’ai fait l’une de ces interviews avec un homme appelé Ezra Hirawani , le fondateur de l’entreprise Maori Kaupapa ici dans la Nouvelle Zélande. Et c’est un autre exemple parfait. Il s’agit d’une entreprise, mais elle ne se préoccupe pas de son statut. C’est juste une entreprise fictive. C’est la façon dont ils sont perçus par les autres, n’est-ce pas ? Et ce qu’ils font, c’est se focaliser sur les personnes qui vivent dans la pauvreté d’énergie , et qui n’ont pas les moyens pour payer leurs factures d’électricité , ceux qui souffrent TSPT , car elles craignent à chaque fois qu’elles allument la lumière qu’il n’ y ait pas d’électricité. Et c’est ainsi qu’ils sont devenus maintenant une entreprise du secteur de l’énergie. Ils ont fondé leur propre entreprise d’énergie pour traiter le problème de la pauvreté énergétique. Et ils le sont maintenant , c’est vraiment cool. Et ce qu’ils font, c’est qu’ils perturbent profondément ce secteur, mais ils sont extrêmement attentifs à la manière dont ils se développent et maintiennent leur whanau , qui est la famille et la communauté Maori, au cœur de tout ce qu’ils font. Mais les gens paient , donc je suis un client, je paie ma facture d’énergie , j’ai une réduction sur ma facture d’énergie et le profit qu’une autre entreprise aurait fait est versé dans leur fonds pour aider les gens qui n’arrivent pas à payer les factures d’électricité. C’est vraiment extraordinaire. Mais ils les relient aussi, mais ils les relient aux services sociaux aussi. Il s’agit donc de faire en sorte que les personnes qui sont à l’autre bout du fil ne sont pas là pour vous reprocher le manque de votre paiement,que vous arrive t-il et quels sont les services? Donc si on peut vous orienter vers une banque alimentaire , vous pourrez peut-être payer votre facture d’électricité. Donc c’est un véritable sens de la citoyenneté et de la construction d’une communauté , et je pense que c’est l’avenir. Moi aussi, moi aussi. Et c’est très excitant. C’est pour moi un motif de joie et d’espoir. Et on dirait que c’est la même chose. Ces idées de créativité- 100%. Des méthodes créatives pour obtenir des financements, des économies solidaires. C’est tout à fait -
Martha Awojobi [00:51:50]:
C’est beau. C’est ça, c’est beau. Et cela vous indique tout ce que vous devez savoir concernant l’organisation et comment elle conçoit l’argent. Et j’ai eu un orateur dans ma conférence l’année dernière qui était dans ses droits en tant qu’autochtone canadien, et il parlait de la mesure de la richesse dans sa communauté , comme étant non pas ce que vous possédez , mais ce que vous donnez. J’étais juste comme oh mon dieu, vous savez ce sont ces petites choses qui viennent de personnes soit colonisées, soit de personnes qui vivent dans le noyau impérial mais qui sont toujours des citoyens colonisés , qui apportent avec elles leurs modes de compréhension et de vie communautaire, vous savez, et qui montrent comment vivre d’une façon authentique. Et , vous savez, toutes les réponses sont là, si nous permettons à ces personnes de nous montrer comment vivre. Et je pense que j’ai fait preuve d’humilité en travaillant avec ces petites entreprises de base et en constatant qu’elles n’ont pas d’autres choix que d’innover , de rêver , et de se rétablir. Et cela m’a vraiment permis de faire la même chose, et aussi de maîtriser mon rôle d’intermédiaire, entre ces entreprises de bases et ces institutions. Car je parle leur langue , la langue des institutions, la langue de la philanthropie, mais mon cœur est ailleurs. Vous voyez ? Et , vous savez , c’est une grande responsabilité. Parfois , ça peut entraîner une tension pour moi. Mais, vous savez, j’assume la responsabilité et la responsabilisation d’aimer mes communautés. Oui, c’est vraiment important. Et dans la façon, oui , ça a vraiment éclairé ma pratique au cours des dernières années , j’ai toujours le sentiment d’avoir beaucoup à apprendre, beaucoup à désapprendre. N’est-ce pas le cas de tous? Mais oui, c’était vraiment, vraiment génial. Et c’était drôle au début car je détestais la collecte de fonds en 2020. Je me suis dit, je déteste ça. Cela me fait sentir mal. je n’aime pas ce que je fais. je ne suis pas à l’aise avec les relations que j’ai. Et cela a renouvelé mon amour pour la collecte des fonds , qui est génial. Je ne pensais pas que cela me plairait à nouveau. Je me suis dit, c’est n’importe quoi, c’est horrible. Mais en fait, j’étais comme-
Craig Pollard [00:54:07]:
Mais vous êtes sur le point d’occuper le poste de collecteur de fonds au Roundhouse aussi, n’est-ce pas? Et cela aurait pu être si différent. Et je suis tellement soulagé et tellement ravi que cela soit arrivé , car il semble que vous ayez un impact incroyable sur le secteur et que vous posiez des questions et vous aidiez des gens à s’orienter vers ce futur, cette réflexion différente. Et ce n’est pas, vous savez, que la révolution pourrait être financée, mais nous notre vision à l’égard du financement doit changer complètement et nous devons écouter les communautés qui sont vraiment soutenus et comprendre tous les problèmes historiques et systématiques aussi pour arriver à ce stade. Et c’est très excitant.
Martha Awojobi [00:54:56]:
Tellement. Oui!
Craig Pollard [00:54:59]:
Parlons de la conférence. Parlez-moi de la conférence. D’accord, que voulez-vous savoir ? je voulais savoir comment ça a commencé , pourquoi c’est important et pourquoi les gens devraient y assister.
Martha Awojobi [00:55:12]:
D’accord , ça a commencé en 2020 et c’était une organisation appelée Fundraising Everywhere. Et ils m’ont donné ma première grande tribune pour m’adresser au secteur caritatif. Ils étaient littéralement là,en train de dire, allez-y et crier leur dessus. E je me suis dit, j’y vais. Maintenant je parle d’une voix normale, mais crier était bien en 2020.
Craig Pollard [00:55:32]:
Mais les cris ont eu lieu, mais c’est très intéressant car les cris , je trouve sont très importants au début du parcours pour aider les gens à sortir de leur zone de confort.
Martha Awojobi [00:55:43]:
C'est tellement intéressant. J’avais une conversation avec quelqu’un appelée Monica dont j’ai oublié le nom, qui parlait d’une sorte de résistance dans le secteur de l’aide et à quel point les cris et les hurlements sont tellement importants car ils permettent aux autres de parler parce qu ’ils sont tellement extrêmes que en fait cela devient une opportunité pour les personnes de combler les lacunes entre le chuchotement et les cris et permet le progrès de la conversation, et je me dis Bon Dieu, c’est très bien. C’est bien, j’aime vraiment ça.
Craig Pollard [00:56:18]:
Mon propre cheminement vers ce genre de choses a commencé quand na soeur m’a crié dessus. Ah, d’accord. Il s’agit juste de reconnaître mon privilège. Et c’était il y a des années et des années , mais ici le choc a eu lieu. Et j’ai eu l’impression de débuter un cheminement de réflexion et de prise en compte de mes propres privilèges , de plusieurs privilèges, mais donc vous avez lancé le cri en ligne des BAME en criant, désolé, j’ai un TDAH donc j’espère que tout va bien. Très bien. J’adore ça
Martha Awojobi [00:56:55]:
Cependant, le cerveau s’égare.
Craig Pollard [00:56:57]:
Vous avez vu mon rapport, c’était juste un genre de flux de conscience, mais vous avez débuté avec un genre solide comme le cri et ensuite vous parlez d’une voix normale sur un flux de conscience. Donc vous avez commencé à crier et maintenant vous parlez d’une voix normale?
Martha Awojobi [00:57:06]:
Maintenant je parle d’une voix normale. Maintenant je ris. j’ai ri beaucoup auparavant, mais j’ai aussi beaucoup crié. Et donc cela a commencé en réponse à un rapport d’une organisation appelé Ubele Initiative au Royaume-Uni, une organisation dirigé par des personnes de couleur , et c’était au début des mois de la pandémie avant le meurtre de George Floyd , et le rapport indique qu’en absence de financement urgent ,9 sur 10 associations caritatives dirigées par des personnes noires et des personnes métisses seraient fermées dans les 3 premiers mois de la pandémie. Et c’était terrifiant pour moi, non? En tant que collecteur de fonds, c’était un grand moment de réveil pour moi. J’étais comme, putain d’enfer, j’espère pouvoir le jurer, parce que je l’ai fait. Je n’ai jamais collecté de fonds pour une organisation dirigée par des personnes de couleur. Je n’ai jamais utilisé mes compétences. Et comme, vous savez, je collectais des fonds pour des organisations qui avaient déjà des millions de revenus. Et ces organisations, elles ont besoin de 100 000 livres et je pourrais le faire. Comme ça, vous savez, c’est tout à fait dans mes capacités. Alors je pensais, oh mon Dieu, comme si c’était comme une sorte d’appel au réveil. Comme si je n’avais même pas pensé au fait et que j’étais une militante antiraciste à l’époque et que j’étais juste comme wow, ça touche vraiment une corde sensible. Donc, partout les collecteurs de fonds m’ont abordé parce qu’ils savaient que j’avais perdu mon emploi et m’ont dit d’organiser cette conférence qui s’adresse aux collecteurs de fonds noirs et métisses ou au personnes noires et métisses dans des organisations dirigées par des personnes de couleur qui n’ont pas nécessairement un collecteur de fonds ou qui dépendent vraiment de la confiance et des fondations et des astuces de compétence partagées, et de toute l’information pour obtenir une collecte de fonds géniale. Et je pensais, ça semble parfait. C’est exactement mon genre de chose. Mais parce que je suis une personne collaborative, je suis allée dans les communautés, j’ai parlé à des tas d’organisations différentes et à des tas de collecteurs de fonds de couleur qui étaient dans de plus grandes organisations et j’ai dit, qu’attendez-vous de cette conférence? Et en fait, ce qui est ressorti, c’est que les gens voulaient parler du racisme institutionnel dans le secteur caritatif. Ils voulaient en parler d’un point de vue philanthropique. Mais c’était comme une opportunité de capturer tant de gens et de pousser la conversation qui était très et qui est encore assez coincée dans le non-sens de l’égalité, de la diversité et de l’inclusion et de la pousser plus loin, vous savez, en pensant à l’anti-impérialisme, à l’anticapitalisme, à l’antiracisme. Ainsi,une fois la conférence organisée, 6 000 personnes ont acheté des billets. C’est incroyable. C’était incroyable.
Craig Pollard [00:59:39]:
Qu’avez-vous ressenti? Qu’avez-vous ressenti? Parce que cela a dû vous époustoufler.
Martha Awojobi [00:59:47]:
Je pleurais tous les jours. J’avais juste envie de pleurer tout le temps. Comme si c’était tellement intense parce que non seulement je pense que c’était un soulagement pour tant de gens comme c’était pour moi une place que je ne savais même pas si j’en voulais, vous savez, et c’était beaucoup de pression pour moi, mais en même temps, c’était comme s’il s’agissait d’un grand moment de ma vie. Je peux imaginer. C’était tellement incroyable, comme, se connecter avec ces organisations, apprendre à nouveau sur la collecte de fonds, penser à la façon, tisser une histoire et, comme, je suis un conteur, je suis un collecteur de fonds. Donc, comme si toutes mes conférences racontaient une histoire. Donc, la façon dont je positionne mes séances est de raconter une histoire sur l’histoire et ensuite le présent et comme imaginer un avenir. Oui. Ou je vais faire un peu comme la théorie et comme l’apprentissage, puis pratiquer comme ce genre de chose pour juste amener les gens de haut en bas. Nous savons ce que nous faisons, vous savez, nous les collecteurs de fonds. Et donc ce qui était vraiment spécial à propos de cette conférence, et c’est toujours la même chose, c’est de payer ce que vous pouvez. Ainsi, les gens peuvent venir indépendamment du fait qu’ils aient ou non un budget de formation, qu’ils aient ou non un revenu personnel, tout ce dont ils ont besoin est un accès à Internet, ce qui n’est pas le cas de nos jours, c’est un peu différent. Nous venons d’avoir un million de personnes au Royaume-Uni qui annulent leur haut débit et ce sont principalement des personnes qui bénéficient d’un crédit universel. Et en fait, c’est le genre de personnes qui bénéficieraient vraiment d’aller à une conférence comme celle-ci. Mais elle est en ligne, ce qui signifie que d’autres peuvent venir. C’est payer ce que vous pouvez. Nous partageons les bénéfices avec des organisations dirigées par des Noirs. Et habituellement, c’est comme les organisations noires dirigées par des personnes trans. Et c’est, vous savez, quelque chose qui est vraiment important pour moi quand je parle tout le temps à des organisations de transférer de l’argent. Je me dis d’accord, laissez-moi transférer une partie de mon propre argent, vous savez. En fait, pouvons-nous montrer ce qui est possible grâce à cette conférence? Et au cours des dernières années, ça s’est un peu transformé, c’est devenu un peu plus radical, mais nous avons aussi commencé à apporter, oui, alors nous vendons des billets organisationnels. Nous avons donc comme Oxfam, la Croix-Rouge britannique, Mines, qui ont envoyé toute leur équipe de personnel. C’est donc le début d’une sorte de révolution de l’apprentissage. C’est ce que je vois. Et je pense que beaucoup de gens ont leurs moments difficiles. Comme je pense sincèrement que c’est un espace incroyable pour le changement. Parce que ce n’est pas si académique que les gens ne comprennent pas, non? Ou on n’utilise pas des mots qui sont si éloignés de la vie pratique quotidienne des gens, mais on pousse les gens plus loin que l’égalité. Cela pousse les gens à aller plus loin que d’être tous gentils. Et nous croyons tous en un monde équitable. Et c’est comme, d’accord, eh bien, qu’est-ce qu’un monde équitable? Un monde équitable est un monde juste. Qu’est-ce qu’un monde juste ? Un monde juste est un monde libéré de l’oppression. À quoi cela ressemble-t-il? C’est anticapitaliste, c’est socialiste, vous savez, c’est toutes ces choses.
Craig Pollard[01:02:29]:
Et ce sont des conversations pénibles qui nous y amèneront, n’est ce pas?
Martha Awojobi[01:02:30]:
Exactement. Alors oui, c’est notre quatrième 1, Wild, en deuxième année. Tellement excitant. J’ai vraiment hâte d’y être. Oui, ça va être vraiment, vraiment bien. Comme si je venais de préparer le programme. Nous avons notre bande-annonce qui sort, c’est vraiment bien. Et ce que c’est et ce qu’elle raconte me rappelle le thème. Le thème est de savoir si la révolution peut être financée et je ne sais pas si nous allons arriver à une réponse, mais oui, certaines des sessions que j’attends vraiment avec impatience, sont toutes celles que j’ai créées, vous savez. Mais vous ne devriez pas obtenir une réponse Il ne s’agit pas de parvenir à une réponse, n’est-ce pas? Il s’agit d’une exploration, c’est une expédition.
Craig Pollard [01:03:06]:
Parce que vous savez qu’il s’agit d’un problème vieux de plusieurs siècles et qu’il s’agit de fixer un nouvel horizon et de réfléchir concrètement à la façon dont nous pouvons faire la transition vers quelque chose de meilleur. Je suis d’accord.
Martha Awojobi [01:03:19]:
Et personnellement, je pense que la révolution ne peut pas être financée par les gens par qui nous pensons qu’elle sera financée. Vous savez? Mais je veux dire, qui sait? Comme nous pourrions le voir demain, dans les 10 prochaines années, comme si l’argent se déplaçait, comme si ça pourrait arriver. Il y a tellement d’organisations incroyables comme Black Feminist Fund et vous savez, la décolonisation de la richesse que nous avons aux États-Unis en matière de justice raciale, la Fondation Baobab, le Projet Talwa, qui sont ce genre de challengers, n’est-ce pas, qui pensent en fait que nous devons contrôler nos propres ressources, nous avons besoin de notre propre pouvoir, cela devrait être en quelque sorte. Vous savez, par nous, pour nous. Ce truc est super excitant. Je suis en train de jeter un coup d’œil au programme.
Craig Pollard [01:04:02]:
Mais qu’est-ce qui est intéressant, mais c’est intéressant ce que vous dites, la révolution peut-elle être financée ? Ce n’est pas seulement une question de financement, c’est la possibilité de la révolution, comment la révolution sera-t-elle financée ? Oui. Parce qu’il s’agit de personnes, de personnes changeantes, de pouvoir et de financement. Et le financement n’est qu’une de ces choses.
Martha Awojobi [01:04:22]:
100%, c’est ce que je pense. Et il y a, vous savez, si nous pensons, vous savez, nous venons de faire un événement sur la décolonisation plus tôt dans la journée. Et comme, une grande partie de cela concerne la terre, non? La restitution des terres. Oui, les droits fonciers, oui. Et quand nous réfléchissons à la possibilité de financer la révolution, nous pouvons parler de financement, mais qu’en est-il de l’espace réel pour les communautés? Vous savez, qu’en est-il des centres communautaires? Qu’en est-il des endroits où les gens peuvent cultiver leur nourriture, où les gens peuvent se connecter à la terre, où nous pouvons en quelque sorte restaurer, vous savez, notre protection de la nature. Et vous avez raison, car cela va bien au-delà de ce genre de question de financement. Et peut-être devrais-je dire, la révolution peut-elle être dotée de ressources ? Mais cela n’a pas tout à fait la même résonnance. Pas pour une conférence de financement. Ces gens sont comme, endormis, ne viennent pas.
Craig Pollard [01:05:10]:
Oui, c'est ça. Martha, j’ai l’impression que je pourrais vous parler encore une heure, mais je suis vraiment conscient qu’il est très tard là-bas. Je l’apprécie énormément. Oui, c’est bien après l’heure du coucher. Merci beaucoup. J’ai vraiment beaucoup apprécié cette conversation et, et j’apprécie vraiment le défi que vous apportez et la différence que fait votre travail dont vous tirez tant de joie. Merci beaucoup de m’avoir parlé aujourd’hui. J’apprécie vraiment votre présence. Merci de m’avoir invité. Je me sens très spéciale d’être la première personne du Royaume-Uni sur le podcast Fundraising Radicals.
Martha Awojobi [01:05:45]:
Et la meilleure personne du Royaume-Uni aussi. Bien sûr. C’était vraiment, vraiment génial. Et vous savez, l’heure de mon coucher est passé, mais j’ai pris ma tasse de thé. Et en fait, cela m’a vraiment rappelé pourquoi j’aime la collecte de fonds et que j’aime vraiment ce que son potentiel peut être et est, n’est-ce pas? Alors oui, merci beaucoup. C’était vraiment amusant et agréable.
Craig Pollard [01:06:08]:
Il y a tellement d’idées et de défis brillants dans cette conversation, mais j’aime la façon dont Martha les présente comme notre défi collectif commun et son sentiment d’optimisme et de joie pour ce qui se trouve de l’autre côté de ces conversations transformatrices et nécessairement difficiles, celles que nous devons avoir avec nous-mêmes et les uns avec les autres et au sein du secteur caritatif. Je suis aussi très reconnaissant envers Martha pour cette conversation, pour son énergie, sa gentillesse, sa passion et sa tolérance. Cela a été un voyage d’apprentissage pour moi personnellement et je peux tout à fait comprendre pourquoi les organisations recherchent Martha pour les guider, non seulement pour obtenir du financement, mais aussi pour utiliser ce processus pour naviguer dans les voyages personnels profonds qui nous engagent avec la suprématie blanche et le racisme dans la collecte de fonds et le secteur caritatif et comment nous pouvons démanteler ces structures et systèmes qui nous enrôlent. Imaginez si nous nous éloignions de la fausse urgence créée par la dynamique de collecte de fonds, d’organismes à but non lucratif et de donateurs. Si nous pouvons aller de l’avant avec collaboration et humilité, nous ne pouvons pas résoudre ce problème nous-mêmes et nous devons centrer les communautés qui détiennent de nouvelles idées et de nouveaux modèles. Si nous sommes prêts à arrêter de courir dans la mauvaise direction et à regarder autour de nous et à écouter, nous pourrions simplement trouver plus d’économies solidaires. J’espère que cette conversation aidera un plus grand nombre d’hommes et de femmes blancs travaillant dans le secteur à but non lucratif à réfléchir à nos privilèges, à nous remettre en question et à définir les rôles que nous pouvons jouer dans la déconstruction de ces systèmes. Quelques premières étapes pourraient être de lire les livres que Martha suggère, Giving Back de Derek Bardowell et White Supremacy Culture de Tema Okun et aussi les excellents The Revolution Will Not Be Funded et White Saviourism in International Development. Et bien sûr, inscrivez-vous à la prochaine conférence en ligne BAME. Je vous verrai là-bas. J'espère que vous avez apprécié cet épisode du podcast Fundraising Radicals et que cette conversation vous a interpellé, informé et peut-être même inspiré, vous et vos pratiques de leadership en matière de collecte de fonds. N'hésitez pas à consulter les notes de l'émission, à vous abonner au podcast sur la plateforme de votre choix et à visiter fundraisingradicals.com pour découvrir toutes les façons dont nous travaillons pour renforcer, équiper et impliquer les collecteurs de fonds dans le monde entier.
Shownotes
Transcripts
#1 Steve Murigi: Shifting Power In Fundraising and Development
Hoy hablaré con Steve Murigi, el director general de Primary Care International.
Conozco a Steve Murigi desde hace más de 15 años. Nos conocimos en Kibera, el asentamiento informal de Nairobi, a principios de 2008, pocos días después de la violencia postelectoral.
Steve creció en una zona rural de Kenia y estudió periodismo. Ha trabajado en programas, en comunicación y en promoción, donde desarrolló numerosos programas de salud de primera categoría, además de complejas asociaciones en AMREF Health Africa.
Ha sido un privilegio para mí haber ido a la par de Steve en AMREF, en partes de su recorrido por la salud mundial, y haber sido testigo de su impacto en las comunidades: hemos compartido juntos algunas aventuras y experiencias agitadas.
Siempre me han gustado las ideas de Steve y su enfoque práctico en las cosas que importan en el ahora: ya sea abogar por la localización y descolonización del desarrollo o la forma de crear asociaciones empresariales complejas y duraderas, que estén basadas en valores y propósitos.
Esta no será una conversación breve, pero si te quedas hasta el final, te llevarás como recompensa la profunda visión de Steve y las tácticas creativas para localizar el desarrollo y crear asociaciones corporativas excepcionales (entre muchas otras cosas).
Además, descubrirás cuáles son las características personales más importantes para tener éxito en la recaudación de fondos y el liderazgo. ¡Así que sigue escuchándonos!
Recursos y enlaces mencionados en este episodio:
Primary Care International https://pci-360.com/
El perfil de Steve en LinkedIn https://www.linkedin.com/in/stevemurigi/?originalSubdomain=uk
Espero que hayas disfrutado de este episodio del pódcast de Fundraising Radicals y que esta conversación te haya desafiado, informado y, quizás, incluso haya servido de inspiración para tu práctica de liderazgo en la recaudación de fondos.
Puedes suscribirte al pódcast en tu plataforma favorita.
Los episodios nuevos se emiten los días 1 y 15 de cada mes, así que no olvides escucharlos para conocer más perspectivas globales sobre la recaudación de fondos y el liderazgo en el sector de las organizaciones sin fines lucrativos.
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#1 Steve Murigi: Shifting Power In Fundraising and Development
Fundraising Radicals [00:00:03]:
Hola, les doy la bienvenida a este nuevo episodio del podcast de Fundraising Radicals. Soy su presentador, Craig Pollard. El podcast de Fundraising Radicals busca dar vuelta el mundo de la recaudación de fondos divulgando y explorando perspectivas globales modernas sobre la recaudación y el liderazgo sin ánimos de lucro. Estas conversaciones sin guión con amigos y colegas, viejos y nuevos, gente corriente e inspiradora que recauda fondos y lidera proyectos comunitarios, causas, iniciativas sociales y empresas sociales en Asia, África, Oriente Medio y América Latina, y más allá de los límites tradicionales del sector sin ánimos de lucro. Espero que la conversación de hoy le desafíe e inspire a pensar de forma diferente sobre el mundo de la recaudación de fondos y el lugar que usted ocupa en él. Y que también le ayude a reflexionar sobre sus propias prácticas de recaudación de fondos y liderazgo. Pero, ahora, es el momento de recibir otra dosis de ideas e inspiración para la recaudación de fondos a escala mundial. He tenido el privilegio de conocer a Steve Marigi desde hace más de 15 años. Nos conocimos en Kibera, el asentamiento informal de Nairobi, a principios de 2008, pocos días después de la violencia postelectoral. Steve creció en una zona rural de Kenia. Estudió periodismo. Ha trabajado en programas, comunicaciones y promoción, creando programas de salud de categoría mundial y asociaciones complejas, tanto en Amref Health Africa como en Primary Care International, donde ahora es director ejecutivo. Ha sido un privilegio para mí haber caminado junto a Steve en partes de su trayectoria en el ámbito de la salud mundial y haber visto de primera mano su impacto en las comunidades. También hemos compartido juntos algunas aventuras y experiencias emocionantes. Siempre me han gustado las ideas de Steve y su enfoque implacablemente práctico de las cosas que importan ahora mismo, ya sea abogar por localizar y descolonizar el desarrollo o cómo crear asociaciones empresariales complejas y duraderas basadas en valores y propósitos. No se trata de una conversación breve, pero le prometo que si se queda hasta el final se verá recompensado con una visión realmente profunda de Steve y tácticas creativas para localizar el desarrollo y crear asociaciones corporativas excepcionales. Y también descubrirá cuáles son las características personales más importantes, las que le proporcionarán éxito en la recaudación de fondos y en el liderazgo. Quédese con nosotros. Bienvenido, Steve. Es maravilloso hablar con usted hoy.
Steve Murigi [00:02:35]:
Gracias. Gracias, Craig. Asantehana (muchas gracias) habiendo dicho, sí, realmente, realmente un placer estar aquí. Un placer conversar contigo, Craig. Sí. Gracias.
Craig Pollard [00:02:43]:
Leí que me encantó tu reciente artículo de perfil con PCI hablando sobre ti y tus motivaciones para ingresar a la salud global y dónde creció, y me preguntaba si le gustaría compartirnos tus antecedentes. ¿De dónde viene toda esta pasión y compromiso por la salud mundial?
Steve Murigi [00:03:08]:
Sí. Gracias, Craig. Es un comienzo interesante. Cuando recuerdo mi infancia y mi educación, en primer lugar, a veces me sorprendo a mí mismo. Me he sorprendido a mí mismo por la contribución que he podido hacer a la salud mundial y a la salud de poblaciones y comunidades. Hace poco volví a casa y regresé al lugar donde pasé los primeros cinco o seis años de mi infancia con mi abuela. Mi madre me dio a luz, cuando ella era bastante joven, así que apenas había terminado el instituto. Y en aquella época había mucho estigma en torno al embarazo, al embarazo precoz, al embarazo fuera del matrimonio, así que tuvo que marcharse. Así que acababa de terminar el bachillerato, por los pelos. Pero ella tenía que irse, ¿no? Ella tenía que irse. Tuvo que ir a la ciudad para valerse por sí misma, encontrarse a sí misma y tratar de hacer que las cosas sucedieran. Así que viví con mi abuela los primeros cinco o seis años. Mi abuela tuvo otros hijos, mi madre era la primogénita, ¿no? Y había diez de ellos. Así que estos son mis tíos y mis tías, pero en realidad crecí conociéndolos como mis hermanos y hermanas, porque todos se referían a mi abuela como mamá, ¿verdad? Así que yo hacía lo mismo, y no estábamos bien materialmente. Mi abuela tenía un poco de tierra, pero no estábamos bien materialmente. Y así lo creo, un par de cosas. Creo que el hecho de que fuéramos muchos y de que creciéramos en una familia muy unida, creo que, en cierto modo, empezó a forjarse esta idea, no idea, sino este valor de justicia, de que todo el mundo necesitaba una oportunidad, de que todo el mundo necesitaba ser escuchado. Por supuesto, existía la jerarquía de edad, como en cualquier otra familia, pero había esa sensación de que cada uno tiene su historia, cada uno tiene su experiencia del día, y cada uno tiene su propio sentido del humor y de la comprensión del mundo. Así que creo que ahí es donde esta idea de que ¡ah. claro!, mi voz necesita escucharse, justo como la voz de otra persona. Así que creo que eso es lo primero. Y creo que desde el punto de vista, puramente sanitario, aquí es donde también empecé a entender que si no tenías recursos o si vivías en una parte concreta del pueblo o del país, la salud no era algo que tuvieras asegurado, que si estabas enfermo, no había seguridad de que recibieras atención sanitaria. No había ninguna garantía de que cuando ibas al ambulatorio, te viera un médico ese mismo día, sólo porque estabas enfermo y lo necesitabas. No había ninguna garantía de que si ibas al médico y te recetaba un medicamento, tuvieras la seguridad de que te lo dieran. Había mucha incomodidad, pero quizá un desconcierto, supongo que de niño, porque buscas mucha seguridad y certeza. Creo que cuando eso no está ahí, empiezas a pensar, oh, ¿qué pasa si estoy enfermo? ¿Qué pasa si mi abuela está enferma? ¿Qué ocurre si mi tío está enfermo? Y recuerdo un ejemplo, en particular, en el que mi tío estaba muy enfermo, ¿verdad? Así que tenía malaria, por lo que entendimos después de unas semanas. Pero era horriblemente malo incluso, y era mucho mayor que nosotros, pero la forma en que se comportaba era diferente. Y estábamos muy asustados. Todos estábamos aterrorizados. Tuvieron que llevarlo a la clínica, pero desde entonces no había médico. Tuvieron que intentar movilizar fondos, con bastante rapidez, para conseguir un medio de transporte público que les llevara a un centro sanitario. Y creo que eso se me grabó en el cerebro porque, de niño, cuando ocurren cosas, a veces pueden parecer muy intensas, si se reflexiona sobre ellas. Sospecho que así es como empezó mi sed, mi anhelo y mis preguntas, pero en realidad nunca salí intencionadamente en busca de la salud mundial. Pero, por supuesto, podemos hablar de eso dentro de un rato.
Craig Pollard [00:07:02]:
Eso es muy interesante. ¿Mira hacia atrás, hacia donde está ahora como director ejecutivo de Primary Care International Global ONGI, hacia la montaña de donde ha venido y cómo se siente, estando donde está hoy, desde ese duro comienzo?
Steve Murigi [00:07:22]:
Sí, algunas cosas. Creo que es una mezcla. Creo que en muchos sentidos, me deja boquiabierto. Claro. En muchos sentidos, estoy muy, muy agradecido por la oportunidad, la oportunidad de siquiera intentarlo. Claro. Así que creo que en muchos sentidos, miro hacia atrás y sólo pienso, pero.
Craig Pollard [00:07:43]:
También se lo ha ganado, ¿verdad?
Steve Murigi [00:07:45]:
Sí. Si pusiera un poco de humildad a un lado, diría, bueno, han sido unos buenos 17-18 años de estar dentro de la salud global, trabajando en diferentes países, diferentes continentes, trabajando con múltiples socios. Creo que es eso. Pero creo que si sólo pienso en Steve como persona, está muy lejos de donde empecé. Creo que hay una gran sensación de agradecimiento por las diferentes oportunidades, por las diferentes personas que he conocido, porque creo que eso es una parte importante. Así que las relaciones que he construido, con el tiempo, y las puertas que se han abierto, y el hecho de que se me haya permitido ser yo mismo y airear algunos de estos pensamientos radicales que tengo. ¿Cierto? Así pues, creo que por un lado está eso y, por otro, a veces siento que muchas de las conversaciones que he mantenido, en el ámbito de la Salud Mundial y en el Tercer Sector, me afectan a mí. Como muchas otras personas, tiene mucho que aportar por el mero hecho de entender cuál es el problema y qué podría ayudar a resolverlo. De manera que hay un parlamento ajustándose. Así que, sí, muchas gracias por esta oportunidad, porque creo que tengo algo que decir. Pero la otra cara de la moneda es que estoy muy contento de estar aquí, contento por el apoyo que recibí de mi abuela, por el apoyo que recibí de mi madre, por la gente que conocí, por las pocas decisiones que fueron intencionadas, pero también por las decisiones que fueron puramente circunstanciales y accidentales. Lo sabría, Craig, ¿verdad? Estábamos juntos en un programa. Eso fue un programa complicado. Pero recordará que mi transición de la oficina de Amref, en Kenia a la de Amref en Uganda, no fue con la intención de quedarme allí mucho tiempo, al menos durante el tiempo que pasé allí al final. Pero miro atrás y creo que algunas de esas decisiones y oportunidades me han llevado a donde estoy. Pero supongo que, como decimos en África, hace falta una aldea, ¿no? Quiero decir, se necesita un pueblo. Y tengo la suerte de que el pueblo ha sido extremadamente amable conmigo. Claro. Así que tengo que encontrar una manera de devolver.
Craig Pollard [00:10:00]:
Eres muy modesto porque lo he visto en acción, Steve. Usted es una potencia. Usted es una potencia. Ha trabajado con grandes empresas internacionales, como Accenture, GSK, Barclays Bank y otras. Y le he visto en acción con ellos y participando en el programa. Así que creo que me lo he ganado y me lo merezco. Pero mencionó una especie de transición de Kenia a Uganda y con, supongo, el bien conocido en su tiempo proyecto, el Proyecto Katine se adelantó a su tiempo, en cierto modo. Se trataba de un proyecto en el que participaban The Guardian Media Group, uno de los principales periódicos del Reino Unido, el banco Barclays y el programa Amref en Uganda, y que consistía en compartir, probablemente por primera vez, la visión de Walts sobre el desarrollo internacional. El nivel y la profundidad de la cobertura. ¿Cuáles son tus reflexiones al respecto? Porque eso era muy progresista, hace más o menos 15 años.
Steve Murigi [00:11:13]:
Sí, tiene toda la razón. Era extremadamente progresista. Y creo que hay que felicitar a Amref por exponerse de esa manera. Creo que en aquella época, en muchas organizaciones, la cultura era: consigues financiación, ejecutas un programa, le dices al donante que todo ha ido genial, y lo poco que no ha ido genial, tengo un plan para resolverlo. Claro. Supongo que esa era la cultura, cuando yo me incorporaba al desarrollo. Al menos, eso es lo que he encontrado. Y creo que, como dices, fue progresista porque fue la primera oportunidad y una de las primeras organizaciones en decir, ¿sabes qué? Le mostraremos cómo es el desarrollo. Y no es una línea recta, y estamos tratando con personas, estamos tratando con comunidades, y responderemos a sus necesidades. Y, por supuesto, la idea era tratar de cubrir los múltiples componentes de lo que una sociedad necesita: agua potable, educación, salud, un componente de empoderamiento, es decir, un componente de defensa, y medios de subsistencia, que es cómo asegurarse de que se puede apoyar en lo que las comunidades dependen para la alimentación y la subsistencia y el comercio, lo que es absolutamente fenomenal. Claro. Creo que, mirando atrás, aún estábamos aprendiendo a ser completamente transparentes. Claro. Por mucho que fuéramos progresistas, creo que había un elemento de que todavía había un poco de miedo. Creo que no es miedo, sino quizás malentendidos. ¿Cierto? Así que, creo que en términos de comunicación, The Guardian entraba, y seguía existiendo la sensación de que se trataba de una asociación. Así que mantendremos conversaciones. Pero, por supuesto, en aquel momento The Guardian quería seguir manteniendo su integridad como tal. Estamos aquí para demostrar a todo el mundo cómo funciona el desarrollo, y nos ha llevado tiempo alinear estos dos mundos, porque no es una asociación como la entendíamos antes. Sin embargo, también fue, en muchos sentidos, un programa de desarrollo, aunque también un experimento. Era una forma de ayudar a todo el mundo externo al mundo del desarrollo, a entender cómo funcionan las cosas. Creo que si estuviera reflexionando sobre lo que podríamos hacer, de manera diferente, ahora y creo que muchas cosas han cambiado desde entonces, sería mucho más vulnerable, ¿verdad? Y escuchamos esto frecuentemente, se les pide mucha vulnerabilidad a los líderes. Creo que se aplica a las vulnerabilidades de las organizaciones. Nada tiene que ser perfecto. No tiene por qué estar siempre de acuerdo con sus socios. No tienes por qué tener todas las respuestas todo el tiempo. Estás aprendiendo igual que algunos de ellos. Cuando entras en una comunidad, tienes ideas. Hay un montón de ideas y conceptos y principios prestados y cosas técnicas que puedes introducir en un programa. Pero sigue siendo una comunidad nueva, si es la primera vez que va allí. Diferentes culturas, diferentes formas de hacer las cosas y eso lleva tiempo. Pero lo recuerdo con mucho cariño. Hay tanto que aprender. Hay tanto que aprender. Creo que para mí, como persona que entra en el desarrollo, en términos de cómo gestionar las relaciones, cómo construir relaciones, cómo crear confianza, cómo hacer también el desarrollo de una manera muy diferente. Creo que lo que estábamos viendo con las comunidades, había mucha voluntad, porque sabían que el programa estaba siendo evaluado constantemente y había personas que le prestaban atención. Si miro atrás, creo que la comunidad tenía mucho más poder de decisión, en comparación con otros programas que había visto hasta entonces. Pudieron venir a la oficina, al centro de recursos y decir no, esto es lo que queremos que hagan. Con el dinero, podemos llegar directamente a The Guardian. Podemos escribir tal o cual cosa y sin forzar, pero manteniendo una conversación muy rápida. Lo recuerdo con bastante cariño. ¿Qué hay de usted? ¿Cómo lo recuerda?
Craig Pollard [00:15:18]:
Sí que le tengo ese cariño. Recuerdo cuando recibí la llamada de The Guardian y fue abrumador, porque como Amref éramos relativamente pequeños en el Reino Unido y nos enfrentábamos a Oxfam y a los grandes, y que nos concedieran ese premio y esa oportunidad, fue increíblemente emocionante, pero también desalentador. Y no creo que comprendiéramos realmente las implicaciones de invitar a un grupo de periodistas que buscan constantemente historias, que buscan conflictos y diferencias. A esto se añade Barclays, el banco gigante, y un proyecto de desarrollo internacional con todos los retos, la política y la logística que conlleva, además de tantas culturas diferentes, y no sólo la cultura británica y la cultura ugandesa, sino también la cultura empresarial, la cultura de los medios de comunicación y la cultura de las organizaciones sin ánimos de lucro. Y esa era su complejidad. Y usted estaba justo en la punta de ese tipo de nexo en el que todo el mundo se unió. ¿Fue una experiencia formativa para usted? Y no le dejó pensando, ¿de ninguna manera voy a hacer esto de nuevo? Parecía que le había impulsado a hacer cosas mucho mayores.
Steve Murigi [00:16:49]:
No, es decir, creo que en realidad fue formativo en cierto sentido porque mi formación en aquel momento era periodística. Antes de eso, había hecho comunicación social, había entrado en el desarrollo con una especie de sombrero defensor de la comunicación, y tenía mis propias preguntas sobre cómo es el desarrollo y cómo podría ser. Creo que fue una gran oportunidad para mí participar en esa conversación. Creo que otra cosa que comprendí bastante rápido fue lo diferentes que eran las personalidades. Así que nunca hubo mucho de lo que ahora recordamos y decimos que éramos socios de un tutor. Lo que se sentía cuando estabas allí era demasiado. Estamos en una asociación con fulano y mengano, porque todos ellos tenían una visión muy diferente del desarrollo cuando llegaron y algunos de ellos entendían un poco más los matices, por lo que resultaba muy fácil mantener conversaciones y con otros, quizá no tanto. Y nos pareció que era una oportunidad para informar y educar, etcétera. Así que creo que en muchos sentidos eso fue formativo. El otro elemento, por supuesto, era la negociación dentro de la organización. Dada mi formación, no basta con decir X, Y y Z a un periodista. No basta con decir desarrollo de capacidades. No significa absolutamente nada. Significa mucho para nosotros. Pero hay que tener muy claro qué tiene sentido para la persona que va a acabar leyendo lo que se publique. Creo que en muchos sentidos sí, pero para mí también era una cultura diferente, ¿no? En aquella época me había trasladado de Nairobi a Uganda y luego directamente a Soroti durante muchos meses. Así que, también había un elemento como, oh, yo también estoy en un mundo diferente y estoy construyendo relaciones allí y estoy tratando de cultivar la confianza de mis colegas que pensaban, este tipo ha venido desde Kenia, etcétera. Nuestra oficina estaba justo al lado del subgobierno del condado. Así que, al mismo tiempo, estableces relaciones con el gobierno. Así que estás equilibrando muchas perspectivas. Y seguimos entregando el trabajo, que es realmente el centro de lo que hace Amriff. Así que, en muchos sentidos, intentas no estorbar y, al mismo tiempo, equilibrar todas esas otras necesidades. Así que, sí, en muchos sentidos, creo que tuvo que aprender rápido. Usted tenía que aprender rápidamente. Quiero decir, recordará esto, creo que también en términos internos, no había una comprensión compartida de lo que tenía que suceder todo el tiempo. ¿Cierto? Así que la oficina del Reino Unido puede haber tenido necesidades diferentes a las que tenía la oficina de Uganda en ese momento, por supuesto.
Craig Pollard [00:19:43]:
Y esto fue políticamente en el momento, en Amref, esto fue durante un cambio real. Se habían tomado decisiones para trasladar la toma de decisiones, el poder, la gobernanza, las finanzas, etc., de las oficinas del norte en el Reino Unido e Italia, en Canadá y EE. UU. y los Países Bajos, a Nairobi. Y toda esa transición estaba ocurriendo en ese momento y estaban comenzando esas conversaciones. Así que también había capas de complejidad interna, por las que siempre es un reto navegar. En cierto modo, ha hablado de su experiencia en materia de defensa de las comunicaciones. Sé que muchas de las personas que estarán escuchando esto están muy interesadas en la defensa. Muchos consideran que la incidencia política es el futuro del sector, ya que permite movilizar nuevos recursos y lograr cambios sistémicos importantes. ¿Puede hablarnos un poco de su labor en el ámbito de la comunicación y de algunas de las cosas clave que ha aprendido a lo largo de los años?
Steve Murigi [00:20:50]:
En cuanto a la observación que acaba de hacer sobre el cambio que se estaba produciendo con AMF, creo que, de nuevo, hay que reconocer el mérito de la organización, el mérito de The Guardian y el mérito de Barclays y de la asociación en general. No digo esto a la ligera. Lo digo con, como digo, retrospectiva 2020. Claro. Pero se puede empezar a ver que ahí es donde hubo un cambio, en términos de desplazamiento del poder. No paramos de decir que cambiar el poder, cambiar el poder ahora, pero esa era una forma muy práctica de demostrar cómo se podía hacer. Y se trata de dónde van los recursos. Y ahora estoy teniendo más y más conversaciones con socios y donantes que siguen haciendo la pregunta, ¿qué aspecto tiene? ¿Qué aspecto tiene la descolonización? ¿Qué aspecto tiene el cambio de poder? Y no quiero sugerir que fuera perfecto, en absoluto, porque no lo fue. Pero creo que, en muchos sentidos, esta idea de que se pueden proporcionar recursos directamente a las personas más próximas al problema es un buen punto de partida. Y puedes empezar a ver cómo eso crea agencia para esas partes interesadas y esos participantes, y su voz se hace más fuerte y se posicionan, de manera diferente, cuando se sientan alrededor de la mesa. Y eso es lo que el cambio de poder empieza a parecer a su pregunta en torno a la defensa. Estoy completamente de acuerdo. Es decir, creo que si echamos la vista atrás a los últimos años, a los diferentes movimientos, ya sean movimientos de base, ya estén provocados por una cuestión política concreta o por un incidente particular, tenemos organizaciones que se crean literalmente a partir de un acontecimiento y en seis meses o un año se ven impulsadas. Son una organización masiva. Así que creo que hay algo ahí sobre cómo las personas con puntos de vista y valores similares pueden unirse y unirse en torno a un tema y realmente hacer algunos cambios y hacer algunos cambios políticos y movilizar suficientes recursos para hacer un trabajo realmente bueno. Y tanto, si hablamos de BLM como si hablamos de cualquier movimiento que se nos ocurra, creo que es simplemente demostrativo de que no se necesita una estructura significativa, en nombre de una organización, etcétera, etcétera, para crear impulso en torno a un asunto. Considero que ese es mi mayor aprendizaje, y creo que las herramientas en su estado actual, la idea de que la gente tiene acceso a ellas, lo que tú y yo estamos haciendo para compartir nuestro punto de vista y proyectarlo al mundo para alcanzar a personas que quizás tengan puntos de vista afines y que puedan utilizar su teléfono para organizar un grupo y una plataforma y, sencillamente, apoyar una causa. A mí me parece muy poderoso. Estaba a punto de decir que no teníamos eso. Iba a sonar como una persona mayor al decir que bueno, eso no lo teníamos. Pero sí, hace 15 años no lo teníamos. Y en muchos sentidos, si reflexiono un poco, creo que podría haber adoptado un punto de vista diferente. Hace 15 años, cuando pensaba en algunas de las causas que quería apoyar, sobre todo la salud, con algunos compañeros con quienes comparto el mismo historial de comunicación y defensa, tal vez decidimos que no, que no es necesario unirse a una organización y someterse a determinadas normas. Simplemente lo haremos nosotros mismos.
Craig Pollard [00:24:11]:
Sí, pero es interesante. Pero eso es muy interesante, ¿no? ¿Qué significa esto para las estructuras sin ánimos de lucro? Porque en cierto modo veo que las organizaciones y sus formas de trabajar se interponen en el camino del cambio. Algunas organizaciones son increíblemente ágiles y lo hacen muy bien. Lo facilitan y luego pierden el control. ¿Qué significa esto para el futuro del sector y las organizaciones?
Steve Murigi [00:24:39]:
Sí, personalmente, estoy de acuerdo con lo que dices. Creo que habrá que revisar las estructuras, ¿no? Un par de cosas, ¿no? Entiendo que a veces la abogacía ocurre dentro de estas estructuras masivas. Creo que eso es lo que hemos visto en los últimos años, hay muchos cambios incluso dentro de esas organizaciones y a éstas les está resultando difícil detenerlos, a diferencia de lo que ocurría antes. Así que me parece interesante que el cambio esté a veces impulsado internamente. Así que lo veo bastante positivo. Pero creo que en términos más generales, como dice, las organizaciones que tengan la capacidad de ser flexibles y responder a todas estas cosas lo harán muy bien. ¿Cierto? Por tanto, si pienso en la organización que dirijo, Primary Care International, somos muy pequeños. Una de las cosas que me parecieron extremadamente atractivas es que no somos muy pequeños, pero somos lo suficientemente pequeños. Una de las cosas que me pareció atractiva fue esa maleabilidad, esa idea de que, en realidad, vamos a fijarnos más en el valor que añadimos y menos en la estructura de tener una organización enorme y oficinas de distribución, etcétera, etcétera. Pensamos: ¿cómo podemos hacer el mismo trabajo sin tener que crear estructuras enormes que en realidad estorban? Y lo que hemos aprendido es que, como una organización pequeña, fuimos capaces de desarrollar programas a lo largo de los últimos diez años en 60 países que jamás habrían sido posibles si nos hubiéramos puesto a decir: "oh, tenemos que establecer lo que tú y yo llamamos una oficina nacional, una oficina de distribución o una oficina afiliada". Aprendimos rápidamente que, efectivamente, donde podíamos añadir más valor era trabajando a través de socios técnicos que ya dispusieran de esta infraestructura. Considero que se trata de enfocarse el problema, encontrar personas que compartan contigo los mismos valores, que tengan la misma misión que tú y, a continuación, buscar la mejor forma de colaborar para conseguir el mayor impacto. Eso por un lado. Pero como dices, creo que se puede visualizar un futuro en el que muchas organizaciones tendrán dificultades, en particular las grandes organizaciones. De vez en cuando charlo con algunos compañeros y me hacen esa pregunta, ¿por qué PCI? ¿Especialmente en el contexto de todo lo que dices sobre la descolonización? Y dije, sí, es aquí donde siento que en términos del tamaño y la maleabilidad de la organización, podemos tener cambios porque he reconocido que es complicado, incluso con las mejores intenciones, que las grandes organizaciones cambien. Claro. Es mucho lo que está en juego, mucha más gente a la que alinear y mucho más miedo.
Craig Pollard [00:27:28]:
Eso es. Y las personas con las que hablo dedican gran parte de su tiempo a navegar por las estructuras internas. Entonces, llega una nueva política. ¿Cómo afrontamos esto como funcionarios del hemisferio sur, qué implicaciones tiene? Por eso, siento que cada vez hay menos paciencia para la demora, para la burocracia, para tener que verse obligado a navegar por esas estructuras, mientras que una organización como PCI, que es mucho más ágil, parece más sencilla y más adecuada para el futuro.
Steve Murigi [00:28:13]:
Creo que sí. Y efectivamente, como dice, se trata de esa agilidad. También es agilidad en el sentido práctico. Es la agilidad para responder a lo más relevante del momento. ¿Cierto? Así que, de nuevo, las organizaciones masivas hacen un trabajo fantástico, pero a veces tienen dificultades para responder a los problemas que surgen mientras realizan el mismo. Su misión es proporcionar acceso al agua potable, etc. Bien. Lleva haciéndolo desde hace mucho tiempo. Entra en una comunidad y puede que surja algo completamente distinto. A veces resulta difícil porque sus partidarios y donantes le conocen por hacer esta cosa en particular. Así que la agilidad disminuye de tal manera que a veces resulta difícil hacer evolucionar lo que son las intervenciones. Y ésa es una conversación aparte. Y estoy seguro de que los demás colegas del sector pueden opinar de forma diferente, pero creo que para mí es esa idea en torno a la agilidad para responder a los problemas, y a medida que surgen, el mundo está cambiando y lo está haciendo rápidamente. Por tanto, siendo una organización dirigida por una misión, tiene que ser receptivo. Por eso existe. Quieres responder a estos cambios. Y en segundo lugar, se trata de aprender lo que no funciona y ser capaz de evolucionar y ser maleable. Y creo que ése es un reto importante para muchas organizaciones en este momento, la mayoría de ellas tienen unas intenciones asombrosas. Le digo a la gente constantemente, no deje que la búsqueda de estrategias perfectas le impida empezar a abordar el problema, a actuar. Pero luego, por supuesto, reconoces que no es tan sencillo. Y tendrás conversaciones en las que la gente mencionará, ¿qué pasa con la regulación?
Craig Pollard [00:29:51]:
¿Y los donantes?
Steve Murigi [00:29:52]:
Exacto. Por ejemplo, puedes tener una buena conversación acerca de un donante que no se opone a la localización. Pero es posible que tengan que respetar algunas normativas y legislaciones que no permiten que ocurra. Pero no escuchas estas cosas con claridad en la conversación. Todo el mundo está de acuerdo en el principio general, pero creo que también debemos mantener una conversación sobre lo que es realista para algunas organizaciones. Pero claro, creo que eso implica exponerse. Esto significa tener que admitir que nos cuesta responder a esto en un momento preciso debido a nuestro tamaño o a nuestra estructura o a nuestros donantes, o simplemente a que no estamos en la mejor situación para hacerlo. Y me refiero a que tengo conversaciones donde la gente suele decir, oh, lo haremos pronto, pero, bueno, en un par de años tendré dificultades para lograrlo, por supuesto, porque cuando quieres un cambio, lo quieres, ¿sabes?, y la gente que estaba esperando el cambio ha estado esperando durante mucho tiempo.
Craig Pollard [00:30:43]:
Así es. Y esto requiere toda una serie de conversaciones difíciles y desafiantes. Y pienso que, desde el punto de vista de la recaudación de fondos, es importante que los donantes se unan a este camino hacia la localización. Cuando tienes a los grandes donantes institucionales y éstos tienen tanto peso en el sector y las grandes organizaciones se mueven quizás más lentamente que otras, cuentan con sus fondos de innovación, tienen oportunidades. Pero, ¿cómo conseguimos que los donantes adopten este programa de localización? Porque, en cierto modo, se sienten tan agobiados e inseguros sobre el futuro como las organizaciones sin ánimos de lucro a las que financian.
Steve Murigi [00:31:23]:
Sí. Le entiendo perfectamente y reconozco que es un problema. Lo primero que argumentaría sería la eficacia del trabajo que usted apoya. Puedes fijarte en la evidencia anecdótica, puedes fijarte en la evidencia que genera la organización. Es mucho más eficaz apoyar a la organización, a los individuos, a las bases que están más cerca del problema. Así que si quieres ser eficaz, si quieres que tus medidas sean sostenibles, es una manera de hacerlo. Atraviesa el continente, mira todos los pozos de sondeo que se han hecho, la gente simplemente se ha ido porque alguien vino, excavó un pozo de sondeo, le puso una marca enorme, se tomaron fotos, se dieron la mano, la gente lo utilizó, se averió. Pensaron, bueno, ese es el pozo de fulano, pasemos a lo siguiente. Y parte de ello se encuentra en las comunidades que abandonaron algunas de estas estructuras. ¿Investigaste si esas comunidades permanecían en el mismo lugar constantemente? ¿Entendiste la cultura? Porque si no lo hiciste, es posible que, de lo contrario, hubieras sabido que era probable que se marcharan de todos modos. Fíjate en algunos de los programas contra la malaria, en los que se entregaron muchas mosquiteras a las familias. De nuevo, tú y yo podemos estar de acuerdo, todo el mundo puede estar de acuerdo en que las mosquiteras son una intervención impactante cuando se trata de la malaria. Pero, ¿cómo se está utilizando? ¿Se tomó el tiempo necesario para entender la cultura, la dinámica de la familia? Entonces, ¿acaba teniendo familias que la utilizan como red de pesca o quizás el hombre lo utiliza y los niños no?
Craig Pollard [00:32:55]:
Pues eso no hace más que acentuar los problemas existentes.
Steve Murigi [00:32:59]:
Sí, esa es la dinámica de esta idea. Recuerdo que tuve una conversación con una de mis tías y me dijo que no usaba mosquitera porque le daba calor. Y yo no me daba cuenta de lo que significaba, pero ésa era la realidad para esta persona. Es como si, ay no, no lo uso porque da calor. Y esta es una conversación reciente y me dije a mí mismo, si no comprendes que cuando se limita a proveer este mosquitero y asume que tu dinero y tu apoyo han hecho lo que tienen que hacer, sale perdiendo. Así que para mí es una pregunta válida. También creo que el otro argumento que estamos planteando consiste en que lo que hace y cómo lo hace importa. Y existe una responsabilidad que a menudo conlleva ofrecer apoyo y la intención no es suficiente, ¿verdad? Por eso creo que existe la responsabilidad de garantizar que no está causando ningún daño, incluso cuando intenta hacer el bien. ¿Cierto? Éste es otro factor. Por mucho que te preocupes, por mucho que te incomode encontrar diferentes formas de trabajar, encontrar diferentes socios, y que prefieras confiar en sistemas y socios que ya conoces. Debes analizar si con tu apoyo estás creando otro problema o está perpetuando uno ya existente; y luego debe responsabilizarte. Pero no va a ser fácil. Y pienso que está bien que no sea fácil.
Craig Pollard [00:34:32]:
Es muy incómodo, ¿cierto?
Steve Murigi [00:34:34]:
Realmente incómodo.
Craig Pollard [00:34:36]:
Hemos estado tan cómodos. Si piensas en las comunicaciones desde la comunidad hasta oficina del país y luego quizá hasta la oficina del Reino Unido, y luego hasta el donante. ¿No es excelente este constante flujo de positividad? Ese cambio del que habla requiere un cambio gigante para sentirse cómodo con una gran cantidad de incomodidad al escuchar la realidad, la verdad cuando las cosas van mal y lo difíciles que son las cosas. Eso es un cambio gigante para algunos donantes.
Steve Murigi [00:35:15]:
Por supuesto. Es un gran cambio. Y tenemos que recordar que, cuando decimos donantes, también nos referimos a personas e instituciones de gran importancia. Y que dentro de esas instituciones, va a haber también distintos niveles de poder. Y tal vez algunos de estos niveles entiendan esta cuestión y estén más listos para hacer cambios que otros. Por esto, es adecuado decir que debemos tener cierta paciencia. Dicho lo anterior, pienso que la analogía es que todos saben que esto debe suceder. No creo que haya muchas personas que no sepan que el sistema que hemos tenido durante mucho tiempo tiene fallas. Y si continuamos por el mismo camino es probable que se cause un gran daño. También creo que se trata de la confianza. Hay una pérdida de confianza, ya sea entre los donantes y el sector terciario, o entre el público en general y el manejo del gasto de recursos. Pienso que existe un problema. Creo que todo el mundo puede darse cuenta, ¿verdad? Pero la analogía es que quizá necesites ir al gimnasio y no te va a gustar para nada. Tal vez sabe que debes alimentarte mejor y que es bueno para ti, pero, es incómodo porque tal vez sea mucho más fácil hacer lo que siempre hace y simplemente disfrutar sin tener que pensarlo. ¿Cierto? Y especialmente cuando sentimos que es obvio que estamos haciendo lo correcto. Y si no lo hacemos, si no los apoyamos, ¿qué les sucede a todas estas personas? Pero mi respuesta rápida es que el derecho a la vida y el derecho a la salud no deberían excluir el derecho a la dignidad, el respeto y aquello que nos hace humanos. Entonces, tienes que unir todas esas cosas. Y la pregunta cuando hablo con socios y tengo la oportunidad de hacerlo la próxima semana, dicen: ¿Qué hacemos? Dice muchas cosas. ¿Qué hacemos? No es algo abstracto. Lo primero es: simplemente escuchar. Escuchar lo que las personas necesitan. Y por un momento, dejar de lado lo que ya tiene o lo que siempre ha hecho. Solo escuche lo que las personas necesitan. Y si eso te hace sentir incómodo, está bien, ¿cierto? Ten una conversación real, luego haga las preguntas correctas, especialmente como donantes. Los donantes van a ser los mayores impulsores de este cambio, incluso más que el sector terciario, porque tienen los recursos y hay muchas organizaciones dentro de este sector que pueden querer este cambio. Pero si tus donantes no están listos para apoyarlo, será mucho más lento porque es una cuestión de viabilidad. Haz las preguntas correctas. Simplifica los mecanismos. Si dices, «he tenido una conversación con alguien» y dijeron: «pero nunca hemos recibido propuestas de organizaciones y grupos de base de los países», entonces pregúntate: ¿cuánto has intentado? Sí, ¿cuál es tu mecanismo de recaudación de fondos? ¿Qué tan fácil es? Porque una organización grande va a tener grandes recursos. Van a tener un equipo grande. Pueden hacer una solicitud para recaudar donaciones y si no las obtienen es desalentador. Pero pueden afrontar la pérdida de tiempo y tu costo. Una organización pequeña no puede hacerlo. Si pasan un mes haciendo eso y no logran tener éxito, eso puede tener un impacto significativo en la organización. Además, ¿entienden lo que se les está pidiendo? Entonces, debe pensar en todas esas barreras antes de decir: «Oye, no estamos recibiendo esas solicitudes». Y si se pregunta: Bueno, ¿cómo entiende esas barreras? Regresa a lo primero que dije. Escucha y pregúntales. Pregúntales qué haría que esto sea simple para ustedes. Y luego pregúntate qué nos dará la responsabilidad que necesitamos para sentirnos seguros de que estamos proporcionando este financiamiento e intenta juntar esas cosas.
Craig Pollard [00:39:01]:
Pero, ¿es la responsabilidad de la sociedad civil educar a los donantes, o ellos necesitan autoeducarse?
Steve Murigi [00:39:10]:
Pienso que sí. Te diré el porqué. Y sé que esto puede generar controversia. Creo que es porque hemos contribuido significativamente al problema. Durante años y años, hemos contribuido en gran medida a este malentendido y mala educación. Simplemente hemos seguido la corriente. Y para aquellos de nosotros que hemos tenido éxito y hemos sido beneficiarios del proceso, lo hemos mantenido. De hecho, ha tenido sentido porque nos ha permitido mantenernos competitivos. Así que creo que debemos asumir esa responsabilidad. Y por eso creo que hay cierto nivel de responsabilidad. Y también es nuestra misión. Nuestra misión es hacer el trabajo, transformar comunidades, apoyar comunidades, etcétera. También debemos considerar a los donantes como una comunidad. Simplemente sucede que es la comunidad con los recursos. De la misma manera, mi argumento es el mismo desarrollo de la capacidad de aprendizaje que hemos predicado durante tanto tiempo, al que se enfrenta predominantemente el Sur Global e incluso cabe preguntarse si es el verdadero Sur Global geográficamente. Pero ese mismo desarrollo que se está produciendo allí tiene que dar la vuelta y proporcionar también aprendizaje y capacidades en el otro sentido. Y para ser justos, los donantes, en particular del sector privado, también pueden aportar mucho en forma de formación al sector terciario. Claro. Así que las multinacionales pueden tener algunas ideas sobre cómo racionalizar los procesos para garantizar que nos estamos comunicando lo mejor posible con nuestros homólogos que están en diferentes lugares del mundo.
Craig Pollard [00:40:54]:
Y eso es fácil. Y es fácil para una empresa grande. Si es tu especialidad y el impacto de esto en una organización sin fines lucrativos. Pero, ¿es una cuestión de valor? Lo que el sector sin ánimos de lucro ha valorado durante mucho tiempo es el dinero en efectivo lo menos restringido posible. Y si, ya saben, si comenzamos, se habla de organizaciones más pequeñas, que no pueden, que no tienen tiempo para armar una solicitud masiva, cambiar la idea de lo que valoramos y necesitamos, tener una comprensión profunda de los recursos más allá del dinero en efectivo, el tiempo, la experiencia, la tecnología. Y esto es algo de lo que creo que hemos hablado antes, pero se trata del impacto que algo como una asociación corporativa bien construida, que tiene una visión amplia, una visión holística del valor en términos de lo que se puede aprovechar para la organización sin ánimos de lucro, en lugar de enfocarse en el dinero. Los signos de dólar en nuestros ojos. Y lo han visto en varias ocasiones.
Steve Murigi [00:42:05]:
Sí, creo que en muchos aspectos es una cuestión cultural. Si he entendido correctamente la pregunta, creo que dentro del sector terciario, es principalmente una cuestión cultural. Claro. Tal vez debería retroceder un poco. Creo que partimos de un lugar, al menos desde el punto de vista del sector terciario, en el que hay un elemento de querer salvar al mundo, ¿verdad? De querer hacer el bien. Así que no se trata solo del negocio y de lo que es más eficiente y de entender los diferentes factores que lo obstaculizan. Creo que gran parte de ello se debe a que partimos de la idea de que el conocimiento solo puede provenir de un lugar. El conocimiento solo puede ser replicado. La capacidad de replicar solo puede provenir de un lugar. Creo que nos acercamos a esto con muy pocas expectativas de lo que nuestras contrapartes pueden ofrecer. Y creo que eso es probablemente menos cierto para una empresa privada. Para una empresa privada, está muy claro dónde se encuentra el valor agregado en un sentido más amplio y hay menos obstáculos. Claro. Aunque no he trabajado para una empresa privada, lo que he entendido es que hay una sensación de que puedes ser un profesional y un experto sin importar dónde te encuentres. Claro. Hay cierto grado de estandarización en cuanto a lo que se considera una persona profesional dentro de una institución más amplia. Creo que eso es menos cierto en el sector terciario. Existe la preocupación sobre quién es el custodio de la información y de la capacidad real para generar cambios, si he entendido correctamente la pregunta.
Craig Pollard [00:43:57]:
Sí, lo siento. Mi pregunta no fue clara.
Steve Murigi [00:44:01]:
No, amigo. Está fluyendo. Es una buena conversación.
Fundraising Radicals [00:44:06]:
Si estás disfrutando esta conversación y te gustaría escuchar otras perspectivas globales sobre recaudación de fondos y liderazgo en el sector sin ánimos de lucro, entonces por favor suscríbete usando los enlaces en las notas del programa. Si deseas obtener más información sobre nuestro trabajo, visita nuestro sitio web, fundraisingradicals.com.
Craig Pollard [00:44:26]:
Ahora volvamos a la conversación. Pero la cultura, y veo esto todo el tiempo. Veo cómo la cultura corporativa choca contra el sector sin ánimos de lucro. Que si es una especie de caridad contratar a alguien que tiene habilidades transferibles, pero no tienen ese tipo de programa de transferencia de esas habilidades sobre el sector sin ánimos de lucro, de repente trabajan con recursos escasos, con personas profundamente apasionados que se preocupan mucho por su trabajo o cuando se trata de una asociación. La sensación de que lo que tratamos de obtener de esta organización benéfica es enormemente beneficioso para nuestra marca. Entonces les daremos $50 000 y obtendremos $10 millones de valor de marca de esta asociación. Has trabajado en algunas asociaciones corporativas masivas, ¿verdad? Complejas. Cuando se trata de ese tipo de diferencias culturales, ¿cómo se las arregla y cuáles son las mejores prácticas a la hora de establecer asociaciones con empresas?
Steve Murigi [00:45:35]:
¿Cierto? Creo que lo principal, son los valores compartidos. Debes alinear, como dijiste, esos valores. Debes tener una comprensión de lo que obtendrás de ello, no solo como organización, sino lo que la comunidad con la que trabajas obtendrá de ello. También debes tener claridad sobre lo que la organización que te está apoyando obtendrá de ello. Creo que eso te da un poco más, no de ventaja, si no que te proporciona un lugar más sólido desde donde comenzar la conversación. De nuevo, cuando digo cosas como “valores comunes”, hay muchas personas que dicen: «¿Qué significa eso?» Es abstracto. Significa que uno puede hacer la pregunta. Si eres una multinacional y nosotros somos una organización que trabaja con X comunidad, el trabajar con nosotros, sí, es fantástico. Nos permiten cumplir con nuestra misión y hacer el trabajo, pero también nos dan acceso a un mercado específico. Seamos claros, no es por eso que vamos a hacer un trato con ustedes. Pero reconocemos —¿ese es el término técnico correcto? No es por eso que vamos a abalanzarnos a una asociación con ustedes, pero reconocemos que hay un beneficio. Así que deben existir algunas reglas de juego. Claro. ¿Qué es lo que esperan de nosotros? También, ¿de qué manera le asignan valor a eso? Y de varios modos, aunque no se traduzca en «les daremos más dinero», no necesita ser eso, pero te puede dar la idea de saber que estaremos en esto en el largo plazo. Claro. Y uno puede decir eso, uno puede decir que es bueno. Es bueno que no solo me estés dando algunos ingresos o recursos solo por motivos altruistas. Porque si hay un sentido de valor comercial de manera indirecta (porque no creo que haya organizaciones que se asocien con una organización para que otra obtenga beneficios. Espero que no. Si existe ese beneficio indirecto, entonces significa que se debería sentir más como una relación mutua y respetuosa. Y en los últimos once años aprendí que esas fueron las asociaciones más exitosas en las que he estado involucrado. Fuimos claros desde el inicio. No vamos a poner en peligro nuestra integridad o la misión o arriesgar nuestra reputación. Pero reconocemos que hay algún valor para ellos en el hecho de que sean nuestros socios. Y eso también es lo que están diciendo las comunidades. Eso es lo que están diciendo las comunidades. Eso es lo que dirán los colegas en el continente. Dirán: oye, intentamos hacer más allá que simplemente ayudar. Queremos estar involucrados en el negocio, queremos estar en la mesa. Así que encontremos esas cosas que son puntos de contacto beneficiosos para ambos. Más que reconocer que el financiamiento vendrá en la forma de un préstamo, encontremos aquellos puntos de contacto mutuos. Porque, aunque lo digamos o no, muchas organizaciones, muchas instituciones van a entender que hay un beneficio, por supuesto, al formar parte de esas misiones. Como lo hablamos en el pasado. Hay interesados que piden más, ya sea que estén tratando de corregir el costo, ya sea que estén tratando de aprender más acerca de un mercado en específico. Hay algún valor. Y creo que algunas de las asociaciones más sólidas en las que he estado involucrado fueron capaces de mencionarlos y tener conversaciones abiertas y marcar líneas acerca de lo que un socio puede hacer y lo que el otro socio no puede hacer.
Craig Pollard [00:49:23]:
Conversaciones abiertas. Claro. Ese tipo de comunicación es tan importante. Si tienes esos valores, bases y has construido esa confianza y puedes comunicarte de manera honesta y efectiva, de hecho, se puede disfrutar bastante. Uno de los valores sobre el cual hablo mucho con las personas que conforman asociaciones corporativas es sobre esa energía. Cuando estás yendo hacia esa habitación para la próxima reunión, ¿cuál es esa energía? ¿La estás pasando bien? ¿Todos la están pasando bien? Creo que esa es una gran manera de medirlo. Pero también se trata de incomodidad. ¿Esa asociación te está empujando más allá de tu zona de confort? ¿Te está ayudando a lograr algo que de otra manera no podrías lograr? Y creo que ahí es donde se vuelve realmente interesante y creo que en ese momento se vuelve profundamente innovador y de verdad comienzan a desafiar y crear el cambio.
Steve Murigi [00:50:16]:
Exacto. Y, como dices, eso en sí mismo es el valor agregado de que uno puede ingresar como un amigo pero también como el amigo crítico y aclarar cosas sobre las dudas que el socio puede tener. Claro. Pero cuando hablo con personas más jóvenes, que son quienes preguntan si has estado involucrado en esas asociaciones o sobre qué se debe pensar. En esencia, mi mensaje es muy directo. Es cuando uno ve una marca que tiene ese valor de marca alrededor, pero se debe pensar que acerca de eso. Eso lo hacen las personas. Así que apunta a construir relaciones sólidas, confiables y respetuosas con esas personas y llegarás muy lejos, donde he tenido la oportunidad de que me invitaran, ya sea Barclays o en un jardín o GSK, donde he construido relaciones más fuertes. Esas son las asociaciones en las que he sentido que he aprendido más, donde también he tenido la oportunidad de brindar la mayor cantidad de información y de aprendizaje, y he tenido relaciones realmente sólidas. Hay otras asociaciones en las que es muy transaccional y creo que eso es lo que queda cuando solo te fijas en la marca y no te tomas el tiempo necesario para decir, ah, en realidad mi proyecto parece que encaja con lo que ellos tienen, haces la solicitud y luego casi no tienes interacción entre eso y el siguiente ciclo. Puedes llamarlo asociación y puedes ponerlo en tu página web y decir, tenemos un socio y ellos podrían hacer lo mismo cuando sirva. Pero no es realmente sobre asociaciones, sino sobre relaciones.
Craig Pollard [00:52:00]:
Es una oportunidad perdida, ¿no?
Steve Murigi [00:52:02]:
Es una gran oportunidad perdida.
Craig Pollard [00:52:04]:
Pero creo que muchas organizaciones están un poco agobiadas con las ideas de los corporativos y de construir asociaciones corporativas. Suele ser más sencillo verlas como una especie de organización monolítica cuando son mucho más complejas. Algunas de las cosas de las que hablo en el programa y el curso es de ver a las corporativas más como comunidades de personas que se superponen. Está toda esa complejidad, y una compañía en esencia es simplemente un pedazo de papel, ¿no es así? Es un pedazo de papel firmado que dice: «estos son los directores y aceptamos la responsabilidad fiscal y legal». Más allá de eso, es un espacio en una oficina. Las comunidades de personas y el trasfondo de comunicación también son muy útiles para comprender cómo uno motiva, hace participar e inspira a esas diferentes comunidades individuales dentro de las compañías para que se involucren con uno. ¿Esa es tu experiencia?
Steve Murigi [00:53:06]:
Por supuesto. Y de hecho eso habla sobre mi punto inicial sobre ver a los donantes como diferentes comunidades de la misma manera y, por tanto, por qué tenemos que ser abiertos al brindar aprendizaje. Pero estoy completamente de acuerdo. Creo que realmente sirve de mucho. Y, de nuevo, una vez que uno ha construido esas relaciones, cuando uno tiene la oportunidad, eso también permite comprender las diferentes dinámicas, no distintas de cómo uno interactuaría con una comunidad donde se implementa el programa. Como dices, uno será las complejidades, uno será las distintas partes interesadas, uno será las distintas miradas, distintas motivaciones dentro de la misma comunidad. Hay una copia cuando uno ve al socio corporativo, ¿no? Mantienes una charla y te dicen, bueno, nuestro equipo lo entiende, y todos los donantes, todos los donantes, nuestro equipo lo entiende. Apoyamos tu causa. Pero este grupo en particular, su motivación es diferente, pero así es como podemos orientarnos. Y uno aprende tanto y eso permite progresar en la conversación. Así que tienes toda la razón. Por supuesto, la interacción inicial tiene que estar basada en los valores alrededor de la marca. ¿Es alguien con quien puedo asociarme? ¿O es alguien que no está alineado con lo que estaré apoyando? Bien, pero una vez que se pasa eso, uno está dentro de la comunidad. Es tu trabajo como persona de relaciones, recaudador de fondos, persona de comunicaciones, director ejecutivo, entender ahora, de acuerdo, esta es la comunidad con la que estoy interactuando. ¿Cuál es la mejor manera de comunicarse con ellos? ¿Cuál es la mejor manera para que me entiendan? ¿Cuál es la mejor manera para obtener los mejores resultados de esta relación? ¿Cierto? Y ese es el trabajo. Claro. Y creo que suspender su objetivo de conseguir dinero por un segundo, que, de nuevo, suena muy contrario a la intuición, pero sí, suspender, has entrado en suspensión. Hay que suspender el pensamiento de que uno va porque necesita que le den un millón. Hay que enfocarse sobre cómo hacer que la comunidad comprenda el motivo por el que estoy aquí. ¿Cómo les hago por lo menos entender mi misión? ¿Cómo genero un poco de entusiasmo acerca de lo que potencialmente podríamos hacer juntos para alcanzar y perseguir esa misión? ¿Eso te llevará al dinero? Pero pienso que lo que suele suceder es que las personas comienzan con el símbolo del dolar y quizá esa fue tu pregunta anterior, comienzan: “¡La compañía X! Mi colega que trabaja en otra organización me dijo que obtuvieron 500 000 de ellos el último año. Creo que podemos obtener 500 000. No es el lugar adecuado para comenzar. Y, para ser honesto, como has dicho, la energía se traduce. La gente reconocerá muy rápidamente si siente que solo estás teniendo esta conversación rápida conmigo para que pueda pedirte un concepto al final de la conversación, y entonces simplemente no sucede. Se obtiene una reacción mucho mejor cuando las personas sienten que eres apasionado por lo que haces. Que eres creíble al hacerlo. ¿Hay margen para avanzar en estas conversaciones? No, no es diferente de las relaciones con la gente de todos modos. No es distinta de tu primera cita, de tu primera conversación rápida. Sin importar cuáles son tus intenciones en tu primera cita. Quizá puedes llegar y decir: «¡Me quiero casar contigo!». Eso puede ser si crees que eso es lo que la persona quiere oír o lo que están buscando. Simplemente no es lo que hacemos. Estás ahí para que te comprendan. Estás ahí para comprender a la persona y ver si hay algo ahí y simplemente tienes que dejar que las cosas avancen y aprender. Y ese aprendizaje mutuo y la razón por la que estás ahí es lo que determina si es algo o no, ¿verdad? Más que llegar con todas estas grandes intenciones y preguntas y pensar que ser reflexivo te llevará ahí más rápido.
Craig Pollard [00:57:14]:
Sí. Así que se trata de dejar el espacio, de crear el espacio, de abrirse con paciencia al aprendizaje, en lugar de tener ese objetivo final ya en la mente. Porque eso es, y lo digo mucho, es que si te centras en la financiación, cierras tantas otras oportunidades y puertas,
Steve Murigi [00:57:39]:
Que no sabia que era lo adecuado. Quiero decir que cuando tengo la oportunidad y he tenido una gran conversación con las personas y piensan ¿qué podemos hacer? Normalmente, mi respuesta sería algo muy parecido a eso. Prácticamente, te dicen «¿qué podemos hacer para apoyar?» Podría ser con recursos, podría ser con tus conexiones, podría ser con tu experiencia técnica, podría ser solo con asesoría. ¿Cierto? Y, sobre todo, si una organización se dedica más a la dotación de recursos, puede pensar que es ahí donde puede aportar más valor. Pero también acabo de participar en una asociación en la que un socio nos ha presentado y ha mediado en una relación con otro socio, y me ha parecido absolutamente asombroso porque eso, como tú dices, es una oportunidad perdida. Si trabajas con una gran multinacional, piensa en todas las relaciones que tiene aparte de ella, ¿verdad? Sus proveedores, sus competidores. Es todo un mundo que puede abrirse para ti. Sin embargo, si te enfocas en una llamada en particular, solamente en una llamada en particular, y no te tomas el tiempo de generar espacio para explorar otras áreas, entonces dejas pasar la oportunidad y el plazo es muy corto. Así que la asociación a la que apoyé anteriormente en Armor, donde gestionaba la relación con GSK, evolucionó y evolucionó y evolucionó y evolucionó y evolucionó. Y gran parte de eso era el mantenerse abiertos a la exploración. ¿Qué más? No solo las necesidades in situ, aunque sea una parte importante, sino también aquello que pueda fortalecer la alianza. ¿Qué más podemos hacer para agregar valor al trabajo ya realizado o al trabajo que realizaremos en el futuro?
Craig Pollard [00:59:31]:
Y llega un punto en el que simplemente se genera esa conexión.
Steve Murigi [00:59:36]:
Y todo florece a partir de eso, ¿no es así?
Craig Pollard [00:59:37]:
Y después de eso, van a seguir progresando juntos. Y creo que es estimulante cuando las alianzas corporativas alcanzan ese nivel de confianza, madurez e impacto porque todo eso crece al ir progresando juntos. Steve, siento que podría seguir hablando contigo por otras tres horas.
Steve Murigi [00:59:59]:
No, definitivamente me ocurre lo mismo. Es decir, voy a decir esto solo para que no suene a que todo es color de rosa y que, solo con hacer lo que dicen Craig and Steven, todo va a salir perfecto. Digo, creo que, en muchos sentidos, van a haber situaciones que resulten frustrantes. Creo que en ocasiones habrán colaboradores que no lo entiendan, y eso está bien. Creo que estoy pasando por una situación así actualmente, habrá organizaciones que sean más cerradas. Prefieren hacer las cosas de una manera más tradicional. Por lo tanto, solo tienes contacto con una cuantas personas y no están abiertas a explorar. Pero no es para desanimarse. Creo que al menos hay que reconocer que existen este tipo de organizaciones, pero también hay las que están más dispuestas a conversar. Apoyate en estas últimas, porque creo que vale la pena. Sí, creo que definitivamente lo valen.
Craig Pollard [01:00:50]:
Se trata de paciencia, ya que la gente también cambia, y nunca sabes, en tres o cuatro años en el futuro, con esas organizaciones más tradicionales. A veces solo es cuestión de aceptación, pero se trata de realmente pensar, tomar ese, digámosle, enfoque centrado en el portafolio y realmente valorar tu tiempo y pensar claramente acerca de cuál es el mejor uso para ese valioso recurso al momento de construir colaboraciones, ya que la colaboraciones en sí mismas y buscar colaboraciones puede consumir todo este recurso. Pero es interesante. Pero me parece que lo que comentabas antes es acerca de arrancar con valores. Y si descubres eso y el mantener desde el inicio conversaciones abiertas acerca de los valores, más pronto descubrirás esto acerca de tu alianza corporativa, si es que prefieren este tipo de comunicación o están cerrados a ella, si es que son más tradicionales o progresistas, interesados en una gama más amplia de cosas. Pero esto también requiere un conocimiento profundo acerca de quienes son como organización, y sobre lo que necesitas y lo que quieres conseguir. Supongo que siempre se trata de esa claridad en cuanto a la misión y enfoque absoluto, pero también comprender, de manera general, las áreas en las que puedes definitivamente contribuir e innovar.
Steve Murigi [01:02:13]:
Y la confianza y todo lo que comentabas. Bueno, no repetiré eso por que me está muy, muy claro y es la confianza, y es la confianza de ser capaz de alejarte de esas relaciones que sabes que no te llevarán de manera rápida hacia la misión. Por el contrario, podrían llegar a estorbarte. Claro. Y esto me lleva de nuevo a mi argumento sobre ser una organización maleable y ágil. Hay menos restricción para dar la espalda y decir «no, eso no es para nosotros», porque entonces, tal vez, hay menos gastos básicos generales, por lo que hay menos que te obligue a buscar relaciones y colaboraciones que, en realidad, no contribuyen a la misión y no contribuyen a quien realmente eres. Claro. Considero que es crucial que una organización tenga ese tipo de confianza. Creo que en mi puesto anterior este era uno de los argumentos que usaba con mayor frecuencia. No hay que pensar constantemente que hay que buscar un nuevo socio cada trimestre, cada seis meses, a veces hay que apoyarse en las personas con las que ya se tiene una buena relación, en los socios con los que ya se tiene un buen entendimiento. Es más beneficioso dedicar el tiempo a invertir en ellos. Pero creo que a veces caemos debido a nuestra falta de confianza. Yo diría que es por que nos preocupamos. ¿Qué pasa si fracasa? Empiezas a perder tu posición. Entonces pasas demasiado tiempo persiguiendo a uno y otro colaborador nuevo, cuando, de hecho, hubiera sido mejor para ti el enfocarte en aquellos con los que ya has alineado tus valores y también ubicarte en una postura de decir simplemente «no», ¿de acuerdo? Estar en la postura de decir que no. Creo que como un tercer sector, no existimos solamente para seguir siendo viables, por importante que esto sea. Claro. No puedes poner a la organización por encima de la misión. Como dijiste, debes recordar ser fiel a tu existencia y tu motivo de estar ahí. Y siempre soy cauteloso cuando digo esto, siendo jefe ejecutivo, ya que no quiero que nadie entre en pánico como «ah, solamente será apasionado, no va a pagar las cuentas». Debes gestionar el negocio. No estás haciendo nada de esto por necedad. No es poner el dedo en el aire. Más bien es tener en cuenta esos principios básicos a la hora de tomar decisiones claves sobre en dónde enfocar tu tiempo.
Craig Pollard [01:04:33]:
La confianza es algo sumamente importante, pero difícil de encontrar para muchas organizaciones. Veo esto todo el tiempo. En términos de confianza, son las organizaciones quienes toman este enfoque profundamente orgánico en cuanto a la recaudación de fondos, ya sea con individuos acaudalados, instituciones, corporaciones y la inversión de ese tiempo. La creencia de que voy a poner mi tiempo en esto y hacer crecer esto. Porque eso requiere una gran cantidad de confianza que muchas organizaciones no poseen. Pero es algo maravilloso a lo que aspirar. Y creo que en cierto modo, acaba con el mito de que existen todos estos donantes allá afuera y que son mejores. Que van a proveerte de fondos; porque eso es, nuevamente, enfocarse en la recaudación de fondos. Pero si miras hacia adentro y hacia los más cercanos a ti, y piensas ¿cómo puedo inspirar, involucrar, y motivar a la gente, las organizaciones con las que ya tenemos conexiones? Es probable que, para la mayoría de las organizaciones, estas vayan a producir la mayoría de los recursos, la mayor estabilidad y una innovación más interesante y oportunidades creativas para el futuro.
Steve Murigi [01:05:49]:
Claro. Y, una vez más, eso refleja el trabajo que harás con las comunidades, lo cual es mi mantra. Esto es lo que yo creo. Estos mundo no están tan separados como se cree. Y claro, es la misma manera en que trabajas con las comunidades. La idea no es tener presencia en todas las comunidades, solo tocar y retirarte, tratando de resolver que no es así como se hace. Quieres enfocarte en la solidez de las relaciones y trabajar con las comunidades. Reflejas exactamente eso. Por otra parte, es una forma de trabajar que tiene mayor impacto. Claro. Y también, ya sabes, simplemente te permite planificar mejor. He estado en situaciones en las que empiezas y los canales son la lista de prospectos más larga. Y dices bueno, ¿cuál es la probabilidad de esto? Solo trabajas con, es decir, terminas con... es una lista de casi 40, y solo en cinco o seis hay realmente algo. Así que tienes que decir, bueno, te das cuenta de que en primer lugar la lista se vuelve engañosa porque entonces piensas que te da la sensación de que es una confusión. Crees que tienes todas esta oportunidades pero, en realidad, no es así. Y, en realidad, estas comprometiendo esas seis en las que realmente tienes una buena oportunidad, por estar persiguiendo todas las otras, siendo que, si maximizas el esfuerzo en esas seis, probablemente logres algo bueno. Entonces esto te permite planificar de una mejor manera ya que puedes decir, bueno, en realidad, en términos de ganancia esperada, probablemente es alrededor de la sexta, más que de la 20. Así que no inviertes en áreas que probablemente no puedas cubrir porque, para empezar, no es un objetivo realista. Claro. Y te das cuenta, bueno hay muchas organizaciones que realizan su presupuesto con base en lo que está en sus canales y no solo en las ganancias. Eso es seguro. Claro. Y así es como terminas en una situación en la que tienes que estar tratando de llenar esos huecos solo para seguir siendo vibrante. No dejas de estar poniéndote al corriente. Estás tofo el tiempo poniéndote al corriente. Pero, claro, hay muchas cosas que considerar. Pero creo que si hay alguien allá afuera escuchando y que está atravesando por dificultades, mira, todos estamos luchando, número uno. Claro. Así que no te sientas solo. Incluso con toda esta información y toda esta experiencia, es un ambiente complicado. Toma tiempo construir relaciones, es un desafío. Pero están todas estas cosas básicas de las que hemos estado hablando, y creo que les serán de mucha utilidad. Claro. Y solo mantente abierto, abierto para aprender y ten presente que ese es el trabajo, es la misión, ¿de acuerdo? No debería ser tan difícil. Es aquí donde somos esperanza, y supongo que esta es la razón por la que lo haces, Craig, y te felicito por ello. Se trata de intentar romper la barrera, y no debería ser tan difícil para las organización que están haciendo un buen trabajo y teniendo un impacto real en campo, el poder movilizar recursos o empezar el proceso para movilizar recursos. En realidad no debería ser tan complicado. Aún cuando los recursos escasean en el mundo, creo que allá afuera hay gente que de verdad quiere apoyar organizaciones y misiones, y solo necesitamos simplificar nuestros procesos y nuestra mentalidad, y necesitamos colaborar aún más. Eso es lo otro, que creo que dentro del sector necesitamos colaborar más y tenemos que encontrar las mejores prácticas, intentar repetirlas y educar a los donantes. Nos servirá en el futuro. Pero pensé que debía decirlo por si alguien piensa, ah, qué suerte tiene, parece que lo tiene controlado, que no tiene que preocuparse. Es agobiante.
Craig Pollard [01:09:31]:
Es una batalla de todos los días, ¿verdad? Todos los días nos ponemos manos a la obra, y creo que este es el núcleo de la recaudación de fondos y la colaboración. Cuando no dejas de echarle ganas todos los días y le sigues y no paras. Te presentas cada día y das un empujoncito más, un empujoncito más, y a veces de repente empieza a funcionar un poco, a veces se te vuelve en contra. Pero creo que el presentarse y estar ahí y mostrar constancia, demuestra que tienes una gran determinación, agallas y resiliencia. Steve, esa es una de las cosas que siempre he admirado de ti. ¿Qué papel juega y de dónde surge? ¿Cómo te recuperas y cómo mantienes tu energía?
Steve Murigi [01:10:19]:
De hecho, hace poco me di cuenta de que soy muy obsesivo. No sé de dónde viene eso, pero en realidad, puedo remontarlo a mis días de juventud. Tengo un amigo que una vez, quiero decir, esto siempre me suena en el oído cuando pienso en esto. Recuerdo que me dijo cuando íbamos en el coche, que por alguna razón no arrancaba. Y estuvimos ahí sentados literalmente durante una hora haciendo lo mismo una y otra vez, y de repente arrancó, ¿de acuerdo? No hice nada diferente a los demás. Me acuerdo de que se llamaba Martin. Crecimos juntos en Nairobi, en la misma finca. Y dijo, si estás batallando con algo y quieres algo, que alguien lo haga. Solo dáselo, pásaselo a Steve porque lo va a seguir intentando y creo que parcialmente es eso.
Craig Pollard [01:11:13]:
Una y otra vez.
Steve Murigi [01:11:14]:
Sí, creo que parcialmente es la obsesión. Creo que tú yo tuvimos hace poco una conversación acerca de cómo correr, ¿verdad? Me meto en ello, me emociono y me obsesiono. Creo que ahí hay una personalidad que ha funcionado, pero claro, no está exenta de inconvenientes. Porque algunas veces, cuando te obsesionas con lo que sea que te obsesiones, te distraes de lo que de verdad deberías estar haciendo. Por lo que es algo con lo que debería tener cuidado, pero creo que es una de las cosas que voy aprendiendo poco a poco. También puedo ver algo de eso en mi niña de nueve años. Como que se aferra a algo. Y no lo suelta. Creo que quizá sea bueno para ti si vas por lo correcto y es algo que te apasiona. Me parece que es un rasgo de la personalidad. Ya veremos cuando tenga 80, si es que llego, y en retrospectiva vea si fue o no algo bueno, ya veremos. Pero creo que también lo otro que aprendí es que también aprendes de los demás, Craig. Otras personas a las que admiro tienen la idea de que la diferencia entre las personas que realmente tienen éxito en lo que sea, ya sea una asociación, la recaudación de fondos, el trabajo, lo que sea que estés persiguiendo, es no rendirse. Es exactamente lo que acabas de decir y es el estar ahí, seguir insistiendo y echarle ganas. Es como correr. Es solo un concepto. Si ves de manera crítica a todos aquellos que la han armado, están todos en la misma industria. Ayuda el tener destrezas. Ayuda el tener talento. Pero creo que la variable más grande, la más significativa en mi opinión por lo menos, y tal vez me equivoque,es la idea de no renunciar, la idea de que tienes que seguir. Solo haz acto de presencia y hazlo. Porque si haces acto de presencia, estás demostrando agallas. Estás luchando por superar cualquier obstáculo que se presente. Pero después de que aprendas, harás algo distinto al día siguiente y pensarás que puedes ajustar algo y te sentirás mejor. Y lo vuelves a hacer y entonces mejoras, y lo haces cada vez mejor. Así que creo que es algo que me da bastante satisfacción. Lo puedo rastrear en cualquier cosa que hago. Cuando me dedicaba a la fotografía, me sentaba en el comedor con mi laptop editando imágenes durante horas y horas y, en retrospectiva, creo que el problema es que ya no lo puedo hacer.
Craig Pollard [01:13:42]:
Sí me acuerdo de tu fotografía. Eres muy modesto, pero tus fotos son hermosas.
Steve Murigi [01:13:48]:
Craig, pienso que el problema es que ahora no lo puedo hacer porque ya se me pasó la obsesión y hay que pasar a la otra. Creo que hay una sensación de, ¡ah!, ¿puedo seguir haciéndolo? Pero ahora pienso que en lo que se refiere a la fuente de mi energía, la verdad no sé. Creo que tener una base sólida en el hogar realmente ayuda. Que te lo recuerden, especialmente como papá cuidando a los hijos, hacen que no avances tan rápido. Te ralentizan y te preguntan acerca de muchas cosas. Me parece que es útil. Pienso que te recuerdan lo que es importante. Pero también, si te hablo con toda honestidad, Craig, creo que casi siempre hay una sensación de estar libre de culpa, que creo que se debe a todas mis experiencias y quizá donde empecé como humano, hay casi una sensación de que tuviste la oportunidad y tienes que asegurarte de utilizarla lo mejor que puedas para que cambies la forma que eras. Todas aquellas personas que tal vez estén en la misma situación que tú y que no han tenido tus propias oportunidades. Sí. Es solo que no han investigado las cosas de la misma manera. Siempre hay algo de culpa, si te soy totalmente honesto. Siempre hay una sensación de que el plan es que mantengas la puerta abierta y abrir otras puertas y no te olvides de dónde vienes y lo grandioso y afortunado que eres, ¿de acuerdo? O sea, es 2023, puedes ordenar comida desde tu sofá. No estoy diciendo que esto es exclusivo de cualquier parte del mundo, porque puedes hacer lo mismo en Nairobi. Pero habrá algunos que lo estamos disfrutando en estos momentos. Y habrá una mujer embarazada en algún lado que no tiene acceso al sistema de salud. Aún habrá un menor que sufre de asma. Y los padres no saben qué hacer porque simplemente están recibiendo el apoyo básico. Y cuando pienso en todas esas personas, me inquieto mucho. Resulta inquietante. Y creo que por eso, por mucho que a veces me venga a la cabeza, ah, estoy aquí, hay una sensación de empoderamiento que viene con, ah, sí, estás aquí, así que haz el trabajo, haz lo que tengas que hacer, recuerda por qué lo haces. Sí, creo que tal vez sea eso.
Craig Pollard [01:16:17]:
Pienso que es una serie increíble de motivaciones. Steve, ha sido un verdadero placer, como siempre. Siempre es maravilloso escuchar tus puntos de vista, tus perspectivas, tus ideas. Gracias.
Steve Murigi [01:16:33]:
De nada. De nada. Gracias, agradezco la oportunidad de platicar el día de hoy. O sea, Craig, estás siendo muy modesto, y sospecho que lo tienes que ser, supongo, como anfitrión del podcast. Has sido un gran apoyo para mi. No voy a compartir tus historias, no voy a compartir el ciclismo, todas esas cosas en Uganda. Has tenido cuasi accidentes, ya sea que casi te atropelle un camión, a punto de sufrir algún accidente en Uganda y apurándonos para llegar al hospital y un montón de Red Bulls y conversaciones cuando dábamos vueltas en el auto y nos preocupábamos acerca del proyecto Cattina y hacia dónde nos dirigíamos. Has sido un gran apoyo durante mucho tiempo. En sí es eso a lo que me refiero, a la oportunidad y al apoyo de la gente y son las relaciones cálidas y sinceras que puedes llevar contigo durante tu vida. Por lo que estoy muy agradecido por eso y tu increíble trabajo. E incluso como consejera de Amref en el Reino Unido unos años después, y lo que estás haciendo ahora, le dije a mi equipo el otro día, estoy platicando con mi compañero, pero también de verdad respeto el trabajo que está haciendo Craig tratando de apoyar a los recaudadores de fondos de todas partes del mundo. Así que sólo se trata de decir: bueno, si estás en Kenia, si estás en Uganda, si estás en Liberia, ¿cómo podemos ayudarte a generar esos fondos de manera directa? Porque, de nuevo, conseguir directamente esos recursos es la forma más eficaz de hacer el trabajo. Por lo que estás apoyando la causa de varias formas distintas. Así que realmente agradezco la oportunidad de hablar contigo el día de hoy, estoy muy agradecida por todas las demás conversaciones que hemos tenido durante el transcurso de los años, y te deseo lo mejor. Llámame cuando quieras que salgan al aire todas esas locas ideas. Aparte de eso, háblame de cualquier manera para que podamos platicar de cualquier otra cosa.
Craig Pollard [01:18:33]:
Claro que voy a querer platicar de nuevo contigo mañana porque es algo bastante inspirador. Tus puntos de vista, tu honestidad, tu integridad, tu experiencia es muy útil, y me encanta tu compromiso y me encanta esta idea de que en el centro de lo que estabas hablando, lo de tomar lo que estabas aprendiendo y saber cómo construir sociedades excepcionales y escuchar a los donantes y reflejar eso, el cómo trabajamos con las comunidades. Creo que es una lección fenomenal que todos pueden aprender de todo esto. Muchísimas gracias.
Steve Murigi [01:19:10]:
Por supuesto. Como Santa santa Santosana, agradezco mucho tu tiempo.
Craig Pollard [01:19:14]:
Cuídate.
Fundraising Radicals [01:19:15]:
Espero que hayas disfrutado de este episodio del podcast de Fundraising Radicals y que esta conversación te haya desafiado, informado y, quizás, incluso haya servido de inspiración para tu práctica de liderazgo en la recaudación de fondos. Por favor, revisa las notas del programa, suscríbete al podcast en la plataforma que desees y visita fundraisingradicals.com para encontrar todas las maneras en las que estamos trabajando para empoderar, equipar y comprometer a los recaudadores de fondos en todo el mundo.
#2 Emilita Monville Oro: Crear confianza y financiación local para la defensa de la nutrición
La invitada de hoy es Emilita Monville Oro. Emili es la directora nacional de Filipinas y la directora de Asia en el IIRR, el Instituto Internacional de Reconstrucción Rural. Emily se tituló y trabajó como enfermera pediátrica durante casi una década, antes de pasarse a la salud pública y el desarrollo internacional, sin saber siquiera lo que era una ONG. Lo que sí sabía era que quería generar más impacto y abordar problemas sistémicos. Por eso pasó a la defensoría, a lo que se dedica desde hace 25 años.
Emily es una narradora nata. Le encanta hablar (ella misma lo dice). También le encanta cantar en el videoke. Y siempre lleva el corazón en la mano Su vulnerabilidad, su amabilidad, su cercanía a la causa, su pasión y su profunda preocupación por el personal y la comunidad son un ejemplo maravilloso que brilla en cada una de las conversaciones que he mantenido con ella. Esas también son las cualidades a las que responden los donantes.
Emily se graduó en la primera promoción de nuestro programa Fundraising Leadership (Liderazgo en la recaudación de fondos). A los seis meses de haber empezado el curso, consiguió que una persona adinerada de Manila hiciera una donación no restringida de $320 000 y estableció una nueva colaboración empresarial.
Hoy nos contará cómo consiguió esa significativa donación no restringida y cómo la recaudación de fondos para sus gastos básicos le ha permitido a su equipo invertir en innovación.
Sé que nuestra conversación le resultará útil a cualquier organización que quiera invertir en desarrollo y que necesite recaudar fondos de instituciones internacionales. Desde alinear sus objetivos con los donantes hasta enfocarse en la importancia de la visibilidad y el posicionamiento para recibir financiación. He aprendido mucho más de Emily sobre liderazgo que ella de mí sobre recaudación de fondos. No me cabe duda de que aquí encontrarás muchas ideas brillantes y consejos prácticos que podrás poner en práctica.
Asegúrate de escuchar hasta el final si quieres descubrir de boca de Emily cómo sobrevivir al arduo trabajo de recaudar fondos.
En este episodio hablamos de lo siguiente:
- La importancia de la confianza en la recaudación de fondos.
- La idea de crear una organización filantrópica apta para recibir financiación.
- La manera en que el liderazgo basado en la confianza puede construir una cultura organizacional positiva que llegue a los donantes y donde se sientan bienvenidos.
- El motivo por el cual cada parte de tu organización es crucial para recaudar fondos.
- La forma de encontrar el equilibrio entre el interminable e incesante trabajo que puede suponer la recaudación de fondos.
- El estrés que genera dirigir un gran equipo con objetivos y, al mismo tiempo, mantener el bienestar de dicho equipo y tu propia salud espiritual, mental y física.
Recursos y enlaces mencionados en este episodio:
International Institute of Rural Reconstruction (IIRR): https://iirr.org/emilita-monville-oro/
Conecta con Emily en LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/emily-monville-oro-b784b6a4/?originalSubdomain=ph
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#2 Emilita Monville Oro: Crear confianza y financiación local para la defensa de la nutrición
Fundraising Radicals [00:00:03]:
Hola, les doy la bienvenida a este nuevo episodio del pódcast de Fundraising Radicals. Soy su presentador, Craig Pollard. El pódcast de Fundraising Radicals busca dar vuelta el mundo de la recaudación divulgando y explorando perspectivas globales modernas sobre las organizaciones sin ánimos de lucro, la recaudación de fondos y el liderazgo. Se trata de conversaciones no guionadas con viejos y nuevos amigos y colegas, que son personas comunes pero inspiradoras. Ellos recaudan fondos y dirigen proyectos comunitarios, causas, organizaciones benéficas e iniciativas sociales en Asia, África, Oriente Medio y América Latina, y más allá de los límites tradicionales del sector no lucrativo. Espero que la conversación de hoy te desafíe e inspire a pensar de forma diferente sobre el mundo de la recaudación de fondos y el lugar que ocupas en él. Y que también te ayude a reflexionar sobre tus propias prácticas recaudatorias sobre y el liderazgo. Llegó el momento de recibir otra dosis de ideas e inspiración sobre la recaudación de fondos a escala mundial. La invitada de hoy en el pódcast de Fundraising Radicals es Emilyta Monville Oro. Emily es la directora nacional de Filipinas y la directora de Asia en el IIRR, el International Institute of Rural Reconstruction (Instituto Internacional de Reconstrucción Rural). Emily se tituló y trabajó como enfermera pediátrica durante casi una década, antes de pasarse a la salud pública y el desarrollo internacional. Aunque ni siquiera sabía lo que era una ONG, lo que sí sabía era que quería generar más impacto y abordar problemas sistémicos. Por eso pasó a la defensoría, a lo que se dedica desde hace 25 años. Emily es una narradora nata. Le encanta hablar (ella misma lo dice).
Fundraising Radicals [00:01:41]:
También le encanta cantar en el videoke. Y siempre lleva el corazón en la mano. Su vulnerabilidad, su amabilidad, su cercanía a la causa, su pasión y su profunda preocupación por su personal y su comunidad son un ejemplo maravilloso que brilla en cada una de las conversaciones que he mantenido con ella. Esas también son las cualidades a las que responden los donantes. Emily se graduó en la primera promoción de nuestro programa Fundraising Leadership (Liderazgo en la recaudación de fondos). A los seis meses de haber empezado el curso, consiguió que una persona adinerada de Manila hiciera una donación no restringida de $320 000 dólares y estableció una nueva colaboración empresarial. Hoy nos contará cómo consiguió esa significativa donación no restringida y cómo la recaudación de fondos para sus gastos básicos le ha permitido a su equipo invertir en innovación. Sé que nuestra conversación le resultará útil a cualquier organización que quiera invertir en desarrollo y que necesite recaudar fondos de instituciones internacionales. Desde alinear sus objetivos con los donantes hasta enfocarse en la importancia de la visibilidad y el posicionamiento para recibir financiación. He aprendido mucho más de Emily sobre liderazgo que ella de mí sobre recaudación de fondos. No me cabe duda de que escucharás sobre un montón de ideas brillantes y consejos prácticos y bien analizadas que podrás poner en práctica. Así que asegúrate de escuchar hasta el final. Si te intriga descubrir de boca de Emily cómo sobrevivir al arduo trabajo que es recaudar fondos, estoy seguro de que disfrutarás mucho de conocer a Emily.
Craig Pollard [00:03:05]:
Muchas gracias por acompañarme. Es maravilloso verte.
Emilita Monville-Oro [00:03:09]:
Gracias. Gracias por darme esta oportunidad, Craig.
Craig Pollard [00:03:12]:
¿Donde estás? Comencemos con eso.
Emilita Monville-Oro [00:03:14]:
Estoy en mi casa. Luego de la COVID, trabajábamos de forma híbrida. Esa es una de las cosas que aprendimos de la pandemia. Vamos a la oficina cuando más nos necesitan. Así que es como un híbrido. Y considero que las personas son productivas, son responsables, saben cuáles son los resultados que se esperan de ellas. Y mientras se implemente un sistema de control, creo que funcionó bien hasta el momento.
Craig Pollard [00:03:45]:
Eso requiere confianza.
Emilita Monville-Oro [00:03:48]:
Definitivamente. Bueno, eso me parece a partir de ahora, especialmente, que estamos trabajando en el desarrollo. Creo que se necesita una clase especial de valores y de personalidad para hacer este tipo de trabajo. Y creo que mi personal tiene eso, así que tengo que debo confiar en ellos porque, de lo contrario, siempre se vive sospechando y todo eso. Y eso no será sano para mí y tampoco para ellos, si estoy yendo a su cubículo y observando todo el tiempo. Pero tenemos buenos sistemas de planificación y nos aseguramos de que funcionen bien. Y de hecho, acabo de terminar de recorrer nuestros sitios de campo, así que hicimos la planificación con nuestros socios, con nuestro equipo técnico. Los llevé a nuestros sitios de aprendizaje. Así, una vez que tengan eso, podrán seguir adelante e implementar cualquier programas que hayamos acordado.
Craig Pollard [00:04:50]:
Sí. ¿En qué parte de Filipinas estás? ¿En Manila?
Emilita Monville-Oro [00:04:57]:
Nuestro campus, el International Institute of Rural Reconstruction, el campus central está en Silang Kavita, y yo vivo en Tagaitai, que queda como a 30 minutos del campus en auto. Así que tenemos un bonito lugar aquí. De hecho, hoy está soleado. Hace más frío en comparación con Manila. Así que los fines de semana, la gente suele venir a disfrutar del pequeño volcán en el lago. Y la temperatura es un poco más fría que la de Manila, ¿verdad?
Craig Pollard [00:05:31]:
Sí, hace calor. Háblame un poco de ti, de cómo eres, porque obviamente eres la directora nacional de Filipinas y la directora regional de Asia del IIRR, y te centras en la promoción de la nutrición. Pero, me pregunto, ¿De dónde salió todo eso? ¿Cómo empezaste a trabajar en la promoción de la nutrición? Porque no es fácil hacer eso ni conseguir financiamiento para ello. Así que me preguntaba qué te llevó a comenzar a transitar ese camino.
Emilita Monville-Oro [00:06:01]:
Bueno, creo que está relacionado con mi experiencia. Me gradué como licenciada en ciencias en enfermería, así que ejerzo como enfermera. De hecho, trabajé en un hospital privado durante ocho años. Y creo que este es un hospital pediátrico y una combinación de casos médico-quirúrgicos. Y eso me permitió hacer esto de verdad. Ni siquiera es una profesión, sino un acto de servicio, creo yo, cuando uno cuida a personas enfermas y todo eso. Pero claro, en el hospital, la gente está malhumorada, no se encuentra bien y todo eso. Y también es muy triste cuando alguien muere y uno no pudo ayudar a esa persona a recuperarse de su enfermedad. Y creo que cuando cambié de rumbo y me incorporé al desarrollo, también tenía mi salud pública. También pasé de un enfoque más terapéutico a otro más de promoción de la salud. Porque cuando se trata de la salud pública, ¿por qué tienes que ir al hospital? ¿No puedes simplemente estar saludable? ¿No puedes consumir comida apropiada así no tienes que gastar tanto dinero en medicamentos? Particularmente hoy en día, ¡es muy caro enfermarse! Y los más afectados son los pobres, porque ni siquiera tienen seguro médico. Ni siquiera tienen dinero extra. Y considerando esa experiencia y el darme cuenta de que realmente podemos hacer algo al respecto. Pero, ¿por qué las personas siguen enfermándose? ¿Por qué no consumen el tipo de comida adecuada? Tal vez desconocen los efectos que genera la comida que consumen. Quizá no solo tienen acceso a los alimentos nutritivos porque el marketing está ahí. Y nos ha influenciado lo que vemos en la televisión y toda la promoción de alimentos procesados y demás. Por eso creo que probablemente de ahí viene mi labor. Y agradezco que, por lo menos, haya programas globales que impulsan una alimentación más saludable y sostenible.
Craig Pollard [00:08:31]:
Tengo un recuerdo claro, en Filipinas, de viajar con mi hijo algo joven y visitar a mi hermana que vivió en Manila un tiempo. Una enorme cantidad de bocadillos azucarados y lo difícil que era encontrar comida saludable y nutritiva en Manila, en el centro de Manila. Y eso nos impactó muchísimo.
Emilita Monville-Oro [00:08:54]:
Sí. Y las enfermedades no transmisibles están realmente a la cabeza de las causas de muerte y de enfermedades, de morbilidad y de mortalidad, de diabetes mellitus, de hipertensión cardiaca, de enfermedades cardiovasculares. Y creo que realmente apunta a nuestra dieta, por desgracia, en el sudeste asiático, donde entre nuestros vecinos, somos los que menos comemos frutas y verduras, y hemos observado que los más adinerados son los que están conscientes de las dietas más saludables. Pero hablando de frutas y verduras, además son costosas. Y también hemos estado realizando muchos estudios sobre frutas y verduras. Ahora tenemos un nuevo proyecto con Biodiversity Alliance sobre frutas y verduras para llevar una dieta sostenible y saludable. El estudio tiene como objetivo entender las motivaciones y preferencias y cómo podemos incrementar la producción de frutas y verduras, para así tener acceso a ello.
Craig Pollard [00:10:10]:
Y está financiado por Biodiversity Alliance.
Emilita Monville-Oro [00:10:13]:
Sí, es un programa global. Ahora tenemos el programa One CG, y algunas organizaciones de CG han desarrollado estos programas, a plazo más largo, y uno de ellos es el Fresh Project. Y somos afortunados de ser socios de la Biodiversity Alliance y de Seed, porque también son como codirectores de este programa con World Vegetable.
Craig Pollard [00:10:46]:
¿De dónde proviene el financiamiento?
Emilita Monville-Oro [00:10:49]:
Bueno, yo siempre te he mencionado esto, incluso antes de mi formación en Fundraising Radicals. Es muy desafiante. Hoy en día, la recaudación de fondos es muy competitiva. Hay muchas organizaciones, grandes o pequeñas, aquí en Filipinas, en la región, y los donantes en realidad tienen su propia agenda, y uno tiene que adaptarse a ella. Y considero que eso sucede cuando la mayor parte de la recaudación de fondos que tenemos es por programa o por proyecto. Y todavía puedo decir que quizá más del 50 % o 60 % de nuestra financiación sigue procediendo de esa categoría. Por eso desarrollamos propuestas procedentes de donantes internacionales.
Craig Pollard [00:11:42]:
Recaudar fondos para programas y proyectos específicos.
Emilita Monville-Oro [00:11:45]:
Sí, de donantes internacionales. Hay donantes que se centran en proyectos de investigación y, como nosotros hacemos un trabajo basado en evidencia, llevamos a cabo investigación de acción. Entonces, ese es un tipo de donante con el que tenemos más proyectos basados en la investigación. Y aquí es donde entra la asociación con la CGR I de la que te hablaba y con el IDRC de Canadá, por ejemplo, porque realmente se centran en la investigación, y hay donantes que buscan financiar programas o proyectos de implementación que se basan en algunas temáticas diferentes. Por ejemplo, hay algunos que financian la reducción de riesgos de desastres y las organizaciones humanitarias. Desafortunadamente, en Filipinas corremos un alto riesgo en lo respectivo a desastres y al cambio climático. Por eso tenemos que integrar eso en los programas que estamos desarrollando. Por ende, amoldamos nuestros programas particulares para que también se alineen con los planes prioritarios del donante, así hay un acuerdo. De esa forma, los ayudamos a que logren sus objetivos, mientras nosotros implementamos nuestra propia visión y cumplimos con los objetivos de nuestra misión. Y me gusta mucho esta nueva tendencia de la organización filantrópica. Y tú has mencionado anteriormente la confianza, que es algo que me gustaría destacar más, porque estamos frente a donaciones sin restricciones. Si bien te preguntarán qué quieres hacer, cuál es tu objetivo, tú controlas los fondos, y cómo, dónde y cuándo se usarán. Y aquí es donde veo que la organización madura se está respetando en cuanto a nuestra capacidad para tomar decisiones. Y sí, un gran ejemplo, por supuesto, es la AVPN, la Ishaventure Philanthropic Network y, Craig, tengo una segunda financiación de ellos.
Craig Pollard [00:14:14]:
Increíble.
Emilita Monville-Oro [00:14:15]:
Sí.
Craig Pollard [00:14:15]:
Porque estabas en el escenario hablando de la filantropía basada en la confianza, ¿no?
Emilita Monville-Oro [00:14:21]:
Sí, es una relación con el donante, y realmente aprecio que nos den la oportunidad de compartir nuestro trabajo, porque me imagino que hay una gran cantidad de proyectos excelentes, pero no todos se dan a conocer ni se los escucha. Pero hay donantes así. En realidad, a la mayoría de ellos los invité por medio de sus talleres de aprendizaje, educando a sus donantes, y aproveché todas las oportunidades que se me presentaron, porque el historial es muy importante. Pero la visibilidad es mucho más importante. Aunque hagas un buen trabajo, si no puedes compartirlo por algún otro medio, ya sea en tu página web, en las redes sociales, en conferencias y todo el material que producimos (normas, informes, publicaciones)… Creo que te permiten llegar a más personas, al mayor número de donantes posible. Entonces, ¿quién podría apoyarte en lo que haces?
Craig Pollard [00:15:31]:
Y ese es un desafío enorme. Obviamente hay un gran tipo de refuerzo mutuo entre la comunicación y la recaudación de fondos. Pero muchas organizaciones más pequeñas, en particular, tienen que tomar esa decisión. ¿Nos enfocamos en dar mayor visibilidad a nuestros programas o en formar alianzas con potenciales donantes? ¿Cómo se toma una decisión? ¿Cómo las organizaciones pequeñas, por ejemplo, deciden entre invertir en la comunicación o la recaudación de fondos o una combinación de ambas?
Emilita Monville-Oro [00:16:01]:
Sí, de hecho, invierto bastante en el desarrollo de mi perfil de persona comunicadora. Se trata de desarrollar competencias comunicativas. Y creo que, para una organización pequeña, esto no es una opción, Craig. Esto es una necesidad. Y no es necesario que haya un especialista. Pero sí lo es saber cómo integrar e introducir la comunicación en t trabajo de recaudación de fondos El marketing implica la recaudación de fondos Compartir tu trabajo es recaudar de fondos. Documentar tus resultados y compartirlos con otros, en especial con los donantes, es esencial para tu éxito en la recaudación de fondos. Entonces, me gustaría incentivar a cada organización a que examine cómo podría fortalecer sus estrategias de comunicación o estrategias de marketing. Y, en términos simples, se trata de compartir el buen trabajo que se está haciendo, ya sea al hablar con un donante o al organizar una conferencia o un taller, o ya sea al escribir o tuitear, algo de ese estilo. Y ahora hay tantas plataformas que es como tener todo al alcance de la mano.
Craig Pollard [00:17:29]:
Eso es muy cierto.
Emilita Monville-Oro [00:17:31]:
Solo debes ser creativo. Incluso, a veces no necesitas algunos recursos.
Craig Pollard [00:17:35]:
Recuerdo que en una conversación que tuve contigo hace un año, más o menos, hablábamos de que, al presentar tu trabajo, todo lo que haces forma parte de tu argumento para el apoyo. Todo lo que expones ante el mundo se convierte en una gran oportunidad para que el donante aprenda sobre tu trabajo, para que alguien con influencia y conexiones pueda contactarse contigo. Y eso también tiene sus desventajas, porque conlleva riesgos. Por lo tanto, creo que es muy importante, por lo que dices, tener esta claridad de comunicación, pero garantizar que la recaudación de fondos esté en todo lo que hacemos de alguna manera atraviesa el núcleo de la organización. Porque, en esencia, hablar sobre la recaudación de fondos es comunicar tu trabajo. Se trata de obtener un resultado diferente. Se trata se asegurar más recursos, ¿verdad?
Emilita Monville-Oro [00:18:24]:
Sí, así es. Obvio que, en primer lugar, debes ser convincente. Sé que las personas necesitan tener ciertas habilidades especiales. Eso creo. En mi caso, a mí me gusta hablar, contar historias, lo que hago. Soy una persona animada y eso, pero creo que, cuando tienes esa pasión, cuando tienes esa inspiración y determinación, pienso que eso se refleja con la gente con la que hablas, en las historias que compartes. Y si no te gusta hablar desde el corazón y compartir tus experiencias, no necesitas pensar en las palabras que tienes que decir. Todo llega porque se trata de algo que has vivido, es algo que anhelas, es algo que quieres conseguir y que quieres dar a conocer, y quieres pedir la ayuda y el apoyo de la gente. Pero puede que no todos sean así. Pero en la organización, tú eliges personas que sean capaces de ayudarte. Porque hay algunas personas que tal vez puedan.
Craig Pollard [00:19:48]:
Sin duda, lo que dijiste es importante. Hay cierta pasión y determinación que salta a la vista. Y siento que muchas personas que logran financiar sus proyectos y volverlos realidad tienen esa pasión tienen las agallas y la determinación de hacerlo. En tu caso, ¿de dónde viene eso?
Emilita Monville-Oro [00:20:14]:
Bueno, en julio se cumplirán 25 años desde que empecé a trabajar en el instituto haciendo este trabajo de desarrollo. Y creo que esa misión se vuelve tu vida entera. Y esa pasión se debe a que vives tu vida y tu misión y te sientes feliz y tu equipo está feliz cada vez que consigues financiamiento o accedes a nuevas financiaciones. Y para nosotros, los nuevos recursos, los recursos adicionales, nos permitirían trabajar más. Tener más trabajo implica ayudar a más personas. Nosotros hemos trabajado para mejorar la vida de las poblaciones rurales desfavorecidas; en particular, los pequeños agricultores, los pescadores. Casi siempre son ellos los grupos marginados, ¿verdad? Ellos son los que siempre resultan afectados, y no muchas personas están dispuestas a ayudarlos. He trabajado en el terreno y he visto personas de todas las condiciones. Y para nosotros, cuando tenemos más recursos, tenemos más programas. Así podemos ayudar a quienes más lo necesitan; los niños marginados, por ejemplo. Claro. Ellos dependen de nosotros, los adultos. Y si nosotros no defendemos sus derechos, su derecho a la alimentación, a una nutrición adecuada, ¿quién lo hará? Claro, entonces creo que yo he pasado por ello. No es algo que haya planificado. Estaba en el hospital, trabajaba ocho horas, turno noche, turno mañana y de pronto… ¡Oye! No sé, solo quería cambiar y ni siquiera sabía lo que era una ONG. Pero llegué allí. Así que creo que esto es algo para lo que estoy preparada. Sí. Lo siento, Craig. Siempre soy emocional.
Craig Pollard [00:22:31]:
No, por supuesto. Pero cuando lo estás viviendo y, cuando estás metido en ello y se vuelve algo tan personal y lo haces de corazón y con pasión, se convierte en tu vida. ¿Puedo preguntarte cómo es que no se trata de un trabajo, sino de tu vida? ¿Cómo te las arreglas y, de alguna manera, te proteges de aquello que supone un gran desafío?
Emilita Monville-Oro [00:23:03]:
Sí, también supone un gran desafío para nosotros, como el ser directora. Creo que hay mucha responsabilidad, obligaciones y recaudación de fondos. Simplemente no te detienes porque los proyectos se acabarían. Y antes de que se termine un proyecto, debes asegurarte de que entren nuevos proyectos; y mantener el balance es muy importante. De hecho, trato de tener periodos de descanso. Salir de vacaciones, incluso de solo tres días; ir a la playa con mi familia para recargarme. Creo que eso es lo más importante. Procuro que los fines de semana estén libres de trabajo. Podemos pasar un rato con amigos, salir con la familia o, simplemente, comer fuera. Ojalá pudiera cantar más. En Filipinas hay salas de karaoke, ¿sabes? Así que podemos cantar a todo pulmón. Y me he dado cuenta de que, cada vez que canto, mi presión arterial disminuye, así que sí me relaja. Y este trabajo es estresante. Y es realmente lamentable que, algunas veces, tu salud mental resulte afectada cuando trabajas hasta tarde, no puedes dormir bien porque tienes una fecha límite para el envío de tus propuestas y eso. Así que sí, debemos recordarnos a nosotros mismos que necesitamos un balance. Debería haber tiempo para relajarse y eso. Y creo que esto es un elemento importante de tu humanidad: el hecho de cuidar tu salud espiritual y mental. Claro, lo digo, pero en la práctica eso es un desafío para mí. Todavía debo encontrar este balance en mi vida. Y creo que descentralizar también es importante, porque no solo se trata de ti. Y recaudar fondos requiere trabajo de equipo. Hay tareas que, en efecto, delego a ciertas personas. Y también cuando es necesario contactar con especialistas que puedan ayudarnos y, así, aprovechar las fortalezas de nuestro equipo técnico.
Craig Pollard [00:25:45]:
En efecto, no es fácil. Recuerdo que en una conversación que tuvimos hablamos de que la recaudación de fondos es una especie de bestia que nunca está satisfecha. No importa cuánto esfuerzo y tiempo inviertas en eso, sencillamente demanda más.
Emilita Monville-Oro [00:26:08]:
Me gusta el término “bestia”.
Craig Pollard [00:26:12]:
Nunca está satisfecha. Y creo que tenemos que recordar eso. Y es muy difícil de realizar cuando nos sentimos profundamente apasionados y unidos a nuestras causas. Pero debemos recordar que, a menudo, si caemos, no hay nadie más que lo haga, que genere los recursos para nuestras organizaciones, que son las causas y la beneficencia que nos llevan a la necesidad de llevar a cabo este trabajo que realizamos con tanta pasión. Así que tener una vida más allá del proyecto no solo es, en cierto punto, espiritualmente importante para la salud física, mental y espiritual. Me parece que tiene sentido, en términos de gestión también y de liderazgo, asegurarse de que todos los miembros de tu equipo lo hagan, porque tienes una gran responsabilidad para con muchas personas. ¿Cómo trabajas esto en cascada dentro de tu cultura, la cultura de confianza, para asegurarte que sobre todo en una edad donde es difícil desconectarse y todos están disponibles y nosotros podemos charlar más allá de las fronteras, así? ¿Cómo creas esa cultura y la diriges para que las personas dentro de la recaudación de fondos y de otras áreas asuman la responsabilidad y de verdad cuiden de sí mismos?
Emilita Monville-Oro [00:27:25]:
Sí, creo que también soy una persona que invertiría en la creación de equipos, en llevar al equipo a un lugar donde puedan relajarse, puedan establecer relaciones, especialmente ahora. Te mencionaba el modelo híbrido; hubo una época en la que también tenías consultores, pero no los has visto. Ellos han hecho un trabajo para ti, pero es muy diferente cuando pasas cierto tiempo cara a cara y eso ¿no? Entonces, una vez al año, hacemos un evento de formación de equipos. Por ejemplo, traemos a todo el equipo y tenemos deportes, actividades, juegos para que puedan relajarse y además establecer la camaradería. A veces me doy cuenta de que, cuando te comunicas, por ejemplo por correo electrónico, a menudo se malinterpretan los mensajes y todo eso; pero cuando hablas cara a cara, y también comprendes la personalidad de ese individuo, logras entenderlo o entenderla. Incluso te resulte algo ofensivo la primera vez que lo escuchas. Pero como entiendes que esa persona siempre es así realmente, sabes que se calmará. De esta forma todo queda resuelto, todos los conflictos están solucionados. Para eso, primero, tenemos actividades y plataformas que le permiten al personal relajarse. Segundo, cuando piden permiso, ya sea por enfermedad o por vacaciones, es algo que, de hecho, permitimos, y saben que no debería interferir con el cronograma de sus actividades. Durante una debate cara a cara y una evaluación de desempeño, siempre les digo que ellos son los que están realizando las actividades, así que son ellos los únicos encargados de planificarlas. Hazte tiempo para que puedas tener tiempo para tus vacaciones o para tu familia, sobre todo para los filipinos, hay eventos importantes, eventos familiares, reuniones, cumpleaños y de todo tipo. Esto no es un gran problema para mí si, de verdad, tienen que tomarse ese tiempo porque es importante para ellos. Y esto sería crucial para su forma de desempeñarse porque saben que el supervisor o la organización, no solo valora la forma en que realizan el trabajo, sino que los valoran como personas, valoran su salud, así como también pueden ser más felices. Eso también es importante para mí.
Fundraising Radicals [00:30:30]:
Si estás disfrutando esta conversación y te gustaría escuchar otras perspectivas globales sobre recaudación de fondos y liderazgo en el sector sin fines de lucro, entonces por favor suscríbete usando los enlaces en las notas del programa. Si deseas obtener más información sobre nuestro trabajo, visita nuestro sitio web, fundraisingradicals.com. Ahora volvamos a la conversación.
Craig Pollard [00:30:54]:
Este tipo de cultura de confianza y apoyo que está construyendo, ¿es por eso que funciona tan bien cuando atraes donantes? ¿Ellos responden personalmente a eso y se sienten parte de esta cultura? ¿En cierto punto se los extiendes a ellos y los haces parte?
Emilita Monville-Oro [00:31:11]:
Sí, creo que sí. Y esto es realmente cierto para los gerentes de programas, porque ahora puedo decir que he establecido líderes de nivel medio, pues no son directores, pero están administrando sus programas. Lleva como cinco años con nosotros. Y en el pasado siempre me he asegurado de estar ahí cuando hay donantes, grandes o pequeños. Pero ahora ya puedo tomar la decisión, por la cual no estaré allí. Pienso que lo puedes manejar. Y ya hay instancias como esa. Por ejemplo, tenemos una fundación con la cual ya hemos establecido algunas relaciones y mi gestor, que ha implementado el proyecto con ellos, ellos ya lo sabían. Y sé que mi gestor conoce más sobre lo técnico que yo. Y he visto que ellos también hacen presentaciones, y son buenas. Hicimos observaciones sobre algunas presentaciones para que puedan mejorarlas luego, sobre cómo hablan, qué deberían enfatizar y de todo un poco. Sí, tengo algunas participaciones. Les conté sobre lo que aprendí también en Fundraising Radicals, las herramientas que tuvimos. Así que ellos tienen que empezar en algún lugar. Yo comencé en algún lado. Quizás aprendí a la fuerza cuando no teníamos ninguna capacitación. Claro. Son solo algunas evaluaciones de las cosas y pura lectura. Pero creo que, en realidad, es la experiencia, la oportunidad de probarlo lo que te permitiría aprender. Es decir, más allá de cualquier formación, cualquier libro, al final del día, importa cómo ejecutas estas cosas. Y solo puedes evaluarte a ti mismo si lo has experimentado. Así que concedo esa oportunidad concreta a mi personal directivo. Los llamo gerentes o el nivel medio, y estoy feliz porque ellos son quienes estarán, ademas, no estaré en el instituto el resto de mi vida. De modo que habría como una segunda línea, líderes que pueden seguir. Así hay sustentabilidad en la organización.
Craig Pollard [00:33:39]:
También es interesante, creo, que es importante tener la capacitación, supongo, como un punto de referencia para saber que tienes las herramientas a tu disposición, para recaudar fondos de alto valor. Pero creo que la recaudación de alto valor es una de esas cosas que solo puedes aprender haciéndolas. Puedes aprender la teoría. Es importante tener algún tipo de base, pero no se necesita mucho. Necesitas comprender los conceptos básicos fundamentales de cómo hacerlo. Sin embargo, salir y de verdad, ponerlo en practica y tener conversaciones reales con los donantes, no creo que haya nada que pueda prepararte para eso, porque cada conversación es muy diferente. Cada asociación tiene un recorrido distinto, y cada persona que recauda fondos es la misma. También tiene una experiencia completamente diferente. Para mí y para ti es muy diferente. Podríamos reunirnos con el mismo donante y tener experiencias muy distintas debido a cómo somos y debido a esa interacción.
Emilita Monville-Oro [00:34:36]:
Sí, es correcto. Pero, Craig, dicho esto, de verdad aprecio los casos, en serio, aprecio las historias de éxito. Creo que te permiten aprender de esas experiencias y crear un plan de acción. Pero este es mi propio contexto. ¿Qué harías si lo hicieran de esta manera, dado su propio contexto? Realmente creo que hay mucho espacio para la creatividad, para la innovación, para desarrollar nuevas maneras de hacer las cosas. Pero definitivamente hay mucho que aprender de las experiencias de quienes han tenido éxito. Para que reinventar la rueda, es lo que dicen, ¿no? Pero es una combinación.
Craig Pollard [00:35:22]:
Pienso que, como alguien que ha recaudado una gran parte de ingresos de uso no restringido de un individuo adinerado, ¿puedes, compartir tu experiencia? Porque pienso que de verdad es increíblemente útil para las personas escuchar sobre este tipo de recaudación de fondos de personas adineradas dentro de su país . ¿Podrías hablarme, contarme un poco más sobre algunos de los donantes no institucionales, no internacionales? De las personas y empresas adineradas, etc. que han financiado tu trabajo en Filipinas, ¿quiénes están establecidos en las Filipinas?
Emilita Monville-Oro [00:35:58]:
Bueno, no tenemos muchos donantes individuales. Ellos contribuyen con el trabajo que estamos haciendo en las Filipinas. Pocos filipinos, pero también hay como un significado internacional que ellos conocen sobre la organización y creen en la organización y en lo que estamos haciendo. Y además estoy sorprendida de cómo pueden estar continuamente brindando apoyo. Creo que diez años o más. Cada año me he preguntado “¿nos seguirán financiando este año?”. Pero es como que cada año necesitamos pensar sobre lo que estamos haciendo y qué más queremos hacer y cómo los entusiasmará como contribuyentes de nuestro trabajo o como donantes. Pienso que de verdad es importante que lo que hacemos resulte en algo muy tangible. Los resultados en términos de llegar a los niños, ser capaces de educar a los padres, a las mujeres, a los huertos escolares que hemos establecido para el programa de alimentación y en qué medida podemos realmente ver que se está fomentando la nutrición, el derecho a la alimentación y a recibir una nutrición adecuada. Pienso que cuando los emocionas, ellos se consideran parte de nuestro éxito. Y creo que es importante que la mayoría de esas personas son filántropos. Ellos también querrían retribuir algo, dadas las bendiciones que han recibido. Y si te conviertes en una plataforma a través de la cual pueden hacer eso, ellos también lo aprecian, y sentirán que contribuyen a un trabajo valioso.
Craig Pollard [00:38:14]:
Eso es muy importante. Eso es muy importante. ¿Verdad que sí? Creo que muchas veces se piensa erróneamente que en la recaudación de fondos el valor fluye desde el donante hacia la organización. Pero es de vital importancia reconocer que, mediante su aporte, el donante obtiene un gran valor de esa experiencia, de esa conexión, de ese impacto.
Emilita Monville-Oro [00:38:37]:
Sí. Y otra cosa que he notado es que ellos valoran cuando aportamos otros recursos junto con su contribución. De esa manera, no son los únicos que están financiando y saben que estamos aprovechando sus recursos para poder atraer fondos mayores. Claro, los donantes individuales a veces no donan muchísimo, pero una combinación sería buena. Pero lo que me gusta de esto es que no tiene límites en sí mismo. Se podría utilizar para financiar el personal necesario para apoyar y llevar a cabo el trabajo con el que te comprometes. Y ese tiempo te permite hablar con más donantes, con otras organizaciones, y así atraer más recursos y ser capaces de hacer más. Y todo eso es también el resultado de su contribución, aún cuando la contribución es solo una parte de. Todo el gran asunto.
Craig Pollard [00:39:45]:
Pero quizás ese es un impacto poco reconocido de la financiación sin restricciones: la libertad que te da poner el dinero donde más se necesita, donde están los recursos. Además, esa mentalidad de poder salir libremente a recaudar más fondos sin tener que atar ese esfuerzo a un proyecto o un programa específico. Te refieres a las donaciones sin restricciones que son tan difíciles de llevar a cabo. Y en verdad me interesa entender un poco más sobre ese recorrido, desde el comienzo. De dónde vino originalmente ese donante, cuánto tiempo les tomó donar y cómo ha evolucionado esa conversación a lo largo de los años.
Emilita Monville-Oro [00:40:33]:
Bueno, creo que uno de nuestros donantes individuales también es miembro de nuestra junta. Pero reconoció, quiero decir, realmente hay una intención de ayudar a las Filipinas porque él también es filipino y el ha visto el trabajo que hemos hecho en el pasado y creo que sabía sobre la organización, por supuesto, durante mucho tiempo y cree en el trabajo que estamos haciendo. Pero, por supuesto, algunas personas solo darán una vez, ¿cierto? Una o dos veces. Pero el simple hecho de que se han estado recibiendo donaciones continuamente en los últimos diez años creo que indica que hay una asociación, una relación que hemos construido con él. Y cada vez que proponemos actividades, él también se emociona porque también estamos usando los fondos para desarrollar nuevas ideas. Es como un fondo de innovación para nosotros, ya que es más o menos flexible. Creo que realmente es la confianza, también con la organización, y creer en lo que la organización hace. Pasa algo similar con el otro donante que tenemos. Cada vez que informamos sobre las cosas que hemos hecho, muestra su agradecimiento y se compromete nuevamente a brindar más de apoyo.
Craig Pollard [00:42:15]:
Estás hablando de financiación sin restricciones. No creo verdaderamente en la financiación sin restricciones. ¿Sabes? Creo que la financiación siempre está restringida de alguna manera y se trata básicamente de un proceso continuo para encontrar el equilibrio entre lo que quiere el donante y lo que quiere la organización. Y, obviamente, cuanto menos restricción, más valioso es porque tienen todos los beneficios adicionales de libertad, seguridad y confianza, y eso se construye dentro de una organización sin fines de lucro Según tu experiencia, ¿cómo se logra que alguien pase de financiar un programa o un proyecto a financiar lo que propones para restringir su financiación en lugar de un programa o proyecto para el propósito de la organización? Porque eso es esencialmente lo que es la recaudación de fondos sin restricciones.
Emilita Monville-Oro [00:43:07]:
Y, en realidad, la gran financiación que obtuve del experimento que están haciendo con donación basada en la confianza, puedo decir que no es totalmente libre de restricciones. Como mencioné, todavía es necesario decir qué programas, qué tipo de resultados se están generando a partir de ese programa en particular. Entonces, creo que lo que está sucediendo es que se les da más libertad para tomar decisiones sobre dónde asignar los fondos. Las situaciones cambian desde el momento en que haces tu propuesta hasta el momento en que la implementas y esa flexibilidad te permite hacer esos ajustes en la asignación presupuestaria. Lo que también me gusta del fondo sin restricciones es que te permiten cubrir el costo principal, los costos de estructura, que son costos reales y necesarios para que la organización avance y permanezca operativa. Pero aún en el caso de un fondo restringido, me imagino que pides que vean tu propósito como organización. Porque pienso en las propuestas que desarrollamos; también miramos nuestras metas y objetivos. ¿Qué tipo de impacto queremos ver como fin de nuestro programa? No proyectos, de manera que sea más de largo plazo. Ya sabemos que quisiéramos que las mujeres fueran empoderadas económicamente y seremos capaces de lograr eso a través de muchas estrategias como la construcción de activos, la generación de medios de subsistencia, el desarrollo de capacidades, etc. Entonces yo diría que todos estos programas, propuestas que estamos desarrollando son realmente la traducción del propósito de la organización. Lograr el propósito de la organización.
Craig Pollard [00:45:30]:
Lo que quiero decir es que la recaudación de fondos para trabajo de promoción, especialmente en nutrición, es extremadamente desafiante. Y dijiste que trabajar en Filipinas se considera internacionalmente de alto riesgo a causa del gobierno. ¿Cómo manejas esa relación con el gobierno? ¿Cómo encuentras ese equilibrio entre trabajar con ellos como un socio facilitador y también exigirles responsabilidad en el trabajo de promoción de la nutrición que ustedes realizan?
Emilita Monville-Oro [00:45:57]:
Bueno, es muy interesante. Y puedo decir que yo realmente disfruto ser parte de la red de la sociedad civil del Movimiento de Fomento de la Nutrición y de nuestra alianza en las Filipinas. Acabamos de terminar nuestro plan estratégico para el periodo 2023-2025. Así que estamos llenos de energía y queremos que este plan se ejecute. Y me gusta mucho que haya un fuerte impulso para el derecho a la alimentación y la nutrición. Acabamos de terminar nuestra sanja. Que es el nuestra evaluación conjunta en Filipinas. La misma fue organizada por el National Nutrition Council, que es un organismo principal en el Gobierno Sun con la Doctora Apeta Yang Hirang. Ella es, además, una fabulosa defensora de la nutrición, dirige el National Nutrition Council e incluso lleva su compromiso a nivel global. Por eso me gusta, porque no es solo en las Filipinas. Está lo regional y lo global, que se relacionan. A veces lo que sucede en el entorno impacta internamente. Y eso también se da en el trabajo en la comunidad que hacemos. No nos limitamos dentro de la comunidad. Hay que mirar afuera y ver qué es lo que la gente está haciendo. Y creo que es lo mismo en el país, y en las Filipinas. Es parte de nuestro trabajo de defensa asegurar que las Filipinas mire al exterior y observe qué es lo que otros líderes están haciendo, por qué otros se mueven mejor con respecto a nosotros en lo que respecta a nutrición, y creo que esto es lo que estamos incluyendo en nuestro trabajo de defensa. Y esto luego facilita la reflexión. ¿Por qué les va bien a ellos? ¿Qué es lo que no estamos haciendo tan bien y qué más podemos hacer? Verdaderamente hay que tener buenas relaciones de trabajo. Quiero decir, al final del día es por eso que Sun está mirando una plataforma con varios actores. No decía que la UCSO solo debe presionar y que las partes interesadas invertirían por arrepentimiento y que se harían responsables. Sin embargo, es la idea de trabajar juntos, la idea de hacerlos entender tu punto de vista y llegar a un acuerdo sobre lo que se puede hacer y asegurarnos de que al final del día tendremos el mismo resultado y es algo en lo que querrás contribuir. Pienso que también me di cuenta del valor de las contribuciones del gobierno. Pero que, al mismo tiempo, debemos preservar nuestro rol. Y nuestro rol es asegurarnos de que las cosas progresen bien porque a veces aun cuando vemos el compromiso, después de un año no pasa nada. Alguien tiene que decir que no pasó. Entonces, ¿qué pasó? Y pienso en las diferentes redes en la Filipinas, me encanta que ya exista la Sun Business Network en las Filipinas, hay socios de desarrollo.
Craig Pollard [00:49:39]:
Que esta conectando con el sector privado.
Emilita Monville-Oro [00:49:42]:
Sí, las personas del sector privado que están interesadas.
Craig Pollard [00:49:44]:
Y que también tienen un interés en la promoción de la nutrición.
Emilita Monville-Oro [00:49:46]:
Sí, y tienen los recursos y están dispuestos a apoyar el trabajo que está haciendo la sociedad civil. Estas no son las grandes empresas, son las fundaciones. La responsabilidad social corporativa en las Filipinas es muy fuerte ahora mismo y solo tenemos la sanja y es una prioridad en la agenda del próximo año. Y pensé que me gusta porque es el resultado de un enfoque de consulta participativa. Pasamos dos días juntos para evaluar nuestro trabajo y planificar y llegar a un acuerdo sobre las prioridades. Pero yo, como miembro de la sociedad civil, sugerí, entonces ¿qué hacemos con esta prioridad? Cada prioridad debe tener un plan y vamos a tener un grupo de trabajo técnico para que después de un año haya algo que podamos lograr porque a veces se pierde el impuso. Así que creo que esto es parte de nuestro apoyo para garantizar que ese impulso no se pierda y que sigamos manteniendo los esfuerzos y todos tienen que contribuir ya sea con recursos, su experiencia y su autoridad, porque el gobierno tiene ese nivel de autoridad para unir a las partes interesadas.
Craig Pollard [00:51:21]:
También muy interesante, porque mencionaste la red del sector privado, ¿crees que hay más oportunidades de financiación de empresas en Filipinas?
Emilita Monville-Oro [00:51:35]:
Bueno, he visto la composición de la Sun Business Network. La mayoría son fundaciones, y no sé si la mayoría, pero veo que tienen metas de desarrollo, responsabilidad social corporativa y fundación. Y no todas son empresas de alimentos, porque hay conflictos cuando se habla de alimentos y bebidas. Pero veo que están diciendo que tienen los recursos pero no tienen la capacidad Que no saben que trabajo con respecto a programas y proyectos. Y aquí es donde puede entrar la sociedad civil. Así que también hay una correspondencia entre dónde trabajan ellos y dónde trabajamos nosotros. Entonces estamos haciendo un poco de esquematización, y creo que eso es lo que el gobierno también quiere, y también estamos desarrollando algunas Sun Networks subnacionales. Quiero decir, en las regiones que tenemos aquí en Filipinas, hemos comenzado a hacer eso para poder involucrar a más organizaciones locales que son las que están trabajando en el lugar. Y me gusta el progreso que estamos haciendo, y estamos intentando desarrollar un paquete de intervenciones como sociedad civil. Entonces esto es lo que recomendamos, dado que lo hemos probado y sabemos que funciona. Existe evidencia de sus beneficios para la seguridad alimentaria y la nutrición. Y luego le llevamos esto a Sun Business Network para que puedan pensar en apoyarnos. Le llevamos esto a las unidades del gobierno local porque también tienen su propia financiación y luego son ellos los que implementan los proyectos en el lugar. Entonces es como reunir todo este conocimiento y recursos y viendo cómo se pueden implementar en los distintos niveles. Y yo creo que puede funcionar.
Craig Pollard [00:53:52]:
Pero es extremadamente difícil. Es extremadamente difícil porque constantemente tienes que encontrar un límite entre lo que respecta a la financiación y otros porque sus objetivos de apoyo y sus audiencias también son las audiencias potenciales de financiación.
Emilita Monville-Oro [00:54:11]:
Sí, es cierto y es un nivel realmente diferente, pero nuestro desafío es traer las diferentes organizaciones a nuestra red. Por ahora, la red de la sociedad civil que tenemos está un poco restringida principalmente a organizaciones nacionales e internacionales en las Filipinas que tienen la nutrición como su programa. Pero por esa razón soy una gran defensora de la programación nutricional adecuada. Porque cuando se habla de programación nutricional adecuada, le estás diciendo a todas las personas que pueden integrar la nutrición en sus programas, sin importar lo que estén haciendo. Esa es la razón por la cual, si hay algo que haría, incluso por mi cuenta, tal vez sea solo una cosa, la programación nutricional adecuada, porque genera inversiones, grandes o pequeñas, para la nutrición. Y, de todos modos, lo más importante para la gente es realmente lo que comes, que estás vivo y lo demás te da igual. De lo contrario, no puedes disfrutar de este hermoso mundo.
Craig Pollard [00:55:26]:
En la jerarquía de las necesidades. Es bastante fundamental.
Emilita Monville-Oro [00:55:30]:
Así es.
Craig Pollard [00:55:31]:
Muchas gracias por tu tiempo hoy, Emily. Como siempre, he disfrutado mucho, hablar contigo, y has compartido experiencias tan interesantes y profundamente relevantes que creo que muchas personas disfrutarán escucharlas. Así que aprecio enormemente el tiempo que me diste hoy. Muchísimas gracias.
Emilita Monville-Oro [00:55:55]:
Gracias. Gracias, Craig. Espero que haya algo útil en lo que he compartido, pero sí, es genial y muchas gracias por la oportunidad.
Craig Pollard [00:56:12]:
Se siente como si la confianza estuviera entretejida en todo, cada parte de tu trabajo y tus interacciones, tus conversaciones, ya sea con el personal, con los donantes, con el gobierno, es una parte tan fundamental de lo que haces. Y creo, para ser honesto, que es tu capacidad para generar confianza y, a través de historias, o lo que sea, que es uno de los elementos fundamentales por el cual has tenido tanto éxito con la recaudación de fondos.
Emilita Monville-Oro [00:56:40]:
Sí. Y creo que establecer relaciones juega un papel importante, y no se puede hacer a corto plazo. Entonces, si quieres recaudar fondos, para mí, realmente tienes que invertir tiempo. Realmente tienes que invertir tiempo porque lleva tiempo que alguien confíe en ti y que tú confíes en esa persona. Eso es lo más crítico.
Craig Pollard [00:57:06]:
Sí. Y simplemente estar, estar presente constantemente; ser ese tipo de persona constante, apasionada y determinada.
Emilita Monville-Oro [00:57:17]:
Estoy feliz con lo que hago, Craig, hasta ahora. Incluso después de 25 años, en realidad, estaba pensando, ¿debería jubilarme del IRR? Porque ya son 25 años, y ahora si tenemos un nuevo proyecto con IDRC. Canadá, solo en nuestra nota conceptual, ha sido aceptada, y es más o menos una tarjeta de 2 millones porque es un consorcio basado en 42 meses, creo. Pero es como si nos conocieran. Ellos creen que podemos cumplir. Y que hemos atraído a muchos socios. Así que no somos solo nosotros a quienes están financiando. También están financiando las universidades que hemos traído. Y creo que les gustó. Y debido a la combinación de aportes, la nota conceptual fue incluso clasificada muy alta por el panel. Y es una invitación. No es muy competitiva, no es…
Craig Pollard [00:58:33]:
No es muy competitiva, es una posición fantástica en la que estar.
Emilita Monville-Oro [00:58:36]:
Así es.
Craig Pollard [00:58:39]:
Piensas en jubilarte y, de repente, estos nuevos programas y proyectos increíblemente emocionantes son suficientes para que te quedes.
Emilita Monville-Oro [00:58:46]:
Por eso dije “¿cómo podría jubilarme?”. Este es otro proyecto de tres a cuatro años con el que ahora estoy comprometida. Pero, de todos modos, Dios sabe lo que me da. Muchas gracias, Craig.
Fundraising Radicals [00:59:04]:
Te dije que disfrutarías de conocer a Emily hoy. Hablamos de la importancia de la confianza en la recaudación de fondos. Desde confiar activamente que nuestros equipos hagan el trabajo por el cual se les ha contratado, hasta confiablemente dar para que las donaciones sean menos restringidas y bajo el control de aquellos sin fines lucrativos, y todo lo que esto nos permite hacer. Hablamos de la idea de crear una organización filantrópica apta para recibir financiación y como el liderazgo basado en confianza, puede construir cultura organizacional positiva la cual se extienda y acoja donantes, y como todas las partes de tu organización so cruciales para la recaudación de fondos. Y Emily ha ofrecido una guía sobre algo que toda recaudación de fondos necesita. Cómo encontrar el equilibrio entre el interminable e incesante trabajo que puede suponer la recaudación de fondos, y el estrés de dirigir un gran equipo con objetivos y, al mismo tiempo, mantener el bienestar de ese equipo y nuestra propia salud espiritual, mental y física. Nuestro propio bienestar es un fundamento para el éxito de la recaudación de fondos que es frecuentemente pasado por alto. Espero que hayas disfrutado de este episodio del pódcast de Fundraising Radicals y que esta conversación te haya desafiado, informado y, quizás, incluso haya servido de inspiración para tu práctica de liderazgo en la recaudación de fondos. Por favor, revisa las notas del programa, suscríbete al pódcast en la plataforma que desees y visita fundraisingradicals.com para encontrar todas las maneras en las que estamos trabajando para empoderar, equipar y comprometer a los recaudadores de fondos en todo el mundo.
#3 Doctora Lilian Mabonga: Hacerlo bien a la primera en la recaudación de fondos en África
Hoy conversaré con Lillian Mabonga, máster en administración de empresas y especialista regional de subvenciones en África, quien no se anda con rodeos. Ella trabaja para Living Water International, una organización confesional estadounidense, sin ánimos de lucro, que trabaja en el campo de «WASH». Así se denomina en la jerga del desarrollo internacional a los programas que trabajan con las comunidades en los ámbitos del agua, el saneamiento y la higiene.
Bien, conocí a Lillian cuando estábamos presentando conjuntamente una sesión en una conferencia virtual sobre recaudación de fondos a través de las fronteras, durante la cual ella habló de su afición a estudiar y a coleccionar títulos.
En un principio, Lillian era ingeniera civil. Comenzó su carrera en gestión de proyectos trabajando en un proyecto multimillonario para mejorar la infraestructura del principal puerto de Kenia. Ahora está añadiendo un doctorado en Estudios del Desarrollo a su maestría, así como varias otras cualificaciones. Su investigación se centra en la aceptación de la vacuna COVID-19 entre las mujeres embarazadas de Kenia.
En la actualidad, Lillian cuenta con una amplia experiencia en recaudación de fondos y concesión de subvenciones, combinada con una mentalidad estratégica y una visión para la gestión de proyectos. Entiende perfectamente el papel que juegan la visibilidad y un posicionamiento preciso para aumentar las probabilidades de financiación para organizaciones como Living Water en Kenia y en toda África.
Lillian siempre aporta una visión práctica de cómo crear y ejecutar programas de calidad y con una financiación sólida. Además, siempre es realista en cuanto a las tácticas prácticas y reales que las organizaciones pueden utilizar para hacerse visibles y tener éxito en la creación de tales asociaciones con instituciones en todo el mundo.
La conversación de hoy tiene lugar durante el toque de queda impuesto recientemente tras los disturbios políticos en Kenia, y Lilian nos habla de los desafíos que supone gestionar las visitas de los donantes de Burkina Faso, por ejemplo, tras dos golpes militares recientes.
Estos ejemplos ilustran que la violencia política es otro desafío contextual que deben afrontar en conjunto las organizaciones de recaudación de fondos con sede en muchos países del Sur global y los donantes que las apoyan. Asimismo, demuestran los retos adicionales que eso añade a las visitas de los donantes y a los resultados diarios de los programas.
En este episodio hablamos de lo siguiente:
- - La orientación de Lilian sobre el hecho de que "con propuestas al azar rara vez se obtiene financiación", que "como recaudador de fondos, debes cumplir con tu palabra" y que, en cuanto a la gestión de los donantes, "debes hacerlo bien a la primera".
- - Los desafíos de la recaudación de fondos y cómo aprender de nuestros errores.
- - La relevancia de trabajar con donantes que se ajusten a tu misión.
- La importancia de comprender y considerar todos los costos de los programas.
- - La manera de trabajar mejor y de forma más inteligente con los tipos de donantes con los que ya trabajas, en lugar de forzarte a diversificar hacia nuevos tipos de donantes.
- - El modo de hacer que para los donantes sea lo más fácil posible financiarte y garantizar que puedan seguir haciéndolo.
Recursos y enlaces mencionados en este episodio:
- Living Water International: https://www.linkedin.com/company/living-water-international/
- Sigue a Lilian en LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/lilian-mabonga-pmp%C2%AE-pmd-pro-mba-ma-b9579119/?originalSubdomain=ke
Espero que hayas disfrutado de este episodio del pódcast de Fundraising Radicals y que esta conversación te haya desafiado, informado y, quizás, incluso haya servido de inspiración para tu práctica de liderazgo en la recaudación de fondos.
Puedes suscribirte al pódcast en tu plataforma favorita.
Los episodios nuevos se emiten los días 1 y 15 de cada mes, así que no olvides escucharlos para conocer más perspectivas globales sobre la recaudación de fondos y el liderazgo en el sector de las organizaciones sin fines lucrativos.
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#3 Doctora Lilian Mabonga: Hacerlo bien a la primera en la recaudación de fondos en África
Fundraising Radicals [00:00:03]:
Hola, les doy la bienvenida a este nuevo episodio del pódcast de Fundraising Radicals. Soy su presentador, Craig Pollard. El pódcast de Fundraising Radicals busca dar vuelta el mundo de la recaudación divulgando y explorando perspectivas globales modernas sobre las organizaciones sin ánimos de lucro, la recaudación de fondos y el liderazgo. Se trata de conversaciones no guionadas con viejos y nuevos amigos y colegas, que son personas comunes pero inspiradoras. Ellos recaudan fondos y dirigen proyectos comunitarios, causas, organizaciones benéficas e iniciativas sociales en Asia, África, Oriente Medio y América Latina, y más allá de los límites tradicionales del sector no lucrativo. Espero que la conversación de hoy te desafíe e inspire a pensar de forma diferente sobre el mundo de la recaudación de fondos y el lugar que ocupas en él. Y que también te ayude a reflexionar sobre tus propias prácticas recaudatorias sobre y el liderazgo. Llegó el momento de recibir otra dosis de ideas e inspiración sobre la recaudación de fondos a escala mundial.
Fundraising Radicals [00:01:25]:
Les doy la bienvenida a esta última edición del pódcast de Fundraising Radicals. Soy su presentador, Craig Pollard. La conversación de hoy y la dosis de inspiración e ideas globales sobre la recaudación de fondos viene de Lilian Mabonga, máster en Administración de Empresas, que es una experta en donaciones regional en África que habla claro. Ella trabaja para Living Water International, la organización religiosa estadounidense sin fines de lucro que trabaja en el campo de WASH, o sea un programa que trabaja con comunidades en las áreas de agua, saneamiento e higiene. Ahora bien, conocí a Lilian cuando estábamos presentando conjuntamente una sesión en una conferencia virtual sobre recaudación de fondos a través de las fronteras, durante la cual ella habló de su afición a estudiar y a coleccionar títulos. En un principio, Lilian era ingeniera civil. Comenzó su carrera en gestión de proyectos trabajando en un proyecto multimillonario para mejorar la infraestructura del principal puerto de Kenia. Ahora está añadiendo un doctorado en Estudios del Desarrollo a su maestría, así como varias otras cualificaciones. Ella está enfocada en la aceptación de la vacuna COVID-19 entre las mujeres embarazadas de Kenia. En la actualidad, Lilian cuenta con una amplia experiencia en recaudación de fondos y concesión de subvenciones, combinada con una mentalidad estratégica y una visión para la gestión de proyectos. Entiende perfectamente el papel que juegan la visibilidad y un posicionamiento preciso para aumentar las probabilidades de financiación para organizaciones como Living Water en Kenia y en toda África. Lilian siempre aporta una visión práctica de cómo crear y ejecutar programas de calidad y con una financiación sólida. Además, siempre es realista en cuanto a las tácticas prácticas y reales que las organizaciones pueden utilizar para hacerse visibles y tener éxito en la creación de tales asociaciones con instituciones en todo el mundo. Bueno, la conversación de hoy tiene lugar durante el toque de queda impuesto recientemente tras los disturbios políticos en Kenia, y Lilian nos habla de los desafíos que supone gestionar las visitas de los donantes de Burkina Faso, por ejemplo, tras dos golpes militares recientes. Estos ejemplos ilustran que la violencia política es otro desafío contextual que deben afrontar en conjunto las organizaciones de recaudación de fondos con sede en muchos países del Sur global y los donantes que las apoyan. Asimismo, demuestran los retos adicionales que eso añade a las visitas de los donantes y a los resultados diarios de los programas. Sé que van a disfrutar mucho conocer a Lilian hoy.
Craig Pollard [00:03:41]:
Lilian, bienvenida.
Dra. Lilian Mabonga [00:03:43]:
Gracias, Craig.
Craig Pollard [00:03:44]:
¿Cuál es el tema de tu doctorado?
Dra. Lilian Mabonga [00:03:47]:
Me estoy especializando en estudios de desarrollo porque estoy muy interesada debido a mis antecedentes; soy una especialista en desarrollo. Por eso, pienso que tiene más sentido especializarme en el mismo campo.
Craig Pollard [00:03:59]:
¿Cuáles son las áreas especificas de los estudios del desarrollo?
Dra. Lilian Mabonga [00:04:02]:
¿Estás bien, ahora? Los estudios del desarrollo son amplios , pero estoy interesada en WASH, por supuesto. Estoy pensando en concentrarme en eso, por supuesto, higiene y saneamiento. Las cosas que estoy haciendo a diario. Sí. Y en realidad, mi tema es muy interesante. Cuéntame, porque ni siquiera está relacionado con el WASH.
Craig Pollard [00:04:23]:
¿En qué consiste?
Dra. Lilian Mabonga [00:04:25]:
Estoy observando un repunte de la vacuna contra el COVID-19 en las mujeres embarazadas en el condado de Nairobi. Y, de verdad, es muy interesante para mí porque estuve embarazada durante el COVID, así que tuve que tomar esa decisión. ¿Me la aplico? ¿O no? Sí.
Craig Pollard [00:04:40]:
¡Guau! Así que es un tema muy personal para ti.
Dra. Lilian Mabonga [00:04:44]:
Es muy personal y muy interesante. Creo que cuando consiga la aprobación ética y comience a recopilar los datos, los resultados serán muy interesantes, porque las mujeres tienen opiniones muy variadas. En este momento, no estamos en el pico del COVID, pero le roba la cultura a la gente, su religión cambia y afecta su forma de pensar y de reaccionar a las cosas.
Craig Pollard [00:05:08]:
Sí. En particular, algo así como la vacunación . El tipo de recuerdos culturales sobre estas cosas, y las sospechas a su alrededor, es curiosamente masivo. Hay una muy elevada sospecha de las vacunas en Japón, donde estuve durante el COVID-19. Largos recuerdos de campañas de vacunación que han salido muy mal. E imagino que la situación también es bastante similar en Kenia.
Dra. Lilian Mabonga [00:05:33]:
Y, ya sabes, somos africanos, así que la cultura depende de a quién escuchas. O sea, si vas a la iglesia, cualquier cosa que diga el pastor, eso es lo que pensarás o creerás. Pero entonces, ni hasta los médicos sabían, porque el COVID es un tema muy cautivador. De verdad no lo puedes decir sin tomar en cuenta que no había suficientes datos o estadísticas que lo validasen. Así que no le puedes decir a nadie. Incluso hasta mi propio médico me dijo que realmente no podía aconsejarme, porque no tenían suficiente información científica para sugerirte si hacerlo o no. Así que estoy ansiosa por conocer los resultados, solo para ver lo que surge y cómo será mi informe en términos de recomendación.
Craig Pollard [00:06:15]:
¿ Y cuándo tienes previsto terminar?
Dra. Lilian Mabonga [00:06:17]:
Con suerte, a fines del próximo año. Es difícil lograr el equilibrio entre el trabajo, la universidad, la familia, pero creo que puedo.
Craig Pollard [00:06:28]:
Por supuesto que es mucho sumado a todos lo demás.
Fundraising Radicals [00:06:33]:
¿Lo que sentías era qué no tenías suficiente?
Craig Pollard [00:06:35]:
¿O sólo necesitabas sumar un doctorado también?
Dra. Lilian Mabonga [00:06:39]:
Por lo general, me gusta estudiar, de la misma manera que a cualquiera amaría esquiar. Es la manera de la que me relajo. Irónicamente, en la forma en que alguien dice: “Ay, quiero ir a hacer bungee jumping”. Pues yo dría quiero estudiar algo más, o para relajarme.
Craig Pollard [00:06:54]:
En la Universidad de Cornell o en el Kenya Institute of Management o en el Project Management Institute. Sí. Creo que la primera vez que te vi, estuve en gran medida intimidado tan solo por la gran cantidad de títulos que tienes y la calidad de estas cosas. Es increíble. ¿Así que te refieres a tu educación como una clase de pasatiempo? ¿Es solo una gran pasión? ¿De dónde viene eso?
Dra. Lilian Mabonga [00:07:22]:
En realidad, deja que te cuente un chiste. Mi amigo me dijo, esta este amigo mio, que me conoce, como, de toda la vida, y él dice que alguien me hechizó. “Es literalmente brujería, porque ¿cuándo vas a parar?”. Cuando hice mi primer maestría, dije “Ya está”. Luego lo llamé para la segunda graduación y ahora para el doctorado. Así es que es como “Sé que incluso después de tu doctorado, harás otra cosa y otra cosa y otra cosa”. Pero en mi caso, trabajé con los japoneses cuando trabajé para la Autoridad Portuaria del Puerto de Kenia. De 2007 a 2012. En aquel momento lidiábamos con la ingeniería, el montaje, como la partida cuando ingresas a Kenia, el colectivo, era menos ocho, lo que significa que sólo teníamos pequeñas embarcaciones que entraban a nuestro país. Así que el diseño en el que estábamos trabajando, este japonés, era para llegar, por lo menos, a menos doce. Eso significó que tuvimos que hacer dragado. Un trabajo hidrográfico para que los grandes barcos Post Panama pudieran ingresar a nuestro país. Así que hicimos eso. Y entonces hicimos el corredor de trabajo, que es el corredor de transporte de Lamu-Sudán del Sur, que iba hacia Kenia, Sudán del Sur, Etiopía. Y creo que el gobierno está implementando en la actualidad los diseños que hicimos en aquel momento. Por mi parte, tengo un problema trabajando en un ambiente porque estoy en la gestión estratégica y del proyecto, ¿no? Por lo cual no puedo estar aquí y no entender lo básico de WASH. Así que sentí siento ellos necesitan estar muy cómodos en mi ambiente. Es por eso que lo mantuve porque en la gestión de proyectos, hice agricultura, hice ingeniería. Ahora estoy en WASH y es muy interesante. Por supuesto, no puedo hacer todos los cursos, pero al menos tengo el conocimiento básico fundamental sobre lo que lo que están diciendo. Así que terminé haciendo un curso de embarque en aquel momento, para comprender cómo funciona toda la logística. Así que es muy interesante.
Craig Pollard [00:09:14]:
Es un comienzo interesante. Me intriga saber cómo pasaste de los embarques al desarrollo internacional.
Dra. Lilian Mabonga [00:09:25]:
En aquel momento, el embarque fue porque vivía en la costa. Por eso creo que, cuando estaba creciendo pensaba: ”¡Ah! Esto es lo que está de moda”. Uno tiene que trabajar en la Dirección de Hacienda de Kenia o en la Autoridad Portuaria de Kenia. Eso era la representación perfecta del éxito. Es como que el referente sobre el éxito se basaba en eso. Pero entonces, en aquella época, de hecho, mi primer trabajo de verdad en 2007 fue con Japan Port Consultants. Y a los japoneses les fascina el desarrollo del personal, así que me capacitaron. Así que podría decir que soy un seudoingeniera porque entiendo algo así como los conceptos de ingeniería. No creo que vaya a la facultad de ingeniería, pero entiendo, porque trabajé con ingenieros, con arquitectos; y mi trabajo era la misma gestión de programas, la coordinación, asegurarme que los planes que establecimos. Recordarás que era un proyecto multimillonario en tres países diferentes, con un buen respaldo financiero del gobierno. Y eso generó un gran cambio para nosotros como economía, porque imagina si ahora pueden venir los barcos de Post Panama. Significa que podemos hacer muchas cosas a la vez. Recuerdo que lo que hice aquella vez para mis estudios de grado fue cómo tener 24 horas; el puerto funcionando 24 horas en lugar de 8. Así que hice algunas recomendaciones. El puerto adoptó al menos dos o tres. Eso fue muy interesante. Así que comenzaron a utilizarlo, porque antes sólo tenias papeles, trabajo manual. Había que ir como a 18 oficinas por los sellos. Así que eso cambió de forma radical. Sí. Y cuando terminamos, fue como un proyecto de cinco años. Me mudé a Nairobi porque teníamos una especie de fase dos. Por lo que ahora vivo en Nairobi, y me pasé a la agricultura. Ese era el próximo gran proyecto. Y estaba trabajando con la doctora Lenny. No sé si la conoces. Ella fue una de las que comenzó el Ethiopia Commodity Exchange.
Craig Pollard [00:11:15]:
Sí.
Dra. Lilian Mabonga [00:11:17]:
Así que trabajé con ella un tiempo. Después, la siguiente organización para la que trabajé también era de agricultura. Así que pasé otros cuatro o cinco años haciendo agricultura y WASH. Y luego de eso vine a Living Water. Y están dedicados casi exclusivamente al WASH. Sí.
Craig Pollard [00:11:34]:
Competencias transferibles. Claro.
Dra. Lilian Mabonga [00:11:37]:
La competencia básica es simplemente gestión estratégica y de proyectos. Porque si tienes la competencia básica, no necesitas ser un experto en eso porque lo que aporto es el conocimiento sobre gestión de proyectos. Así que ante cualquier tipo de proyecto yo sé que puedo manejarlo, porque lo básico es lo mismo.
Craig Pollard [00:11:54]:
Claro. Así que fue contadora hace mucho, mucho, mucho, mucho tiempo. Y esos conocimientos de gestión de proyectos y esta especie de formación financiera me han resultado muy útiles a lo largo de mi carrera. Quiero decir, obvio que hay una unión natural entre las finanzas y la recaudación de fondos, pero de verdad es interesante escucharte hablar acerca de lo transferible; de la gestión de proyectos y la gestión estratégica como algo fundamental para lo que haces. Sin embargo, lo que veo a menudo son personas que vienen de otros sectores, y les cuesta la adaptación cultural del sector empresarial al desarrollo internacional, obras benéficas; el sector sin fines lucrativos. ¿Cómo transfieres aquellas capacidades y te haces camino en las nuevas culturas de las organizaciones? Porque es un gran cambio. Claro. Pasar de una consultoría japonesa a, por ejemplo, una organización sin fines de lucro.
Dra. Lilian Mabonga [00:12:45]:
Sí. Porque las capacidades son las mismas, como bien dijiste: lo que estoy ofreciendo es conocimientos sobre gestión estratégica y de proyectos. Claro. Y lo que me gustó de trabajar con los japoneses es que éramos un grupo de casi 70 personas. Había gente de Australia, Kenia, Estados Unidos, Japón. Había como 20 o 30 personas de Japón. Un entorno totalmente multicultural. Y, de verdad. estaba feliz, porque ese fue mi verdadero primer trabajo. Y trabajar en un entorno multicultural tan diverso te da una base para saber integrarte y trabajar con otras culturas. Me gustó que mi primer empleador haya sido japonés porque, si has vivido en Japón, debes de saber cómo son con la disciplina. Y que se esfuerzan mucho en el trabajo. Sí, se esfuerzan mucho. No les gustan las excusas. Si no puedes cumplir, debes comunicarlo de antemano. Por eso creo que trabajar con los japoneses me preparó para el éxito, porque me dieron una base muy buena en cuanto a disciplina, objetivos y gratitud. El tiempo de las personas. No puedes simplemente llegar tarde. No hay excusa. Si tu informe llega tarde,
Craig Pollard [00:13:59]:
no eres respetuoso. Sí, absolutamente.
Dra. Lilian Mabonga [00:14:02]:
Porque me dijeron que en su cultura hay algo que se llama caricari. Te lo pueden deslizarlo literalmente por el estómago si llegas tarde. No creo que lo hagan hoy en día, pero eso era la base de todo, y el fundamento. Conocimiento, disciplina, trabajo duro. Si necesitas algo, debes trabajar para conseguirlo. Si no puedes cumplir, tienes que avisar con tiempo. Y si estás haciendo algo, tienes que dar aún más que lo mejor de ti. No puedes dar solo lo mismo que la media. Y tienes que dar mucho más si pides algo; también tienes que cumplir muchísimo más de lo que esperan de ti.
Craig Pollard [00:14:37]:
Sí, todo eso me resulta muy familiar. ¿Así que ahora estás en Nairobi?
Dra. Lilian Mabonga [00:14:44]:
Estoy en Nairobi.
Craig Pollard [00:14:44]:
No esperabas estar en Nairobi. ¿Puedes contar un poco de eso?
Dra. Lilian Mabonga [00:14:49]:
En Kenia, ahora mismo, estaba complicada, porque pensaba “Ay, tenemos que hacer esto con el comercio”. Pero la política, en este momento, es un ambiente muy volátil. Desde hace dos semanas, los lunes y los jueves, literalmente no salimos de nuestras casas por culpa de estos disturbios y manifestaciones de personas que se oponen a las elecciones. Quieren que el servicio esté abierto. El costo de vida ha aumentado, así que todo ha aumentado. La luz, el costo del agua. La vida es muy cara. Así que lo entiendo. Como persona de clase media, puedo solo sentarme y mirar desde la televisión, pero cuando veo a esa gente tirando piedras y pidiendo al gobierno que los escuche, no puedo ignorarlo, porque mis facturas de la luz han subido, mis facturas del agua han subido, no puedo continuar. Mis hijos ni siquiera podían ir al colegio, y está como a diez minutos, porque no sabes si te arrojarán piedras si los llevas en el auto. El riesgo era realmente alto, pero afortunadamente, ayer lo suspendieron y dijeron que van a intentar hablar con la oposición para conseguir alguna especie de diálogo. Espero que funcione, por el bien de nuestra economía, porque la economía es realmente la base de todo el trabajo que hacemos. Porque, incluso mañana, cuando se suponía que íbamos a ir con algunos donantes al campo, tenían miedo de venir porque pensaban: “Oye, ¿vamos a estar seguros?”. Por lo que se ve en la televisión, no creo que haya que cancelarlo. Como me encargo de recaudar fondos para África, eso me preocupa. Si la economía va mal, significa que los donantes no van a querer invertir en mi país. ¿Y qué pasa con nuestro objetivo de recaudación de fondos?
Craig Pollard [00:16:22]:
¿De dónde proceden esos donantes? ¿Son del extranjero o de Kenia?
Dra. Lilian Mabonga [00:16:26]:
De los Estados Unidos.
Craig Pollard [00:16:27]:
Los Estados Unidos. Sí. Bien.
Dra. Lilian Mabonga [00:16:28]:
Pero al menos vienen. Así que ahora vendrán aquí mañana. Y mañana podremos ir sin riesgos.
Craig Pollard [00:16:34]:
¿De dónde procede la mayor parte de la financiación que has conseguido en los últimos años? ¿Procede principalmente de instituciones extranjeras?
Dra. Lilian Mabonga [00:16:46]:
Sí. Bien. Living Water es una ONG internacional cristiana. La sede central está en Houston, Texas. Pero nosotros estamos en África. La sede central está en los Estados Unidos. También estamos en América Latina y en el Caribe. Estamos en unos seis países de allí. En África, tenemos nueve. También estamos en la India. En total, son como 18 países. Pero nuestros principales donantes son estadounidenses. Así que si la economía de los Estados Unidos no va bien, como en este momento… Si, ya sabes, has visto que Apple despidió personal, o sea que la economía estadounidense no va bien en absoluto.
Craig Pollard [00:17:26]:
No.
Dra. Lilian Mabonga [00:17:27]:
Y la mayoría de nuestros financiadores también proceden del sector del petróleo y del gas en Texas.
Craig Pollard [00:17:32]:
Bien.
Dra. Lilian Mabonga [00:17:33]:
Fíjate en lo que ha ocurrido con el petróleo y el gas. Ahora mismo. La economía no va bien. El sector inmobiliario no va bien. Eso significa que tiene una implicación directa. Y si nos fijamos en la época del COVID, para América Latina, para África, estamos haciendo un montón de programas, o sea trabajo real de programas. Y para América Latina, hacíamos lo que llamamos viajes. Para los viajes, tenemos donantes que vienen de los Estados Unidos. Y van a las comunidades de Honduras, Haití o México, o alguno de nuestros países latinoamericanos. Así que lo que están haciendo es solo para ir a perforar un pozo, para prepararlo. Para cuando se van, ya se ha terminado toda la construcción. Pero con el COVID, nuestros financiadores no pueden viajar. Y si no pueden viajar, significa que hemos perdido. Si cuantificamos. Recuerdo que hace poco dijimos que estamos perdiendo unos 4 millones de dólares al año, que solíamos obtener en América Latina solo por los viajes, porque era como dinero rápido. Van, trabajan con la comunidad, hacen las perforaciones con nuestros ingenieros. Luego de tres o cuatro días, han terminado. Has recaudado X cantidad por persona. Hay una forma de costearlo. Pero en total, estamos perdiendo unos 4 millones de dólares al año solo por eso. Así que ahora nos esforzaremos este año. Creo que a partir de mayo, intentaremos retrasar los viajes para eso. A América Latina, incluso a África, es relativamente más seguro viajar. Comparado con el apogeo del COVID, no podíamos, por supuesto.
Craig Pollard [00:19:11]:
¿Qué repercusiones ha tenido COVID en el WASH en África?
Dra. Lilian Mabonga [00:19:16]:
En África no fue tan malo, la verdad. Creo que ganábamos muy bien porque, en aquella época, se pedía a todo el mundo que se lavara las manos al sol, y nosotros no nos lavábamos. Eso es lo que cantábamos cada día a las comunidades. Así que nos asociamos con UNICEF, especialmente en el África Occidental, Sierra Leona, y tenemos a UNICEF como uno de nuestros donantes comprometidos. Y alrededor de una vez por año, renuevan nuestros contratos. Cada año renuevan nuestros contratos. Porque el truco está en que, una vez que consigues un contrato con una multilateral como UNICEF, lo haces bien la primera vez, y entonces consigues que los donantes repitan. Es más fácil. Y lo que siempre le repito al equipo de ese país es que es más fácil mantener o conservar a un donante que intentar conseguir uno nuevo. Así que prefiero trabajar en una relación con los que ya tenemos y asegurarme de que cada año puedan renovar su contrato o dar financiación plurianual antes que intentar establecer una nueva relación. De esa forma, al menos tienes una base garantizada que te mantendrá mientras intentas conseguir algo más.
Craig Pollard [00:20:21]:
Sí, creo que esa es una reflexión fantástica. Me parece que el error más común es que la tentación suele ser por buscar nuevos fondos, nuevas asociaciones. Pero invertir ese tiempo o ese dinero en asociaciones existentes, en mi opinión, es siempre un mejor uso del tiempo, el esfuerzo y los recursos en términos de retorno de la inversión, en términos de presión sobre la organización. Porque esas asociaciones a largo plazo tienden a crecer más allá del dinero. Claro. Se convierten en una especie de verdadera asociación y están mucho más arraigadas entre sí en términos de confianza y asociaciones y relaciones individuales, etc.
Dra. Lilian Mabonga [00:21:05]:
Es cierto, porque nosotros queremos donantes que también estén interesados en el cambio y el impacto, no solo en tirar el dinero. Queremos donantes que puedan venir y ver que ese es el dinero que donaron, que eso es de lo que puede lograr. Este es el cambio que estamos teniendo en la comunidad. Y cuando trabajas con eso, incluso hay satisfacción a nivel organizativo, a nivel personal. Te sientes motivado para trabajar porque puedes ver todo el dinero que estamos recaudando. Este es el trabajo que se está haciendo, y este es el impacto que estamos consiguiendo aquí. Y eso ayuda mucho, incluso a elegir con quién trabajamos. Llevo mucho tiempo en este sector, y la recaudación de fondos es muy complicada, porque te das cuenta de que la persona, algunos donantes, de verdad simplemente tienen el dinero. Hay un proyecto en el que trabajé, y dijeron que el dinero que habríamos utilizado en un año, querían que lo utilizáramos en tres meses. Recuerdo que el director general dijo: "No, no podemos, porque estás cargando la responsabilidad sobre nosotros". No podemos conseguir un buena banda cambiaria con esto. No podemos hacer en tres meses todo lo que tenemos que hacer en un año. Pero entonces corren el riesgo de que no se les renueve el dinero si no lo utilizan. Así que hay que tener mucho cuidado a quién se elige, con quién se trabaja, porque, de lo contrario, incluso la reputación puede correr peligro si no se trabaja correctamente con los donantes.
Craig Pollard [00:22:27]:
Y la gestión de las expectativas es una parte muy importante. ¿Verdad que sí?
Dra. Lilian Mabonga [00:22:31]:
Sí.
Craig Pollard [00:22:32]:
No es posible gastar tres meses… un año de financiación en tres meses y esperar la misma calidad de resultados.
Dra. Lilian Mabonga [00:22:43]:
Sí, y sé que existiría la tentación de decir, “Ah, necesitamos la financiación que esta persona está dispuesta a dar”. Pero si eres realista, no harías el trabajo de un año en tres meses. Esto significa que vas a hacer concesiones en cuanto al tiempo, la calidad y los resultados, y no será muy complicado. Incluso me pregunto, quién aceptó esa oferta, si es que alguien lo hizo.
Craig Pollard [00:23:03]:
Pero supongo que hay dos tipos de conversaciones ahí, ¿verdad? Decir que no a un donante puede ser extremadamente difícil. Está la conversación interna y, luego, está la conversación externa con el donante. Entonces, ¿cómo se consigue la alineación interna en torno a decir que no y rechazar a un donante?
Dra. Lilian Mabonga [00:23:23]:
Es una pregunta muy interesante, porque hace poco pusimos en marcha una nueva estrategia que llamamos “desbordamiento 25”. Y si pudiera resumir la parte de recaudación de fondos, lo que se nos exige es que solo trabajemos con donantes que estén alineados con una misión. Dos, que nos permitan hacer un trabajo integral. Y para nosotros, holísticamente, ya que estamos en el sector de WASH, diría que somos capaces de cubrir el aspecto del agua, somos capaces de cubrir el aspecto del saneamiento y la higiene, y somos capaces de cubrir la movilización de la iglesia y la comunidad. Y como sabes, la mayoría de los donantes no financiarían la movilización de la comunidad eclesiástica. Por ejemplo, UNICEF, como organismo multilateral, no lo cubrirá, y USID tampoco, porque sus principios rectores son no discriminar por motivos de género, religión, edad o raza. Tienen esa advertencia previa. Así que lo que hacemos como organización es intentar establecer o encontrar donantes. Son donantes que solo financian la organización, la iglesia y el aspecto de movilización de la comunidad. Así que eso está cubierto. Aunque la mayor parte de la estrategia… porque explicamos a nuestros donantes quiénes somos y qué hacemos. Y para nosotros, la iglesia está en el centro de todo porque, al entrar en la comunidad, podemos vivir porque estamos en la gestión de proyectos. Así que cuando hacemos WASH, digamos que nuestro modelo es permanecer en una comunidad de cinco a siete años. Después de cinco a siete años, podemos pasar a la siguiente comunidad, porque no se puede conseguir un impacto en tres meses. No hacemos proyectos de adultos al azar. De modo que si formamos parte de la comunidad durante ese periodo de tiempo, podemos generar impacto. A la mayoría de donantes se les explica la intención de formar parte de estas comunidades durante cinco o siete años. Living Water establece y deja una comunidad. El gobierno siempre estará presente. La iglesia siempre estará presente. Y te das cuenta de que la gente presta atención de que, si asistes a una mezquita, escuchas a los imames. Si vas a una iglesia, la gente escucha a aquella persona que considere su autoridad religiosa. En África, por ejemplo, específicamente en Kenia, el 80 % de la población es cristiana. Así que, si escuchas a tu pastor o predicador, quien sea tu autoridad espiritual religiosa, esa persona tiene voz e impacto en lo que haces. Eso funciona para nosotros, porque trabajamos con ellos por separado y, luego, ellos son capaces de ayudarnos a movilizar a las comunidades al enfatizar por qué deben lavarse las manos y por qué deben dejar de defecar al aire libre, por ejemplo. Y las personas escuchan. Y las personas escuchan. La iglesia nos ha ayudado muchísimo con nuestro trabajo. Y a nosotros nos agrada trabajar con la iglesia porque sabemos que, por sostenibilidad, funcionará, estemos presentes o no. El gobierno siempre estará presente. La iglesia siempre estará presente. Eso realmente nos ha ayudado en nuestro prospecto.
Craig Pollard [00:26:16]:
Ese es un tipo de acercamiento clásico para identificar a tu audiencia prioritaria y comprender quién es la persona con la que desean comprometerse dentro de la comunidad, para poder generar el impacto que necesitan. Considero que sucede lo mismo en términos de recaudación de fondos. Claro. Es tener este enfoque y entender cuáles son las organizaciones y las personas con las que debes crear asociaciones, porque considero que ahí hay un gran distractor potencial. Claro. Y mantenerse enfocado en las prioridades de la recaudación de fondos es una de las cosas más difíciles de hacer. ¿Cómo se mantienen enfocados en sus prioridades para la recaudación de fondos? ¿Les resulta difícil? ¿Hay presión para no enfocarse? ¿Y cómo se mantienen enfocados?
Dra. Lilian Mabonga [00:26:59]:
En realidad, hemos cometido muchos errores anteriormente. Es por ello que tenemos esta nueva estrategia. Desde que la organización inició, hace 32 o 33 años, hicimos recaudación de fondos ad hoc, porque empezamos trabajando con el agua, luego expandimos nuestro trabajo al saneamiento del agua e higiene, porque es más integral. Así que, para mantenernos enfocados, dijimos “está bien, tenemos nuestra estrategia a tres años”, aunque eso era antes. Ahora, nuestras estrategias son a cinco años porque el COVID cambió todo. Nos sentamos y pensamos “¿por qué estamos perdiendo el tiempo?”. No vamos a perder tiempo, pues el esfuerzo que conlleva trabajar en una propuesta de 1000 dólares está al mismo nivel que el esfuerzo que conlleva trabajar en una de 10 000 dólares, porque debes cumplir con la propuesta. Sea un monto grande o pequeño, el nivel de esfuerzo es el mismo. Así que primero revisamos lo que hicimos en los últimos tres años. Detallamos todos los países que tenemos, los 18 que nos han estado financiando. Literalmente nombramos todos los de los últimos tres años. La redujimos a tres años para revisar quiénes nos han estado financiando durante los últimos tres años. Luego lo sintetizamos al final, en el sentido de “esta fundación es multilateral bilateral”. ¿Sí? Dijimos que nos enfocaríamos en seguir adelante. Les daremos más prioridad a las tres categorías si esta fundación es multilateral bilateral. Pero no decimos que no podemos trabajar con nadie más. Solo enfocaremos nuestras energías en trabajar con las personas que tienen las mejores oportunidades de devolvernos la inversión, porque esto conlleva mucho esfuerzo. Luego se nos ocurrió una maqueta de propuesta. Se trata de guiar a todos los sectores. Si estás en ingeniería, por ejemplo, tenemos el componente del agua, el saneamiento y la higiene, recaudación de fondos, recursos humanos y administración para definir quiénes somos y lo qué hacemos. Si lees nuestra propuesta desde Liberia, será lo mismo que para alguien que nos escriba desde Haití. Estandarizamos nuestro lenguaje y la manera en que nos acercamos. Tenemos estándares de calidad, así que también son una guía. Eso ha ayudado mucho a mirar de manera interna y decir “no, no vamos a perder tiempo aplicando a todo y a todos”. Está bien decir que no. Lo sabemos y lo apreciamos. Como organización, nos damos cuenta de que nuestros fondos pueden ser pocos debido a las decisiones que tomamos, pero no tenemos la necesidad de redactar propuestas para obtener rechazos y más rechazos. Además, si revisas los costos de operaciones por ejemplo, estamos en esta área en la que operas y nuestra estrategia nos permite centrar el 80 % del trabajo en lo que llamamos WPA, que es un programa de WASH en el área. Así que nos quedamos ahí entre cinco y siete años. Pero realizamos el 20% del trabajo fuera. Si tienes una torre de perforación y debes mover todo ese equipo, digamos 500, a otra área solo para trabajar en ella, digamos 5000, necesitas calcular el combustible y el transporte. También debes calcular el tiempo del personal y el alojamiento, porque no hay oficinas allí. Tienes que instalarlos. Entonces tienes que hacer los cálculos. Cuando las personas dicen “Ven a perforar en mi recinto”. “Ven a perforar en mi ciudad”. No, no podemos, porque no tiene sentido. De modo que a veces tienes que sentarte y aprender a decir que no; a saber qué tiene o no sentido para ti.
Craig Pollard [00:30:39]:
Y el costo total de la recaudación de fondos, considero que a menudo se elimina, porque suele estar conectado a cosas que podemos cuantificar en términos financieros, pero suelen hacer falta cosas en términos de recursos, además de la sangre, sudor y lágrimas en la recaudación de fondos. Claro. No se suele cuantificar así, pero es un costo en sí mismo. Pienso que es fácil concentrarse en el nivel más alto cuando se trata de recaudación de fondos; el monto de dinero. Pero es fundamental, y lo has dicho: hay que centrarse completamente en los costos para poder hacerlo. Es el combustible, el tiempo del personal, el costo de oportunidad, así como enfocarse en esto cuando podrías estar poniendo tu atención en algo más.
Dra. Lilian Mabonga [00:31:27]:
Sí. Así que ¿realmente tienes que evaluarlo y contar con una estrategia para ello? Eso significa, como ves, que pudimos analizar a 18 países que nos están financiando: ¿a quién podríamos decirle que no? Y realmente les decimos que no a muchas personas, debido al modelo. Decimos que no somos de WASH. Por ejemplo, si vienes y nos dices “Oigan, queremos darles agua» y estás dentro de nuestra área operacional, diremos que sí porque el modelo nos lo permite, ya que la organización está financiando el saneamiento y la higiene, la iglesia y a la movilización comunitaria. Recuerda que mencioné nuestro principio rector: debe ser trabajo integral y debe permitirnos proveer soluciones sostenibles. Pero si dices “Oigan, vengan y les daré algo de trabajo a 1000 km de distancia por algo de agua”, entonces diremos que no. Aunque sea mucho dinero, diremos que no porque no nos permitirá hacer trabajo integral. Y hemos cambiado nuestra estrategia porque nos enfocamos en lo integral.
Craig Pollard [00:32:35]:
Además, tiene mucho que ver con tener un objetivo y no perderlo de vista, en tus valores. Esa es una manera eficiente de manejar una organización, más aún si se trata de recaudación de fondos e implementación de recursos.
Dra. Lilian Mabonga [00:32:50]:
Sí, porque te das cuenta de que, de oro modo, puedes tener 100 pequeñas financiaciones. Sin embargo, prefiero analizarlo, saber si es el tipo de donante que puede financiarme para luego concentrar mi energía en obtener una propuesta de 100 000 dólares en lugar de obtener costos de operación de 100 para 1000 de ellos. No tiene lógica financiera. El enfoque realmente nos ayuda a saber qué queremos y cómo queremos hacerlo.
Fundraising Radicals [00:33:23]:
Si estás disfrutando esta conversación y te gustaría escuchar otras perspectivas globales sobre recaudación de fondos y liderazgo en el sector sin fines de lucro, entonces por favor suscríbete usando los enlaces en las notas del programa. Si deseas obtener más información sobre nuestro trabajo, visita nuestro sitio web, fundraisingradicals.com. Ahora volvamos a la conversación.
Craig Pollard [00:33:46]:
Y hay riesgos, obviamente, al poner todos los huevos de tu organización en la canasta institucional a nivel internacional. ¿Estás buscando oportunidades de financiamiento a nivel local y regional además de en los mercados internacionales tradicionales?
Dra. Lilian Mabonga [00:34:05]:
Si dices que eso está bien, quizá tengo que explicar cómo trabajamos. Tenemos al equipo de financiamiento global en sede central, luego tengo al esquema de financiamiento regional y también contamos con el esquema de financiamiento del país. Hicimos eso porque antes solíamos llamarlo “ingresos generados a nivel local”, lo que significa que se generó en todo el país. Pero luego lo cambiamos por una nueva estrategia, para llamarlo “programa de ingresos generados”, lo que significa que queremos enfocarnos más en recaudar dinero o en el trabajo de los programas. Eso no significa que tenemos varias financiaciones pequeñas. Por ejemplo, trabajar con los ministerios del gobierno, como en Ruanda, nos hace trabajar de la mano con el gobierno para realizar un proyecto que creo hemos renovado ya dos veces. Así que trabajamos mucho con el gobierno, y este suele ser una buena fuente de información. Piénsalo, todos los FDB deben trabajar duro para obtener financiamiento directo del FDB mayor. El FDB financiará a las agencias del gobierno. Entonces, debes ir al ministerio correspondiente para conseguir que te financien directamente, lo cual es bastante difícil, a menos que sea en circunstancias excepcionales. De cualquier forma, continuamos trabajando con lo que conocemos como la mayor fuente de financiamiento, pero no es sostenible. Como dije, por ejemplo, la economía estadounidense está pasando por un momento difícil, así que no cerraremos todas nuestras oficinas nacionales. Así que estamos recolectando dinero de las regiones y, además, nos estamos diversificando, porque me doy cuenta de que Europa es una buena fuente de financiamiento. Además, me estoy enfocando en las multinacionales que se encuentran ahí. Estoy estudiando el mercado de Europa y del Reino Unido, y estamos explorando vías de financiación, porque, como el Ministro de Agricultura de Ruanda, o el Ministerio del Agua de Kenia, en Uganda tenemos pequeñas fundaciones locales; ministerios de Guamba con fundaciones ocultas, privadas y particulares que nos financian. De modo que tienes que diversificar tu base de financiamiento porque, si observamos a alguien como Cindy, vemos a una doctora que dice “puedo financiar uno o dos proyectos en una escuela”. Sí, ¿por qué no? Entonces pueden trabajar con nosotros. Pero tenemos el principio rector de alguien que nos permite hacer trabajo integral. Hemos definido, para los donantes, qué significa “integral” para nosotros y, si están dispuestos, trabajamos con ellos. Pero no puedes tener solo una fuente de financiamiento. Eso es algo que el COVID nos ha enseñado. No podemos depender, tener una dependencia con el donante. Así que nosotros, incluso como parte de África, no podemos depender en nuestras oficinas de los Estados Unidos para conseguir todo el financiamiento. Debemos conseguir financiamiento dentro de África, tanto a nivel regional como nacional. Tenemos esquemas de financiamiento a nivel nacional y estamos coordinando a nivel regional.
Craig Pollard [00:37:03]:
¿Y ves que está creciendo? ¿El financiamiento está proviniendo de África para trabajar directamente en los programas?
Dra. Lilian Mabonga [00:37:11]:
Diría que estamos intentándolo, pero no es tanto porque, si revisas los rangos, son pequeños; no se puede conseguir una financiación más grande. Incluso el Ministerio de Agricultura de Ruanda, por ejemplo, está financiando, financia con mucho dinero. Nos dan dinero. Y si te fijas, su financiador es el DFID, pero la pequeña financiación, los 5 000, 10 000 dólares; lo están intentando, están creciendo. Así que depende del tipo de organización que tengas. Porque para algunas organizaciones, tal vez 10 000 dólares sería una gran financiación; y a otros les permitirá hacer un proyecto o dos. Pero lo que yo diría, en definitiva, es que es bueno diversificar la base de financiación, pero no hacer cosas de adultos, porque el nivel que se necesita para hacer una propuesta de 1 000 dólares es el mismo nivel de esfuerzo que se necesitará para hacer una propuesta de un millón de dólares. Así que hay que conocer el tipo de trabajo que se está haciendo, quién es probable que te financie y, luego lo siguiente es, “Bueno, ¿dónde los financio, cómo me alineo?”. Porque hay algo que les decimos a nuestros equipos sobre la inteligencia del donante. Algunas veces. Me doy cuenta de que en esto de la recaudación de fondos es muy gracioso. En el momento en que ves una convocatoria en una página web o en un periódico o en algún otro sitio, ellos ya saben a quién le van a donar, porque tienen socios estratégicos. Cuando ellos tienen foros, como sucede con nosotros, tienen de WASH, y es necesario ir allí para ofrecerse como voluntario. Cuando convocan reuniones, debes estar allí. Tú participas porque la gente necesita saber quién eres. Si no, ¿cómo van a saber quién eres y lo que eres capaz de hacer? Así que cuando surja una convocatoria, tienen que decirte “oye, en los próximos seis meses, te llamaremos”. Por ejemplo, si nos fijamos en una organización multilateral como UNICEF, si nos fijamos en la foto de la ONU, tienen tres tipos de financiación que pueden hacer. Así pueden ofrecerte una selección directa. Puedes hacer un " no solicitado ", puedes simplemente publicar con su plantilla lo que ellos tienen en su sitio web o ellos ponen una convocatoria para la solicitud. Todos nuestros países están registrados en el portal de la ONU, porque incluye el WFP (Programa Mundial de Alimentos), el UNDP (Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo) y, por supuesto, UNICEF. Así que si quieres trabajar con las agencias de la ONU, por ejemplo, tienes que registrarte en sus portales, pero ellos dan la opción de trabajar con las tres categorías. Y si yo estuviera sentado en UNICEF, ¿por qué perdería tiempo lanzando convocatorias si puedo hacer una elección directa de un colaborador con el que ya he trabajado? Ya están precalificados; ellos han hecho el trabajo antes.
Craig Pollard [00:39:49]:
Pero es el reverso. Es lo contrario de lo que dijiste antes, ¿verdad? Es esa asociación para ellos. Desde el punto de vista de los donantes, es exactamente lo que dices, en el sentido de que es mucho mejor y más eficaz invertir en las asociaciones existentes que encontrar otras nuevas. Especialmente para los donantes, porque el riesgo es muy alto, y la confianza y todo ese tipo de beneficios acumulados a lo largo de los años ya están ahí. Así que es una especie de espejo, como desde la perspectiva de ONG internacional, es exactamente como dices.
Dra. Lilian Mabonga [00:40:22]:
Desde mi punto de vista, como he dicho, desde la perspectiva de una organización, prefiero conservar a mis donantes. Y el donante piensa lo mismo. Y hemos tenido casos en los que UNICEF nos decía: “cuando terminen esta campaña, pondremos otra para el mes siguiente, así que asegúrense de terminar su trabajo a tiempo”. Aunque pongan anuncios, sabemos que lo más probable es que acaben haciendo una selección directa. Así que, en todo caso, si lo piensas, es de doble vía. Y una vez que tienes un donante, dijimos, trabaja en la inteligencia del donante. Por supuesto, invierte en visibilidad. La gente tiene que saber quién eres. Tu sitio web tiene que estar actualizado sobre lo que hacen, y el impacto de su trabajo tiene que ser cuantificable. Alguien puede decir, oye, si usted habla de el "agua viva", van a decir, Estos son los de WASH. Ellos hacen WASH, hacen lo que nosotros podemos ver, demostrar el efecto. Sin embargo, la mayoría de las organizaciones a veces se ven tentadas a hacer las cosas bien a la primera. Si alguien te entrega su dinero, tienes un contrato; asegúrate de que tu banda cambiaria sea buena, y de que tus programas y tus finanzas están bien equilibrados. Si lo haces bien la primera vez que recibes dinero del donante, te resultará muy fácil mantener esa relación. Y querrán volver a contratarte, porque es mucho trabajo. Precalificar de las personas, comprobar sus conocimientos técnicos, evaluar de su capacidad organizativa: ¿son buenos? Es de muy alto riesgo. Aunque fuera donante, invertiría en alguien. Ya he pasado por todo ese proceso.
Craig Pollard [00:41:53]:
Claro que también es parte de la naturaleza humana, ¿no? Es la naturaleza humana, cierto. También es interesante lo que dices sobre la importancia de la visibilidad, porque creo que, en la recaudación de fondos, en la movilización de recursos, dar prioridad a las comunicaciones es vital, sobre todo cuando se trata de financiación institucional. Porque los procesos de muchas organizaciones son del tipo, “Ah, tienen un flujo de solicitudes no solicitadas, vamos a lanzar algo”. Pero eso es un derroche de recursos, porque si entiendes cómo funciona todo en el fondo, las decisiones se toman en estos grupos de discusión, en estas reuniones, en estas juntas. Algunas de las organizaciones cuentan con asesores que participan en la toma de decisiones. ¿Verdad que sí? Y creo que se trata de una ventaja competitiva, de cómo puedes ir más allá de la propuesta para pensar realmente en llegar más alto en esa pila de solicitudes que alguien tiene sobre la mesa. Y está la inteligencia del donante, como has sugerido. Luego está el tipo de asociaciones y la entrega, pero también se trata de estar conectado a esto y de la visibilidad. ¿Hay otras cosas que las organizaciones puedan hacer más allá de la propuesta para darse a conocer y aumentar sus probabilidades de éxito en las propuestas?
Dra. Lilian Mabonga [00:43:12]:
Sí, como esos dos han mencionado, por supuesto que debes trabajar en tu visibilidad, debes trabajar en tu inteligencia del donante, debes hacer más trabajo como voluntario. Tienes que estar en los foros del sector en el que te mueves. Cuando la gente está tomando decisiones, cuando la gente está diciendo si están ideando una estrategia de WASH para su país. Por ejemplo, en mi sector, si participas en una estrategia agrícola, tienes que estar ahí para hacer tus propias aportaciones, de modo que la gente, por esa vía, también esté aportando sus competencias técnicas hacia el área en la que te estás centrando. Y como he dicho, también hay que hacerlo justo antes de eso. Porque si uno se pone a revisar críticamente, lo más probable es que esas propuestas aleatorias que uno lanza rara vez reciban financiación. Solo con que hayas visto algo, puede que te financien. No estás diciendo que nadie vaya a financiarte, sino que se trata más bien de invertir. Yo diría que la recaudación de fondos tiene más que ver con las relaciones. Construye tu asociación, arma tu red. Y cuando contrates, también debes tener mucho cuidado, porque también hay que leer la letra pequeña. Porque hemos tenido donantes que dicen, por ejemplo, que si nos consiguen un pozo seco, no nos van a financiar. Por lo tanto, si no ha leído la letra pequeña, puedes acabar malgastando su dinero. Luego tienes que hacer estudios hidrogeológicos para repetir la misma cosa, a tu propia costa. Sí, pero tienes que invertir de verdad en visibilidad. ¿Tiene una estrategia de comunicación? ¿Está activa su página de LinkedIn? ¿La gente lo ve porque en LinkedIn puedes etiquetar cuando haces el trabajo que estás realizando? Historias de éxito. Así que normalmente digo que una buena práctica es documentar, al final de cada año, cuáles son las lecciones aprendidas, cuáles son las historias de éxito; hacer historias y vídeos. Y si es incluso mejor desde la comunidad, deja que los miembros de la comunidad hablen del cambio que han sentido gracias a tu trabajo. Etiquétalo, ponlo en LinkedIn, etiqueta a alguien en Twitter, tuitea sobre ello. Recuerdo que en mi anterior trabajo recibíamos fondos de la UE y, cada vez que teníamos un evento me, enviaban un mensaje: "Ya han pasado diez minutos y no has tuiteado". Tienes que tuitear y etiquetar, tuitear y etiquetar. Porque incluso entonces reciben financiación de otra persona. Así que necesitan estas historias sobre lo que han financiado, que te vean con tu donante para que sigan financiándote. Así que es todo un ciclo. La comunicación está en el centro del trabajo de la recaudación de fondos. Claro.
Craig Pollard [00:45:45]:
Y es cierto. Lo que tú dices también es muy importante. Se trata de recordar a los humanos involucrados en el proceso y de recordar que ellos tienen objetivos, que tienen personas por encima de ellos a quienes mantener satisfechos. Así que, si se los equipa con lo que necesitan, si se entiende lo que necesitan en términos de historias, las historias de éxito, la realidad también creo que es encontrar ese equilibrio muy delicado entre el hecho de que no solo se trata de la difusión de éxito, sino también de las realidades de los desafíos. Dotarlos de ese conocimiento y esas historias y facilitarles las cosas aumenta la probabilidad de que se renueve o de que tengas éxito en otra ronda de financiaciones.
Dra. Lilian Mabonga [00:46:23]:
Sí, así que recordé algo que aprendí sobre los donantes. Hay algo que llaman recompensa y retorno. Por ejemplo, digamos que tengo a USID financiándome, entonces USID no vendrá y dirá “Hola, Living Water". Así que USID no irá a la autopista y pondrá una gran pancarta y dirá que USID financia la agricultura, las infraestructuras, WASH. Al contrario, ellos esperan que tú, a quien han financiado, digas, “financiado por USID”, que pongas su logo. Cuando tienes eventos, por supuesto, si tienes una taza, sea cual sea la marca, esa es la forma de recompensa y de retorno que esperan de ti: la marca. Así que esa pequeña cosa, si se consigue trabajar en conseguirla, una vez conseguida, se trabaja en mantenerla y, luego, se trabaja en la recompensa y el retorno. Lo que aprendí de la comunicación con los donantes fue a estar en contacto con ellos, a decirles “gracias” y, luego, si la gente dice “bueno, hemos terminado este contrato”, a mantener esa relación, porque nunca se sabe, a veces puede que tengan otra oportunidad. Pueden llamarte y decirte “oye, tienes que mantener las comunicaciones”. La comunicación y el mantenimiento de la relación son realmente muy fundamentales a la hora de mantenerte activo.
Craig Pollard [00:47:34]:
Tú también has desarrollado una marca. Alguien —no recuerdo quién, pero era alguien reconocido— dijo que el desarrollo de su marca es lo que otras personas dicen acerca de tu organización cuando tú no estás en la habitación. ¿Verdad que sí? Y ese es el mismo tipo de situación que las organizaciones sin ánimo de lucro, las ONG internacionales que gritan sobre USAID o UNICEF, etcétera, que apoyan a su marca. Claro. Sin embargo, de la misma manera que podemos trabajar con las comunidades y contar con donantes y reforzar nuestra marca y la reputación de nuestras organizaciones, los donantes lo oyen de boca de las comunidades. Por eso ese grupo, y su voz, permitirles comunicar sobre el impacto, también es tan importante desde la perspectiva de la marca de la organización.
Dra. Lilian Mabonga [00:48:22]:
Si tú hablas de algo así, me acabo de acordar. Living Water lleva mucho tiempo celebrando una gala anual. Así que, una vez al año, organizamos una gala para recaudar fondos destinados a apoyar el trabajo que hacemos. Pero no son los estadounidenses quienes dicen a los donantes: "Oye, apoya nuestro trabajo en África, apoya nuestro trabajo en la India o en América Latina". No, hacemos que los miembros de la comunidad vayan a Houston y hablen de su trabajo. Recuerdo que en 2014, Living Water" organizó… ¿cómo era el título? “I’ll walk with Lucy” (“Yo caminaré con Lucy”). Lucy estaba en sexto curso. Creo que entonces estaba en sexto curso. Y voló a Houston para contar su propia historia. No hay nada mejor que otra persona que esté pasando por lo mismo, con la que puedas empatizar; pero si es la persona que cuenta la historia, eso marca la diferencia por completo. Así que Lucy fue, contó tiene que levantarse a las cinco de la mañana, caminar e ir a conseguir agua de donde sea. Imagina el riesgo. Hay animales, podrían violarla, hay inseguridad, robos. Y estamos hablando de alguien de sexto grado, quizás de 12 o 13 años, que tiene que correr de regreso a casa cargando agua sobre la cabeza, y volver a tiempo para ir a la escuela. Para cuando llega a la escuela, ¿crees que esa niña podrá aprender algo? Están cansados, están exhaustos. Y tal vez alguien le dirá “oye, tengo una motocicleta, yo paso por ti”. Pero tienen que acostarse contigo, con los menores. Y ese es un riesgo muy común. Así que si Lucy va y les cuenta a los donantes “esto es lo que Living Water ha echo por mi: puedo llegar a tiempo a clases, hay agua potable en mi escuela, hay agua potable cerca de mi casa, y no tengo que estar expuesta a todos esos riesgos.” Entonces, los padres pueden incluso invertir en otras actividades económicas. Por ejemplo, la madre ya no necesita ir hasta allá; puede trabajar en el campo, puede hacer otra actividad que genere un ingreso para su familia. Entonces, por supuesto que, si ella le explica esto al donante, ya no es necesaria ninguna labor de convencimiento. Cualquiera puede darse cuenta “Vaya, esta gente está cambiando la vida de estas comunidades”, porque esto viene directo de la fuente. Esa también es una buena estrategia para contar una historia. No la cuentes tú por ellos, deja que vayan y la cuenten por sí mismos.
Craig Pollard [00:50:36]:
¿Y quién sería la persona ideal para describir algo como el impacto de género que tiene el acceso a agua potable que la historia de Lucy? Alguien como Lucy, claro. ¿Cómo? Por medio de la narrativa, y yo se que existe un… ya sabes, hay un gran movimiento alrededor de la localización y el empoderamiento de las comunidades, y es sumamente importante tanto de quién son las historias como la manera de contarlas. Me encantaría saber lo que piensas acerca de eso. ¿Cómo cuentas las historias de la comunidad de manera ética y genuina?
Dra. Lilian Mabonga [00:51:08]:
Bueno, por supuesto que hay diferentes categorías cuando se trata de crear narrativas. Una es cuando los miembros de la comunidad tienen la oportunidad de contar sus historias. En ese caso, tú las documentas y las das a conocer, ¿cierto? Pero hay ocasiones en las que tú tienes que contar la historia por ellos, ¿no? Tal vez no les sea posible llegar a una reunión. Aún así, tu necesitas resumir y decir: ¿cuál es el problema? Solo tres cosas. ¿Cuál fue el impacto?, ¿cuál es la solución al problema? y ¿qué solución propusiste? ¿Y cuál fue el impacto? Y así fue cómo aprendimos a hacer nuestras presentaciones. “Esto era un problema en la comunidad: había falta de agua limpia y potable en la comunidad. La solución era hacer pozos o un sistema de abastecimiento de agua por medio de tuberías. También estamos educando a las comunidades acerca de saneamiento e higiene, ya que van de la mano. Incluso si les brindas acceso al agua, no tienen sanitarios. O sea que todos esos desechos vuelven al agua que extrajiste para ellos. Por lo tanto, necesita haber agua potable, saneamiento e higiene. Y el impacto es una importante disminución de enfermedades. Ahorramos dinero y ahorramos tiempo. Todo el dinero que usarían en ir al hospital, por ejemplo; y todo el tiempo que desperdician en ir a buscar agua. Ahora pueden enfocarlo en actividades económicas. Ya no tienen que estar preocupándose por robos, por la inseguridad”. Entonces nos enfocamos en resumir esas tres cosas cuando contamos historias a nuestro nivel: tan solo resumimos. Este era el problema, esta es la solución que propusimos y este es el impacto que generamos.
Craig Pollard [00:52:42]:
Es genial escucharte decir todas esas cosas. Me parece que todo lo que has dicho es de verdad muy útil. Y estoy seguro de que a la gente que nos escucha le va a resultar muy útil. ¿Cuál ha sido tu momento de mayor orgullo en la recaudación de fondos? ¿Hay alguno que destaque para ti, o alguna colaboración de la cual te sientas más orgullosa?
Dra. Lilian Mabonga [00:53:03]:
¡Ay, Dios! hay tantos porque… Bueno, déjame decirte lo que yo defiendo, y así puedes identificarte. Yo tengo ciertos principios que sostengo. Incluso si me dijeras “oye, ven a trabajar para mí”, primero me aseguraría de poder trabajar contigo. Luego, de si se generaría algún cambio, si habría un impacto, y tercero, si habría sostenibilidad. Estoy en un punto de mi vida en el que el dinero no es una gran motivación. Ya sé, pero para mí realmente no es así, preferiría que me pagaran por hacer un trabajo que incluya esas tres cosas. Y, como dije, por ejemplo, con la historia de Lucy, cuando vienen las comunidades y hablan acerca de ello y dicen “mira, estuvimos trabajando con Living Water y hemos visto un cambio radical en nuestra salud, podemos enfocarnos en nuestras clases. Nuestras niñas ya no sufren abuso, nuestros hombres pueden enfocar sus fondos, y estos se han trasladado a otras actividades económicas”. Cuando las comunidades hablan acerca del impacto de nuestro trabajo, eso es lo que realmente me motiva, como recaudadora de fondos, a seguir recaudando más dinero. Porque estás pensando en el cambio, en que el trabajo que haces está generando un impacto y estás encontrando soluciones sustentables. Y luego, otra cosa, además de las comunidades hablando acerca del cambio y el impacto, también pienso en los donantes, como UNICEF, que tanto nos esforzamos para retener. Y deja que te cuente una historia. Tenemos a Burkina Faso como uno de los países en Africa y, como sabes, Burkina Faso es un país de habla francesa, y la mayoría de los donantes no están interesados en intervenir en países de habla francesa. ¿Verdad que sí? Así que ese es un desafío.
Craig Pollard [00:54:42]:
¿Eso es porque la mayoría de los donantes son angloparlantes?
Dra. Lilian Mabonga [00:54:44]:
Hablando de cultura y lengua, ese es el motivo.
Craig Pollard [00:54:46]:
¿Provienen de los Estados Unidos?
Dra. Lilian Mabonga [00:54:47]:
Sí. Bien. Como sabes, Burkina Faso ha tenido dos golpes de estado en nueve meses. Entonces la gente se pregunta “¿estamos a salvo?, ¿la gente estará segura?, ¿es seguro establecer una oficina allí?”. Pero, en noviembre de 2022, nuestro vicepresidente regional, otras cuatro personas de la región y yo dijimos “no importa, vayamos igual”. Ya no lo analizamos mucho. Acababan de cambiar de presidente, me parece que alguien del gobierno ocupó el puesto, no recuerdo su nombre, y esta persona estuvo a cargo durante… me parece que acordaron nueve meses o algo así. Por supuesto, es difícil agendar a alguien. Hace como 45 grados, es muy caluroso. Es difícil, el clima es seco y, por lo tanto, no hay mucha motivación para ir. Pero la gente de allá, el nivel de entusiasmo que tienen… y lo irónico es que es uno de los únicos países en los que se han integrado el islam y el cristianismo dentro del trabajo que realizamos. Digo, en serio, no tienen ningún inconveniente, porque lo que quieren simplemente es agua. No les importa si tu eres cristiano; no les importa. Ellos son musulmanes. Trabajan juntos. Y una de las anécdotas es, por ejemplo, un imán diciendo “gracias, sabemos que son cristianos, pero gracias, porque han logrado un cambio en nuestra comunidad”. Él permitió que se construyera un pozo en sus instalaciones. Y un imán, bueno, ya sabes lo fundamentalistas y estrictos que son. Eso fue algo muy importante y transformó toda el área. Entonces, ahora todos los cristianos se han integrado. A nadie le molesta. Pero para nosotros, como organización, no nos interesa cuál es tu religión, porque lo que queremos es proporcionarte agua limpia y potable. Así que sí, definitivamente predicaremos el Evangelio. Eso no significa que debas convertirte, pero eso es parte de nuestra misión; simplemente contarte acerca de Jesucristo. Pero con Burkina Faso, como te decía, por ejemplo, nosotros trabajamos en Sierra Leona, que está en el Africa occidental, igual que Bukina Faso. Entonces, le dijimos al representante de UNICEF: “Oye, nosotros trabajamos en Sierra Leona con UNICEF”. Y nos dijo: “¿de verdad?” Así que pensó: “si UNICEF confía en ustedes allá, significa que también podemos confiar en ustedes acá”, y esa fue la base para comenzar nuestras conversaciones. Hay muchísimos donantes.
Craig Pollard [00:57:11]:
Correcto, pero ese es solo otro ejemplo de las ventajas que tienen estas colaboraciones a largo plazo, ¿cierto?
Dra. Lilian Mabonga [00:57:17]:
Sí.
Craig Pollard [00:57:17]:
Las relaciones, bueno, es que ellas también generan confianza más allá de una colaboración. Es como una marca especial, supongo, que habla de la calidad y de la confianza, y disminuye el riesgo con otras organizaciones Claro. para que te otorguen fondos o trabajen contigo como colaboradores.
Dra. Lilian Mabonga [00:57:31]:
Me pongo muy feliz cuando renuevo un contrato. Ese es un punto culminante para mi, de verdad, y si conseguimos una financiación de varios años, entonces, bueno… Como te comentaba, se trata de invertir en mantener las relaciones, porque si me otorgan una financiación de varios años significa que has asegurado todos lo que habían prometido a las comunidades. Podrás cumplir con todos los compromisos que hiciste con las comunidades. Entonces puedo decirte que es otro de esos momentos del año en que tengo un instante para voltear y decir “sí, estamos haciendo un buen trabajo; lo estamos haciendo bien, y un donante quiere trabajar con nosotros de nuevo”, pero…
Craig Pollard [00:58:09]:
También lleva algo de tiempo llegar a ese punto. Y la forma en que funciona la recaudación de fondos es que tienes a las ONG y las ONG internacionales haciendo compromisos con las comunidades, y la manera en que se financian a corto plazo y las políticas cambiantes lo hacen muy difícil. Porque hablamos de confianza con relación a los donantes, pero la confianza con relación a las comunidades… esa se rompe con facilidad. Es fundamental para poder hacer el trabajo. Y creo que todo nos lleva de vuelta a tus principios de la recaudación de fondos holística y sostenible.
Dra. Lilian Mabonga [00:58:42]:
Sí. Verás, para nosotros, cuando estás firmando un contrato con el donante, te estás comprometiendo a hacer ciertas cosas. Por lo tanto, debes ser muy claro. Significa que te estás comprometiendo a lograr ciertos resultados dentro de un tiempo determinado y con una cantidad específica de dinero. Pero, en ocasiones, cuando estás haciendo propuestas, literalmente estás proponiendo algo, pero a la hora de la implementación te das cuenta de que te falta presupuesto para una cosa o que te sobró presupuesto para otra. Así que lo que aprendí es lo siguiente. A los donantes no les agrada que pueda surgir alguna necesidad justificada. Pero de verdad necesitas ir y solicitar autorización para mover fondos dentro de lo permitido porque, a fin de cuentas, es su dinero. Claro que te lo han otorgado, pero es su dinero, así que necesitas tener una reunión informativa y decir “esto es lo que proponemos, esto es lo que firmamos, pero, literalmente, no podemos hacer este trabajo. Necesitamos mover este dinero hacia esta línea por esto, por eso y por aquello”, y obtener la aprobación. Esa es una manera de llegar hasta ese punto de confianza. No solo decir “pero es una necesidad justificable, déjame moverlo”. Ellos no lo entienden. Ellos no lo entienden. Entonces, necesitas trabajar profundamente en la comunicación con el donante en caso de que surja alguna modificación en lo acordado. También, revisar cómo estás implementando tus programas frente a las finanzas. Los donantes revisan la banda cambiaria para decir “¿estas personas son eficientes?”. “¿Son eficaces?”. Porque tampoco quieres trabajar con alguien que tiene una banca cambiaria muy baja; “Esto significa que piden más de lo que en realidad necesitan”. “Entonces, ¿por qué te financiaría la próxima vez?”. Así que realmente debes hacerlo bien la primera vez. Cuando recibes el dinero, asegúrate de hacer aquello con lo que te comprometiste. No tomes ese dinero para pagar los salarios de la gente que trabaja en otro proyecto para un donante diferente. Solo ten ética sobre la manera en que diriges tus operaciones y solicitas la aprobación del donante.
Craig Pollard [01:00:39]:
Si pudieras cambiar algo, hacer algún tipo de transformación mágica dentro del mundo de la recaudación de fondos o en el mundo de la financiación, ¿qué sería?
Dra. Lilian Mabonga [01:00:47]:
El mundo está loco. Es estresante. Muy estresante. Es decir, ¿que cambiaría? Yo diría, en primer lugar, cumple con tu palabra. Si eres un recaudador de fondos, en serio debes cumplir con tu palabra. Porque creo que la gente a veces les hace promesas a los donantes, pero no tienen ni la capacidad o habilidad ni la experiencia para poder realizar el trabajo. Y por supuesto que sabemos que a veces la gente terceriza el trabajo. Hay varias maneras de realizarlo. Pero no prometas algo que no puedas cumplir. Eso solo logrará que te pongan en la lista negra. Y los donantes se conocen entre sí. Entonces, una vez que un donante ya conoce tu reputación, cuídala. Riesgo. Podría decirlo de esta forma con respecto a cualquier cosa que tengas, cuídala, porque puede ser valiosa en algún país. Luego puedes decir, “ah, bueno, ese donante está en México. Quieren saber qué estamos haciendo en Liberia”. Insisto en la reputación. Los donantes hablan entre sí. Tienen sus propios foros, tienen sus propios grupos. Es como la visa. Entonces, por ejemplo, hoy viajo a lo Estados Unidos y hago algo raro, si después voy a la embajada canadiense, hay muchas chances de que no me den la visa. Si intento conseguir una visa Schengen y… te preguntas… “¿Los sistemas están integrados?”. Quizás no, pero usan la misma lógica. Entonces, cuidar tu reputación es muy importante.
Craig Pollard [01:02:20]:
Además, ¿qué pasa con las responsabilidades de los donantes? Porque en las ONG internacionales se habla mucho de mantener la palabra y cumplir, etc. Pero, además, ¿qué pasa con los donantes? ¿No se requiere una mejora en términos de que los donantes cumplan con su palabra y les den más confianza a las organizaciones y brinden financiamiento sin restricciones y requisitos de informes más ligeros? ¿Es algo que te gustaría ver?
Dra. Lilian Mabonga [01:02:49]:
Sí, hay muchas cosas que pueden hacer. No sé por qué dan formularios tan complejos. Lo hacen, pero me imagino que es parte del ahorro. Cuando hay demasiadas personas que se postulan a una convocatoria, por ejemplo, te piden 400 palabras, pero tú vas por cuarta y “ay, quedaste afuera”. Entonces, es para ambas partes. Pero pueden hacer que sea más fácil que las personas accedan al financiamiento e incluso los donantes también pueden hacerlo cuando desembolsan fondos. Si hay un programa, digamos que cada trimestre, dejen que simplemente envíen el dinero en la fecha y horario acordados, porque eso afecta todo. Se quejan sobre las bandas cambiarias. Si envían tarde el dinero, no puedo hacer el trabajo hasta que ingrese el dinero. Y si les enviamos informes, tengan la gentileza de enviarnos comentarios.
Craig Pollard [01:03:33]:
Pero el movimiento de fondos, los contratos del personal y todo. En términos de ímpetu, el efecto dominó de un pago tardío dentro de un contrato de donante puede ser devastador para un programa.
Dra. Lilian Mabonga [01:03:44]:
Entonces, si donan el dinero, hacemos el trabajo. Pero es bidireccional: quizás me demoro en entregar el trabajo porque nunca envían el dinero a tiempo. ¿Qué tal si envían el dinero a tiempo? Y si les mando informes, tengan la gentileza de revisarlos y aportar comentarios. No esperen hasta el final del año para decir “no me gustó esto del primer trimestre”. Deberían haberlo realizado de manera progresiva; hacer comentarios de manera progresiva también a las organizaciones que los implementan. De esa forma, se puede mejorar de a poco y no esperar a que todo colapse y seguir sumando al colapso.
Craig Pollard [01:04:18]:
Y la comunicación: eso también aplica a los donantes; mantener la comunicación y no esperar hasta el final del proyecto para aportar comentarios, sino hacerlo en tiempo real. Porque creo que eso es algo visto desde una perspectiva ONG: es fácil resolver algo pequeño y pensar que lo arreglaremos y que no hace falta que el donante se entere. Pero después, ese asunto pequeño se convierte en algo más grande y, para el momento de informarle al donante, es algo enorme. Mientras que desde la perspectiva de una ONG internacional, aún el inconveniente más pequeño se comunica pronto porque es algo como un tipo de seguro, yo diría, en términos de la colaboración. Pero también del otro lado, la comunicación tiene que ser eficaz y estar a la altura de los estándares que los donantes también esperan de las ONG.
Dra. Lilian Mabonga [01:05:10]:
Sí, comunicación, tal como lo mencionaste. Estoy 100 % de acuerdo porque, sea lo que sea que pase, es mejor hacérselo saber al donante; es mejor abordarlo cuanto antes. Y la base de todo esto es simplemente la confianza, porque estás invirtiendo en una relación con el donante. Y si algo sale mal o no te es posible cumplir, o dices que usas cierta calidad de herramientas pero te dieron otras, ya sabes lo que dicen: la comunicación es confianza. Te estoy confiando mi dinero para que puedas cumplir con lo que acordamos. Entonces, si algo cambia, es necesario que haya comunicación frecuente y constante. Y es por eso que decimos que en el informe hay que ponerse de acuerdo con el donante. ¿Van a hacer un informe mensual, trimestral, semestral o qué? Informen. Y tiene que ser detallado y mantener un registro. Es por eso que es tan bueno invertir en sistemas ME porque, de esa manera, se puede saber si se está yendo según lo planeado o si se ha adelantado. Entonces, mantener un registro que también te ayude a conservar a tus donantes porque ya sabes quedan tres meses para finalizar este año fiscal. No hemos terminado. Entonces, tal vez puedes implementar cosas, otras cosas que te ayuden a hacer el trabajo. Si estás con falta de personal pero no estás llevando registros, ¿cómo te harás responsable?
Craig Pollard [01:06:27]:
Dijiste que la recaudación de fondos es estresante. ¿Cómo manejas el estrés? ¿Cómo te mantienes bien ante toda esta presión en una asociación?
Dra. Lilian Mabonga [01:06:39]:
¿Como persona o como organización?
Craig Pollard [01:06:42]:
Como persona. Como persona.
Dra. Lilian Mabonga [01:06:45]:
Hago ejercicio. Por cierto, iré al gimnasio esta semana. No he ido porque estamos haciendo algunas capacitaciones sobre el cambio climático. Entonces me perdí toda la semana. Así que la semana que viene voy a ir, mi cuerpo va a entrar en shock. Hacer ejercicio es un hábito para mí y es bueno para la salud y para mantener un buen estado físico. Una amiga está intentando convencerme de unirme a clases de meditación.
Craig Pollard [01:07:08]:
Bien.
Dra. Lilian Mabonga [01:07:10]:
Estoy considerándolo. Pero también paso mucho tiempo con mis hijos, y mis hijos son pequeños, así que son bastante demandantes. Eso hace que me olvide por completo del estrés laboral porque me enfoco al 100 % en ellos y en sus necesidades.
Craig Pollard [01:07:26]:
Te mantiene centrada, ¿no? ¿Qué edad tienen tus hijos? ¿Qué edad tienen tus hijos?
Dra. Lilian Mabonga [01:07:31]:
Lilian, el punto de inflexión también.
Craig Pollard [01:07:33]:
Bien. ¡Guau! Bien. Sí, están en edades demandantes.
Dra. Lilian Mabonga [01:07:37]:
Son muy pequeños entonces. Sí, eso realmente ayuda.
Craig Pollard [01:07:41]:
Me encantaría decir que mis hijos de siete y ocho años son menos demandantes de lo que eran cuando tenían tres y cuatro años, pero no estoy segura de que así sea.
Dra. Lilian Mabonga [01:07:48]:
Creo que definitivamente es mejor, porque se trata de bebés y niños pequeños. Sientes que tienes dos bebés en casa. Es demandante, y ellos también lo son, así que cuando estoy en casa, dejo de pensar por completo en la recaudación de fondos y en Target y eso, simplemente disfruto del tiempo en familia. Realmente me ayuda, me mantiene centrada.
Craig Pollard [01:08:10]:
Es muy agradable verte y habernos puesto al día. Realmente aprecio tu tiempo y que compartas tu conocimiento y experiencia. Estoy seguro de que quienes están escuchando se han llevado algo de lo dicho en esta conversación. Por eso muchas gracias, Lilian, y la mejor de las suertes con tu doctorado.
Dra. Lilian Mabonga [01:08:28]:
Ay, gracias, Craig. Cuando esté esperando, principalmente el análisis de datos y el informe, te enviaré un correo electrónico. Creo que va a ser muy interesante, incluso para ti.
Craig Pollard [01:08:39]:
Sí, estoy seguro de que lo será. Y también, suerte con tu recaudación de fondos. No es que la necesites, porque eres como una superestrella cuando se trata de esas grandes relaciones y colaboraciones. Así que es fantástico.
Dra. Lilian Mabonga [01:08:52]:
Ah no, nos esforzamos. Creo que todos nos estamos esforzando. No puedo decir que soy la mejor, pero al haber pasado tiempo recaudando fondos durante años, uno aprende un par de cosas cuando se quema una vez. Estoy segura de que no quieres hacer lo mismo de nuevo. Y estamos creciendo; pienso que, en este momento, estamos muy enfocados en nuestra estrategia. Sabemos con quién queremos asociarnos y podemos decir que no, lo cual es algo muy importante para mí. Nunca pensé que le dirías que no a un donante. Así que creo que estamos creciendo incluso en este ámbito de la recaudación de fondos. Sí. Y gracias por invitarme.
Craig Pollard [01:09:25]:
Es un placer absoluto. Cuídate.
Fundraising Radicals [01:09:28]:
Las propuestas casuales rara vez reciben fondos y, como recaudador de fondos, cumple con tu palabra. Estas son solo dos de las muchas declaraciones útiles y directas de Lilian que pueden guiarnos en la recaudación de fondos. Me encanta cómo asume los desafíos sin ningún problema y se muestra abierta sobre los errores que cometió en el pasado y cómo aprendió de estas aguas de vida. Los principios rectore claramente han contribuido a la creación de un marco global que promueve la recaudación de fondos. Se comprometen a trabajar solo con donantes que se alineen con la misión y que financien un trabajo integral. El trabajo integral incluye el compromiso de la iglesia y de la comunidad como partes del trabajo del programa. Se comprometen también a entender y recuperar el costo total por el cumplimiento de los programas; un desafío que debe ir más allá del eficaz y tener en cuenta todos los costos de los programas. Además, está el claro enfoque de Lilian y el análisis de las oportunidades de financiamiento. Por ejemplo, en lugar de buscar nuevos tipos de donantes, ella se basa en las evidencias de lo que ya sabe que funciona y elige trabajar mejor y de manera hábil con los tipos de donantes con los que ya trabaja. Aquellos donantes que sabe que se ajustan bien a Living Water en África, y aquellos que ya han colaborado en la implementación de programas de alta calidad y que están bien posicionados para asegurar ingresos adicionales. Sin embargo, también cuenta que prioriza con atención las nuevas oportunidades que surgen y que están probando y explorando las oportunidades de financiamiento dentro del contexto de África, las cuales son pequeñas pero están en crecimiento y, por lo tanto, en el radar de su recopilación de información sobre donantes. Ahora bien, estoy completamente de acuerdo con la filosofía de Lilian sobre hacer las cosas bien desde el principio. Asimismo, concuerdo con la importancia del papel de las relaciones personales que repercuten en la recaudación de donaciones mediante financiaciones institucionales, de la misma manera que las donaciones de empresas locales y personas adineradas. El desafío siempre está en resistir la tentación de buscar nuevos colaboradores cuando es mucho más sencillo y mucho más eficaz retener un donante que conseguir uno nuevo. Entonces, retener un donante sería la gallina, y el huevo sería el compromiso del donante. Es difícil determinar cuál viene primero porque progresan a la par. La retención viene del compromiso, y el compromiso intensifica la retención; uno fortalece al otro. Pero este ciclo también funciona bien desde la perspectiva de los donantes. Trabajar con colaboradores de confianza que son consistentes y confiables es una estrategia práctica de la vida real que reduce los riesgos para los donantes. Todo se reduce a facilitar al máximo la financiación para los donantes y garantizar que puedan seguir haciéndolo. Y asimismo, asegurarse de tener algo que nos haga mantener los pies en la tierra y hacernos tiempo para desconectemos de la recaudación de fondos. Espero que les haya gustado conocer a Lilian hoy y que su enfoque y estrategia práctica los ayude a informarse e inspire su propia práctica de recaudación de fondos. Espero que hayas disfrutado de este episodio del pódcast de Fundraising Radicals y que esta conversación te haya desafiado, informado y, quizás, incluso haya servido de inspiración para tu práctica de liderazgo en la recaudación de fondos. Por favor, revisa las notas del programa, suscríbete al pódcast en la plataforma que desees y visita fundraisingradicals.com para encontrar todas las maneras en las que estamos trabajando para empoderar, equipar y comprometer a los recaudadores de fondos en todo el mundo.
#4 Martha Awojobi - De la supremacía blanca en la filantropía a las economías de solidaridad
La conversación de hoy y las ideas para recaudar fondos, la inspiración, el optimismo y la alegría provienen de Martha Awojobi. Martha es consultora de organizaciones sin fines de lucro y se especializa en eventos, reclutamiento y generación de ingresos, con un enfoque antirracista. Ella organiza BAME Online, que es una conferencia y una serie de eventos en línea que se centran en los recaudadores de fondos de color, muestran nuevos talentos y crean un espacio para las conversaciones desafiantes que debemos tener si queremos desmantelar el racismo estructural en la recaudación de fondos y en el sector de las organizaciones benéficas en general.
Su misión es apoyar a las organizaciones dirigidas por personas negras y morenas que tienen una financiación y recursos críticamente insuficientes para realizar un trabajo brillante en sus comunidades y garantizar que los recaudadores de fondos de color puedan prosperar dentro de sus organizaciones. Estoy muy emocionado de hablar con Martha hoy y tener una conversación que realmente importa. Sí, hablaremos sobre la supremacía blanca, el privilegio y el racismo en la recaudación de fondos, sobre los sistemas y las estructuras de opresión en las que todos estamos inscritos pero contra los que luchamos. Pero también hablaremos sobre lo que hay al otro lado de estas conversaciones desafiantes. Esto es importante no solo para la recaudación de fondos y el sector sin fines de lucro en el Reino Unido, sino a nivel global.
En el fondo, esto se trata de equidad, descolonización y desmantelamiento de siglos de opresión global y de cómo nosotros, como recaudadores de fondos, podemos encontrar nuestro lugar, nuestro propósito e incluso la alegría al desafiarnos a nosotros mismos, a los demás y a nuestras organizaciones a colaborar y cambiar.
Hay tantas ideas brillantes y desafíos en esta conversación, pero me encanta cómo Martha los presenta como nuestro desafío colectivo compartido y su sentido de optimismo y alegría por lo que hay al otro lado de estas conversaciones transformadoras y necesariamente difíciles, las que debemos tener con nosotros mismos y entre nosotros y dentro del sector de las organizaciones benéficas.
También estoy muy agradecido a Martha por esta conversación, por su energía, amabilidad, pasión y tolerancia. Siento que fue un viaje de aprendizaje para mí personalmente, y puedo entender perfectamente por qué las organizaciones buscan a Martha como guía, no solo para asegurar financiación, sino también para utilizar este proceso para navegar por los profundos viajes personales que nos comprometen con la supremacía blanca y el racismo dentro de la recaudación de fondos y el sector benéfico, y cómo podemos desmantelar estas estructuras y sistemas que nos reclutan.
Imagina si nos alejáramos de la falsa urgencia que la dinámica de recaudación de fondos, las organizaciones sin fines de lucro y los donantes han creado. Si podemos avanzar con colaboración y humildad,podremos darnos cuenta de que no podemos solucionar esto por nosotros mismos y que debemos centrar a las comunidades que tienen nuevas ideas y modelos.
Si estamos dispuestos a dejar de correr en la dirección equivocada, mirar a nuestro alrededor y escuchar, es posible que encontremos más economías de solidaridad. Espero que esta conversación ayude a más hombres y mujeres blancos que trabajan en el sector sin fines de lucro a reflexionar sobre sus privilegios, desafiarse a sí mismos y definir los roles que pueden desempeñar en la deconstrucción de estos sistemas.
Algunos primeros pasos podrían ser leer los libros que Martha sugiere, que se encuentran en los enlaces a continuación. Y, por supuesto, regístrese para la próxima conferencia en línea de BAME. ¡Nos vemos allí!
Recursos y enlaces mencionados en este episodio:
- Registrarse para la próxima conferencia en línea de BAME:
https://www.jmb-consulting.co.uk/bameonline
- Encontrar a Martha en LinkedIn en:
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Material de lectura recomendado:
- Giving Back: How to Do Good, Better de Derek A. Bardowell
https://www.amazon.co.uk/Outsiders-Within-Derek-Bardowell/dp/0349701970
- Sitio web de Cultura de Supremacía Blanca:
https://www.whitesupremacyculture.info/
- Cultura de Supremacía Blanca: libro en PDF gratuito
https://drive.google.com/file/d/1XR_7M_9qa64zZ00_JyFVTAjmjVU-uSz8/view
- The Revolution Will Not Be Funded: Beyond the Non-Profit Industrial Complex
https://www.amazon.com/Revolution-Will-Not-Funded-Non-Profit/dp/0822369001
- White Saviorism in International Development: Theories, Practices and Lived Experiences
https://www.amazon.com.au/White-Saviorism-International-Development-Experiences/dp/1990263186
Espero que hayas disfrutado escuchando este episodio del podcast Fundraising Radicals y que esta conversación te haya desafiado, informado e incluso inspirado en tu práctica de liderazgo en recaudación de fondos.
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#4 Martha Awojobi - De la supremacía blanca en la filantropía a las economías de solidaridad
Craig Pollard [00:00:04]:
Hola, y les doy la bienvenida a este nuevo episodio del podcast de Fundraising Radicals. Soy su presentador, Craig Pollard. El podcast de Fundraising Radicals busca dar vuelta el mundo de la recaudación de fondos divulgando y explorando perspectivas globales modernas sobre la recaudación y el liderazgo sin ánimos de lucro. Estas conversaciones, sin guión con amigos y colegas antiguos y nuevos, personas corrientes e inspiradoras, que recaudan fondos y dirigen proyectos comunitarios, causas, organizaciones benéficas y iniciativas sociales en Asia, África, Oriente Medio y América Latina, y más allá de los límites tradicionales del sector sin fines lucrativos. Espero que la conversación de hoy le desafíe e inspire a pensar de forma diferente sobre el mundo de la recaudación de fondos y el lugar que usted ocupa en él. Y que también le ayude a reflexionar sobre sus propias prácticas de recaudación de fondos y liderazgo. Pero, ahora, es el momento de recibir otra dosis de ideas e inspiración para la recaudación de fondos a escala mundial. Les doy la bienvenida a esta última edición del podcast de Fundraising Radicals. Soy su presentador Craig Pollard. La conversación y el impulso de ideas para recaudar fondos, inspiración, optimismo y alegría de hoy vienen de la mano de Martha. Martha es consultora de organizaciones sin ánimos de lucro y está especializada en eventos, captación de socios y generación de ingresos, desde una perspectiva antirracista. Es comisaria de BAME Online, una conferencia y una serie de eventos en línea, que se centran en los recaudadores de fondo de color, muestran nuevos talentos y crean el espacio para las conversaciones desafiantes que debemos tener, si queremos llegar al corazón de cómo podemos desmontar el racismo estructural en la recaudación de fondos y en el sector benéfico, en general. Su misión es apoyar a las organizaciones, dirigidas por negros y morenos, que carecen de financiación y recursos suficientes para realizar un trabajo brillante, en sus comunidades, y para garantizar que los recaudadores de fondos de raza negra y morena puedan prosperar, dentro de sus organizaciones. Estoy muy contento de hablar hoy con Martha y de mantener una conversación que realmente importa. Sí, vamos a hablar de la supremacía blanca, de los privilegios y el racismo en la recaudación de fondos, de los sistemas y estructuras de opresión, en los que todos estamos reclutados y contra los que luchamos. Pero también vamos a hablar de lo que hay al otro lado de estas conversaciones desafiantes. Esto es importante, no sólo para la recaudación de fondos y el sector sin ánimos de lucro, en el Reino Unido, sino en todo el mundo. En el fondo, se trata de la equidad, la descolonización y el desmantelamiento de siglos de opresión global, y de cómo nosotros, como recaudadores de fondos, podemos encontrar nuestro lugar, nuestro propósito e incluso la alegría al retarnos a nosotros mismos, a los demás y a nuestras organizaciones a colaborar y cambiar. ¡Te damos la bienvenida! Muchas gracias por acompañarme. Se lo agradezco mucho. Tengo muchas ganas de hablar con usted sobre este tema. Lo espero con impaciencia. Espero que saque lo mejor de mí. Todo está bien. Todo está bien, Martha. Hábleme de usted, de cómo llegó a la recaudación de fondos, a qué se dedica...
Martha Awojobi [00:03:03]:
Sí, seguro. Llegué a la recaudación de fondos por accidente, como la mayoría de los recaudadores de fondos. Siento que todo el mundo dice eso. De manera que, yo soy de Londres. Soy originaria de Tottenham. Yo vivo en Manchester. Y el verano en el que cumplí los 18 estaba pasando el rato en Wood Green High Street. Nadie va a saber de qué calle principal estoy hablando, pero eso está bien. No, lo sé, conozco Wood Green High Street. Porque allí íbamos mi amiga Georgia y yo. Y me paró un recaudador de fondos callejero llamado Sam Copperman, ¿verdad? Recuerdo su nombre. Y yo era demasiado joven para inscribirme. Tampoco tenía ni dinero ni trabajo. Así que me dijo, vale, no puedes apuntarte, pero en realidad me llevaré una comisión, si vienes a una especie de entrevista en mi organización. Así que me dije, sí, quiero dinero. Así que fui allí, recaudé fondos en la calle, que creo que es el tipo más difícil de recaudación de fondos. Um, lo hice durante 2 años. Fue muy, muy difícil. En un momento, yo era una recaudadora de fondos itinerante, los que viajan por todo el país. Trabajarías 6 días, a la semana, y luego conducirías el séptimo día. Y no sé si eso es ético, pero lo hice, de todos modos.
Craig Pollard [00:04:23]:
Y supongo que a esa edad, eres bastante resistente y no se apetece, parece una aventura y es emocionante y es un trabajo arduo, pero hace estas locuras, ¿verdad?
Martha Awojobi [00:04:25]:
Lloré mucho. ¿Ah, sí? Lloré muchísimo. Fue tan duro y fue como creo que es una forma brillante de recaudación de fondos, pero también creo que lo que exige de ti, el estar siempre activo, siempre presente en las calles, si está lloviendo, si hace viento, si está nevando, si hace tanto calor que literalmente piensas, no puedo llevar esta molesta camiseta ni un minuto más. En realidad lo fue, es realmente agotador emocionalmente. Pero lo que aprendí de ello, no creo que lo haya aprendido en ningún otro tipo de trabajo. Se trataba de cómo captar la atención de alguien en 5 segundos, cómo ayudar a la gente a salir de su caparazón, cómo escuchar, cómo sacar lo mejor de la gente de muchas maneras, porque nos habían enseñado a pensar que la gente no se apuntaba a la organización, sino a uno mismo. Y creo que ese es el tipo de concepto defectuoso en muchos sentidos, y podemos llegar a eso más tarde. Pero, definitivamente, aprendí cómo manejarme, cómo ser encantadora, cómo ser rápida, cómo ser lenta, cómo esconderme detrás, solía esconderme detrás de buzones de correos y luego saltaba y era como divertirse, ¿verdad? Cómo divertirse y cómo hacer que los demás se diviertan. Sé que he dicho que he llorado mucho, pero también me he reído mucho. Claro. Y fue un poco como una montaña rusa emocional. Así es como empecé en la recaudación de fondos. Y luego, con el tiempo, tuve varios roles, como hacer como si me gustaran un montón de análisis de datos similares para recaudadores de fondos similares. Eso estuvo muy bien. Así que me metí de lleno en las hojas de cálculo, aprendí todas esas cosas, aprendí a leer datos, creo que fue bastante útil. Y después empecé a colaborar con empresas, lo que fue genial. Así que la mayor parte del tiempo me dediqué a las asociaciones empresariales y a la recaudación de fondos. Así que diría que estuve unos 5 o 6 años en asociaciones, trabajando al principio en una pequeña organización benéfica para personas sin hogar, creando asociaciones locales. Y era una organización benéfica para personas sin hogar, con sede en una zona muy acomodada de Marlborough, en Londres. Y como dije, estuvo alucinante, como ir desde el interior de un centro de personas sin hogar donde estás viendo personas que de verdad estaban aguantando la peor parte del capitalismo. Y luego el edificio de al lado vale 2 millones de libras y no hay nadie en su interior. Creo que fue entonces cuando empecé a darme cuenta de que había algo que no encajaba en el tipo de recaudación de fondos que estaba haciendo, en la forma en que funcionaba la estructura benéfica. Voy a contarle toda la historia de mi carrera ahora mismo. ¿Estás de acuerdo con eso? Por favor, hazlo, me está gustando mucho.
Craig Pollard [00:07:24]:
Estoy como que reflexionando sobre mí mismo, mientras tú hablas y es realmente interesante. Así que, por favor, continúa.
Martha Awojobi [00:07:36]:
Va, genial. Hay momentos en los que pienso: «Dios, esto es un desastre». Recuerdo ir a ese tipo de cenas empresariales y comer langosta, y luego volver al centro de personas sin hogar y pensar que esto no es más que un desastre. Y luego trabajé para una organización benéfica contra la violencia doméstica, una de las más grandes del Reino Unido, colaborando con empresas, formando parte de un equipo más grande. Creo que ahí es donde empecé a perfeccionar mis talentos de una forma institucional, diría yo. Antes de eso, era un poco como una bofetada, pero estaba realmente capacitada, debidamente capacitada en cómo hacer asociaciones, cómo saber cómo hacer todo el lado contractual de las cosas, cómo me gusta maximizar el valor, como todas estas palabras de moda que me gustan, así que no soy solo yo. Pero eso es lo que de verdad es interesante en sí mismo, ¿verdad? Sí.
Craig Pollard [00:08:22]:
El hecho de tener que cambiar para adaptarse a las expectativas del entorno benéfico y jugar ese juego para tener éxito.
Martha Awojobi [00:08:35]:
100 %. Y simplemente no lo soy, no soy realmente ese tipo de persona. Y creo que estando en esa organización, aprendí mucho y tenía un director que me buscaba oportunidades, me impulsaba a crecer y fue fundamental para ayudarme a encontrar el valor para hacer parte del trabajo que he hecho desde que dejé esa organización. Así que, en gran parte con todo, están sucediendo algunas cosas extrañas realmente sombrías, pero también están sucediendo algunas cosas inspiradoras realmente importantes. Creo que lo que he aprendido en los últimos años es a ser capaz de mantener ambas cosas a la vez y no pensar que eso fue un desastre o que fue brillante y, en realidad, ¿puedo ver la complejidad de ambas cosas estando presentes en mis experiencias? Y ahora estamos en 2020. Conseguí un trabajo en el Roundhouse en Camden. Me pareció genial. Oh, Dios mío, yo estaba como que eso es tan genial. Acababa de ir a ver a Janelle Monáe actuar allí y estaba como, sí, voy a salir con Janelle, voy a salir con esta gente. Y entonces ocurrió lo de Covid y sí, no llegué a trabajar ni un solo día allí. Y estaba a punto de mudarme exactamente un par de semanas antes de la pandemia. Pero es lo mejor que me podía haber pasado porque no tenía trabajo. Era libre para hacer lo que quisiera. Y no me gustaba la idea, sobre todo como, ahora que estábamos trabajando desde casa, como yo había estado haciendo un montón de activismo y de trabajo de organización con un grupo de campaña llamado Charity So White y habíamos estado organizando este tipo de eventos como perversos. Hicimos un evento llamado Funding So White, donde nos reunimos como un grupo de financiadores blancos y fuimos como, hablar con nosotros acerca de la supremacía blanca, hablar con, ya sabe, y fue realmente, realmente, realmente genial. Y la gente no hablaba de las cosas de esa manera, en ese momento, no en el Reino Unido, y definitivamente no desde entonces, no antes de la especie de resurgimiento de Black Lives Matter, en el Reino Unido. Así que yo estaba como, espera, yo podría hacer más de estas cosas. Como tengo a Zoom, tengo un público, la gente está interesada en lo que tengo que decir. Hacía campaña con organizaciones benéficas, por lo que también había ganado un premio por ser una de las recaudadoras de fondos más jóvenes e influyentes del Reino Unido, y era como si la gente empezara a saber quién era yo. Me dije: Está bien, lo intentaré. Haré mi propia consultoría de recaudación de fondos", pero no fue así. Pero...
Craig Pollard [00:11:03]:
Pero, ¿llega a pasar alguna vez? No obstante, es interesante que eso le diera la oportunidad de pivotar y hacer de verdad lo que le importa.
Martha Awojobi [00:11:10]:
100 %. Y todavía estoy trabajando en lo que me importa. Creo que estoy tratando de encontrar mi lugar en un movimiento que creo que es...
Craig Pollard [00:11:22]:
Todos lo estamos, ¿verdad?
Martha Awojobi [00:11:24]:
Exacto, exacto. Y creo que sólo esa flexibilidad de como, no estoy allí todavía, no existe el allí todavía. Como si siempre quisiera estar moviéndome. Y sí, supongo que la consultoría me sienta muy bien. Y en mi primer año tuve muchos proyectos. Lo primero que hice fue la conferencia BAME de recaudación de fondos en línea. Empecé a hacer consultoría de recaudación de fondos para una de mis organizaciones favoritas llamada Glitch, de la que hablaré un poco más tarde. También recibía encargos de formación antirracista para reclutar líderes de color en organizaciones como Comic Relief o Stonewall. Era una forma muy variada de tratar de resolver algunos de los problemas que veía en el sector de la beneficencia. Que tuviera éxito o no es otra historia, pero lo intentaba.
Craig Pollard [00:12:16]:
No solo parece que está viendo las oportunidades y que no se limita a la consultoría tradicional de recaudación de fondos, sino que puede elegir con quién trabaja y hacerlo de forma individual, lo cual es genial y emocionante, ¿verdad? Y si estás haciendo cosas que te apasionan enormemente, eso marca la diferencia, no solo para la organización, la gente, pero hay algo que yo, ya saben, no todos mis clientes de consultoría son iguales, ¿verdad? Voy a decirlo. Pero porque hay algunos que me apasionan muchísimo, y eso marca la diferencia en el trabajo.
Martha Awojobi [00:12:56]:
Hum. 100 %. 100 %. Quiero decir, estoy tratando de desarrollar una lista de clientes que me apasiona todo. Y en realidad, un gran aprendizaje para mí es solo ser capaz de decir que no, no necesito justificarme como si no sintiera algo, solo decir que no. Y creo que cuando empecé, me sentí como si tuviera que decir que sí a todo. No sabía si tendría éxito, acabé encargándome de mucho más de lo que podía manejar. Y ahora tomo decisiones orientadas a los valores: ¿estas medidas del valor me convienen? ¿Puedo explicármelo utilizando nuestro marco de valores? Y la verdad muchas veces la respuesta es no. Ahora solo trabajamos con organizaciones con las que estamos convencidos de que sí. ¿Y qué tipo de criterios se aplican? ¿Cuáles son los valores? ¿Cuál es el tipo de organizaciones con las que realmente quiere trabajar y con las que trabaja? A pesar de que dirijo un negocio, sigo teniendo valores, porque soy como un bebé del sector de la caridad y no puedo escapar de los valores, me encantan las buenas energías. Así que nuestros valores son el antirracismo, la valentía, la curiosidad, la creatividad y la alegría. Y en mis primeras conversaciones con los clientes, compruebo si realmente se toman en serio las prácticas antirracistas, ya sea en la recaudación de fondos, en la comunicación o en lo que sea. ¿Dirán que la supremacía blanca es una característica central de nuestro tipo de sociedad? ¿Están dispuestos a hacer lo necesario para acabar con las estructuras de poder? Así que hay eso, hay valentía, en realidad, ¿usarán las palabras supremacía blanca? ¿Hablarán abiertamente de su recorrido? ¿Desafiarán a sus financiadores? Y puede que aún no hayan llegado ahí, pero ¿veo potencial? Nuevamente, la creatividad consiste en si están dispuestos a abandonar las estructuras que conocen, ¿verdad? ¿Las herramientas del maestro nunca destruirán la casa del maestro? ¿Tienen suficiente imaginación, suficiente creatividad para replantearse totalmente lo que significa ser una organización, un equipo de recaudación de fondos, algo así? Y luego surge la curiosidad: ¿están realmente dispuestos a aprender? ¿Tienen curiosidad por aprender? Porque para mí, soy como, soy como una babosa. Como si fuera a pegarme a un libro. Como si estuviera desesperada por aprender. Como si fuera a encontrar mi camino y arrastrarme hacia cualquier agujero que me dé más conocimiento, ¿sí? Y quiero organizaciones que estén a mi altura en ese sentido. Y entonces la alegría es realmente como, ¿vamos a pasar un buen rato? Y entonces surge la felicidad: ¿vamos a pasarlo bien? Porque no quiero trabajar con una organización con la que tenga que pelearme para que admita que existe un problema o que hay racismo en su organización. Así que sí, ese es un poco el criterio”.
Craig Pollard [00:15:37]:
Hablando de curiosidad por aprender, quiero tomarme un momento para salir de esta importante conversación y explorar lo que entendemos por supremacía blanca. Voy a compartir las palabras de Tema Okun de su libro, Cultura de la supremacía blanca. La supremacía blanca es un proyecto de colonización, un proyecto de apropiación de un lugar o dominio para uso propio, según el diccionario Oxford. La supremacía blanca coloniza nuestras mentes, nuestros cuerpos, nuestras mentes, nuestros espíritus, nuestras emociones, así como la tierra, el agua, el cielo y el aire que respiramos. La supremacía blanca nos dice quién tiene valor, quién no, qué tiene valor, qué no, de forma que refuerza una jerarquía racial de poder y control que enferma y destruye todo lo que toca. Cuando digo como en otros lugares que nuestro objetivo es liberarnos, lo que quiero decir es que estamos comprometidos en el proyecto colectivo de liberarnos de este proyecto de colonización. Nos estamos descolonizando a nosotros mismos, nuestras mentes, nuestros cuerpos, nuestras psiques, nuestros espíritus, nuestras emociones, nuestro trabajo, nuestros hogares y la tierra, el agua, el cielo y el aire. Puede visitar whitesupremacyculture.info para descargar el PDF gratuito del libro de Tema Okun. El enlace está en las notas del programa. Y esos sentimientos de incomodidad y prescindencia que se interponen en el camino de la gente blanca para hablar sobre el racismo y la supremacía blanca, esto se llama fragilidad blanca. Puedes encontrar más información sobre la fragilidad blanca y su papel en la preservación de la cultura de la supremacía blanca y el racismo en la obra de Robin D'Angelo y su libro Fragilidad blanca. El enlace también está en las notas del programa. Y ahora volvamos a mi conversación con Martha.
Martha Awojobi [00:17:19]:
Y luego, en cuanto al tipo de organizaciones con las que nos gusta trabajar, por lo general son las que se mueven en torno a la opresión. Me encanta trabajar con organizaciones de mujeres. Organizaciones de homosexuales con las que me gusta trabajar. Las organizaciones que piensan en la salud mental, pero lo hacen desde una perspectiva estructural o casi lo hacen desde una perspectiva estructural, histórica, capitalista y eugenésica. Así que evalúo a las organizaciones de muchas formas distintas y muchas de ellas son como vibraciones. Son cosas que no puedo poner por escrito para decir, de acuerdo, dijo esto y me dio esta sensación en particular. Y esa sensación en particular no es la que quiero tener mientras trabajo contigo. Realmente no puedo articularlo y a menudo no lo hago, pero puedo explicármelo a mí misma. Así que, en lugar de tener procesos estrictos de diligencia debida, es más bien como: ¿cómo se siente la vibración? ¿Podemos captar una vibración juntos?
Craig Pollard [00:18:12]:
Sí. Y esa química es muy importante. Quiero decir, todas esas cosas que usted encuentra, porque eso es super valiente, correcto, para, solo para trabajar como, como un, como un consultor que está empezando, yo estaba, yo estaba volviendo la vista atrás, encontré, mm, algo así como mi hoja de facturación de cuando fue mi primer año, cuando empecé por mi cuenta como consultor de recaudación de fondos. Eso fue hace unos 11 o 12 años. Y me hizo reír, precisamente las cantidades de dinero. Y hacía cualquier cosa porque necesitaba ganar dinero. Y me llevó un tiempo llegar a tener la confianza y la valentía de decir, mira, estas son las organizaciones, y todavía sigo luchando con ello ahora. Como que este es el tipo de organizaciones con las que trabajaré. Este es el tipo de organizaciones con las que no trabajaré. Pero cada vez más, crees que en los primeros días de consultoría, es realmente difícil reducir su mercado, ¿verdad? En términos prácticos, simplemente usted tiene que hacerlo, siente ahora eso porque las organizaciones que están comprometidas con la supremacía blanca, o reconocen la supremacía blanca y se comprometen a deshacer la supremacía blanca. Los que se comprometen a apoyar a las comunidades vulnerables, es un nicho bastante reducido. ¿Le parece que tiene suficiente trabajo, suficiente interés en lo que ofrece para ganarse la vida?
Martha Awojobi [00:19:28]:
Sí, de hecho, lo cual es interesante. Al igual que yo, yo estaba como, ¿la gente de verdad va a querer esto? Pero supongo que yo soy una recaudadora de fondos, así que sé de múltiples flujos de ingresos. Así que tenemos varios servicios diferentes que ofrecemos, ¿verdad? Sí, tenemos la consultoría de recaudación de fondos y el de BAME en línea, ese tipo de trabajo importante, ¿de acuerdo? Que es como un lado, que está muy basado en mi experiencia, mi área de interés. Pero también llevamos a cabo nuestro tipo de consultoría contra el racismo, que en realidad paga muchas de las otras cosas que hacemos a un precio más barato, más barato. Creo que he sido bastante, no sé si bastante afortunada. Quiero decir, trabajo muy duro. Como cuando empecé, solo llevo 3 años, ¿de acuerdo? Así que lo mejor está por llegar, creo yo, ¿de acuerdo? Pero cuando empecé, me aseguré de que todas las personas del sector de la beneficencia supieran quién era y por qué era diferente. Y no como un, soy mejor que tú, sino realmente como, estoy dispuesta a ser valiente y estoy dispuesta a hacer cosas que nadie más ha intentado realmente porque lo que estamos haciendo ahora no funciona. Así que a la gente, a la gente, a la gente le ha gustado mucho. Creo que algo que ver con el tipo de autenticidad y como la vulnerabilidad que yo y todo el equipo con el que trabajo trae, creo que, sí, la gente le encanta trabajar con nosotros, que, ya saben, estoy agradecida. Como que no lo doy por sentado, pero sí, como que mi equipo es genial. Como que somos personas geniales. Así que no me sorprende que la gente quiera trabajar con nosotros porque yo quiero trabajar con la gente con la que trabajo. Como yo, cuando todos ellos, yo estaba como, por favor, trabaja conmigo. Creo que eres increíble. Así que, sí.
Craig Pollard [00:21:18]:
¿Tiene la sensación de que está sintiendo un profundo malestar en todo el sector por el hecho de que esto no funcione y de que está ayudando a otros que sienten que esto no funciona, ese profundo malestar y que quizá no entienden por qué no funciona para usted, les está ayudando a orientarse?
Martha Awojobi [00:21:37]:
Sí, y creo que es más que incomodidad. Lo que ayudo a la gente es a enfrentarse a sus propios miedos porque me encanta hablar del miedo, sobre todo en relación con la supremacía blanca, ¿de acuerdo? Porque la supremacía blanca es un proyecto de miedo, ¿no? Nos hace temernos los unos a los otros. Así que, básicamente, todos actuamos como policías, ¿no?
Craig Pollard [00:21:57]:
Así que hay algo sobre... Y también está el miedo interno, ¿verdad? Como hombre blanco, tengo miedo de no estar preparado para el futuro. Y mirando hacia atrás y retrospectivamente sobre el daño y perjuicio que mi privilegio ha causado a otros.
Martha Awojobi [00:22:21]:
Y está ese miedo de... Y ese es un viaje difícil, ¿verdad? 100 %. Hay un miedo a la pérdida de control, a la pérdida de poder, a la pérdida de estatus, a todo eso, como una especie de miedo profundo, y es como un miedo que sienten los niños, ¿verdad? Y esto es como aprovechar el niño interior de la gente y como hacer espacio para eso de una manera agradable. Y estoy, y creo que es como, estoy como, vamos a dar un paso en este lugar temeroso y pensar en por qué podríamos estar sintiendo estas cosas, ¿de acuerdo? Y, de hecho, hacer espacio para ello. Y creo que dar espacio a lo emocional, no solo a lo ideológico, que creo que también es muy importante cuando pensamos en cómo la supremacía blanca, el patriarcado y el capitalismo nos condicionan a todos, sino también en que todos somos como bebés que intentan dar sentido a las cosas, que viven con un miedo absoluto todo el tiempo y que, en realidad, ¿podemos enfrentarnos a ello y dejar que el bebé que llevamos dentro nos guíe de forma agradable? Y creo que es un tipo diferente de propuesta, supongo. Y creo que muchas de las personas que vienen a mi espacio sintiéndose realmente temerosas, salen sintiéndose bastante aliviadas porque quieren hablar de estas cosas. Como si no quisieran vivir en el miedo permanente. Nadie quiere sentarse ahí sudando, ansioso, como si estuviera mal preparado. No soy lo bastante bueno. Y sobre todo como si todo el mundo pensara que no soy lo suficientemente bueno. Así que es ese tipo de cosas, y yo ni siquiera estoy en la psicología como esa, pero es una especie de coincidencia de tipo psicológica, emocional, práctica, idealista juntos en una experiencia alucinante de trabajar con J & B Consulting, básicamente.
Craig Pollard [00:24:06]:
Me da esa sensación de solo hablar contigo ahora. En verdad siento eso. Porque aparte de eso, me encanta esta sensación agradable. Me encanta. Hablo mucho con mi personal que trabaja en asociaciones corporativas que están un poco agotadas, ¿de acuerdo? Y yo les pregunté ¿te sientes emocionado de entrar en esa habitación en esa próxima reunión con ese socio corporativo? Y ya saben, pensar en esto es una de las medidas de qué tan exitosas y sostenibles son sus asociaciones, pero también en el otro lado de todo este reconocimiento y orientación de la supremacía blanca y privilegiada y el capitalismo y el imperialismo, todas esas cosas, hay algo, se siente que hay algo sumamente agradable en el otro lado de todo eso.
Martha Awojobi [00:24:51]:
100 %. Es decir, lo contrario del racismo es la liberación. Es el amor, ¿verdad? Es alegría, como pensar en como la opresión le aplasta y le encoge, como si lo opuesto le liberara y le permitiera ser expansivo tanto físicamente como en la forma en que nos contenemos y cómo nos acercamos a los demás, pero también cómo pensamos y cómo sentimos y cómo amamos y las posibilidades creo que son infinitas y creo que hoy estaba hablando sobre la desesperanza y sentirse desalentado y nunca me había sentido así porque estoy completamente equivocada. Soy un ilusa si creo que podemos hacerlo.
Craig Pollard [00:25:40]:
Pero sin duda creo que trabajando en este sector tiene que haber un profundo optimismo de fondo. Porque también lo siento. Siento un profundo optimismo. A veces me siento un poco desesperanzado al mirar las precipitaciones aquí en Auckland, sobre cómo este año es algo así como el 500 % el peor año de la historia. Eso es lo del clima, lo de la justicia social y la equidad. Puede resultar abrumador, pero creo que el optimismo de trabajar con el tipo de personas que se sienten atraídas por este sector es algo que todos esperamos tener, ya que por eso nos dedicamos a esto. Eso es lo que nos hace seguir adelante. Cuando recaudamos fondos en la calle o nos reunimos con gente a la que pedimos donaciones y a la que no queremos ver en la misma habitación, ¿es eso lo que nos hace seguir adelante como recaudadores de fondos?
Martha Awojobi [00:26:33]:
Eso creo. Quiero decir, espero que sí. Espero que la gente entre por razones optimistas. Quiero decir, he conocido a algunos recaudadores de fondos en los que pienso, ¿por qué está aquí? ¿Por qué hace este trabajo? ¿De qué te sirve? Así que asociaciones corporativas, ¿no? Las personas despiadadas se sienten atraídas por las asociaciones empresariales. Y he visto prácticas de recaudación de fondos. He visto a organizaciones hacer cosas que creo que son la antítesis de su misión. Como si se tratara de capitalismo. Se trata de acumulación, de estatus, de que su organización crezca porque supongo que copia la lógica de acumulación del capitalismo, ¿verdad? En realidad, no se trata de conseguir logros. Pero es el punto donde los 2 sectores se encuentran ¿de acuerdo?
Craig Pollard [00:27:21]:
Lo sé bien. Hay dos idealismos que se encuentran y hay mucho conflicto en las asociaciones empresariales de ambas partes. Así es. Pero resulta fascinante. Resulta fascinante.
Martha Awojobi [00:27:29]:
Creo que una de las personas con las que trabajo, Khadijah, habla de cómo todos estamos reclutados. Y eso me encanta, ¿verdad? En lugar de decir cómplice, dice que estamos reclutados en el imperio. Nos obligan a hacer cosas que, si comprendiéramos el verdadero impacto de lo que estamos haciendo, nunca las haríamos, ¿verdad? Pero no tenemos elección en muchos sentidos o somos ignorantes porque no vemos realmente los sistemas tal y como son. Y creo que estar en asociaciones corporativas que salen de eso, yo soy como, maldita sea, yo estaba tan reclutada, como muy, muy, muy reclutada. Y pensé que era una buena idea recibir dinero de promotores inmobiliarios para organizaciones de personas sin hogar. Yo estaba como, ah, bueno, están haciendo lo que tienen que hacer. Pero en realidad, solo estaba blanqueando dinero.
Craig Pollard [00:28:13]:
Blanqueo de reputación. Sí.
Martha Awojobi [00:28:15]:
Así que siempre ha sido muy complicado para mí y por eso ya no hago asociaciones corporativas. Pero también, también porque me encantan las asociaciones corporativas.
Craig Pollard [00:28:25]:
Así que me encantan porque veo una oportunidad para equilibrar realmente el valor, porque creo que la mayoría de las asociaciones corporativas están muy infravaloradas en lo que respecta a las organizaciones benéficas y los socios corporativos están obteniendo un enorme, enorme valor de esto. Y mi opinión es que si, si podemos cambiar ese equilibrio de manera significativa, estoy trabajando en un par ahora y realmente construir profundamente este tipo de asociaciones en el propósito que se basan en los valores y la alegría y este tipo de cosas y creo que realmente podemos empezar a cambiar las organizaciones benéficas. Pero usted está pensando en el reclutamiento, es cierto que también es lo que se reclutó en el sector de la caridad, como beber el Kool-Aid y convertirse en una especie de... Quiero decir que el sector de la caridad es la supremacía blanca.
Martha Awojobi [00:29:09]:
Cuénteme más. El sector de la caridad es una parte del imperialismo, el imperialismo filantrópico es un asunto. Así que sí, estamos reclutados. Creo que el sector de la beneficencia es un lugar muy interesante con un gran potencial revolucionario. Bueno, tal vez no potencial revolucionario. Creo que revolucionario es una palabra demasiado fuerte, pero hay mucho potencial para que el sector de la caridad sea realmente clave en la desarticulación de los sistemas de opresión si puede decidir qué es y a quién defiende.
Craig Pollard [00:29:43]:
Sí, pero también es un asunto, porque es un grupo muy complejo y diverso. Y siento que cada vez más, solo pienso en que la gente de las organizaciones con las que quiero trabajar no están en el sector de la caridad, están en esta especie de subsector que está comprometido con la humanidad, la justicia y la equidad, este grupo de organizaciones y personas y movimientos que tal vez ni siquiera son organizaciones, ese es el espacio que se siente como una revolución. No volveré a trabajar con universidades, simplemente no me interesa porque la consultoría de recaudación de fondos y los conocimientos y habilidades para recaudar fondos tienen mucho poder asociado. Y creo que ese poder conlleva una enorme responsabilidad en cuanto a con quién puedo y debo compartir esos conocimientos y habilidades, porque lo veo como una recaudación de fondos, como una amplificación de una causa y un mensaje que da visibilidad a las cosas, y creo que ahora que llevo un tiempo haciéndolo, tengo mucho cuidado con quién entreno y con quién trabajo.
Martha Awojobi [00:30:50]:
Y tal vez usted tenga razón, creo que cuando digo el sector de la caridad me refiero a la industria de la caridad, ya saben, como los peces gordos. Bien, el complejo industrial sin ánimos de lucro, ¿verdad? Sí, el complejo industrial sin ánimos de lucro, pero obviamente hay organizaciones que intentan eludirlo. Es decir, nos hemos constituido como empresa porque, en realidad, no quiero estar en el sector de la beneficencia, pero quiero hacerlo desde fuera, ¿de acuerdo? Y creo que tiene razón. Y creo que he estado leyendo, no sé si has leído, no me acuerdo, se llama Now Give Back, el libro de Derek Bardowell que va a salir, ah, es muy bueno, viene del Reino Unido. Y, por supuesto, la revolución no será financiada más allá del complejo industrial sin ánimos de lucro y hablan de cómo el sector de la caridad es algo así como dos cosas. Tiene ese tipo de elemento de justicia social, también tiene el tipo de brazo imperialista, tiene resistencia dentro de él para ello.
Craig Pollard [00:31:48]:
Pero al hacerlo, pero también suprime la resistencia ¿verdad? Porque de alguna manera normaliza estos comportamientos y atrae la resistencia a través de la financiación y el apoyo. Hace que los radicales vuelvan a la corriente dominante, ¿de acuerdo?
Martha Awojobi [00:32:10]:
100 %. Así que, en cierto modo, está impidiendo la revolución, pero ¿se puede financiar la revolución? Bueno, esa es la gran pregunta, Craig. Ese es el tema de mi conferencia de este año: ¿se puede financiar la revolución? No lo sé. Soy optimista. Yo diría que depende de quién lo financie. Depende de cómo se financie. Depende de lo que signifique financiación. Si hablamos de la filantropía como el amor a la humanidad, la raíz griega de la palabra, entonces como que sí, puede ser. Pero si hablamos de filantrocapitalismo, desde luego que no.
Craig Pollard [00:32:41]:
Que es lo que es ahora la filantropía.
Martha Awojobi [00:32:45]:
Quiero decir, sí.
Craig Pollard [00:32:47]:
Me encantaría decir, me encantaría decir que la filantropía ahora se conoce como el amor a la humanidad, pero no es así. En realidad es gente blanca rica.
Martha Awojobi [00:32:54]:
Exacto. Pero, ¿cómo volvemos a amar a la humanidad? La pregunta es cómo podemos recuperar, creo, la filantropía, no como una forma de gloria, sino como su esencia de estar en comunidad con gente de ayuda mutua y... Pero la gloria, la usas, ¿verdad?
Craig Pollard [00:33:16]:
Esa palabra gloria, eso es lo que es ahora la filantropía.
Martha Awojobi [00:33:19]:
Es la gloria histórica y la gloria actual y la gloria individual, ¿de acuerdo? O la gloria organizativa. Se trata de disfrutar de este esplendor, ¿verdad? Y necesitamos despojarnos de todo este ego para volver a sus raíces. Al cien por cien. Y yo he hecho mucho trabajo, así que ahora mismo estoy trabajando con una fundación que financia a jóvenes y que es una fundación genial. Me encantan todas las fundaciones, no todas las del Reino Unido, pero fuera de ellas creo que son bastante decentes, sí. Y hemos estado trabajando mucho sobre la cultura de la supremacía blanca. No sé si han leído alguna vez la obra de Tema Okun, que habla de los aspectos de la cultura de la supremacía blanca. Es genial, ¿verdad? Y nos fijábamos en todas las características como el miedo, la urgencia, el perfeccionismo, el paternalismo, que haya una forma correcta de hacer las cosas, el culto a la palabra escrita y básicamente describíamos la organización. Se trataba no solo de describir la organización, sino también a las personas que la integraban y lo que se valoraba en ella. Estábamos describiendo las estructuras de la organización, estábamos describiendo absolutamente todo acerca de los mecanismos y las emociones vinculadas y es que me parece fascinante como es que estas organizaciones se posicionan como si fueran capaces de aliviar los males del capitalismo y la supremacía blanca. No utilizan ese lenguaje. En esencia, eso es lo que dicen. Estamos haciendo un buen trabajo, estamos haciendo justicia social, estamos creando sociedades más justas e igualitarias, pero nunca nombrarán el racismo como parte de eso, ¿de acuerdo? Sí, están reflejando completamente la misma lógica que la East India Trading Company, básicamente. Es algo que nos deja perplejos la mayoría de las veces, pero demuestra lo profundo que tiene que ser el trabajo y cómo tiene que ser un trabajo que en esencia desarraigue todo lo que conocemos y amamos y valoramos, y obviamente me parece aterrador.
Craig Pollard [00:35:24]:
Pero la incomodidad es muy importante, porque es la única manera de que las cosas cambien, porque creo que en el sector de la caridad hay mucha comodidad, hay gente bien pagada en las instituciones y todo es muy cómodo. Hay relaciones cómodas con los donantes, que a veces no son buenas personas. Pero existe la comodidad de no molestar y no desafiar el status quo. Pero creo que cuanto más incómodas se sientan las organizaciones y las personas, mayor será el progreso. Probablemente, ese sea el único indicio de que vamos en la dirección correcta, cuanto más incómodos nos sintamos. 100 %. Me encanta hacer sentir incómodas a las organizaciones y a ellas también les gusta.
Martha Awojobi [00:36:06]:
Como que realmente les encanta. Ha sido increíble ver la vulnerabilidad de estas organizaciones, verlas emprender un viaje, un viaje en el que, ya saben, a veces la gente llora en las sesiones porque es como que, todo lo que creía importante era la supremacía blanca. Ya saben, todo lo que me han dicho que es éxito es opresión, y eso es realmente difícil de mantener para la gente, pero creo que lo brillante de nuestro trabajo es que no se detiene ahí. Es como, bueno, ¿y ahora qué? Entonces, ¿qué hacemos realmente? Y eso es, sí, he estado realmente, realmente, realmente disfrutándolo, realmente disfrutándolo.
Craig Pollard [00:36:46]:
Si te está gustando este episodio y quieres profundizar en tus conocimientos y abrirte a nuevas perspectivas que centren a las organizaciones y recaudadores de fondos dirigidos por negros y morenos, únete a Martha en BAME Online. Las entradas de BAME Online son de «paga lo que puedas», así que es para todos, en todos los sentidos. Para obtener más información e inscribirse, visita los sitios web de JMB Consulting o Fundraising Every Way. Los enlaces están en las notas del programa. Entonces, ¿cuáles son los siguientes pasos? Así que, ya saben, ¿cuáles son los siguientes pasos más allá del reconocimiento de la supremacía blanca? Porque afecta a todo, ¿verdad? Cuando impregna cada parte de nuestras vidas y de nuestra existencia, ¿cuáles son los siguientes pasos, los siguientes pasos prácticos que, una vez que las personas y las organizaciones reconocen esto, cuál es el siguiente paso del camino hacia la felicidad? Es una gran pregunta.
Martha Awojobi [00:37:42]:
En realidad no siempre sé las respuestas a esto. Depende de la organización. Depende de muchas cosas. Pero creo que lo más interesante para mí es que muchos de los cambios que parecen producirse son bastante simbólicos. Así que puede que cambiemos nuestra forma de hablar. Cambiamos el idioma de nuestro sitio web. Empezamos a hablar de ser una organización antirracista cuando en realidad no hemos hecho nada para cambiar las estructuras. Y supongo que para mí se reduce fundamentalmente a mover recursos, ¿verdad? Y si ustedes son una organización que tiene mucho dinero, ¿por qué no lo destinan a organizaciones de base que realmente saben lo que significa construir una sociedad más justa y libre, una sociedad liberada para todos nosotros? Y algo sobre lo que he estado reflexionando bastante es sobre los recaudadores de fondos blancos en particular en el Reino Unido, ¿Qué pueden hacer como individuos, como organizaciones? Ya saben, no pueden ir de repente e impedir que haya filantropía. Pero lo que pueden hacer es trabajar en colaboración con organizaciones que nunca tendrían acceso a ese dinero. Ahora bien, lo que temo es que si les digo a las organizaciones dirigidas por blancos, de acuerdo, pida financiación a esta organización que es un CIC o grupo de interés comunitario que no tiene estatus de organización benéfica. ¿Cómo pueden asociarse con esta organización sin que sea una asociación extractiva, sin que sea una asociación paternalista? Tiene que haber un cambio fundamental en la comprensión del papel de las organizaciones benéficas en el ámbito de la justicia social y en la liberación. Y es dar un paso atrás, ser un creador de recursos, verse a sí mismos y creo que las organizaciones benéficas también son muy británicas. Como si los británicos pensaran que tienen que ser los pioneros en absolutamente todo. Son como, navegamos los mares, bajamos nuestra bandera, hicimos lo nuestro. Y es como, en realidad, ustedes no son los pioneros, su actitud pionera es lo que nos ha metido en este lío o lo que está impidiendo que se produzca el cambio. Sí, pero ese es el origen, es la actitud fundamental que nos ha metido en este lío. Así que esto ha sido, ya saben, 100 %, 500 años más por venir ¿verdad? Y pienso de la misma manera, así que le diría a una organización benéfica, cierto, si estás trabajando con un filántropo, el filántropo no tiene la experiencia, tiene el dinero, pero es lo mismo que una organización benéfica que trabaja con una organización de base. Es probable que las organizaciones de base, los creadores de movimientos, las personas que se dedican a organizar a la comunidad, tengan la experiencia sobre lo que necesitan los más oprimidos de la sociedad, y la organización benéfica disponga de los recursos. Así que la organización benéfica tiene que verse a sí misma como un banco de recursos que puede ayudar a financiar, mover Intel, mover, ya saben, como que el espacio físico, o sea, ofrecer su espacio para que una organización trabaje en él. Dar, ya saben, hay mucho de eso, pero es reposicionarse. Y creo que debido al individualismo, de nuevo, Tema habla a menudo en la cultura de la supremacía blanca de como, incluso para acabar con el racismo, mi organización va a ser la que lo haga. ¿Estás loco? Esto es lo que estoy viendo: ¿cómo disolver el sector de la beneficencia y convertirlo en algo adecuado? Lo veo como un centro de recursos. ¿Verdad que sí? Y para colaborar en lugar de competir, ¿verdad? Sí, 100 %.
Craig Pollard [00:41:09]:
Me sorprende que una organización piense que puede hacer eso, acabar con el racismo.
Martha Awojobi [00:41:15]:
Creo que es muy interesante. Y es como si las organizaciones pensaran que tienen que hablar absolutamente de todo o, y es como si eso fuera lo que nos impide ser capaces de colaborar unos con otros porque estamos constantemente generando agitación. Creemos que lo importante es alcanzar esos ridículos KPI que, en realidad, yo diría que no resuelven el problema que estamos tratando de resolver, como es el problema sistémico estructural profundamente arraigado. Crear una sensación de urgencia, hacer que estemos tan ocupados que no podamos ver al otro lado del horizonte quién está haciendo el mismo trabajo y cómo podríamos colaborar de verdad, ¿verdad? Me parece que el crear una sensación de urgencia es una de las cosas que está restringiendo al sector de la caridad y es la urgencia que se crea por los financiadores que tienen todo tipo de cosas encontradas que quisieran hacer. Es posible que tengas que redactar 5 o 6 informes diferentes para distintas fuentes de financiación y en distintos estilos. Así que está la urgencia que han creado los financiadores, pero también está la urgencia que crean las organizaciones benéficas, que creen que somos los únicos que podemos hacer frente a este problema. Por lo tanto, tenemos que matarnos literalmente.
Craig Pollard [00:42:29]:
Y todo es falso. Y también todos hablan por encima de los demás. Es algo así como Ya saben, hay un día internacional para esto, así que tenemos que tener una voz en ello, tenemos que estar hablando de esto. Tenemos que publicar en las redes sociales. Tenemos que competir por los donantes y este sentido de la competencia que es tan profundo. Y yo, sí, esta idea, esta falsa urgencia, que la recaudación de fondos ha tenido un enorme protagonismo en construir y reforzar. 100 %.
Martha Awojobi [00:42:58]:
Algo de lo que me arrepiento mucho en mi carrera de recaudación de fondos es de haber buscado dinero que luego supuso que los equipos de servicio tuvieran que cambiar su trabajo, hacer cosas que en realidad no era lo que tenían que hacer y no haber colaborado con ellos adecuadamente para saber que podía, para decir no básicamente, y para entender lo que estaba haciendo. Diría que fue un gran aprendizaje para mí cuando trabajaba en la organización de personas sin hogar. En realidad, yo estaba muy centrada en lo que quería el financiador y en perjuicio de muchas de las personas que estaban al frente, en puestos de primera línea, que tenían que hacer, ya saben, yo decía: «Dios mío, vienen los financiadores». Así que ahora tenemos que parecer ocupados y ofrecerles un espectáculo. Y dicen: «Bueno, en realidad, tengo que hacer este trabajo tan importante sobre salud mental XYZ». Y yo estaba como, no, no, no, no. Tienes que reunirte con el financiador. Y de nuevo, eso ha sido un enorme, enorme, enorme aprendizaje para mí sobre la recaudación de fondos. No creo que funcione bien la recaudación de fondos con ninguno de los otros equipos en las organizaciones benéficas, en las organizaciones benéficas más grandes. Entiendo por qué la gente odia a los recaudadores de fondos. No es que odie, creo que es una palabra muy fuerte, sino que estoy en desacuerdo con el equipo de comunicación, en desacuerdo con la prestación de servicios, en desacuerdo con el equipo de defensa, en desacuerdo con la política muchas de las veces.
Craig Pollard [00:44:26]:
Pero creo que se debe principalmente a que el enfoque sistémico se centra en los ingresos y el crecimiento, y lo justificamos señalando la causa y diciendo que hay mucho más que tenemos que hacer, y esta obsesión con los ingresos y el crecimiento y, de nuevo, simplemente compitiendo y este falso sentido de la competencia que realmente no necesita estar ahí. 100 %. Porque podríamos hacerlo mucho mejor si realmente colaboráramos y trabajáramos en verdadera asociación. Pero tengo esperanza, porque veo esas organizaciones en las que la recaudación de fondos no es responsabilidad de un individuo. La gente en las organizaciones ni siquiera tiene la recaudación de fondos en su título. A menudo están en el extranjero, pero cuando la recaudación de fondos y la movilización de recursos son compartidas, la responsabilidad entre los equipos de programas y el director ejecutivo y los fideicomisarios está comprometida y se dan cuenta de que no se trata de una búsqueda individual, sino de un proyecto de equipo para conseguir los recursos necesarios para hacer nuestro trabajo. Y siento que es entonces cuando esa especie de tensión empieza a romperse. Dime por qué, háblame de tu porqué.
Martha Awojobi [00:45:39]:
Iba a decir que por los financiadores, por los financiadores.
Craig Pollard [00:45:44]:
Pero es la otra cara de la moneda, ¿verdad? Ese es el motivador externo. Sí, definitivamente.
Martha Awojobi [00:45:49]:
Pero me gusta lo que has dicho sobre todo el mundo aportando y algo que me pareció realmente genial, he trabajado con una organización llamada Glitch, eran como mi primer cliente de recaudación de fondos cuando empecé mi consultoría. No tuvieron un recaudador de fondos durante mucho tiempo, pero el trabajo que hicimos fue cómo si lo fuéramos.
Craig Pollard [00:46:04]:
¿Conocías gente allí? ¿Cómo surgió esa primera conexión? Porque creo que es muy interesante.
Martha Awojobi [00:46:17]:
Ah, ¿sabes qué? En realidad, esta historia es incluso más bonita que la que estaba a punto de contar. Y todo funcionó muy bien. Llegué y me presentaron a un filántropo o financiador. Siento que... no sé por qué dije filántropo. Un financiador.
Craig Pollard [00:46:28]:
Estamos atascados en esto, ¿verdad?
Martha Awojobi [00:46:31]:
¿Sabes qué? Sí, digamos financiador. Tienen sede en Estados Unidos. Me pagan todos los años para impartir una serie de jornadas de consultoría para organizaciones de base más pequeñas o para organizaciones que no están constituidas como organizaciones benéficas, que trabajan por la justicia racial o entorno a temas como el asilo y los refugiados. Es estupendo. Es el mejor trato que tengo de todos, porque estas organizaciones generalmente no pagan nada. Pueden conseguir de 6 a 343 días de mi tiempo. Durante ese tiempo, hacemos estrategias y les muestro las formas en las que pueden recaudar fondos. Ese es el escollo de todo esto. Siempre animo a la gente a crear ramas comerciales sólidos. Esa es mi parte favorita de la recaudación de fondos. O sea, ¿cómo mantienes tu integridad? Ofreces un servicio, ofreces un producto, ¿o no? Traes a la gente a tu mundo y les dices «así es como se hacen las cosas». Y me encanta. En verdad me encanta. Ya llevo 3 años trabajando con ellos y he colaborado con algunas de las organizaciones más pequeñas e inspiradoras que puedes encontrar, cuya visión de futuro es muy amplia. Es como que ni siquiera soy capaz de soñar eso mientras estoy durmiendo. Literalmente no podría, ¿me entiendes? Y ha sido muy especial para mí porque trabajo mucho con organizaciones más grandes entorno a prácticas antirracistas. Esto me mantiene al tanto de cuáles son los problemas sustanciales a los que se enfrentan las personas que se encuentran en el peor extremo de la brutalidad del Estado: gente que no tiene ciudadanía, que es inmigrantes, que se enfrenta a una retórica horrible que los demoniza. Son personas que temen por sus vidas la mayor parte del tiempo, ¿no crees? Son personas que temen por su situación precaria viviendo en Reino Unido, pero también piensan ¿cómo construimos otros mundos? ¿Cómo creamos futuros antirracistas? ¿Cómo protegemos a los activistas de raza negra? Trabajar con ellos es como un sueño hecho realidad. Se siente como que en verdad, verdad, dijera «ok, he cometido muchos errores en mi carrera recaudando fondos». Pero siento que estoy expiando mis pecados de muchas formas con esto. Al hacer este trabajo, hablas del poder y la experiencia que tiene un recaudador de fondos bien capacitado para poder compartir esto, también para ser desafiado en las partes más complicadas. De hecho, así es como una organización de base tomaría este concepto y lo llevaría a cabo. ¿Verdad que sí? Es como que ha abierto mis ojos sobre cómo hacerlo. Una de las organizaciones con las que trabajo se llama Migrants and Culture. Tienen como parte de su, no sé si debería compartir esto, pero quizás nunca lo vayan a saber. Como parte de la estrategia de recaudación de fondos que construimos juntos, tienen una sección, una especie de flujo de ingresos que ellos llaman «economía basada en la solidaridad». Me dejó asombrada, ¿sabes? Es como si uno dijera «¿qué significa?». Y tal como mencionaste antes, se trata de que todo el mundo colabore, que piensen en esto más allá del dinero. ¿Cómo colaboramos juntos para obtener dinero? ¿Cómo compartimos el espacio? ¿Cómo compartimos las cosas? ¿Cómo creamos una economía basada en la solidaridad? Y siento que eso es lo más importante, lo primero, lo central para su estrategia de recaudación de fondos. Por la formación que he tenido, nunca hubiera pensado en eso. Y ahora ya no puedo pensar en nada más, es muy emocionante.
Craig Pollard [00:49:56]:
¡Qué emoción! ¡Qué emoción! Ayer hice otra de estas entrevistas con un tipo llamado Ezra Hirawani, que fundó la empresa maorí Kaupapa aquí en Nueva Zelanda. Este es otro gran ejemplo. Son una empresa, pero no les importa su estatus. Es solo una fachada. Es cómo los percibe el resto de las personas, ¿cierto? Lo que hacen es centrarse en las personas que sufren de pobreza energética, que no pueden pagar la cuenta de la electricidad, que tienen estrés postraumático porque están preocupados de que cada vez que prenden la luz, no hay electricidad. Así que ahora son una empresa energética. Crearon empresa de energía para hacer frente a la pobreza energética. Así que eso son ahora, está genial. Lo que están haciendo es ser muy disruptivos, pero al mismo tiempo, están siendo muy cuidadosos con la forma en la que crecen y cómo mantienen su whanau, que es la familia y comunidad maorí, que es el centro de todo lo que hacen. La gente está pagándolo, yo soy un cliente. Pago mi factura de la electricidad, obtengo un descuento en la factura y la utilidad que habría obtenido otra empresa ahora va a su fondo para compensar a la gente que no puede pagar la factura de la electricidad. Es increíble. La gente está enviando el enlace de su página web, también se lo están mandando a las personas de servicios sociales. Ellos no son las personas que están al otro lado del teléfono para cobrarte, son los que te dicen «No vinimos a quejarnos porque no pagaste, ¿estás pasando por algún tipo de problema? ¿quién te está dando el servicio?» Si se puede, te redirigen a un banco de alimentos, para que así puedas pagar la cuenta de la electricidad. Se trata de un verdadero sentido de la ciudadanía y de cómo construimos una comunidad. Siento que este es el futuro. Sí, yo también lo creo. Y es muy emocionante. Me hace sentir feliz y me da esperanza. Suena a algo parecido. Estas ideas creativas, 100 %. Son ideas creativas para asegurar financiamiento, economías basadas en la solidaridad. Es completamente...
Martha Awojobi [00:51:50]:
Es hermoso. Ese es el punto, es hermoso. Te dice todo lo que necesitas saber sobre esa organización y cómo ven el dinero. En mi conferencia del año pasado, había un ponente que era indígena canadiense y hablaba de que la medida de la riqueza en su comunidad no es lo que posees sino lo que das, y yo me quedé como «Dios mío». Son esas pequeñas cosas que vienen de personas que han sido colonizadas. Son personas que viven en el núcleo imperial pero siguen siendo ciudadanos colonizados, pero ellos tienen sus propias formas de entender la comunidad y nos muestran cómo vivir genuinamente, ¿me entiendes? Todas las respuestas que buscamos están ahí, si solo permitimos que estas personas nos enseñen cómo vivir. Creo que lo que más me ha dado humildad ha sido trabajar con estas pequeñas organizaciones de base y ver que no tienen otra opción más que ser innovadoras, soñar y sanar. Eso me ha permitido hacer lo mismo, pero también me ha permitido comprender el papel que desempeño como puente entre las organizaciones de base y estas instituciones. Porque puedo hablar en su idioma: el idioma de las instituciones, el idioma de la filantropía, pero mi corazón está en otra parte. ¿Verdad que sí? Si lo piensas, se siente como mucha responsabilidad. A veces se siente como mucha carga para mí. Pero es parte de la responsabilidad y de la obligación de tener que responder ante la comunidad. Porque sí, es muy importante. Y de cierta forma, sí, ha influido en mi práctica en los últimos años. Aún siento que tengo mucho por aprender y mucho por desaprender. Nos pasa a todos, ¿verdad? Pero sí, ha sido en verdad genial. Y es chistoso, porque cuando empecé, en 2020 ya odiaba recaudar fondos. Pensaba «odio esto». «Me hace sentir mal». «No me gusta lo que estoy haciendo». Las relaciones en las que estoy no me gustan. Es como que hubiera renovado mi amor por recaudación de fondos, lo que está genial. Pensé que nunca me iba a volver a gustar. Pensaba «esto es una basura y es horrible». Pero en verdad, estaba como...
Craig Pollard [00:54:07]:
Pero también estás por hacerte cargo del rol de recaudadora de fondos en el Roundhouse, ¿no? Y, no sé... Pudo haber sido muy diferente. Siento un gran alivio y me encanta que te haya pasado eso, porque parece que estás teniendo un impacto increíble en el sector y estás haciendo preguntas, pero también estás encontrando y apoyando a la gente para navegar hacia este futuro, esta idea diferente. Así que no es, la revolución podría ser financiada, pero requiere que nosotros miremos la financiación de una forma completamente distinta. Necesita que escuchemos a las comunidades que están siendo apoyadas y entendamos todos los problemas históricos y sistémicos que nos llevaron a ese punto. Y eso es muy emocionante.
Martha Awojobi [00:54:56]:
Sí, bastante. ¡Síii!
Craig Pollard [00:54:59]:
Hablemos sobre la conferencia. Cuéntame sobre la conferencia. Bueno, ¿qué quieres saber? Quiero saber cómo empezó, cuál es su importancia y por qué la gente debería ir.
Martha Awojobi [00:55:12]:
Ok, empezó en 2020 y era una organización llamada Fundraising Everywhere. Me dieron mi primera gran plataforma para gritarle al sector de la caridad. Literalmente me dijeron «anda y grítales». Así que les respondí «ya, voy». Ahora hablo con una voz normal, pero gritaba bastante en 2020.
Craig Pollard [00:55:32]:
Los gritos ya pasaron, pero me parece interesante porque creo que los gritos son importantísimos cuando uno empieza en este viaje, sirven para sacar a la gente de la comodidad de su existencia.
Martha Awojobi [00:55:43]:
Creo que es interesante. Una vez, estaba conversando con una persona llamada Mónica, cuyo apellido ya no recuerdo, que me decía sobre la resistencia en el sector de la ayuda y de cómo gritar y chillar es tan importante. Las personas que gritan permiten a las otras personas hablar, porque son tan extremas en lo que hacen que dejan espacio para que la gente rellene los huecos entre los susurros y los gritos, lo que significa que la conversación puede avanzar. Lo único que pensaba era «maldita sea, eso está genial». Eso es bueno, en verdad me gusta.
Craig Pollard [00:56:18]:
Mi viaje empezó un poco así, con mi hermana gritándome. Ya veo. Era el reconocer mi privilegio. Y esto fue hace muchos años, pero eso fue lo que me sacudió. Fue como... oh. Lo que empezó el viaje sobre la reflexión y consideración a mi enorme cantidad de privilegios personales-— pero tú eres, tú empezaste el grito de BAME Online y— lo siento, tengo TDAH así que está bien. Todo está bien. Me encanta
Martha Awojobi [00:56:55]:
Sin embargo, el cerebro divaga.
Craig Pollard [00:56:57]:
Ya viste mi briefing, está bien. Era como una especie de corriente de la conciencia. Pero tú empezaste algo como el grito y ahora estás hablando con tu voz normal en una corriente de la consciencia. ¿Así que empezaste gritando y ahora hablas con voz normal?
Martha Awojobi [00:57:06]:
Ahora estoy hablando con mi voz normal. Ahora me río. Antes me reía mucho, pero también gritaba mucho. Todo comenzó en respuesta a un informe de una organización llamada Ubele Initiative en el Reino Unido, una pequeña organización dirigida por personas de raza negra que dijeron que esto fue en los primeros meses de la pandemia, antes de que George Floyd fuera asesinado. Dijeron que sin inversión de financiación urgente, 9 de cada 10 organizaciones benéficas dirigidas por personas negras y morenas, cerrarían en los primeros 3 meses de la pandemia. Y eso fue aterrador, ¿sabes? Como recaudadora de fondos, fue un gran llamado de atención para mí. Pensé: ¡Mierda! —Espero que se pueda maldecir, porque lo acabo de hacer—. Nunca he recaudado fondos para una organización liderada por personas negras. Nunca he utilizado mis habilidades. Y fue como que, recaudaba fondos para organizaciones que ya tenían ingresos millonarios. Estas organizaciones necesitan 100 000 libras y yo podría hacerlo. Como sabes, eso sí está dentro de mis capacidades. Y pensé: «¡Dios mío! Esto es realmente una llamada de atención». Ni siquiera lo pensaba. Y eso que en ese momento era activista antirracista y fue como, vaya, esto está realmente poniendo el dedo en la llaga. Entonces me contactaron de Fundraising Everywhere, porque sabían que había perdido mi empleo. Me preguntaron si podía organizar esta conferencia que es para recaudadores de fondos negros y morenos, o para personas negras y morenas de organizaciones lideradas por personas de color, que no necesariamente cuentan con un recaudador de fondos o que dependen mucho de la confianza y de fundaciones, y también de habilidades, trucos y secretos que se comparten para que su recaudación de fondos sea excelente. Y para mí eso sonaba perfecto. Eso es exactamente lo que sé hacer. Pero como soy una persona colaborativa, fui a las comunidades, hablé con muchos tipos de organizaciones diferentes y muchos recaudadores de fondos de color de organizaciones más grandes, y les pregunté qué necesitaban de esta conferencia. Y, de hecho, resultó que lo que querían era hablar de racismo institucional en el sector de las organizaciones benéficas. Querían hablar de esto desde una especie de perspectiva filantrópica. Pero fue como una oportunidad abierta para atraer a muchas personas y de verdad mover la conversación, que estaba —y aún está— muy estancada en las palabrerías de la igualdad, la diversidad y la inclusión. Una oportunidad para empujarla más allá: hacia la reflexión sobre antiimperialismo, anticapitalismo, antirracismo. Así que, una vez organizada la conferencia, 6 000 personas compraron la entrada. Eso es sensacional. Fue increíble.
Craig Pollard [00:59:39]:
¿Cómo te sentiste? ¿Cómo te sentiste? Porque debió haber sido toda una impresión para ti.
Martha Awojobi [00:59:47]:
Lloraba todos los días. Lloraba todo el tiempo. Fue todo tan intenso, porque no solo creo que representara un alivio para muchos, pues como que había un espacio —que ni siquiera yo sabía que quería—, y la presión era muy grande, pero al mismo tiempo nunca me había divertido tanto. Me lo puedo imaginar. Fue tan increíble: conectar con todas estas organizaciones, aprender sobre la recaudación de fondos de nuevo, pensar en cómo entramar una historia. Y yo cuento historias; soy recaudadora de fondos. Todas mis conferencias cuentan una historia. La forma en la que posiciono mis sesiones se centra en contar una historia: contar sobre el pasado y luego sobre el presente e imaginar un futuro. Claro. O trabajo con la teoría, el aprendizaje y luego con la práctica. Ese tipo de cosas que hacen alegrar y entristecer a las personas. Sabemos lo que hacemos, nosotros, los recaudadores de fondos. Y lo que realmente fue especial de esta conferencia fue, y aún lo es, que uno paga lo que puede. Así que las personas vienen sin importar si tienen un presupuesto de formación, sin importar si tienen algún tipo de ingreso personal. Lo único que necesitan es acceso a internet, que no es la realidad de hoy en día, es un poco diferente. Hubo un millón de personas en el Reino Unido que dieron de baja su servicio de banda ancha, que son principalmente quienes tienen créditos universales. Y, de hecho, ellos son los tipos de personas que se beneficiarían de asistir a conferencias como esta. Pero como es en línea, significa que más pueden asistir. Se paga lo que uno puede pagar. Nos dividimos las ganancias con organizaciones lideradas por personas negras. Que en general son organizaciones lideradas por personas negras trans. Sabes, eso es algo muy importante para mí cuando hablo con las organizaciones todo el tiempo sobre mover el dinero. Digo, bueno, déjenme moverlo un poco a mí, ya sabes. De hecho, ¿podemos mostrar lo que es posible hacer con esta conferencia? Y en los últimos años mutó un poco. Se volvió un poco más radical, pero también comenzamos a atraer, así que vendemos entradas para organizaciones. Por ejemplo, Oxfam, la Cruz Roja Británica, Mines envían a todo su equipo de personal. Así que está comenzando una especie de revolución del aprendizaje. Eso es lo que veo. Y me parece que muchas personas están pasando por un momento difícil. De verdad pienso que es un espacio increíble para el cambio. Porque tampoco es algo tan académico que las personas no entienden, ¿no? O no se usan palabras tan alejadas de la cotidianidad de las personas, pero que sí las mueven más allá de la igualdad. Las están moviendo más allá de «¡Deberíamos ser todos amables!». Y todos creemos en un mundo equitativo. Y es como, está bien, pero ¿qué es un mundo equitativo? Un mundo equitativo es un mundo justo. ¿Qué es un mundo justo? Un mundo justo es uno libre de opresión. ¿Y a qué se parece? Es anticapitalista, es socialista, ¿sabes? Todas esas cosas.
Craig Pollard [01:02:29]:
Y lo único que nos llevará hacia ahí son las conversaciones incómodas, ¿verdad que sí?
Martha Awojobi [01:02:30]:
Exacto. Sí, así que esta es nuestra cuarta conferencia. Increíble, en el segundo año. Es tan emocionante. Realmente no puedo esperar. Sí, va a estar realmente muy bien. Incluso ya tengo el programa listo. También va a salir nuestro adelanto, que es muy bueno. ¿Y cuál es el …? Recuérdame el tema. El tema se enfoca en si se puede financiar la revolución. No sé si vamos a llegar a una respuesta, pero estoy esperando con ansías muchas sesiones. Bueno, yo las cree a todas. Pero no se supone que se llegue a una respuesta. No se trata de eso, ¿no es así? Se trata de explorar, es una expedición.
Craig Pollard [01:03:06]:
Porque, ¿sabes?, es un problema de años y se trata de marcar un horizonte nuevo y de pensar de un modo práctico sobre cómo podemos hacer la transición hacia algo mejor. Estoy de acuerdo.
Martha Awojobi [01:03:19]:
Y en lo personal creo que la revolución sí se puede financiar, solo que no por las personas que creemos que la van a financiar. ¿Sabes? Pero, o sea, ¿quién sabe? Quizá lo veamos mañana o en los próximos 10 años. El dinero se mueve, podría suceder. Hay tantas organizaciones, como el Fondo Feminista Negro, Decolonizing Wealth… Tenemos a nuestra organización en los Estados Unidos, Resourcing Racial Justice, la Fundación Baobab, el Proyecto Talwa, que son ese tipo de fundaciones que desafían, que de hecho piensan que necesitamos controlar nuestros propios recursos, que necesitamos nuestro propio poder, que esto debería ser hecho por nosotros y para nosotros. La verdad eso es muy emocionante. Estoy echándole un vistazo al programa.
Craig Pollard [01:04:02]:
Pero lo que es interesante de lo que estás diciendo es: ¿se puede financiar la revolución? No se trata solo del financiamiento, es si la revolución se puede… ¿cómo se van a otorgar los recursos para la revolución? Sí. Porque se trata de personas. Se trata de cambiar a las personas, el poder y el financiamiento. Y el financiamiento es solo una de ellas.
Martha Awojobi [01:04:22]:
100 %. Eso creo. Y, si lo pensamos, antes, al principio, habíamos organizado un evento sobre descolonización. Y mucho de eso tiene que ver con la tierra, ¿no? La restitución de las tierras. Sí, los derechos sobre las tierras. Y cuando pensamos si se puede conseguir recursos para la revolución, podemos hablar del financiamiento, pero ¿qué sucede con el espacio real para las comunidades? ¿Sabes? ¿Qué sucede con los centros comunitarios? ¿Qué sucede con los lugares donde las personas puedan cultivar sus alimentos, donde puedan conectarse con la tierra, donde puedan aplicar una ecología de cuidado? Y, tienes razón, se trata de mucho más que de una cuestión de financiamiento. Y quizá debería preguntar: ¿se puede otorgar recursos para la revolución? Pero eso no suena de la misma manera. No para una conferencia sobre recaudación de fondos. Esas personas pensarán: «Qué aburrimiento, no iré».
Craig Pollard [01:05:10]:
Sí. Martha, siento que podríamos quedarnos hablando una hora más, pero tengo en cuenta que es muy tarde ahí. Lo aprecio un montón. Sí, ya se pasó la hora de ir a dormir. Muchísimas gracias. Esta conversación me ha gustado mucho y disfruto mucho del desafío que propones, y la diferencia que está marcando el trabajo que tanto te gusta hacer. Muchas gracias por hablar conmigo hoy. Se lo agradezco mucho. Gracias por haberme invitado. Se siente muy especial ser la primera persona del Reino Unido que participa en el podcast de Fundraising Radicals.
Martha Awojobi [01:05:45]:
Y también la mejor del Reino Unido. Por supuesto. Fue realmente increíble. Y sí, ya pasó la hora de ir a dormir, pero estuve tomando mi taza de té. Y, de hecho, me ha hecho recordar porqué amo la recaudación de fondos y cuál puede ser su potencial y, de hecho, cuál es su potencial, ¿cierto? Así que sí, muchas gracias. Fue realmente divertido y agradable.
Craig Pollard [01:06:08]:
Hay tantos desafíos e ideas brillantes en esta conversación. Pero me encantan la manera en la que Martha los presenta como nuestro desafío compartido y colectivo, y su sentido de optimismo y alegría por lo que yace del otro lado de estas conversaciones transformadoras, pero necesariamente difíciles. Aquellas que debemos tener con nosotros mismos, y entre nosotros, y dentro del sector de las organizaciones benéficas. También estoy muy agradecido con Martha por esta conversación, por su energía, su amabilidad, su pasión y su tolerancia. En lo personal, se sintió como un camino de aprendizaje y puedo ver realmente porqué las organizaciones buscan a Martha para que los guíe. No solo para asegurar la recaudación de fondos, si no para usar el proceso para navegar los caminos personales profundos que nos relacionan con la supremacía blanca y el racismo en la recaudación de fondos y el sector de las organizaciones benéficas, y cómo podemos desarmar estas estructuras y estos sistemas que nos obligan a participar dentro de ellos. Imaginemos que nos alejamos de esa urgencia falsa que creó la dinámica de la recaudación de fondos, las organizaciones sin fines lucrativos y los donantes. Si podemos avanzar con la colaboración y la idea de humildad de que no podemos solucionarlo solos, y de que nos debemos centrar en las comunidades que sí proponen ideas y modelos nuevos. Si nos dispusiéramos a dejar de correr hacia la dirección incorrecta y miráramos y escucháramos a nuestro alrededor, quizá podríamos encontrar más economías de solidaridad. Espero que esta conversación nos ayude a más hombres y mujeres blancas que trabajamos dentro del sector sin ánimos de lucro a pensar acerca de nuestros privilegios, a desafiarnos a nosotros mismos y definir los papeles que podemos desempeñar en la deconstrucción de estos sistemas. Uno de los primeros pasos podría ser leer los libros que sugiere Martha: Giving Back de Derek Bardowell y White Supremacy Culture de Tema Okun. Y también los excelentes The Revolution Will Not Be Funded y White Saviourism in International Development. Y, por supuesto, registrarse a la próxima Conferencia BAME Online, ¿sí? Los veo ahí. Espero que hayas disfrutado de este episodio del podcast de Fundraising Radicals y que esta conversación te haya desafiado, informado y, quizás, incluso haya servido de inspiración para tu práctica de liderazgo en la recaudación de fondos. Por favor, revisa las notas del programa, suscríbete al podcast en la plataforma que desees y visita fundraisingradicals.com para encontrar todas las maneras en las que estamos trabajando para empoderar, equipar y comprometer a los recaudadores de fondos en todo el mundo.